États-Unis : la fin d un cycle - article ; n°1 ; vol.28, pg 143-186
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Revue de l'OFCE - Année 1989 - Volume 28 - Numéro 1 - Pages 143-186
By mid-1986, the buoyant recovery following the 1982 recession had slowed down, marking the end of the cycle. Most economic indicators had been flat for two years. Then growth rebounded. But the persistant imbalances called for policy restrictions, especially budgetary ones, which increased fears of recession. The events of the year 1986 prevented the slowdown, foreseen at the time by most forecasters, from occuring. Furthermore, conditions were restored for exceptionnal growth in 1987 and even more so in 1988. Both internal and external demand increased, benefiting American firms which were also enjoying increased competitiveness. At the same time, federal and external deficits began to shrink, thereby reducing the risks of a major currency breakdown. But the very fact that growth rebounded on the basis of a slowdown, and not of a recession, soon led to over-utilization of capacity. High capacity utilisation rates, and an unemployment rate approaching the full employment level, highlighted inflationary pressures. The Fed tended to damp them with tightened monetary policy. During the first half of 1989, unfavourable inflation figures triggered a surge of the discount rate; then began to appear the first signs of a slowdown in activity, confirmed by the GNP growth numbers of the first quarter. The end of the present cycle will be less abrupt than the previous ones; but it will occur. Economic growth should be lower than 3% this year, and near 2% in 1990, but without any recession. The slighly restrictive policy stance should be able to prevent financial disturbances, and the twin-deficits will continue to shrink gradually.
Lorsqu'au dernier trimestre 1986 la croissance redémarra aux Etats-Unis, bien des composantes de l'activité semblaient au point mort depuis deux années. La reprise qui avait été vive au lendemain de la récession de 1982, s'était amortie, et plusieurs indicateurs signalaient déjà une fin de cycle. Les déséquilibres apparus se creusaient et appelaient des mesures de restrictions, notamment budgétaires, qui augmentaient les risques de récession. Les événements intervenus en 1986 ont non seulement permis d'éviter le retournement prévu par nombre d'observateurs, mais redonné à l'économie une vigueur exceptionnelle en 1987, encore amplifiée en 1988. La demande, intérieure et extérieure, revigorée, profitait à nouveau aux entreprises américaines, qui engrangeaient alors les fruits d'une compétitivité retrouvée. La résorption des déficits, fédéral et extérieur, s'amorçait simultanément, ce qui réduisait les risques de perturbation sur le marché des changes. Les fluctuations du cours du dollar, sous le contrôle vigilant des autorités monétaires, semblaient maîtrisées et conformes aux souhaits des principaux pays industrialisés, tels qu'ils les avaient formulés lors des Accords du Louvre de février 1987. Mais précisément parce qu'elle recommença à croître sans récession préalable, l'économie mettait rapidement en évidence des signes de saturation. Le taux élevé d'utilisation des capacités et le taux de chômage proche du niveau de plein emploi risquaient d'induire des tensions inflationnistes que le Fed tentait de juguler par un resserrement de sa politique. Durant la première moitié de 1989, après que l'annonce de résultats inquiétants des hausses de prix ait provoqué un nouveau relèvement du taux d'escompte, l'activité ne tarda pas à donner les premiers signes d'essoufflement, que confirmèrent les chiffres du PNB du premier trimestre. Moins brutale que les précédentes, la fin du cycle actuel est enclenchée : la croissance américaine sera vraisemblablement inférieure à 3 % cette année et proche de 2 % en 1990, mais évitera une récession. Une politique économique modérément restrictive permettra d'écarter des perturbations financières majeures et les déficits continueront à se résorber lentement.
44 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1989
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Véronique Riches
États-Unis : la fin d'un cycle
In: Revue de l'OFCE. N°28, 1989. pp. 143-186.
Citer ce document / Cite this document :
Riches Véronique. États-Unis : la fin d'un cycle. In: Revue de l'OFCE. N°28, 1989. pp. 143-186.
doi : 10.3406/ofce.1989.1184
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ofce_0751-6614_1989_num_28_1_1184Résumé
Lorsqu'au dernier trimestre 1986 la croissance redémarra aux Etats-Unis, bien des composantes de
l'activité semblaient au point mort depuis deux années. La reprise qui avait été vive au lendemain de la
récession de 1982, s'était amortie, et plusieurs indicateurs signalaient déjà une fin de cycle. Les
déséquilibres apparus se creusaient et appelaient des mesures de restrictions, notamment budgétaires,
qui augmentaient les risques de récession.
Les événements intervenus en 1986 ont non seulement permis d'éviter le retournement prévu par
nombre d'observateurs, mais redonné à l'économie une vigueur exceptionnelle en 1987, encore
amplifiée en 1988. La demande, intérieure et extérieure, revigorée, profitait à nouveau aux entreprises
américaines, qui engrangeaient alors les fruits d'une compétitivité retrouvée. La résorption des déficits,
fédéral et extérieur, s'amorçait simultanément, ce qui réduisait les risques de perturbation sur le marché
des changes. Les fluctuations du cours du dollar, sous le contrôle vigilant des autorités monétaires,
semblaient maîtrisées et conformes aux souhaits des principaux pays industrialisés, tels qu'ils les
avaient formulés lors des Accords du Louvre de février 1987.
Mais précisément parce qu'elle recommença à croître sans récession préalable, l'économie mettait
rapidement en évidence des signes de saturation. Le taux élevé d'utilisation des capacités et le taux de
chômage proche du niveau de plein emploi risquaient d'induire des tensions inflationnistes que le Fed
tentait de juguler par un resserrement de sa politique. Durant la première moitié de 1989, après que
l'annonce de résultats inquiétants des hausses de prix ait provoqué un nouveau relèvement du taux
d'escompte, l'activité ne tarda pas à donner les premiers signes d'essoufflement, que confirmèrent les
chiffres du PNB du premier trimestre.
