Essai de biographie de Jean de Foleville, prévôt de Paris sous Charles VI - article ; n°1 ; vol.69, pg 369-404
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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1908 - Volume 69 - Numéro 1 - Pages 369-404
36 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1908
Nombre de lectures 13
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

H. Gaillard
Essai de biographie de Jean de Foleville, prévôt de Paris sous
Charles VI
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1908, tome 69. pp. 369-404.
Citer ce document / Cite this document :
Gaillard H. Essai de biographie de Jean de Foleville, prévôt de Paris sous Charles VI. In: Bibliothèque de l'école des chartes.
1908, tome 69. pp. 369-404.
doi : 10.3406/bec.1908.448312
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1908_num_69_1_448312ESSAI DE BIOGRAPHIE
DE JEAN DE FOLEVILLE
PRÉVÔT DE PARIS SOUS CHARLES VI.
I. — Jean de Foleville, sa famille, sa vie privée.
Le prévôt de Paris Jean de Foleville décline ainsi ses noms et
titres : « Noble homme et saige, Monsieur Jehan Sergier de
Foleville1, chevalier. » II ajoute parfois pour se distinguer de
ses proches : « De Foleville et de Gaulencourt. » En considérant
le nom à tournure roturière que porte le prévôt, on pourrait
croire que ce personnage a récemment conquis ses titres et que
sa noblesse est improvisée comme celle des Marmousets dont il a
été l'auxiliaire. Il y aurait entre eux et lui sympathie de par
venus.
Cependant, la famille de Foleville appartenait à la noblesse de
la région picarde dès la première moitié du xive siècle. Philippe
de Foleville vivait au début de la guerre de Cent ans et répondait,
en 1337 à l'appel du roi Philippe VI; il était inscrit sur le rôle
des nobles et fieffés du bailliage d'Amiens. Ce même rôle mentionn
ait le « demisel de Foleville2 ». Philippe de Foleville était vassal
de l'abbaye de Corbie, son nom figure à plusieurs reprises sur le
cartulaire de l'abbaye dit Alexandre*, rédigé vers 1349. « Che
1. Bien qug la localité de la Picardie à laquelle Foleville doit son nom soit
orthographiée Folleville avec deux l, nous préférons l'écrire avec un seul,
comme on le faisait couramment au xiv" siècle. La présente citation est
empruntée à la suscription des testaments du prévôt.
2. D'après A. Goze, Notice sur le village, le château, les seigneurs, l'église
et les tombeaux de Foleville (Montdidier, 1865).
3. Bibliothèque nationale, fonds de Corbie, manuscrit français 24144,
fol. 69 v.
4908 24 ESSAI DE BIOGRAPHIE 370
sont li chens et les tenanches que Messire Phelippes de Foleville
doit. . . » On peut citer sans invraisemblance comme ascendant de
Philippe de Foleville un écuyer du roi Louis X, Gilles de Foie-
ville, que mentionnent d'après un compte de la Chambre aux
deniers en date de 1315 le doyen de Saint-Quentin Colliette dans
ses Mémoires du Vermandois l et le généalogiste de profession
La Ghesnaye Desbois dans son Dictionnaire de la noblesse2.
Mais nous connaissons beaucoup plus sûrement le père de Philippe
de Foleville qui est aussi le grand-père du prévôt. Il se nomme
déjà Jean de Foleville : il a épousé Jeanne du Sart et acquis ainsi
à ses descendants le fief du Sart. Les anciens seigneurs du Sart
étaient tenus en grande estime dans la région picarde. Un genti
lhomme du Sart avait figuré parmi les délégués de la noblesse du
Vermandois qui s'était coalisée contre le pouvoir royal après la
mort de Philippe le Bel3.
Jean de Foleville et du Sart nous est connu rétrospectivement par
le souvenir que lui conservèrent ses petits-enfants : ils deman
dèrent pour lui des prières et ils invoquèrent sa mémoire dans
leurs procès de famille. Le nom de l'aïeul apparaît tout d'abord
dans une fondation pieuse approuvée le 25 avril 1372 par l'abbé
Jean VI de Gorbie, mentionnée pour cette raison sur le Cartulaire
Noir de l'abbaye4. « Jehans de Foleville, chevalier, seigneur du
Sart, et Mathieus de Foleville, escuier, frères, » ont donné au curé
de la paroisse de Foleville cinq journaux de terre situés au camp
Thiebaut, sur le territoire de Foleville et dépendant delà justice
de Corbie. Ce don oblige le curé de Foleville à dire six messes
solennelles, « c'est assavoir une pour les âmes de monseigneur
Jehan, seigneur de Foleville, et madame Jehanne du Sart, sa
femme, taïoneitaïe desdits frères, une pour messire Philippe de
Foleville, père desdits frères, une pour madame Jagne d'Espy-
neuse, sa femme et mère desdis frères, une pour ledit seigneur du
Sart, une pour ledit Mathieu de Foleville et une pour nous, abbé
de Corbie, Dom Gille de Foleville et messire Jehan, seigneur de
Foleville, chevalier... »
