Choix de pièces inédites tirées des archives du château de Serrant. - article ; n°1 ; vol.19, pg 74-96
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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1858 - Volume 19 - Numéro 1 - Pages 74-96
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1858
Nombre de lectures 62
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Paul Marchegay
Choix de pièces inédites tirées des archives du château de
Serrant.
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1858, tome 19. pp. 74-96.
Citer ce document / Cite this document :
Marchegay Paul. Choix de pièces inédites tirées des archives du château de Serrant. In: Bibliothèque de l'école des chartes.
1858, tome 19. pp. 74-96.
doi : 10.3406/bec.1858.445566
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1858_num_19_1_445566CHOIX
PIÈCES INÉDITES
TIREES DES ARCHIVES DU CHATEAU DE SERRANT.
I.
Un titre du Ronceray d'Angers i, Cartulaire, rôle 2, charte 3, dé
peint en termes assez énergiques l'indifférence et l'égoïsme qui
régnaient au commencement du douzième siècle : « Cantate tepente
« iniquitateque habundante, nostris temporibus genus hominum, dis-
« simile priori , ea auferre Dei ecclesie. . . moliuntur que majores
« nostri, viri religiosissimi, Deo pro sua suorumque redemptione ob-
« tulerunt. » Cette époque, trop vantée pour sa piété et sa charité,
fut imitée par le siècle suivant. Notre première charte en fournit un
exemple.
Thomas, surnommé le Moine, ayant légué à l'Aumônerie ou Hôtel-
Dieu de Saint-Jean l'Évangéliste d'Angers des vignes situées à la
Roche-Foulque, dans le fief de Pommerieux, près Briollay, les rel
igieux de l'ordre de Saint-Augustin, qui occupaient et administraient
cet établissement, furent obligés de les vendre. Les héritiers du se
igneur de Pommerieux n'avaient pas voulu permettre à l'Aumônerie
de posséder des vignes dans ce fief, sans doute parce qu'ils eussent
été privés du bénéfice des droits de mutation, dont les gens de main
morte étaient exempts, et qu'ils n'auraient pu exiger de l'Hôtel-Dieu
ni taille ni service féodal.
Isabelle de Craon , celle dont Ménage parle dans son Hùtoire de
Sablé, pages 217 et suivantes, acheta les vignes à raison de 50 livres.
1 y a lieu de croire qu'elle ne les paya pas au-dessous de leur va-
1. Abbaye de femmes, ordre de Saint-Benoît, fondée n 1029, et nommée ancie
nnement Beata Maria Andegavensis, Beata Maria Eoritatis. 75
leur; peut-être même la grande et puissante baronne voulut-elle, par
cette acquisition, protester contre l'avarice de petits seigneurs, d'au-
tant plus blâmable qu'elle atteignait la maison des pauvres et des
malades.
Notre charte avait un double but. En donnant quittance à la dame
de Craon, le 22 octobre 1249, elle prouvait que l'aliénation faite par
le prieur Aimery Gourtin et par son couvent ne devait pas être con
sidérée comme un acte de dilapidation du patrimoine de FAumô-
nerie. Les religieux étaient en effet tenus , et ils le faisaient alors , à
conserver les biens de l'Hôtel-Dieu avec autant de sollicitude qu'ils
devaient apporter de scrupule dans l'emploi de ses fruits et revenus.
Trois siècles plus tard , « le désordre de cette congrégation fut si
« grand et vint à une telle corruption de mœurs et une si grande
« inhumanité envers les pauvres 2, » que la ville d'Angers , après de
longues procédures, obtint du grand conseil, le 6 mai 1559, un arrêt
définitif portant « qu'à l'administration du bien et revenu temporel
« de l'Hostel-Dieu doresnavant seroient commis quatre bourgeois ou
« marchands, choisis par les maire et eschevins de la ville. » Cette
Aumônerie , dont les vastes et beaux édifices excitent encore une
juste admiration, a été fondée, non pas en 1153 et par Henri II, roi
d'Angleterre , comme l'ont imprimé tous les auteurs angevins , mais
vers 1173 et par Etienne de Marçay , sénéchal d'Anjou *. Ce même
monastère du Ronceray, dans lequel, au commencement du douzième
siècle, on gémissait tant sur le peu de charité et même la méchanc
eté des contemporains , n'avait consenti qu'à des conditions fort
onéreuses à la construction de l'Hôtel-Dieu. Comme héritiers du
seigneur de Pommerieux, l'abbesse et les religieuses lui permettaient
à peine de posséder quelques parcelles de terre dans les fiefs de leur
abbaye, ce qui résulte de l'extrait suivant d'une charte originale de
l'année 1209, conservé dans les archives de Maine-et-Loire :
1. Factum imprimé pour les Maistrcs Administrateurs de l'Hotel-Dieu d'Angers con
tre les Religieux Reformez, Chanoines Réguliers de la congrégation de France.