Moins brutale que les précédentes, la fin du cycle actuel est enclenchée : la croissance américaine sera
vraisemblablement inférieure à 3 % cette année et proche de 2 % en 1990, mais évitera une récession.
Une politique économique modérément restrictive permettra d'écarter des perturbations financières
majeures et les déficits continueront à se résorber lentement.
Abstract
By mid-1986, the buoyant recovery following the 1982 recession had slowed down, marking the end of
the cycle. Most economic indicators had been flat for two years. Then growth rebounded. But the
persistant imbalances called for policy restrictions, especially budgetary ones, which increased fears of
recession. The events of the year 1986 prevented the slowdown, foreseen at the time by most
forecasters, from occuring. Furthermore, conditions were restored for exceptionnal growth in 1987 and
even more so in 1988. Both internal and external demand increased, benefiting American firms which
were also enjoying increased competitiveness. At the same time, federal and external deficits began to
shrink, thereby reducing the risks of a major currency breakdown.
But the very fact that growth rebounded on the basis of a slowdown, and not of a recession, soon led to
over-utilization of capacity. High capacity utilisation rates, and an unemployment rate approaching the
full employment level, highlighted inflationary pressures. The Fed tended to damp them with tightened
monetary policy. During the first half of 1989, unfavourable inflation figures triggered a surge of the
discount rate; then began to appear the first signs of a slowdown in activity, confirmed by the GNP
growth numbers of the first quarter. The end of the present cycle will be less abrupt than the previous
ones; but it will occur. Economic growth should be lower than 3% this year, and near 2% in 1990, but
without any recession. The slighly restrictive policy stance should be able to prevent financial
disturbances, and the twin-deficits will continue to shrink gradually.: la fin d'un cycle Etats-Unis
Véronique Riches
Département des diagnostics de l'OFCE
Lorsqu'au dernier trimestre 1986 la croissance redémarra aux
Etats-Unis, bien des composantes de l'activité semblaient au point
mort depuis deux années. La reprise qui avait été vive au lendemain
de la récession de 1982, s'était amortie, et plusieurs indicateurs
signalaient déjà une fin de cycle. Les déséquilibres apparus se
creusaient et appelaient des mesures de restrictions, notamment
budgétaires, qui augmentaient les risques de récession.
Les événements intervenus en 1986 ont non seulement permis
d'éviter le retournement prévu par nombre d'observateurs, mais
redonné à l'économie une vigueur exceptionnelle en 1987, encore
amplifiée en 1988. La demande, intérieure et extérieure, revigo
rée, profitait à nouveau aux entreprises américaines, qui engran
geaient alors les fruits d'une compétitivité retrouvée. La résorption
des déficits, fédéral et extérieur, s'amorçait simultanément, ce
qui réduisait les risques de perturbation sur le marché des changes.
Les fluctuations du cours du dollar, sous le contrôle vigilant des
autorités monétaires, semblaient maîtrisées et conformes aux
souhaits des principaux pays industrialisés, tels qu'ils les avaient
formulés lors des Accords du Louvre de février 1987.
Mais précisément parce qu'elle recommença à croître sans
récession préalable, l'économie mettait rapidement en évidence
des signes de saturation. Le taux élevé d'utilisation des capacités
et le taux de chômage proche du niveau de plein emploi risquaient
d'induire des tensions inflationnistes que le Fed tentait de juguler
par un resserrement de sa politique. Durant la première moitié
de 1989, après que l'annonce de résultats inquiétants des hausses
de prix ait provoqué un nouveau relèvement du taux d'escompte,
l'activité ne tarda pas à donner les premiers signes d'essouffle
ment, que confirmèrent les chiffres du PNB du premier trimestre.
Moins brutale que les précédentes, la fin du cycle actuel est
enclenchée : la croissance américaine sera vraisemblablement
inférieure à 3 % cette année et proche de 2 % en 1990, mais
évitera une récession. Une politique économique modérément
restrictive permettra d'écarter des perturbations financières ma
jeures et les déficits continueront à se résorber lentement.
Observations et diagnostics économiques n° 28 /juillet 1989 143 :
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:
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Véronique Riches
Lorsqu'au dernier trimestre 1986, après neuf mois de quasi stag
nation, l'activité redémarra aux Etats-Unis, les indicateurs cycliques
annonçaient pour la plupart la fin de la période de croissance entamée
en 1 983 (graphiques 1 à 4). Certes ce cycle n'avait pas été d'une vigueur
exceptionnelle (1). La production industrielle était à la mi-1986 tout juste
supérieure de 10 % à celle de la mi-1981, le taux d'utilisation des
capacités manufacturières, revenu dans la plage de 80 % dès 1984,
s'y était maintenu, de même le taux de chômage stabilisé à un niveau
légèrement supérieur à 7 % de la population active semblait incom
pressible. La consommation des ménages, seul élément réellement
dynamique de la reprise, décrivait elle aussi un certain tassement des
achats de biens durables. Enfin les mises en chantier de logements,
qui constituent un indicateur avancé de l'activité, diminuaient.
En définitive, bien des composantes de l'activité semblaient au point
mort depuis le milieu de l'année 1984 et la croissance américaine sur
le point de basculer dans une récession... qui n'a pas eu lieu.
Quatre points forts intervenus simultanément durant l'année 1986
suffisent à rendre compte du retour à la croissance. La dépréciation
rapide du taux de change du dollar (tableau 1) entamée au début de
1985 s'est poursuivie tout au long de 1986. Le prix du pétrole a baissé <

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