1. Colliette, Mémoires du Vermandois. Cambrai, 1772, in-4°, t. II, p. 30.
2. De la Chesnaye Desbois et Badier, Dictionnaire de la noblesse, réédité à
Paris, Schlesinger frères, 1876. Cf. t. VIII, p. 202-203.
3. Cf. de Beauvillé, Histoire de la ville de Montdidier, 2e édit. Paris,
J. Claye, 1875, 3 vol. in-4», t. I, p. 94.
4. Bibl. nat., fonds de Corbie, ms. lat. 17758, fol. 2 v°. DE JEAÎ4 DE FOLEVILLE. 37-1
Ainsi Jean de Foleville et Jeanne du Sart ont eu pour fils
Philippe de Foleville du Sart, qui a laissé lui-même deux fils,
Jean de Foleville du Sart et Mathieu. Jean Ier l'aïeul a aussi pour
descendants Dom Gille et le chevalier Jean de Foleville dont le
nom clôt la liste familiale. En ce dernier personnage, il est bien
difficile de ne pas reconnaître le magistrat, futur prévôt de Paris.
Celui-ci atteste en effet dans son testament avoir hérité de son
cousin la propriété du Sart. De leur vivant, les deux cousins
avaient plaidé l'un contre l'autre et voici ce que nous apprend un
de leurs procès en 1391 : « Les deffenseurs [le seigneur du Sart et
les habitants du village d'Oresmeaux] dient que messire Jehan et
le prévôt sont cousins..., ce que messire Jehan de Foleville dit
que son aiol fut seigneur des deux villes [les villages d'Ore
smeaux et de Gaulencourt] fait contre lui...1. » Les démêlés des
deux cousins nous révèlent donc que l'aïeul du prévôt fut pro
priétaire de domaines revendiqués par le seigneur du Sart (Ores-
meaux) et de unis au fief de Foleville (Gaulencourt), ce
qui convient parfaitement à Jean Ier de Foleville, époux de Jeanne
du Sart, aïeul également des Foleville, seigneurs du Sart.
Il y avait en conséquence, sous le règne de Charles V et pen
dant les premières années du règne de VI, quatre
seigneurs de Foleville répartis en deux branches. D'une part, la
branche du Sart, représentée par Jean et Mathieu ; d'autre part,
la de Foleville proprement dite, à laquelle appartient le
prévôt et probablement Dom Gille, qui devait être moine à Corbie.
Mais si la généalogie complète de la branche du Sart ressort
de la donation de 1372, aucun acte ne révèle le nom du père du
prévôt de Paris. Dans le testament même du prévôt, s'il est plu
sieurs fois question du tombeau de « son feu père et de madame
sa mère », du salut des âmes de « ses diz père et mère », les
noms de ces deux personnes sont passés sous silence. Le prévôt
omet également en écrivant ses dernières volontés de désigner
par leur nom les deux femmes qu'il a successivement épousées.
Il ordonne simplement de célébrer en l'église de Foleville « deux
annuelx de messes... pour le salut et remède des âmes de lui, de
ses deulx femmes » . Le testament est complété sur ce point par
un obit de la paroisse de Foleville inscrit sur quelques feuillets
détachés d'un ancien graduel, pièce qui a été recueillie dans la
1. Arch, nat., registres du Parlement, Xia 1475, fol. 189 V. 372 KSSAI DE BIOGRAPHIE
collection privée de M. de Beauvillé1. D'après ce document, Jean
de Foie ville a épousé en premières noces Jeanne de Tilloy, en
deuxièmes noces Isabelle de Rambures. Il paraît être resté veuf
de bonne heure de sa seconde femme, et de ses deux mariages il
n'a eu qu'un fils, Regnault de Foleville, maintes fois cité dans ses
testaments comme unique héritier et comme exécuteur testament
aire.
Les dates de la naissance et de la mort de Jean de Foleville
sont inconnues. Il est vraisemblable qu'il naquit au plus tard
vers 1340 et qu'il entra au Parlement âgé au moins de trente
ans, vers 1372. Prévôt de Paris à cinquante ans environ, en 1389,
il fut en 1401 attaché à la Chambre des comptes jusqu'à sa

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