Du cinéma militant à la fiction, via le documentaire (Entretien avec Daniel Friedmann) - article ; n°1 ; vol.80, pg 175-182

Jean-Pierre Dardenne, Luc Dardenne

Description

Communications - Année 2006 - Volume 80 - Numéro 1 - Pages 175-182
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: COMMUNICATIONS
• Publié le: 01 janvier 2006
• Nombre de lectures: 39
• Langue: Français

Extrait

Jean-Pierre et Luc Dardenne

Du cinéma militant à la fiction,

via

le documentaire

(entretien avec Daniel Friedmann)

Du

Chant du rossignol

à

Rosetta

,

Palme d’Or du Festival de Cannes 1999

La rencontre avec Armand Gatti.

Jean-Pierre Dardenne :

C’était il y a plus de trente ans ; je suivais des études de comédien à

Bruxelles, j’étais en dernière année et j’avais monté un spectacle,

La Cigo-

gne

, quand Gatti est venu voir le spectacle. Il m’a parlé et m’a fortement

impressionné. L’année suivante, il revient comme professeur et il monte

La Colonne Durutti

sur la mythique unité combattante anarchiste de la

guerre d’Espagne. Je découvre ainsi par Gatti la guerre d’Espagne et tous

ses enjeux. J’apprends à travailler avec lui et je deviens avec d’autres un

de ses élèves assistants.

Quand il revient l’année d’après, toujours comme professeur, j’ai ter-

miné mes études. Je ne sais pas quoi faire et je lui demande de travailler

avec lui. Il accepte et je deviens son assistant. Il s’était adjoint des gens

extérieurs à l’école, dont des comédiens avec qui il avait l’habitude de

travailler en France. Il se fait accompagner d’une équipe vidéo qui l’aide

dans son travail de mise en scène et d’enquête. Ce travail aboutit à une

série de spectacles dans le Brabant, à partir de rencontres avec les habi-

tants sur le thème de l’Europe agricole en train de se construire. Mon

frère Luc vient alors nous rejoindre.

Gatti avait cette grande qualité de nous faire confiance et il m’a bom-

bardé « assistant image » en me disant de prendre la caméra, ce que je

n’avais jamais fait de ma vie. Ce fut le début de notre rapport à l’image

animée.

On montrait les bandes vidéo aux habitants des quartiers où l’on tour-

nait et Gatti s’inspirait de ces tournages pour écrire les morceaux de

certaines de ses pièces comme celle qui reprend l’histoire d’un paysan du

Brabant qui ne peut plus vivre de son métier, à cause du remembrement,

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