3. « Statuimus insuper ut ad presentationem supradicti Stephani, senescalli Andega-
« vensis, qui prescriptam Domum vestram , intuitu pietatis , ad pauperum et infirmo-
« rum sustentationem construxit, filiorum et nepotum suorum, qui ad regimen ejusdem
« Domus assumendi fuerint statuantur. « Bulle-privilége du pape Alexandre III, adress
ée, le 19 janvier 1180, « Dilectis fîliis fratribus Domus Elemosinarie Andegavensis, a
« Stephano senescalco Andegavensi constructed »
On lit encore dans une charte de Guillaume des Roches , sénéchal d'Anjou, de l'an
née 1200 : « Elemosinariam supradictam a Stephano de Marcai, quondam pie re-
« cordationis Henrici régis Anglie senescallo, fundatam fuisse. » Ces deux pièces exis
tent, en original, dans les archives de Maine -et-Loire. 70
« Cum, secundum illibatam consuetudinem tocius Andegavie,
« supradicti fratres Elemosinarie compelli possent per abbatissam
« (B. Marie Karitatis) ad distrahendas universes possessiones in
« feodo abbatie, a tempore fundationis ipsius Elemosinarie, taf
t men... H(ersendis) abbatissa... injani acquisitis tribus distrac-
« tis partibus, quartam concessit Elemosinarie retinere : ita ta-
« men quod in hac quarta nichil continebitur de feodo Elemosine
« et Camere abbatie ; nec ex hac liberalitate in acquirendis in
« posterům aliquod prejudicium fiet abbatie. »
1 [DE VIHEIS ELEMOSINARIE ANDEGAVENSIS, QUAS DOMEVUS DE
NOEROX NON PERMITTEBAT IN FEODO SEO POSSIDERl] 2.
Universis présentes litteras inspecturis, magister Hamericus
Cortin, prior Elemosinarie Sancti Johannis Àndegavensis, et ejus-
dem loci conventus, salutem in Domino. Noveritis quod nos,
pensata utilitate domus nostre, yendidimus et eoncessimus
Ysabelli , nobili domine de Credonio , yineas nostras de la
Roche Eoques, quas habebamus ex donatione Thome dicti Mo-
nachi, defuncti, in feodo heredum de Noerox, pro quinquaginta
libris currentis monetě, habendas et possidendas libère et quiète
et pacifiée ad omnimodo voluntatem suam faciendam. Quas \i-
neas habebamas necesse yendere, quia dominus feodi non per-
mittebat nos dictas yineas in feodo ipsius possidere. In cuj'us rei
testimonium, presentibus litteris sigilla nostra apposuimus. Da
tum die yeneris post festům sancti Luce evangeliste, anno Do
mini MCCXL nono.
IL
Fontevraud a possédé dans le pays de Rays , ou Retz , diocèse de
Nantes , un prieuré appelé Bademoreria , en mémoire d'un certain
Bademor^ ancien propriétaire du terrain sur lequel le petit couvent
et sa chapelle furent construits. Au seizième ou au dix-septième
siècle, ce nom a subi une transformation assez difficile à expliquer :
la Bademorière est devenue et est encore le Val-de-Morière. Fondée
par les sires de Rays, avant Tannée 4150, cette maison reçut ďeux
des revenus ainsi que des terres assez considérables. Les seigneurs
1. Les titres placés entre crochets ont été ajoutés par nous.
2. Original ayant eu deux sceaux sur double queue. 77
et les religieuses vécurent longtemps en bonne intelligence; mais
leurs relations furent beaucoup moins amicales lorsque , tombé en
quenouille, le fief changea de mains. Vers 1230, Eustachie de Rays
épouse un cadet de la puissante et très-nombreuse famille des Chabot,
ainsi surnommée, ou parce que son principal auteur avait une forte
tête, ou parce qu'il avait pris pour armoiries trois de ces poissons,
très-communs en bas Poitou, nommés alors chabots, et aujourd'hui
grondins.
La mésintelligence entre le prieuré de la Bademorière et le château
de Machecou éclate, au plus tard, sous le fils d'Eustachie. Témoins
des débats existant entre leur maître et les religieuses , un chevalier
et un sergent de Girard Chabot, deuxième du nom , se croient auto
risés à convertir les menaces en faits. Ils ne se bornent pas à com
mettre de nombreuses violences, injures et vilainies à l'encontre du
prieuré et même des nonain

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