Fouilles de Délos (juillet-septembre 1930) - article ; n°1 ; vol.57, pg 98-169
73 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Fouilles de Délos (juillet-septembre 1930) - article ; n°1 ; vol.57, pg 98-169

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
73 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1933 - Volume 57 - Numéro 1 - Pages 98-169
72 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1933
Nombre de lectures 29
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Joseph Chamonard
Fouilles de Délos (juillet-septembre 1930)
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 57, 1933. pp. 98-169.
Citer ce document / Cite this document :
Chamonard Joseph. Fouilles de Délos (juillet-septembre 1930). In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 57, 1933. pp.
98-169.
doi : 10.3406/bch.1933.2817
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1933_num_57_1_2817A DÉLOS FOUILLES
(JUILLET -SEPTEMBRE 1930)
(PI. Ι-ΧΙΙΛ
Les fouilles reprises à Délos de juillet à septembre 1930 et
dont on trouvera ici le compte-rendu, ont été faites au sud et
dans le voisinage du théâtre, à proxim^é de la maison des
Dauphins, découverte en 1887 par M. P. Paris, et à l'est de
cet ensemble de salles groupées autour d'une vaste cour,
déblayé par M. Vallois en 1912, que, faute d'indications pré
cises fournies par la fouille, on a nommé, en raison de l'impor
tance du groupe, l'Hôtellerie. L'attention avait été depuis long
temps attirée sur cet emplacement par la présence de tron
çons, les uns encore visiblement en place, les autres épars, de
colonnes de granite taillé à facettes et recouvert d'une couche
de stuc bleu (fig. 1). Des sondages avaient même été faits
en 1923 par M. Ch. Picard pour retrouver, avec le stylobate, le
niveau de la cour de l'habitation dont on avait vraisemblable
ment là les ruines. D'autre part, on pouvait suivre sur toute
son étendue un mur d'appareil caractéristique, entourant une
insula de dimensions exceptionnelles et d'une superficie d'en
viron 1600 mq. On pouvait donc espérer que des recherches
sur ce terrain nettement délimité seraient fructueuses. Une
généreuse subvention de l'Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres permit de les entreprendre. M. le Directeur de l'École
française m'en a amicalement confié la direction. Au cours de
mon séjour, j'ai pu déblayer entièrement cette insula, qui com
prenait quatre habitations, dont Tune fort importante, et cinq
boutiques. Mon jeune camarade P. Devambez a bien voulu se FOUILLES A DÉLOS 99
charger, après mon départ, d'achever le dégagement des rues
qui, sur trois côtés, la longeaient et de reconnaître au sud les
amorces de murs butant contre l'enceinte et appartenant à
des habitations contiguës. Le résultat de ces fouilles aurait été
satisfaisant, n'eussent-elles qu'agrandi notablement la superf
icie déblayée de la ville dans un quartier dont la maison des
Dauphins laissait prévoir l'importance. Elles ont par surcroit
complété notrefconnaissance de l'habitation délienne par la
Fig. 1. — La maison des Masques avant les fouilles.
découverte de presque tous les éléments d'un type de péristyle
dont on n'avait jusqu'ici pu que conjecturer l'emploi à Délos,
le péristyle rhodien. Enfin, et ce fut la trouvaille la plus
importante, dans l'une des maisons, on a découvert, en parfait
état, le plus complet ensemble de mosaïques que nous ait
encore rendu le sol délien. Quatre statues d'intérêt divers ont,
de plus, été retirées de l'une des salles.
Le quartier, situé au sud du théâtre, fut construit évidem
ment après celui-ci, à l'époque où le développement du rôle
commercial de Délos et l'accroissement de la population ' J. CHAMONAttD 100
entraînaient l'extension de la ville. On peut le dater, par con
séquent, au plus tôt, du 11e siècle. C'est à cette même date que
furent sans doute remaniées nombre d'habitations des quart
iers plus voisins du sanctuaire et du port, dans lesquelles on a
relevé de nombreuses traces de modifications et d'aména
gements destinés à rendre ces modestes demeures plus
luxueuses (1). Quartier neuf, ce quartier pouvait se dévelop
per à l'aise sur ce vaste plateau qui s'étend au pied du Cynthe
et s'allonge sur plus de 500 m. vers le sud. Pour cette raison
même, ce fut aussi sans doute un quartier riche. Alors que,
dans le quartier du Théâtre et dans ceux du Stade et du Lac
sacré, on a pu signaler que les grandes maisons à péristyle
sont en nombre restreint, ici, elles semblent avoir été fort nomb
reuses. A l'est de la maison des Dauphins, dans les ruines
d'une habitation séparée d'elle par une ruelle, au bord d'une
citerne effondrée, se dressent encore des colonnes de marbre
bleu. Au sud du groupe fouillé, sont encore apparents des
stylobates de péristyles, des tronçons de colonnes de marbre
blanc. Il n'est pas douteux que les recherches poussées dans
celte région plus avant ne donnent d'intéressants résultats.
