Études sur le « Registrum Veterius » et la date de quelques actes de Philippe-Auguste - article ; n°1 ; vol.99, pg 42-66
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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1938 - Volume 99 - Numéro 1 - Pages 42-66
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1938
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Charles Petit-Dutaillis
Études sur le « Registrum Veterius » et la date de quelques
actes de Philippe-Auguste
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1938, tome 99. pp. 42-66.
Citer ce document / Cite this document :
Petit-Dutaillis Charles. Études sur le « Registrum Veterius » et la date de quelques actes de Philippe-Auguste. In: Bibliothèque
de l'école des chartes. 1938, tome 99. pp. 42-66.
doi : 10.3406/bec.1938.452453
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1938_num_99_1_452453ETUDES
SUR
LE « REGISTRUM VETERIUS »
ET
LA DATE DE QUELQUES ACTES DE PHILIPPE-AUGUSTE
Le tome II du Recueil des actes de Philippe- Auguste, publié
dans la collection des Chartes et diplômes, est en cours d'im
pression. Il comprend les actes de ce roi, depuis la XVIe an
née du règne jusqu'à la XXVIIe inclusivement (1er no
vembre 1194-31 octobre 1206).
Le Catalogue des actes de Philippe- Auguste, terminé en 1856
par Leopold Delisle, a été la base de ce travail1. Cette œuvre
de la jeunesse de Delisle est, par sa teneur et par sa riche
Introduction, un des grands monuments de l'érudition médiév
iste. Sauf quelques distractions assez graves2 — nous
sommes tous capables de — l'exactitude en est
admirable et les recherches ont été poussées aussi loin qu'elles
pouvaient l'être à cette époque. Grâce au progrès du class
ement des archives et à l'aide d'obligeants confrères, on a pu
ajouter à la collection de Delisle, pour cette période 1194-
1206, quarante-trois actes qu'il n'avait pas connus3 et don-
1. Le Recueil publié par l'Académie, et qui ne contient que les actes du roi, ne
rend pas le Catalogue inutile, car on sait que Delisle y a inséré les actes des se
igneurs et des collectivités, constatant les engagements pris envers le roi. Les
nos 1 à 957 du Recueil (t. I et II) contiennent, comme on le verra, plus d'actes de
Philippe- Auguste que les nos 1 à 1005 du Catalogue, pour les années 1180-1206,
mais les historiens auront toujours à se référer au Catalogue.
2. Par exemple, l'analyse du n° 954, si peu en rapport avec le texte qu'on ne
voit pas bien comment l'erreur s'est produite. Cf. Recueil, n° 909. Voir plus loin
ce que nous disons des deux chartes de Roye, confondues par Delisle sous son
n° 510, et des deux chartes de Verneuil, confondues sous le n° 904.
3. Les uns inconnus jusqu'ici, les autres découverts et publiés depuis 1856 par
divers savants. « REGISTRUM VETERIUS » DE PHILIPPE-AUGUSTE 43 LE
ner le texte de neuf autres dont il n'avait trouvé que l'ana
lyse ou la mention. On publie enfin trente-deux diplômes ou
lettres d'après des originaux qui lui avaient échappé1.
Un tel ensemble d'actes, se rapportant à une période déci
sive de l'histoire capétienne — celle de l'écroulement de l'Em
pire angevin — ne peut manquer d'être riche en suggestions ;
mais, pour l'éditeur, de nombreuses questions se posent. Il
n'en est pas de plus pressante qu'un classement chronolo
gique correct. C'est de quoi je veux parler dans les pages
qu'on va lire. Je donnerai quelques exemples des difficultés rencontre et que j'ai essayé de surmonter. Ces difficul
tés sont créées soit par les méthodes insuffisamment précises
de la chancellerie, soit par l'incurie des scribes. Il y a donc
lieu d'abord à quelques observations sur les diverses catégor
ies d'actes et particulièrement sur une innovation de cette
époque, l'enregistrement. Tout n'a pas été dit sur le fameux
Registrum Veterius. Il me semble qu'on ne s'est pas assez
appliqué à en définir le caractère et l'objet. Giry a dit qu'il
n'était pas facile de se rendre compte pourquoi, dans ces re
gistres du xme siècle, tel acte était transcrit, et non tel
autre2. J'essaierai de répondre.
