Fondation du monastère bénédictin de Saint-Nicolas d Angers - article ; n°1 ; vol.92, pg 43-61
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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1931 - Volume 92 - Numéro 1 - Pages 43-61
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1931
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Yvonne Mailfert
Fondation du monastère bénédictin de Saint-Nicolas d'Angers
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1931, tome 92. pp. 43-61.
Citer ce document / Cite this document :
Mailfert Yvonne. Fondation du monastère bénédictin de Saint-Nicolas d'Angers. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1931,
tome 92. pp. 43-61.
doi : 10.3406/bec.1931.448924
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1931_num_92_1_448924DU MONASTÈRE BÉNÉDICTIN FONDATION
DE SAINT-NICOLAS D'ANGERS
Le comte d'Anjou Foulque Nerra, grand bâtisseur de for
teresses, fut encore l'un des plus actifs constructeurs de mo
nastères au xie siècle. Nous lui devons trois des plus impor
tantes abbayes angevines : Beaulieu, fondé sur les bords de
la Loire, en 1007; le Ronceray, élevé à Angers, en 1028 1,
sur les ruines de Notre-Dame-de-la-Charité ; Saint-Nicolas,
fondé en 1020, a-t-on dit, en face d'Angers, sur la rive droite
de la Maine. Cette dernière date, un examen attentif des plus
anciens textes concernant la fondation de Saint-Nicolas
nous a prouvé qu'elle était inexacte, bien qu'universell
ement adoptée jusqu'à présent ; c'est ce que nous nous effor
cerons de démontrer ici.
Les auteurs anciens ou modernes qui, à propos d'histoire
angevine, relatent la fondation de Saint-Nicolas d'Angers 2,
ont adopté, sans les contrôler, les brèves mentions des chro
niques locales des xie et xne siècles, et toutes s'accordent
pour placer la fondation en l'an 1020 3.
La critique de ces chroniques présentait, à vrai dire, de
1. Cette date et celle de 1007 sont en réalité les dates de dédicace de l'église
abbatiale, non les dates exactes de fondation que nous ignorons (voir L. Hal
phen, Le comté cV Anjou au XIe siècle, p. 83 et 88).
2. Thorode, Notice sur la cille d'Angers, publ. par E. L., Revue de l'Anjou,
nouvelle série, 18921, t. XXIV, p. 39; G. Port, Diet, de Maine-et-Loire, 1874,
t. I, p. 65, col. 1, « le 7 décembre », au lieu du 1er ; L. Halphen, Le comté d'Anjou
au XIa siècle, 1906, p. 86, 87.
3. Ohronicon Scl Maxentii Pictavensis, dans Marchegay et Mabille, Chro
nique des églises d' Anjou, p. 388 ; Chronicon Vindocinense seu de Aquaria, Ibid.,
p. 164 ; Breve chronicon 6"cl Florentii Salmurensis, Ibid., p. 187 ; Chronicon S''A
Sergii Andegavensis, Ibid., p. 134 ; Historia S''1 Florentii Salmuriensis, Ibid.,
p. 275 ; Chronique manuscrite française de Saint-Nicolas d' Angers, fragment
dans Dugdale, Monasticon Anglicanum, édit. 1655-1673, t. II, p. 1000. Voir aussi
L. Halphen, Recueil d'annales angevines et vendômoises, 1903, p. 59, 106 et 118, 44 FONDATION DU MONASTÈRE BÉNÉDICTIN
grandes difficultés, car les plus anciens titres originaux de
Saint-Nicolas d'Angers ont disparu dans les « brûlis » révo
lutionnaires de 1793 et 1794 1 ; seul le cartulaire des xie-
xne siècles, où ces actes étaient transcrits, aurait pu y sup
pléer ; les érudits du xvne siècle, du Pas 3, Le Peletier 3,
Besly4, Ménage5, l'avaient utilisé à maintes reprises; mais
il disparut pendant les années troublées de la fin du
xvine siècle et sa perte semble aujourd'hui certaine6. Per
sonne, d'ailleurs, ne cherchait au problème de la fondation
une solution qui depuis longtemps semblait définitivement
acquise.
Cependant, le cartulaire de Saint-Nicolas d'Angers n'avait
pas disparu sans laisser de traces ; de nombreuses copies de
pièces en avaient été tirées, du xve au xvine siècle, les unes
par Le Peletier et publiées dans le Breviculum et Y Epitome1 ,
les autres restées souvent manuscrites 8 ; on avait composé,
aux xvne et xvine siècles, des recueils plus ou moins comp
lets d'analyses latines des documents qui y étaient trans
crits9. Une reconstitution de l'ancien cartulaire était donc
possible 10.
1. 10 août et 30 novembre 1793, 8 février 1794. Cf. chan. F. Uzureau, Les
brûlements d'archives à Angers pendant la Révolution. Angers, 1914 (extrait des
Mém. de la Soc. nat. d'agric, se. et arts d'Angers).
