Des Édenates et de la ville de Seyne en Provence. - article ; n°1 ; vol.10, pg 393-412
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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1849 - Volume 10 - Numéro 1 - Pages 393-412
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1849
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Augustin De Loye
Des Édenates et de la ville de Seyne en Provence.
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1849, tome 10. pp. 393-412.
Citer ce document / Cite this document :
De Loye Augustin. Des Édenates et de la ville de Seyne en Provence. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1849, tome 10.
pp. 393-412.
doi : 10.3406/bec.1849.452217
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1849_num_10_1_452217"~-"*
DES ÉDENATES
ET DE LA VILLE
DE SEYNE EN PROVENCE.
îa division La province ecclésiastique des Alpes-Maritimes, de la métropole remplacée d'Embrun dans (1), la suite se comppar
osait primitivement d'un grand nombre de peuples qui habi
taient les vallées des Alpes, sur les confins des Gaules et de
l'Italie, et qui , maîtres des défilés de cette chaîne de montagnes ,
conservèrent leur indépendance jusqu'au temps d'Auguste.
Treize ans avant 1ère chrétienne, cet empereur réduisit leur pays
en province romaine ; et afin de perpétuer le souvenir de la sou
mission difficile de ces tribus montagnardes , il fit graver leurs
noms sur un trophée placé en un lieu élevé du chemin qui con
duisait de l'Italie dans les Gaules. On voit encore à la Turbie , à
quatre lieues vers l'est de Nice , de nombreux vestiges du monu
ment ; mais les pierres de l'inscription , employées comme maté
riaux, ont été dispersées et mutilées, et il en reste fort peu de
chose (2). Heureusement Pline l'historien nous en a conservé le
texte que voici (3) :
IMPERATORI CAESARI DIVI F. AVG. PONTIFICI MAXIMO , IMP. ХИН,
TRIBVJVICIAE POTESTATIS (4) S. P. Q. R. QVOD EIVS DVCTV AVSPI-
CIISQVE GENTES ALPINAE OMNES , QVAE A MARI SVPERO AD INFERVM
( 1 ) La province d'Embrun comprenait les diocèses d'Embrun , de Digne, de Senez,
deGlandève, de Cimiez ou de Nice, de Vence, et, depuis 1244 seulement, celui de
Grasse. Voy. ci-dessous la note 1 de la page 395.
(2) Fodéré, Voyage aux Alpes maritimes, 1821, 2 vol.in-8,t. 1, p. 31 etsuiv.
(3) Plinii Hist, nat., lib. HI, cap. 24; i. H, p. 191 et suiv. de l'éd. Lemaire.
(4) Le chiffre est omis dans le texte de Pline. On lit Potest. xvii dans V Kalia
(intiqua de Cluverius, 1624, 2 vol. in-fo)., t. I, p. 64.
V. {Deuxième série.) 27 394
PERTINEBAINT, SVB IMPERIVM POP. ROM. SVNT REDACTAE. GENTES
ALPINAE DEVICTAE : TRIVMPIbrai (l) , CAMVNI , VENOSTES , VENT4O-
NETES, ISARCI, BREVNI, GENA VNES, FOCVNATES; VIWDELICORVM
GEWTES QVATVOR , COIVSVANETES , RVCIWATES , LICATES , CATENA
TES , AMBISVNTES , RVGVSCI , SVANETES , CALVCONES , BRIXENTES ,
LEPONTII, VIBERI, WATÍTVATES, SEDVKI , VERVGRI, SALASSI, ACI-
TAVOWES , MEDVLLI , VCENI v CATVRIGES , BRIGIANI , SOGIO1NTII (2),
BRODIOTÍTII , NEMALONI , EDENATES , ESVBIANI , VEAMINI , GALLI-
TAE , TRIVLATTI , ЕСТШ1 , VERGVNNI , EGVJTVRI , TVEMENTVRI ,
ORATELLI , NERVSI , VELAVNI , SVETRI (3).
Les savants qui se sont occupés de la géographie ancienne des
Gaules , ont fixé avec assez de certitude la position de la plupart
des peuples qui figurent dans le dénombrement qu'on vient de
lire. Mais plusieurs de ces noms sont restés inconnus, ou n'ont
donné lieu qu'à des conjectures plus ou moins douteuses. 11 en
est un , entre autres, auquel Hadrien de Valois , dans sa Notice
des Gaules (4) , n'a pas fait les honneurs d'un article , quoiqu'il
s'étende souvent beaucoup sur de très-minces localités : nous
voulons parler des Êdenales. Honoré Bouche, qui avait une con
naissance approfondie de la chorographie de la Provence , les a
placés dans le territoire de Seyne (5) , sans donner les motifs de
son opinion , et c'est peut-être ce qui explique l'oubli d'Hadrien
de Yalois. Nous ne venons pas proposer une attribution nou
velle, mais appuyer celle de l'historien de Provence. Il est d'au
tant plus utile de la défendre , qu'elle semblait abandonnée et
qu'elle a été récemment méconnue dans un ouvrage considérable
sur la matière.
M. Walckenaer, dans sa Géographie des Gaules Cisalpine et
Transalpine (6) , met les Édenates dans le val d'Egnan et sur la
(1) Sur l'un des débris de l'inscription de la Turbie, on Ut : .rvmpili.., qui ferait
supposer la leçon TiœMPiLiNi.Gioffredo; Nicœa civitas, 1658, in-fol., p. 42.