I
Usages de chancellerie
Apparition de l'enregistrement. — Catégories d'actes
Dès la période qui nous occupe, beaucoup d'actes ne sont
1. Notons ici que les nos 560 et 620 de Delisle ont été réservés pour un des
volumes suivants du Recueil, et que son n° 672 provient d'une erreur qui a été
relevée par Delaborde [Bibl. Éc. eh., ann. 1903, p. 309 et suiv.). Nous avons
écarté les prétendues lettres envoyées par Philippe-Auguste au roi d'Aragon
avant la prise de Rouen (Delisle, n° 826) ; c'est sans doute une matière à exercice
scolaire : voir notre Communication à l'Académie des inscriptions, Comptes-
rendus, ann. 1937. Il y est dit : « Cepimus Gisors et Leon, et praeter civitatem
Rothomagensem totam devicimus Normanniam, et insuper universam Pigta-
viam, et Andegavensem comitatum sine diminutione aliqua obtinemus. » Or, ce
n'est pas en 1203-1204 que Philippe a pris Gisors : depuis le 12 avril 1193, la ville
était toujours restée entre ses mains ; avant la prise de Rouen, la conquête du
Poitou était à peine ébauchée. De telles erreurs suffisent à écarter toute hypo
thèse d'authenticité.
2. Manuel de diplomatique, p. 753. 44 LE « REGISTRUM VETERIUS »
connus que par les registres de Philippe-Auguste. Celui qui
nous intéresse1 est le premier, le registre A de la classification
de Delisle. On l'a appelé d'abord Vêtus Registrant, puis Regis-
trum Veteriusz. Et, en effet, il n'y a pas lieu de supposer
qu'on en ait établi antérieurement un autre, perdu aujourd
'hui. Ce précieux volume, conservé aujourd'hui au Vatican3,
a été commencé dans l'hiver de 1204-1205.
L'apparition des Registres de chancellerie n'a pas marqué
en France un progrès aussi considérable que l'apparition des
Rôles en Angleterre, bien qu'elles soient presque simultanées.
En la Curia régis considérée sous son aspect
financier et judiciaire, autrement dit l'Échiquier, avait de
puis longtemps ses archives régulièrement tenues : Pipe
Rolls, procès-verbaux d'enquêtes (à commencer par le Domes
day Book), etc. Les rôles judiciaires, dont le plus ancien est
actuellement celui de 1194, remontent probablement au
règne de Henri II. A la fin du xne siècle, la Curia régis consi
dérée comme chancellerie commença à avoir aussi ses Rôles,
et le chancelier-archevêque Hubert Gautier, administrateur
eminent, fut sans doute l'instigateur de cette réforme. On
paraît avoir considéré comme le plus urgent de conserver le
texte des chartes solennelles de concession, correspondant
aux diplômes capétiens : les Rotuli Chartarum commencent
dès la première année du règne de Jean sans Terre, en 1199.
En 1201 s'ouvre la série des Rotuli Litterarum patentium et en
1204 celle des Rotuli Litterarum clausarum*. Pour le seul
règne de Jean, ces trois séries de rôles composent une collec
tion immense d'environ quinze mille chartes ou lettres
1. Très peu nombreux sont les actes de la période 1194-1206, qui figurent dans
les registres C, E, F (selon les dénominations du Catalogue) et ne sont pas dérivés
du Registrum Velerius.
2. Le titre du registre, écrit en caractères allongés du xnie siècle en haut du
fol. 1 v°, est Vêtus Registrum. Nous adoptons le titre Registrum Veterlus donné
dans les anciens inventaires. Tuetey [Rapport sur une mission à Rome en 1876
relative au cartulaire de Philippe- Auguste, dans Arch, des Missions, 3e série, VI,
1880, p. 313 et suiv.) et H. -F. Delaborde (Introd. du t. I du Recueil, p. x et suiv.)
en ont fait une description approfondie, sujette cependant à corrections. C'est
d'un autre point de vue que nous l'examinerons.
3. Une belle reproduction héliotypique l'a mis à la disposition des érudits : Le
premier registre de Philippe- Auguste, reproduction héliotypique du manuscrit du
Vatican, exécutée par A. Martelli, publiée par L. Delisle. Paris, 1883.
4. Représentés sans doute pour les trois années précédentes par les Rotuli de
liberate. PHILIPPE-AUGUSTE 45 DE
royales, en grande majorité intégralement transcrites. Il y
manque assurément bien des documents officiels importants,
qui n'étaient pas considérés comme devant figurer parmi les
lettres patentes ou closes. Les traités, les actes législatifs,
dont bon nombre nous ont été conservés par les excellentes
Chroniques du temps, n'étaient pas nécessair

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