État du château de Thann en Alsace au XVe siècle. - article ; n°1 ; vol.59, pg 304-321
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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1898 - Volume 59 - Numéro 1 - Pages 304-321
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1898
Nombre de lectures 25
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Charles Nerlinger
État du château de Thann en Alsace au XVe siècle.
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1898, tome 59. pp. 304-321.
Citer ce document / Cite this document :
Nerlinger Charles. État du château de Thann en Alsace au XVe siècle. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1898, tome 59.
pp. 304-321.
doi : 10.3406/bec.1898.447933
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1898_num_59_1_447933• *v 'J
ÉTAT DU CHATEAU DE THANN
EN ALSACE
AU XVe SIÈCLE.
Dans un travail antérieur, nous avions esquissé à grands traits
la description et l'histoire du château de Thann au xve siècle1.
La découverte de nouveaux documents, faite aux archives de la
Côte-d'Or à Dijon et jaux archives municipales de Thann, nous
permet de reprendre et de compléter ce que nous avions dit pr
écédemment.
Par le traité de Saint-Omer (9 mai 1469), le duc Sigismond
d'Autriche cédait au duc de Bourgogne, Charles le Téméraire,
en échange de 50,000 florins, les principales possessions hérédi
taires de la maison de Habsbourg sur les deux rives du Rhin.
C'étaient le landgraviat de la haute Alsace, le comté de Ferrette,
comprenant les seigneuries d'Ortemberg, de Bergheim, d'Isen-
heim, d'Ensisheim, deLandser, de Ferrette, de Thann, d'Altkirch,
de Cernay, de Masevaux, avec toute la vallée, les seigneuries de
Rougemont, Florimont, Belfort, Rosemont et Délie. C'étaient
encore les quatre villes forestières de Rheinfelden, Saeckingen,
Lauffenbourg et Waldshut, le comté de Hauenstein, avec une
partie de la forêt Noire, et enfin Brisac sur la rive droite du
Rhin2. Thann et son château étaient engagés à Henri Reich de
Reichenstein. Le duc de Bourgogne s'empressa de racheter cette
clé de ses possessions alsaciennes le 19 juin 1470. Elle lui était
trop nécessaire pour pouvoir être en sûreté du côté de la Lorraine 3.
Le château de Thann, généralement désigné sous le nom d'En-
1. Thann à la fin du XVe siècle. Paris, 1893, in-8°. (Collection d'histoire
d'Alsace et de Lorraine.)
2. La plupart de ses possessions étaient engagées depuis fort longtemps à des
seigneurs alsaciens. Voy. Pierre de Hagenbach et la domination bourgu
ignonne en Alsace, p. 17.
3. Bernouilli (C.-Chr.), Der Landvogt Peter von Hagenbach, dans Beitruge DU CHATEAU DE THANN AU XVe SIÈCLE. 305 ETAT
gelbourg, s'élève sur une colline assez élevée et domine la petite
ville couchée à ses pieds. La Thur, venant du fond de la vallée de
Saint-Amarin, coule au bas et le sépare de la ville. Il était,
comme dit Mougin Contault, « assiz bien hault sur un rocq entre
bien haultes montaignes, » et d'un abord assez difficile, car il
ajoute qu'il lui fallut « grant peine et bien long chemin à
monter1. »
Au xve siècle, ce château devait être encore très fort, car,
nous dit un autre commissaire de Charles le Téméraire, qui le
visita également, il y avait « quatre fors et quatre portes que
l'on peult garder avant que l'on soit au quart fort2. . . » Cet éloge
de Poinsot est encore renforcé par Mougin Contault qui n'hésite
pas à proclamer cette place « merveilleusement forte. »
Ces quatre enceintes sont aujourd'hui très difficiles à reconn
aître. Néanmoins, M. Lauer a réussi, non sans beaucoup de
peine, à en faire le relevé3. Dans tout cet amoncellement de
ruines, on ne distingue plus nettement de nos jours que divers
pans de murs et le donjon, encore debout en partie, dont le haut
s'est couché d'une façon si curieuse sur sa base quand Turenne
le fît sauter en 1675.
Le plan du château n'offre aucune régularité. Ses fondateurs
n'avaient en vue que sa forte assiette, car « ladite place de Tanne
est frontière et clef et entrée des pays de Lorraine sans ce qu'il y
ait autre passaige4. » Ils ont été obligés d'utiliser la configurat
ion très rocheuse du terrain qui leur interdisait toute idée de
symétrie5.