h'insula déblayée (pi. I et II) mesure 36 m. 50 du côté du
nord, 44 m. 60 à l'est, 39 m. au sud, 48 m. 50 à l'ouest. Elle
est délimitée par des rues qui la longent, au nord, à l'est et à
l'ouest, et du côté du sud, par une longue et étroite impasse
aboutissant à la grande citerne qui occupe tout l'angle sud-
ouest du quadrilatère. Si la communication, de ce côté, n'est
pas établie entre les rues est et ouest, et si, par suite, Vinsula
n'est pas isolée entièrement, la démarcation n'en est pas moins
très nette entre cet ensemble d'habitations et celles qui sont
contiguës au sud. Le mur qui l'entoure est d'aspect et d'appar
eil très caractéristique. Il a été construit avec d'énormes blocs
de granite utilisés tels qu'ils avaient été extraits de la carrière,
(1) Délos, VIII, Le quartier du Théâtre, p. 70. FOUILLES A DÉLOS 101
et dont les dimensions peuvent atteindre 2 m. de longueur.
Suivant l'usage délien, les interstices étaient comblés par des
empilages de plaquettes de gneiss. Le granite abonde, au reste,
dans Yinsula; comme on le verra, il a fourni, à l'exclusion
presque complète du marbre et du gneiss, seuils, chambranles,
stylobates, colonnes même. Cette profusion s'explique par le
fait que la carrière d'où on l'a extrait est à proximité : elle
n'est autre que la vaste citerne qui sera décrite plus, bas. Les
échantillons prélevés dans cette citerne même, sur les blocs
des murs, les seuils, les colonnes attestent une provenance
identique. C'est le granite à mica noir dont M. L. Cayeux a
reconnu dans cette partie de l'île un important gisement (1),
sur lequel sont construites Xinsida et les habitations voisines
au sud et qui, d'ailleurs, affleure partout, dans les rues, dans
les salles mêmes. Notons que X Hôtellerie du Théâtre, toute
proche, à l'ouest, se trouve, au contraire sur le gneiss, dans
lequel est creusée la profonde citerne qui occupe le milieu de
la cour.
Uinsula est donc exactement circonscrite et doit une sorte
d'unité à ce fait qu'elle a tiré d'elle-même les matériaux les
plus employés dans sa construction. Elle est même fermée,
pour ainsi dire, sur trois de ses côtés. Si l'on excepte, en effet,
l'entrée de l'habitation D, à l'extrémité ouest de la rue nord,
toutes les ouvertures se trouvent sur la rue est, sur laquelle
donnent les habitations A, H, C et les seules boutiques de
Yinsula.
Une des particularités les plus frappantes de la construction
de cette insula est l'abondance des murs en terre. Dans deux
des habitations, A et C, la plupart des murs intérieurs étaient
faits d'un socle de moellons de gneiss, dont la hauteur n'excé
dait pas deux mètres, et sur lequel reposait un mur compact de
terre tassée. La consistance en était telle qu'en particulier dans
la boutique qui occupait l'angle nord est de Yinsula, la pioche
avait peine à entamer la masse dense qui l'avait comblée en
(1) Délos, IV, 1, Description physique de Délos, p. 21 . M. Cayeux a bien voulu
examiner les échantillons prélevés et les identifier. J. CUAMONARD 102
s'écroulant. Dans la salle d de l'habitation A, contiguë à
l'ouest, on a même retrouvé tout un pan de mur encore
recouvert de son enduit de stuc, et qui avait glissé d'un seul
bloc, sans se briser. ·
Comme en maint endroit dans les quartiers déjà déblayés de
la ville, les fouilles ont permis de constater qu'après la ruine
des habitations on en avait, sans essayer d&#

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents