Habilat et fonderie protohistoriques à Carbon, commune de Varilhes (Ariège) - article ; n°1 ; vol.13, pg 151-216
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Gallia préhistoire - Année 1970 - Volume 13 - Numéro 1 - Pages 151-216
66 pages

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Publié le 01 janvier 1970
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 10 Mo

Extrait

Robert Simonnet
Habilat et fonderie protohistoriques à Carbon, commune de
Varilhes (Ariège)
In: Gallia préhistoire. Tome 13 fascicule 1, 1970. pp. 151-216.
Citer ce document / Cite this document :
Simonnet Robert. Habilat et fonderie protohistoriques à Carbon, commune de Varilhes (Ariège). In: Gallia préhistoire. Tome 13
fascicule 1, 1970. pp. 151-216.
doi : 10.3406/galip.1970.1356
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galip_0016-4127_1970_num_13_1_1356HABITAT ET FONDERIE PROTOHISTORIQUES A CARBON,
COMMUNE DE VARILHES (Ariège)
par Robert SIMONNET
Le 7 avril 1965, nous avons ramassé un éclat de quartzite roulé et des tessons de cér
amique sur des tas de limon déblayé par M. Latré dans la gravière qu'il exploitait alors
au lieu-dit Carbon ou les Coumanines à Varilhes (Ariège). La fouille de sauvetage que les
circonstances imposaient s'est terminée avec l'arrêt de l'extraction des graviers à la fin
de l'année 19671.
La position des vestiges et la méthode d'exploitation nous imposèrent des séances
de travail irrégulières avec des alternances d'inactivité et de moments de précipitation.
Les conditions de la fouille ont sérieusement restreint les limites de l'étude du site : nous
n'avons pas tout vu. D'abord notre intervention s'est située après quatre ans d'exploitation
de la gravière. Ensuite et pendant notre surveillance, beaucoup de vestiges nous ont échappé,
emportés par les pelles mécaniques. De surcroît, la plupart des documents n'ont pas été
trouvés en place. Ceux qui l'ont été, comme les structures de galets, ont fait l'objet d'une
fouille dont la durée était limitée.* Il nous faudrait bénéficier d'une chance unique et indé
montrable pour que les vestiges perdus n'aient pas été susceptibles d'apporter des
enseignements supplémentaires.
Malgré ces insuffisances, nous pensons que le site de Carbon est d'un intérêt exceptionnel
sur le plan local. C'est un fait nouveau en protohistoire ariégeoise; il a cette particularité
d'être un habitat qui,- pour une fois, n'est pas dans une grotte, mais en plein air, dans la
vallée. Nous allons effectuer un rapide retour en arrière pour bien situer les choses.
Exception faite de quelques bifaces ramassés sur les hauteurs des petites Pyrénées
et du Piedmont et de stations châtelperroniennes et aurignaciennes à situation
1. La fouille fut faite en relation avec M. Méroc f, Directeur delà Circonscription des Antiquités préhistoriques,
car du fait de la présence de quartzites taillés nous avons hésité longtemps avant de déceler l'âge protohistorique des
documents que nous mettions au jour. Nous remercions M. Latré et ses ouvriers pour le bon accueil qu'ils nous ont
toujours réservé et pour l'intérêt qu'ils ont su porter à nos recherches. Nous avons bénéficié de l'aide régulière de
Mroe et M. Jean Besset et de Mme Lucile Simonnet. Mme et M. G. Simonnet, Mlles Pujol et Saint-Sernin, MM. Amiel,
Bardies, Castagne, J. Clottes, Pince, Saint-Sernin/ Sole et Vignaux ont occasionnellement, participé aux travaux.
Un groupe d'élèves de l'École normale de Foix a effectué le déblaiement lors de la découverte des cairns.
Gaixia préhistoire. Tome XIII, 1970, 1. 152 ROBERT SIMONNET
identique, la totalité des documents du Paléo
lithique provient des grottes et abris2. Cette
longue période n'est connue dans les hauts
bassins du Salât, de l'Ariège et de l'Hers qu'à
chaque fois que l'homme est devenu « homme
des cavernes ». Il en est sensiblement de même
en ce qui concerne les époques récentes. Dans
leurs niveaux supérieurs, quand ce n'est pas
en surface, les grottes ariégeoises ont donné
une énorme quantité de documents allant
du Néolithique au Fer et qui n'ont pas encore
permis de mettre sur pied une chronologie
satisfaisante3. La contribution à venir des
grandes grottes, compte tenu de leur épuis
ement quasi-total, est aujourd'hui sérieusement
compromise. On se trouve réduit à mettre de
l'ordre dans les documents amassés, suivant
des données extérieures à la région, ce qui
constitue malgré tout un procédé hasardeux
aux possibilités mal délimitées4. Les décou
vertes de plein air, plus nombreuses cepen
dant que celles concernant le Paléolithique,
restent rares et ne sont • qu'exceptionnell Plan d'ensemble d'après la carte au l/25e. Les pre
miers méandres de l'Ariège et leurs terrasses. ement le résultat d'une recherche systémati
que. Les plus connues sont les sépultures
représentées par le groupe de dolmens ariégeois et les champs d'urnes d'Ayer. Ensuite
il faut citer les pièces isolées, haches polies et objets de bronze, recueillies dans les
vallées et aussi en altitude au cœur de la chaîne. Mais tout ceci ne rend nullement
compte de la manière dont vivaient les hommes, en particulier dans le fond des
vallées. Pour satisfaire notre curiosité sur ce point, nous n'avons que les stations de
plein air du Soudour, remarquablement étudiées par G. Vidal dans le bassin de Taras-
con5, les indices d'habitats de plateaux signalés par J. Tricoire entre le Douctouyre
et l'Hers6, et enfin le camp haut perché du Peyré étudié par J. et J. Vézian à Sabarat.
Encore faut-il remarquer à propos de ce dernier qu'il s'agit d'un habitat soumis à des
2. Jean Vézian : Quelques objets paléolithiques de surface dans-la région des Pré-Pyrénées ariégeoises. Pays de
V Ariège, Actes du Congrès de Foix, Mai, 1960 (1961) pp. 17-22. L. Méroc : Circonscription de Toulouse. Gallia Préhist
oire VI, 1963, p.p. 217-219. L. Méroc : Aurignacien et Périgordien dans les Pyrénées. Aurignac et V Aurignacien,
Bull. Soc. méridionale de Spéléo. et Préhis., VI à IX, An. 1956-59, p. 63-74.
3. Malgré les tentatives de Las Morts et Bédeilhac.
4. J. Guilaine et Ph. Helena : Matériaux pour servir à l'étude du Néolithique et de l'Age du Bronze en Ariège.
Bull. Soc. Préhis. de r Ariège, XIX, 1964, p. 67-85. R. Simonnet : Quelques aspects du Chalcolithique Ariégeois.
O.G.A.M., 113-114, déc. 1967, fasc. 5-6.
5. A cette occasion, nous croyons devoir souligner la valeur des travaux de G. Vidal.
6. J. Tricoire : Recherches préhistoriques dans la région de Lavelanet. Bull. Soc. préhis. de /' Ariège, VI, 1951,
p. 33. HABITAT A CARBON 153
préoccupations d'ordre défensif7. Le vide de la carte en ce qui concerne le fond des vallées
près des grands cours d'eau paraît singulier. De toutes récentes découvertes commencent
à combler cette lacune. Il s'agit de la masse cendreuse qui a livré un polypode à Arignac8,
et de deux haches en bronze qui ont échappé à la destruction d'un site du Bronze ancien
de la Basse Terrasse de l'Ariège à Saverdun9. C'est là aussi que doit prendre place l'habitat
de Carbon.
Le site (fig. 1 et 2)
A la sortie de Varilhes, l'Ariège qui coule vers le nord, débouche dans la plaine garon-
naise. Libérée de la montagne, elle a creusé facilement son lit dans les collines molassiques
de l'Aquitaine. La largeur de la vallée y passe brusquement de 1,5 à 9 km; largeur accentuée
par les affluents qui viennent de l'est et que domine l'important bassin de l'Hers.
Les abords du lit actuel sont caractérisés, sur une largeur de 500 à 800 m, par une série
de terrasses de méandre régulièrement lobées et étagées entre 3 et 7 m. D'après L. Goron10,
elles auraient pris naissance à la fin du Wurrn et postérieurement. Le creusement fait
aux dépens des alluvions de la Basse Terrasse a été complété par un dépôt d'alluvions
fins. Ces terrasses sont encore en partie comprises dans la zone d'inondation actuelle. La
gravière s'ouvre sur la plus haute d'entre elles.
L'exploitation, commencée il y a une dizaine d'années, a été reprise en 1961 par M. Latré
et terminée fin 1967. Elle était relativement facile en raison de la proximité de la route
nationale 20. Mais l'extraction des graviers a été limitée à 7 m de profondeur par la présence
d'une nappe d'eau dont le niveau varie en même temps que celui de l'Arièg

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