Mètis. Anthropologie des mondes grecs anciens - Année 1990 - Volume 5 - Numéro 1 - Pages 17-30Images de divinités tenant une phiale ou patère (pp. 17-29) Les images grecques et romaines de divinités qui tiennent une phiale ou patère (les opfernde Götter d'Erika Simon), fréquentes surtout dans les arts mineurs, ne représentent pas un sacrifice: jamais le dieu n'offre sa libation à quelque destinataire que ce soit; au surplus, il fait moins une libation qu'il ne tient une phiale à la façon d'un attribut et le sens de cet attribut passe-partout est de le désigner comme sacré, à la manière d'une auréole dans l'iconographie chrétienne. En somme, la phiale est l'équivalent iconique de l'objet «saint». Cette dégradation de la libation en geste ou attribut paradoxalement prêté à un dieu a été possible parce que la libation est moins une offrande qu'un rite de passage, marquant la frontière du divin où résident les dieux et où pénètrent les fidèles (Nilsson; Burkert). 14 pages Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.