Cordeliers, sans-culottes et Jacobins - article ; n°1 ; vol.300, pg 249-260
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Description

Annales historiques de la Révolution française - Année 1995 - Volume 300 - Numéro 1 - Pages 249-260
Raymonde Monnier, Cordiglieri, sanculotti e giacobini.
R. M. analizza il discorso dei portavoce che il 5 luglio 1793 vennero a portare alla Convenzione l'adesione delle sezioni di Parigi alla Costituzione. Non fu fittizia Punanimità riguardo all'unità della Repubblica ; ma questa nozione d'unità permetteva l'espressione di un'importante diversità di aspirazioni, le quali avrebbero prefigurato gli scontri dell'anno II. II discorso popolare, sospetto non molto tempo fa, diventò allora legittimo, anché quando parlava del diritto ai viveri e del diritto all'esistenza.
Raymonde Monnier, Cordeliers, sans-culottes et jacobins.
R. M. analyse le discours des porte-parole qui le 5 juillet 1793 vinrent porter à la Convention l'adhésion des sections parisiennes à la Constitution. L'unanimité à l'égard de l'unité de la République ne fut pas artificielle ; mais cette notion d'unité permettait l'expression d'une grande diversité d'aspirations préfigurant les affrontements de l'an II. A ce moment le discours populaire, naguère suspect, devint légitime, même lorsqu'il parlait du droit aux subsistances et du droit à l'existence.
Raymonde Monnier, Cordeliers, sans-culottes and Jacobins.
Raymonde Monnier analyses the discourse of the speakers who, on 5 July 1793, carried the adhesion of the Parisian sections to the Constitution. The unanimity with respect to the unity of the Republic was not artificial. However, this notion of unity permitted the expression of a wide diversity of aspirations which prefigured the confrontations of the Year II. At this moment the popular discourse, formerly suspect, became legitimate, even when it spoke of the right to a subsistence and of a right to an existence.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1995
Nombre de lectures 25
Langue Français