La grande porte d'entrée devait se trouver à l'endroit où arrive
aujourd'hui encore le chemin, bien rocailleux, venant de Thann
et, par conséquent, tournée vers la montagne. Elle était sur
montée d'un corps de logis. Tout près de là devaient être les
zur vaterldndischen Gesch. Bâle, 1890, p. 336-337. — Nerlinger, Thann à la
fin du XV" siècle, p. 3 et suiv.
1. Rapp. Mougin Contault, fol. 23 r°. (Arch, de la Côte-d'Or, B. 1051.) — II y
eut trois missions d'enquête envoyées par le duc en Alsace. Voy. Thann à la
fin du XVe siècle, p. 1, note 1, et les Revenus du duc de Bourgogne à Thann,
dans Revue d'Alsace, janvier 1896.
2. Rapp. Poinsot et Pillet, fol. 22 r°.
3. Das Thanner Schloss Engelburg. Publié dans le Thanner Kreis-Blatt, de
mai à octobre 1897.
4. Rapp. Contault, fol. 54 r°.
5. La description qui suit est basée sur l'état des réparations à faire qu'on
trouvera plus loin. 306 ÉTAT DU CHATEAU DE THANN
étables. C'étaient les seules constructions que l'on rencontrât
dans cette première enceinte, protégée par un mur assez élevé
longeant le flanc de la colline et dominant constamment la ville.
Une seconde enceinte, également consacrée tout entière à la
défense, se trouvait immédiatement derrière et en surélévation
de la première. Elle était défendue par une série de tours rondes
dont M. Lauer a retrouvé les traces. La troisième enceinte fai
sait suite à la première et s'avançait en éperon sur le flanc ouest
de la colline. De là on surveillait parfaitement la vallée de Saint-
Amarin.
La quatrième et dernière enceinte n'était accessible que de ce
côté, et c'est là aussi que se trouvaient les différents corps d'habi
tation dont il n'est pas très aisé d'établir les emplacements, comme
on peut s'en convaincre en lisant la liste des réparations à faire
au château. Tout au haut du roc il y avait le donjon, privé de
son toit et pas mal endommagé par les pluies. A côté, se trou
vait sans doute la chapelle, « une belle petite chapelle, garnie
d'ornemens d'autel nécessaires et fondée d'une messe par chascun
jour, qu'est de la collacion de mondit seigneur (le duc), » comme
dit Mougin Contault1.
Une espèce de couloir couvert reliait sans doute la chapelle à
la « maison du duc, » en temps ordinaire probablement le logis
du gouverneur. Accolée à ce bâtiment se trouvait la grande cui
sine, et la maison du four, voisines elles-mêmes de la maison des
chevaliers. Le rapport de Contault parle encore d'une petite cui
sine et d'une « rechoîte qu'est près de la petite cusine, » d'un
« gros poille soubz lequel est le celier » et à côté l'écurie des
chevaux. Il faut chercher peut-être l'emplacement de ces cons
tructions dans l'angle sud de la seconde enceinte, réservée sans
doute au logement de la garnison.
Tous ces « maisonnemens, » comme dit si pittoresquement
maître Mougin Contault, étaient en piteux état lors de la prise
de possession par le duc de Bourgogne. Les toits recouverts de
tuiles et de bardeaux de bois de sapin avaient de grands trous et
parfois n'existaient même plus du tout. La pluie et la neige
entraient librement et pourrissaient les planchers et les plafonds,
la gelée faisait éclater les murs. Les murailles d'enceinte seules
semblent avoir été en bon état et garnies de pièces d'artillerie
par les soins du grand bailli.
1. Rapp., fol. 22 r°. XVe SIÈCLE. 307 AU
Si maintenant nous passons de la description générale à la
description intérieure de ce château, l'un des plus importants
parmi les possessions de la maison de Habsbourg en Alsace,
nous éprouverons une assez forte déception. L'ameublement était
loin d'être luxueux, si nous en jugeons d'après les deux invent
aires de 1440 et de 1502 découverts aux archives de Thann par
M. Lauer1. Le premier a été dressé au moment de la nomination
du chevalier Goetz Henri d'Eptingen comme gouverneur du châ
teau et en présence du receveur et des conseillers de Thann.
On trouva alors dans la grande salle de la maison du duc un
bon et beau li

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