Géomorphologie et archéologie dans la région lyonnaise : questions et réponses d un dialogue interdisciplinaire - article ; n°10 ; vol.86, pg 429-440
13 pages
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Géomorphologie et archéologie dans la région lyonnaise : questions et réponses d'un dialogue interdisciplinaire - article ; n°10 ; vol.86, pg 429-440

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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1989 - Volume 86 - Numéro 10 - Pages 429-440
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1989
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

J.-P. Bravard
J. Burnouf
A. Vérot
Géomorphologie et archéologie dans la région lyonnaise :
questions et réponses d'un dialogue interdisciplinaire
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1989, tome 86, N. 10-12. pp. 429-440.
Citer ce document / Cite this document :
Bravard J.-P., Burnouf J., Vérot A. Géomorphologie et archéologie dans la région lyonnaise : questions et réponses d'un
dialogue interdisciplinaire. In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1989, tome 86, N. 10-12. pp. 429-440.
doi : 10.3406/bspf.1989.9905
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1989_hos_86_10_9905Bulletin 429 de la SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 1989 / TOME 10 / 12
Cjéomorphologie et archéologie
dans la région lyonnaise :
(Questions et réponses
d'un dialogue interdisciplinaire
par J.-P. Bravard, J. Burnouf et A. Verot
Depuis le début des années 1980, les fouilles et la d'eau et celle de l'occurrence d'épisodes d'inondat
prospection archéologique se sont multipliées dans le ion, questions auxquelles il est possible de répondre
bassin du Rhône et en particulier dans la région au moyen des techniques granulométriques appli
Rhône-Alpes sous l'impulsion de la Direction des quées aux sédiments du fond. Il s'agit précisément de
Circonscriptions des Antiquités Historiques. Une déterminer l'influence de fluctuations hydrologiques
partie importante de cette activité archéologique sur l'unité géomorphologique qu'est la berge dans les
concerne les vallées alluviales, en particulier celle du périodes d'occupation du site (A. Bocquet, 1987). La
Rhône, habitée depuis la Protohistoire et densément problématique est sensiblement différente dans les
urbanisée à l'époque gallo-romaine (ville de Lyon et plaines alluviales soumises à la dynamique de cours
Vienne - Saint-Romain-en-Gal). d'eau puisque l'archéologue ignore a priori la nature
des formes de construction fluviale sur lesquelles les Dans un champ interdisciplinaire de plus en plus sites sont implantés ; il peut également s'interroger vaste, cette communication fait un bilan partiel des sur l'éloignement du cours d'eau et sur la réalité et collaborations engagées entre la géomorphologie et l'intensité d'épisodes de crues. Ces questions renl'archéologie dans deux types d'environnements voient à celle, plus générale, de la nature des
contraintes et des ressources dans les milieux de
1 - les vallées alluviales du Rhône et d'affluents vallée.
comme la Saône : des méthodes mises au point dans
le cadre d'un programme PIREN du CNRS consacré
1.1 - En 1986, une équipe PIREN « Vallées alluà l'écologie ont été testées sur des sites archéologi
viales » du CNRS (Piren Rhône, Dir. A. Roux), ques fluviaux ; des problématiques nouvelles ou
spécialisée dans l'étude de la morphodynamique et encore insuffisamment pratiquées (la paléohydrolog
de l'écologie des systèmes fluviaux rhodaniens, a ie fluviale par exemple) sont proposées aux équipes
proposé une méthode nouvelle d'analyse des paléode fouille ; environnements (Bravard J.-P. et al., 1986-a). Celle-
2 - le site de collines de Lyon : les fouilles du ci s'appuie sur la collaboration de deux disciplines :
métro à Vaise-Gorge de Loup permettent de dater
5 000 ans de processus géomorphologiques dans un
1 - la morphodynamique fluviale, qui analyse les vallon soumis à des phénomènes d'écoulement et de
formes, la structure des dépôts et, surtout, déduit de colluvionnement. C'est la méthode du dialogue inter
la granulométrie des sédiments en place leur mode de disciplinaire qui est ici abordée.
transport et de dépôt, puis les unités géomorphologi
ques auxquelles appartiennent les échantillons col
lectés :
/ - L'ENVIRONNEMENT ET LES
