Fouille de la Grotte des Bœufs à Lespugne (Haute-Garonne), (Magdalénien) - article ; n°8 ; vol.9, pg 498-518
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Fouille de la Grotte des Bœufs à Lespugne (Haute-Garonne), (Magdalénien) - article ; n°8 ; vol.9, pg 498-518

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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1912 - Volume 9 - Numéro 8 - Pages 498-518
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1912
Nombre de lectures 8
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Dr René de Saint-Périer
Fouille de la Grotte des Bœufs à Lespugne (Haute-Garonne),
(Magdalénien)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1912, tome 9, N. 8. pp. 498-518.
Citer ce document / Cite this document :
de Saint-Périer René. Fouille de la Grotte des Bœufs à Lespugne (Haute-Garonne), (Magdalénien). In: Bulletin de la Société
préhistorique française. 1912, tome 9, N. 8. pp. 498-518.
doi : 10.3406/bspf.1912.6537
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1912_num_9_8_6537498 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
Fouille rie la Grotte des Bœufs à Lespugno
(Haute-Garonne).
(Magdalénien).
Par le Dr
René de SAINT-PÉRIER (Paris).
La grotte des Bœufs, ou des Bouèous, en patois gascon, fait partie
d'une série de grottes naturelles, creusées par les eaux d'infiltration
dans le massif de calcaire lithographique, appartenant à l'étage
danétien, que la Save, affluent de la Garonne, traverse, entre Mont-
maurin et Lespugne, formant une gorge très pittoresque, aux parois
abruptes et boisées. Commençant au moulin de Notre-Dame, sur la
commune de Montmaurin, ce ravin, orienté de l'Ouest à l'Est,
s'étend jusqu'au moulin de Gouèrris, sur une longueur d'environ
trois kilomètres et cesse brusquement, lorsque la Save a franchi le
massif de calcaire supra-crétacé, qui émerge au milieu des mollasses
miocènes de la région et que l'érosion a dénudé.
Cette série de grottes offrait des conditions d'habitation favorables
aux hommes paléolithiques et leur exploration m'a prouvé, en effet,
que la plupart d'entre elles renfermait des gisements, dont je me pro
pose de poursuivre l'étude.
Les plaines ondulées de ce pays du Lannemezan étaient propres
à nourrir les bandes de rennes, de chevaux et de bisons, dont les
habitants des grottes utilisaient la chair, les peaux et les ossements;
la Save, coulant au fond du ravin rocheux, leur fournissait du pois
son en abondance et la situation même des grottes, qui s'ouvrent au
Nord, mais qui sont protégées des vents froids par la paroi rappro
chée du ravin exposée au soleil, en faisait un abri propice contre les
froids intenses de l'hiver magdalénien .
Le silex, il est vrai, est rare dans la région et de qualité médiocre;
il faut aller jusqu'à la forêt de Blajan, à 6 kilomètres de Lespugne,
pour en rencontrer quelques rognons, de petite dimension et d'écl
atement difficile. Mais, c'est là un fait général dans toute la région
pyrénéenne et même dans tout le Sud-ouest de la France et qui n'a
pas empêché les hommes paléolithiques d'utiliser cette matière
première peu favorable pour la confection d'un outillage, qui, de
très petites dimensions, ne le cède pas, néanmoins, quant à la per
fection de la taille, aux pièces plus grandes de régions mieux pour
vues de ressources naturelles en silex.
Cet ensemble de conditions, joint à la situation géographique de
Lespugne, au Nord des Pyrénées, dont les grottes se sont révélées
si riches en stations préhistoriques, non loin d'Aurignacet de Saint- PRÉHISTORIQUE FRArTÇAlSE 499 SOCIÉTÉ
Martory, dont la station de la Tonrassc est classique, me fît penser
qu'il y aurait intérêt à explorer ces grottes, qui me furent indiquées,
en 1911, par mon excellent ami, le comte Joseph de Fraguicr. Ce
dernier les avait visitées, au cours d'un séjour спег M. le marquis
de Gontaut-Saint-Blancard, qui voulut bien, également, me donner
quelques indications sur la région; je tiens à leur exprimer ici mes
très vifs remerciements.
En août 1911, je me rendis, pour la première fois, à Lespugne et
je fis pratiquer un sondage dans la grotte des Rideaux, située au-
dessous des ruines du château de Lespugne (xive siècle) et dont l'en
trée, en partie fermée par un mur ancien, indique l'utilisation comme
poste fortifié, au moyen âge. J'ai annoncé à la Société le résultat de
cette première recherche 11) (Fig. 1).
