Étude anthropologique des squelettes de Mundigak - article ; n°1 ; vol.53, pg 101-118

Christiane Mendrez

Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1966 - Volume 53 - Numéro 1 - Pages 101-118
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: BULLETIN_DE_L-ECOLE_FRANCAISE_D-EXTREME-ORIENT
• Publié le: 01 janvier 1966
• Nombre de lectures: 16
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 6 Mo

Extrait

Christiane Mendrez
Étude anthropologique des squelettes de Mundigak
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 53 N°1, 1966. pp. 101-118.
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Mendrez Christiane. Étude anthropologique des squelettes de Mundigak. In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient.
Tome 53 N°1, 1966. pp. 101-118.
doi : 10.3406/befeo.1966.3757
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1966_num_53_1_3757ÉTUDE ANTHROPOLOGIQUE
DES SQUELETTES DE MUNDIGAK
(AFGHANISTAN)
par
Christiane MENDREZ
(Laboratoire d'Anthropologie de la Faculté des Sciences de Paris)
Les squelettes dont nous faisons l'étude plus loin proviennent de fouilles que
M. J.-M. Casai, chef de la mission archéologique de l'Indus, a faites à Mundigak.
Ce gisement est situé dans la vallée de Kishk-i-Nakhod, à une vingtaine de kil
omètres au Nord-Ouest de Kandahar, ancienne capitale de l'Afghanistan. Les oss
ements ont été extraits de tombes isolées, ou plus souvent de fosses communes.
Les sépultures sont, pour la plupart (cimetière C), du début de l'âge du Bronze,
soit du premier quart du troisième millénaire avant Jésus-Christ. Les squelettes
provenant des tombes isolées MG.A CXVIII et FI sont beaucoup moins fossilisés.
MG.A CXVIII est pourtant de la même période que le cimetière C. Par contre,
FI semble très récent.
I. ÉTUDE DES PIÈCES DU CIMETIÈRE C.
Ce cimetière a été édifié pendant la période III de Mundigak, à l'époque où
le décor de la céramique dit « de Quetta » était en expansion. Selon J.-M. Casai
(p. 44), deux groupes de tombes sont à distinguer.
Au premier groupe, un peu plus ancien que la phase 6 de la période III, appart
ient la tombe C21, dans laquelle gisait, à même la terre, un seul corps en position
contractée.
Au second, datant de la phase 6 de la période III, sont à rapporter la tombe C8
et les ossuaires C7, C9, CIO, C12, C13, C14, C20, C24, C26, C27 et C28. Dans
ce dernier cas « les crânes sont le plus souvent rangés les uns à côté des autres,
dans une partie de la tombe, alors que tous les autres ossements sont répandus
pêle-mêle » (cf. p. 45). Le nombre des os longs ne correspond pas toujours au
nombre de crânes déposés dans le même ossuaire : ainsi « dans l'ossuaire 28,
on ne trouve que quatre fémurs d'adultes pour huit crânes et mandibules d'adultes
et un crâne d'enfant ». Parfois cependant les os sont encore en connexion : os
du pied en C28, jambe de la hanche aux orteils en C24, bras et mains en C27,
corps à peu près complet d'enfant en C28, mais dont la tête avait été posée plus
loin. Ces caractéristiques compliquent l'identification des sujets et ne permettent
d'en faire qu'une étude d'ensemble.
1. LE CRÂNE.
Les pièces de la tombe C21 ne semblant pas différer de celles des autres tombes
du cimetière C, nous en avons réuni l'étude à celle de ces dernières. Nous avons
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examiné neuf crânes, presque complets, dont sept d'adultes et deux d'enfants, et
de nombreux fragments d'os crâniens d'adultes et d'enfants.
A. Crânes d'adultes.
En ce qui concerne les sept crânes d'adultes, C24-b, C24-e, C27-IV probablement
masculins, et C7, C9-b, C24-c, C28-I probablement féminins, très rares sont les
mesures qui ont pu être prises sur ces pièces en raison de leur état d'écrasement.
a. Crâne cérébral.
Compte tenu des déformations dues aux conditions de gisement, ces crânes
nous apparaissent comme moyennement volumineux, dolichocéphales et à impres
sions musculaires en général faibles. Les crânes ayant été comprimés latéralement
ou verticalement donnent, suivant les cas, une fausse impression de hauteur ou
d'aplatissement. La hauteur réelle est impossible à apprécier.