(2) Les anciennes éditions portent Sontiontii.
(3) H est bien démontré que l'inscription du trophée des Alpes-Maritimes était à la
Turbie et non pas à Aoste, comme le prétend Guichenon {Hist, de Sav., 1. 1, с 4). La
méprise de cet auteur a été relevée par les éditeurs des Monumenta Patrice, in-fol.,
t. Il, col. 152 et 153.
(4) Hadrien de Valois ne parle pas des Édenates, et ne mentionne la ville de Seyne
qu'accidentellement pour combattre ceux qui prétendent que Seyne est la cité des
Sentii. Not. Gall., verbo Dinia Bodontiorum vel Sentiorum, p. 171,
(5) Hist, de Provence, in-fol., 1. 1, p. 104, 105 et 268.
(6) Géographie ancienne, historique et comparée des Gaules Cisalpine et Tran 395
rivière d'Egnan, au-dessus de Voiron. On va voir que cette po
sition est tout à fait impossible. Le dénombrement du trophée
des Alpes n'est point arbitraire , mais conforme à la topogra
phie : les peuples y sont dénommés chacun d'après sa position res
pective dans les montagnes, en allant du nord au sud ; et la Notice
de l'empire a suivi le même ordre pour l'énumération des cités
de la province d'Embrun (1). Papon avait déjà fait cette remar
que (2), qui aide singulièrement à retrouver les noms antiques
sous les noms modernes. C'est pour avoir rejeté ce secours que
M. "Walckenaer s'est exposé à une grave méprise. Afin que nos
lecteurs puissent en juger, nous allons prendre , non pas tous
les noms du trophée d'Auguste, ce qui mènerait trop loin , mais
seulement quelques-uns de ceux qui précèdent et de ceux qui
suivent les Édenates.
Les Uceni occupaient les vallées de l'Oysans (3); les Caturiges,
le pays de Chorges et d'Embrun (4); les Brigiani, la vallée de
Briançon (5); les Nemaloni, la vallée de Barcelonnette , autour
de Miolans (6) ; les Edenates habitaient le territoire de la ville
salpine, suivie de l'analyse géographique des itinéraires anciens ; Paris, 1839,
3 vol. in-8, t. II, p. 39 et 65.
(1) Voici les noms de ces cités, au nombre de huit : Metropolis civitas Ebredunen-
sium, Embrun ; civitas Diniensium, Digne ; civitas Rigomagensium, Chorges; civitas
ЗоШиеимшга, très-probablement Salines ; Sanitiensium, Senez; civitas Glan-
natina, Glandève; civitas Cemenelensium,C\miez; civitasVinciensis,Vence. On s'est
écarté un peu de l'ordre topographique en nommant Digne avant Chorges, et Salines 'avant
Senez. Toutes ces villes devinrent des sièges épiscopaux, à l'exception de Chorges et
de Salines. Voyez, sur la position de Salines, Papon, 1. 1, p. 92, 93, 105 et 106.
(2) Hist. deProv., 1777, in-4°,t. I, p..lO5.
(3) Hardouin, dans ses notes sur les œuvres de Pline, éd. Lemaire, t. Il, p. 191 ;
M. Walckenaer, Géog. des Gaules, t. I, 272, et t. H, 65.
(4) M. 1. 1, p. 539 et 541 ; t. II, p. 65.
(5) Hardouin, loc. cit.; M. Walckenaer, t. II, p. 36, 37 et 65.
(6) M. Walckenaer, t. II, p. 37 et 65. — Nous avons omis les Sogiontii et les Bro
dontii, parce que leur position est beaucoup trop contestable. M. walckenaer (t. Il,
p. 39 et 65) place les premiers aux environs de Sigonce, sans faire attention que ce vil
lage est situé à l'ouest de la Durance, entre Forcalquier et Sisteron, qui n'ont jamais
fait partie de la province des Alpes-Maritimes, mais bien de la seconde Narbonnaise ;
il rejette les Brodiontii (t. II, p. 38 et 65) bien loin de là, près du Mont-Brodon, sur les
frontières de la Maurienne, sans autre motif qu'une analogie fortuite de noms. Nous
aimons mieux croire, avec Hadrien de Valois (Not. Gall., verbo Dtnia Bodontiorum
vel Sentiorum), que Sogiontii, Sontiontii et Sentii sont les variantes ou les corrupt
ions d'un seul nom de peuple; qu'il en est de même des Brodiontii, Bodiontii et Bo-
diontici. Ces deux peuples étaient voisins et peut-être fondus ensemble, tellement
que Digne est la capitale des Bodiontii, suivant Pline, et des Sentii, suivant
27.. '

396
de Seyne, dans le diocèse d'Embrun, sur les limités de celui de
Digne (1); les Esubiani, près des rivières d'Ubaye et d'U-
bayette (2) ; les Feamini, Thorames haute et Thorames basse, dans
le diocèse de Senez (3) ; les Gallilœ, entre Alloz et Colmars(4) ;
les Triullatï , non loin d'Alluis ou de Dalluis(5); les Eclini ,
près

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