En mars 1912, je retournai à Lespugne et fouillai la grotte des
Fig. 1. — Plan du ravin de la Save, à Lespugne (2).
Bœufs, dont les petites dimensions me permirent une exploration
assez complète, pour son premier niveau, tout au moins, étant
donné le peu de temps dont je pouvais disposer.
J'ajoute que les grottes appartiennent à la commune de Lespugne
et que celle-ci m'a concédé le droit exclusif des fouilles par un bail
régulièrement enregistré et approuvé par l'administration préfecto
rale et l'administration des Eaux et Forêts. Aucune exploration
scientifique n'en a encore été faite, à ma connaissance. M. l'abbé
Couret (3), seul, signale la présence de « débris... appartenant cer
tainement aux temps préhistoriques » dans ces grottes, mais sans y
insister davantage.
(1) Bulletin de la Société préhistorique française, 1911, p. 602 ; et 1912, p. 210.
(2) Je dois ce plan à l'obligeance de M. Polastron, brigadier dos Eaux et Forêts,
à Blujan, auquel j'adresse mes sincères remerciements,
(.'{) Весне de Comminges, 1891, p. 296. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 500
J'ai toujours pratiqué les fouilles moi-même, avec le concours
d'ouvriers du village de Lespugne, mais sans jamais m'absenter du
gisement pendant le travail ; je puis, ainsi, affirmer l'authenticité de
la situation stratigraphique des pièces recueillies.
Itinéraire et description de la gROTTE . — Pour se rendre à la
grotte des Bœufs, il faut, en partant du village de Lespugne (situé
à 8 kilomètres de Boulogne-sur-Gesse), prendre le chemin vicinal
n° 1 de Lespugne à la route de Saint-Béat à Boulogne, et s'engager,
à gauche de cette route, sur la pente de la gorge de la Save, par le
petit sentier qui conduit à la passerelle de Bacuran. Descendant ce
sentier rocailleux et assez malaisé par endroits, on prend, à gauche,
sa première bifurcation, qui passe sur les rochers formant un pont
naturel au ruisseau de la Prade. A sec la plupart du temps, ce ruis
seau devient une cascade abondante, lorsqu'il a plu et sa traversée
est alors assez difficile. On gagne ainsi le bord de la Save. Avant
d'y atteindre et à gauche du sentier, en plein bois et à 50 mètres
environ, s'ouvre la grotte, à laquelle on parvient en grimpant la pente
rapide du ravin.
Cette grotte, pour lui conserver le nom qui est adopté dans le
pays, mériterait plutôt la dénomination d'abri. Elle est, en effet, très
petite, demi-circulaire et sa voûte, surbaissée, ne s'élève dans sa
partie centrale qu'à 2m50 au-dessus de son sol.
Creusée par les eaux dans la roche calcaire, les parois, hérissées
d'aspérités, ne m'ont montré, jusqu'ici, aucune trace d'ornementat
ion. La roche est, d'ailleurs, assez friable et a dû s'ébouler fréquem
ment; c'est ainsi qu'à l'entrée, un bloc, détaché depuis peu, proba
blement, ne laisse qu'un passage de 2 mètres, pour pénétrer dans
l'intérieur; de grandes fissures sillonnent la région voisine de ce bloc
et indiquent la chute probable, dans un avenir plus ou moins éloi
gné, de blocs semblables.
La grotte mesure, de l'entrée à la paroi postérieure, 9m50 de lon
gueur, transversalement 6m25. Les parois s'abaissant en voûte ou
coupole, la hauteur diminue régulièrement du centre à la périphérie,
où un homme ne peut se tenir debout. L'entrée, qui s'ouvrait autre
fois sous un surplomb de roc, mesurait 5 mètres de largeur. Le bloc,
dont j'ai parlé, large de 4m50 sur 3 mètres, et tombé un peu à droite
de l'entrée, ménage maintenant un passage de 2 mètres à gauche et
un étroit couloir de 0m50 sur la droite ; cette entrée est haute de
2m50 environ.
Au-dessus de la grotte, le rocher s'élève à pic, couvert de lierre,
de fougères (scolopendres) et d'arbustes. En avant, il n'y a pas de
terrasse, mais une pente très rapide et boisée (Fig. 2).
A l'entrée de la grotte, le sol se présente sous l'apparence d'un SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE SOI
tuf blanchâtre assez compact et stérile, qui paraît dû à la décomposit

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