Extrait

Raymonde Monnier
Cordeliers, sans-culottes et Jacobins
In: Annales historiques de la Révolution française. N°300, 1995. pp. 249-260.
Riassunto
Raymonde Monnier, Cordiglieri, sanculotti e giacobini.
R. M. analizza il discorso dei portavoce che il 5 luglio 1793 vennero a portare alla Convenzione l'adesione delle sezioni di Parigi
alla Costituzione. Non fu fittizia Punanimità riguardo all'unità della Repubblica ; ma questa nozione d'unità permetteva
l'espressione di un'importante diversità di aspirazioni, le quali avrebbero prefigurato gli scontri dell'anno II. II discorso popolare,
sospetto non molto tempo fa, diventò allora legittimo, anché quando parlava del diritto ai viveri e del diritto all'esistenza.
Résumé
Raymonde Monnier, Cordeliers, sans-culottes et jacobins.
R. M. analyse le discours des porte-parole qui le 5 juillet 1793 vinrent porter à la Convention l'adhésion des sections parisiennes
à la Constitution. L'unanimité à l'égard de l'unité de la République ne fut pas artificielle ; mais cette notion d'unité permettait
l'expression d'une grande diversité d'aspirations préfigurant les affrontements de l'an II. A ce moment le discours populaire,
naguère suspect, devint légitime, même lorsqu'il parlait du droit aux subsistances et du droit à l'existence.
Abstract
Raymonde Monnier, Cordeliers, sans-culottes and Jacobins.
Raymonde Monnier analyses the discourse of the speakers who, on 5 July 1793, carried the adhesion of the Parisian sections to
the Constitution. The unanimity with respect to the unity of the Republic was not artificial. However, this notion of unity permitted
the expression of a wide diversity of aspirations which prefigured the confrontations of the Year II. At this moment the popular
discourse, formerly suspect, became legitimate, even when it spoke of the right to a subsistence and of a right to an existence.
Citer ce document / Cite this document :
Monnier Raymonde. Cordeliers, sans-culottes et Jacobins. In: Annales historiques de la Révolution française. N°300, 1995. pp.
249-260.
doi : 10.3406/ahrf.1995.1786
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahrf_0003-4436_1995_num_300_1_1786SANS-CULOTTES ET JACOBINS CORDELIERS,
Le titre pourra paraître inadapté à mon propos. Il ne peut rendre
compte de tous les enjeux politiques à Paris en l'an II. Dans le moment
qui nous retient, quelques fortes personnalités occupent le devant de la
scène, des groupes émergent sans pour autant qu'on puisse penser que
leurs affrontements résument l'essentiel de la Révolution. La Gironde une
fois vaincue, les luttes ne peuvent se réduire à une opposition à deux
— mouvement populaire et gouvernement révolutionnaire — ou à trois
— Indulgents, Exagérés et Robespierristes — même si le conflit violent,
qui se clôt en germinal, occupe une place tout à fait centrale.
Cordeliers, sans-culottes et Jacobins, je retiens néanmoins le titre en
ce qu'il rend compte des courants qui traversent le mouvement révolution
naire radical de l'an II. J'ai eu l'occasion de montrer, à partir de l'étude
des sections cordelières de la rive gauche, la complexité du jeu politique
à Paris pendant la période « jacobine » (1). L'analyse attentive du rôle
des médiateurs, les luttes d'influence pour constituer des réseaux définissent
une stratégie spécifique des Cordeliers, qui amène à s'interroger sur leur
échec, dans la mesure où ils développent, en concurrence avec les chefs
de la Montagne, une politique d'union des républicains qui s'appuie sur
les avant-gardes et agit au plus près du peuple des groupes (2).
La rupture de germinal nous aidera-t-elle à avancer une interprétation ?
Le discours qui se développe sur le moment n'a-t-il pas pour fonction de
faire écran, de taire les véritables enjeux? Il n'est que dans la bouche des
acteurs que les luttes de l'an II se résument à un conflit singulier, révo
lution/contre-révolution. C'est en amont que j'ai été tentée de rechercher
des indices, dans le temps moins déchiré de l'été 1793, entre la chute de
(1) R. Monnier, L'espace public démocratique. Essai sur l'opinion à Paris de la Révolution au Direct
oire, Paris, Kimé, 1994.
(2) J. Guilhaumou, R. Monnier, Les Cordeliers et la République de 1793, et Répub
lique. L'exception française (dir. M. Vovelle), Paris, Kimé, 1994, pp. 200-212.
Annales Historiques de la Révolution Française — 1995 — N° 2 250 RAYMONDE MONNIER
la Gironde et les « grandes mesures » de l'automne. Le discours d'union
qui se déploie alors à la Convention et dans les assemblées de citoyens
ne peut bien sûr faire illusion ; il a pourtant valeur politique en ce qu'il
traduit, par-delà l'exaltation patriotique du moment, un ensemble de normes,
une adhésion collective à un projet républicain qui fait l'objet d'un consensus
tant à l'Assemblée que dans le corps social.
Avant la forte poussée du mouvement révolutionnaire de l'été 1793,
l'événement fédérateur sans précédent est sans conteste le referendum sur
la Constitution, unanimement acceptée par les sections parisiennes, avant
de recevoir, avec les vœux des communes de France, l'assentiment du
pays (3). S'il s'agissait de légitimer l'insurrection par un effet d'union révo
lutionnaire de Paris et de la France, l'enjeu n'en était pas moins important
à Paris, où la Montagne et les Jacobins étaient loin de faire l'unanimité.
En juin la pression populaire contre la vie chère conjuguée à l'offensive
« enragée » au sein du Club des cordeliers menaçait l'unité du mouvement
jacobin. D'autre part, les résultats de l'élection du commandant de la Garde
nationale dans les derniers jours de juin prouvaient assez la résistance tenace
et la capacité de mobilisation des forces modérées moins d'un mois après
la chute de la Gironde.
Mais que représentaient en définitive ces enjeux politiques locaux face
à la charge symbolique de ce premier referendum national sur la consti
tution de la République? Sanctionnée d'enthousiasme dans les premiers
jours de juillet par les assemblées primaires de section, qui viennent tour
à tour manifester leurs vœux à la Convention, avant de participer à la
démonstration unitaire du 7, la Constitution devait être solennellement
acceptée dans la séance du 14 juillet. « Unanimité factice », dira Soboul
à propos de la réponse de Paris à cette consultation populaire ; unanimité
orchestrée par les autorités jacobines ? Par cet « heureux concert d'opinions
et de vœux » exprimés à la Convention en ce début juillet, Paris, « volant
au-devant du nouveau code de la liberté » donnait « à la France entière
le plus beau de tous les exemples, et au monde le plus grand de tous les
spectacles » [Robespierre] (4). Par-delà la mise en scène appuyée des
séquences à l'Assemblée de cette grande fête autour de la Montagne, peut-
on saisir la vérité de ce « moment » républicain (5)?
(3) Sur le rôle des envoyés immédiats des départements, voir S. Aberdam, Un aspect du referendum
de 1793 : les envoyés du souverain face aux représentants du peuple, Révolution et République. L'exception
française, Paris, Kimé, 1994, pp. 213-225.
(4) Archives Parlementaires (A.P.), t. 68, p. 381.
(5) Sur l'aspect festif, voir notamment la prestation de la section de 1792, avec les comédiens du
Théâtre National, celle plus officielle de l'Arsenal, avec chants, musique et défilé des élèves de l'École
des jeunes aveugles, ou celle des Invalides avec les vétérans militaires (ibid., pp. 140, 279, 315). SANS-CULOTTES ET JACOBINS 251 CORDELIERS,
Certes le rituel de l'acceptation — défilés sectionnaires en masse à
la Convention, puis en délégation avec la Commune, dans la fête nationale
enfin, un rituel festif qui épouse la hiérarchie administrative — met l'accent
sur la relation unitaire, de même que les comptes rendus dans la presse.
Le procès-verbal de la Convention du 5 juillet résume l'impression profonde
causée par le défilé des délégations sectionnaires et les discours des porte-
parole « qui expriment diversement l'heureux accord de toutes les volontés »
(on retien

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