2. Du Pas, Histoire généalogique des anciens barons de Graon, ouvrage disparu,
cité par Ménage, Histoire de Sablé, lre partie, Paris, 1683, p. 140, et 2e partie,
Le Mans, 1844, p. 26.
3. Le Peletier, Breviculum fundalionis et series abbatum Sci Nicolai Andega-
vensis. Angers, 1616 ; De rerum scitu dignissirnarum a prima fundalione mona-
sterii SKl Nicolai Andegavensis ad hune usque diem epitome, nec non et ejusdem
monasterii abbatum series. Angers, 1635.
4. Besly, Histoire des comtes du Poitou, 1647, p. 139 (141), 144 et 146.
5. Ménage, cZe Sablé, lre partie, 1683, p. 140.
6. Voir Marchegay, Archives d'Anjou, t. I, cartulaires d'Anjou, p. 196, Saint-
Nicolas d'Angers; Notes et documents historiques, 1857, cartulaires français en
Angleterre, V, abbaye de Saint-Nicolas d'Angers, p. 289. — Notons que le car
tulaire de Saint-Nicolas n'est pas mentionné dans les états des « brûlis » de
1793-1794. Il est probable qu'il ne fut pas brûlé, mais dispersé feuillet par
feuillet.
7. Voir ci-dessus, n. 3.
8. Citons, en particulier, celle de Jean Hiret au xvne siècle, bibl. d'Angers,
ms. 679 (anc. 616), p. 99 à 146.
9. Bibl. nat., collection Baluze, vol. 38, p. 48 à 51 ; ms. fr. 22329 (collection
des Blancs-Manteaux, vol. 45), p. 529 ; ms. fr. 22450 (collection Gaignières,
vol. 650), fol. 161 à 182 ; collection de Touraine, vol. XIII, fol. 201 à 227 v°.
10. Yvonne Mailfert, Le premier cartulaire de Saint- Nicolas- à"1 Angers (XIe-
XIIe siècles). Essai de restitution précédé d'une étude historique, dans École natio- DE SAINT-NICOLAS D'ANGERS 45
Lorsque, reprenant la tâche ébauchée par Paul Marche-
gay1 vers la fin de sa vie, nous avons entrepris ce travail
de restitution, nous nous sommes aperçue qu'une dizaine
de ces textes, chartes ou notices, étaient du plus haut
intérêt pour l'histoire de la fondation du monastère, les
uns permettant d'en retracer les étapes, les autres, au
moyen d'un élément chronologique tout à fait curieux et
spécial à Saint-Nicolas, l'indiction du monastère, d'attri
buer à la fondation du « monasterium » une date certaine,
bien qu'approximative et différente de -celle qui est actuel
lement admise.
Nous verrons plus loin ce qu'est cette indiction du monas
tère et quelle est son importance. Étudions en premier lieu
les quatre textes qui intéressent directement la fondation :
un fragment des Miracles de saint Nicolas2, une notice de
1032 3 et deux chartes de Foulque Nerra, l'une de 1021-1022
environ4, l'autre de 1039 5, celle-ci du plus haut intérêt.
Le fragment des Miracles de saint Nicolas qui avait été
placé en tête du cartulaire est l'œuvre de Noël, abbé de Saint-
Nicolas de 1080 à 1096, corrigée par Joël, abbé de la Couture
du Mans. Il est habituellement attribué à Joël6, mais nous
pensons, avec Hauréau7, que Noël est clairement désigné
comme auteur des Miracles dans cette lettre de Joël à lui
adressée et placée, dans les manuscrits de Paris, en tête du
récit de la fondation : « Quid causae fuerit quia ad me scripta
vestra de mirabilibus beati et gloriosi Nicholai transmisistis
quasi gratia corrigendi ea... 8. »
L'abbé de Saint-Nicolas nous raconte comment naquit
l'idée de la fondation : au cours d'un pèlerinage à Jérusalem,
nale des chartes. Positions des thèses soutenues par les élèves de la promotion de
1931, p. 157-160.
1. Gartulaire de Saint-Nicolas d'Angers, arch, de Maine-el-Loire, sérié H,
non coté ; 20 juillet 1853.
2. Pièces justificatives, n° I.
3.n° III.
4. Pièces n° II.
5.n° IV.
6. A. Molinier, Les sources de V histoire de France, t. II, p. 73, n° 1293 ; L. Hal
phen, Le comté d'Anjou au XIe siècle, p. x ; Histoire de V Anjou ; étude bibliogra
phique, ch. i, p. 5.
7. Gallia chrisliana, t. XIV, col. 493.
8. Bibl. nat., ms. lat. 12611, fol. 72 v° ; ms. lat. 13772, fol. 142 r°. — Édit.
Calai, codic. hagiograph. Bibl. nat. Paris., t. III, p. 158. 46 FONDATION DU MONASTÈRE BÉNÉDICTIN
le comte d'Anjou, Foulque Nerra, voyant le navire qui le
portait assailli par une violente tempête et sur le point de
sombrer, fit un vœu aussitôt exaucé : il promit à

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