En vue supérieure (pi. XXII et XXIX-6 à XXXI-6), les crânes se rapprochent des
formes pentagonoïde et ovoïde, avec saillie plus ou moins marquée des bosses
pariétales. Les arcades zygomatiques sont apparentes sur les crânes en bon état de
conservation. Les os nasaux et le massif facial sont parfois légèrement saillants.
En vue latérale (pi. XXIII à XXV-a et XXXII-a et b), nous notons le faible
développement de la glabelle, correspondant aux nos 1 et 2 de l'échelle de Broca. Le
front est haut, vertical ou légèrement fuyant. Le frontal est relativement étendu.
Un léger chignon occipital existe parfois, précédé et suivi d'une faible dépres
sion. La saillie de l'inion est peu marquée (n° 1 ou intermédiaire entre les nos 1
et 2 de l'échelle de Broca). Le temporal est le plus souvent relativement petit,
en général bas et allongé, parfois arrondi. L'apophyse mastoïde présente un déve
loppement variable : de très faible, particulièrement chez les sujets féminins, à
très forte. Le ptérion affecte la forme d'un H.
En vue postérieure, le crâne est en forme de maison, sans carène marquée, mais
avec saillie des bosses pariétales. Le relief de la région nuchale est peu accentué
dans l'ensemble.
En vue inférieure, la cavité glénoïde est profonde dans la majorité des cas,
suivie d'une apophyse post-glénoïde inconstante. La rainure digastrique et la
paramastoïde ont un développement variable. Cette dernière peut être dédoublée.
Le foramen magnum, moyen le plus souvent, peut atteindre de fortes dimensions.
En vue faciale (pi. XXV-b à XXVII-6), le front semble étroit, mais cette appré
ciation est incertaine du fait de l'écrasement latéral des crânes. Les arcades sourci-
lières sont peu accentuées. Une fois, sur le crâne n° C27-IV, nous avons noté un
métopisme persistant à l'état adulte.
b. Crâne facial (pî. XXV-è à XXVII-6).
La face apparaît moyennement haute (de hauteur et de largeur moyennes ou
de hauteur et de largeur faibles), abstraction faite des déformations dues à l'écr
asement. Les orbites sont rectangulaires ou carrées. Dans ce dernier cas seulement
(tableau II), des mensurations ont pu être faites. Les orbites ont donc une hauteur
faible ou moyenne par rapport à leur largeur. De même, l'espace interorbitaire
est faible ou moyen. Les pommettes sont effacées en général, un peu plus marquées
sur le crâne C2Â-f. Le nez est étroit. Le palais, trop abîmé, ne peut être étudié. FOUILLES DE MUNDIGAK 103
с Mandibule (pi. XXXIV à XXXVIII-b).
Les mandibules, hormis C27-V et C27-VI, sont de dimensions moyennes (t
ableau III). L'indice de robustesse pris entre Ml et M2 correspond à une mandi
bule normale ou robuste. Les branches montantes sont très ou extrêmement larges.
La saillie du menton est nette. Le trou mentonnier est situé en arrière, sous P2
ou entre P2 et Ml, soit dans la moitié inférieure de la branche horizontale, soit à
mi-hauteur de celle-ci.
Les mandibules C27-V et C27-VI sont remarquables par la hauteur du corps;
C27-V présente un trou mentonnier dédoublé à droite.
Les dimensions de l'échancrure sigmoïde sont très variables.
Sur la face interne de la mandibule on note l'inconstance de la lingula mandi-
bulae (épine de Spix).
L'arcade dentaire est en forme de parabole, mais par rétrécissement de la région
incisive, les incisives et les canines se chevauchent fréquemment (cf. C20, C21,
C27-V, C27-VI et C28-VII; d'après les alvéoles dans ce dernier cas). On note
la présence de caries sur les dents de C21 et C27-VI. Des dents isolées montrent
également des (CIO et С27-Шб). C28-I présente une M 1 droite à défauts
d'émail sur la face linguale.
B. Crânes d'enfants.
Nombreux sont les restes d'enfants mais seulement deux crânes sont conservés
en assez bon état : C24-/, crâne d'enfant âgé de plus de six ans et de moins de
onze ans et C27-III, crâne d'enfant de plus de six ans. C24-d est un crâne fragment
aire d'enfant d'âge analogue à celui de C24-/et C13-a un fragment de face d'un
sujet d'environ cinq ans. C27-IIIi et C13-a présentent aux premières molaires
supérieures un tubercule de Carabelli. La deuxième molaire lact&#