CONTRAINTES D'OCCUPATION DES SITES
2 - la zooécologie, qui utilise les restes fossilisés ARCHÉOLOGIQUES DE PLAINE ALLUVIALE
des micro-crustacés, les Cladocères, pour reconsti
tuer les paléoenvironnements aquatiques ou palus
Les fouilles d'habitat en milieu lacustre posent, tres (vitesse du courant, profondeur d'eau, nature
parmi d'autres, la question des niveaux de la nappe des herbiers et de la faune piscicole). 430
Roanne A',Perreux
Quincieux
LYON
StRoman-Ч
GRENOBLE
Prospection Archéologique
A Fouilles de sauvetage ou fouilles programmées Cruas
Sites Lyonnais
■ métro
LGuillotière, 2 Bellecour, 3 A.Max,
4 .Carries Tramassac,5 Gorge.de.Loup
• Sites fouillés par les services archéologiques de la ville.
A: La Monnaie B: Facultés Catholiques C: A.Poncet D: La Vieille
F:Arloinq F: Les 3 Pierres G: La Bourse IL Tolo/an
Fig. 1 - Localisation des sites étudiés. 431
truction de la presqu'île à Lyon s'effectue au 1er siècle Concernant le premier point, la multiplication des
ap. J.-C. sur le recouvrement limoneux d'un vaste travaux dans différentes vallées a conduit à admettre
que chaque cours d'eau génère une série de formes et ensemble caillouto-sableux dont la topographie est
de dépôts sédimentaires qui peuvent être « modé- modelée par de nombreux chenaux larges et peu
lisés » de façon simple sur un graphe CM (fig. 2 В) ; profonds (dynamique de tressage).
С et M sont deux paramètres extraits de la courbe
— La masse de cailloutis a probablement été mise granulométrique (fig. 2 С) d'un échantillon repré
en place par le Rhône à l'Age du Fer comme en sentatif d'une forme ou d'une couche sédimentaire
témoigne la datation d'un tronc de peuplier subfossdans un dépôt complexe (Passega R., 1964). La
ile découvert près de la place Bellecour. Il serait texture du sédiment est considérée ici comme un
néanmoins erroné de considérer que la presqu'île a paramètre descripteur de fonctionnement, dans la
acquis sa forme dès cette époque car les fouilles mesure où elle fournit des informations sur les
actuelles rajeunissent ces bancs caillouteux proches conditions morphodynamiques qui régnent dans les
du Rhône, à tel point qu'une conquête des terres biotopes (fig. 2 A) lors du dépôt. En effet chaque
nouvelles sur le fleuve est probable durant la période unité géomorphologique de la plaine alluviale, de
gallo-romaine ; il est également possible que les puis le chenal jusqu'aux marges inondables, est
berges aient reculé sous l'effet de crues violentes parcourue par des courants de turbulence variable,
dans certains secteurs. dont le ralentissement permet le dépôt d'une partie
de la charge. Par exemple une levée de berge est — Une démarche analogue conduit à s'interroger édifiée principalement par des dépôts sableux issus sur la signification du recouvrement sablo-limoneux de courants turbulents (suspension dite « gra épais de 10 cm à plus de 1 mètre. Les techniques duée ») ; la position sur le graphe CM est à la base du utilisées permettent de déterminer quels ont été les tronçon QR de l'image qui regroupe l'ensemble des processus de transport et de dépôt des matières en échantillons caractérisés par ce mode de transport- suspension, de discriminer des formes construites dépôt. La levée est également édifiée lors d'épisodes (berges, levées, limons de débordement, microde faible crue ou de décrue qui abandonnent des chenaux de crue, ...) et de les attribuer au Rhône ou sables plus fins interstratifiés avec les précédents ; à la Saône mais ces techniques ont leurs limites. En leur position dans le graphe CM est à la droite du effet, cette approche ne permet pas d'évaluer la tronçon SR qui regroupe les dépôts issus de suspen durée et la vitesse des phases de dépôt ni leur sions dites « uniformes » transportées par des cou nombre ; elle ne tient pas compte des hiatus sédrants moins turbulents et de moindre compétence. imentaires et des phases d'érosion possibles sur cerL'image produite, progressivement enrichie, sert de taines unités géomorphologiques (Macaire J.-J., référence pour l'attribution de tel ou tel échantillon 1990). On ignore donc encore tout de la complexité ultérieurement collecté à une forme fluviale. La inscrite dans le recouvrement sablo-limoneux qui est figure 2 В (Peiry J.-L., 1988) présente la gamme des considé

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