Informations bibliographiques ; n°4 ; vol.46, pg 708-723

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Revue française de science politique - Année 1996 - Volume 46 - Numéro 4 - Pages 708-723
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• Publié le: 01 janvier 1996
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In: Revue française de science politique, 46e année, n°4, 1996. pp. 708-723.
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Informations bibliographiques. In: Revue française de science politique, 46e année, n°4, 1996. pp. 708-723.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1996_num_46_4_395091BIBLIOGRAPHIQUES* INFORMATIONS
GÉNÉRALITÉS, MÉTHODOLOGIE
ANDERSON (Benedict) — L' imaginaire national, Réflexions sur l'origine et l'essor du
nationalisme. Trad, de l'anglais par Pierre-Emmanuel Dauzat. — Paris, La Découverte, 1996.
22 cm, 212 p.
Les Anglais n'ont pas leur pareil pour décoiffer les Français de leurs certitudes.
Ainsi de ce livre, traduction d'un classique paru en 1983, dont l'effet décapant a
gardé toutes ses vertus. Dans le grand souffle qui a balayé les idéologies, certains
pensaient trouver une réalité assise et inscrite dans les nations historiques. Non,
répond B.A. : tout cela est imaginaire, la nation comme la révolution ou la religion.
Leur vertu, qui répond au demeurant à une demande fondamentale du psychisme
humain, est de créer un lien qui relève de l'esprit — encore appelé imaginaire
culturel — entre des humains qui, autrement, n'auraient rien de commun entre eux.
Voilà pourquoi, depuis que les pays libéraux ont confiné la religion dans les tem
ples ou dans la sphère privée, les langues ont pris dans nos pays le poids polémi
que que la religion a encore ailleurs. Et de citer en exemple ces «communautés
imaginaires» de Croates en Australie ou de Juifs et d'Irlandais aux États-Unis qui
réussissent, par leur soutien financier, à peser sur la politique intérieure de pays où
ils ne sont jamais allés. À l'heure où partout se lit le relâchement du lien territorial
entre la politique, restée nationale, et le marché, devenu mondial, cette réflexion,
écrite il y a quinze ans, garde toute son actualité.
BODINAT (Henri de) — L'État, parenthèse de l'histoire? Essai. — Paris, Ed. PAU, 1995.
21 cm, 152 p.
Essai qui tourne autour de l'idée que l'État pourrait n'être qu'une parenthèse de
l'histoire. H. de B. montre comment l'État est né, en rupture avec des sociétés qui
étaient viables et harmonieuses malgré l'absence d'État. Il analyse son développe
ment et son extension à toute la planète. Mais pour H. de B., l'État serait
aujourd'hui piégé par ses contradictions, périmé par l'évolution des sociétés; il
pourrait donc disparaître. L'ouvrage présente quatre scénarios, celui de la décadence
progressive de nos sociétés, celui de l'aventurisme, celui du totalitarisme, enfin (et
c'est le rêve de l'auteur) celui d'une transition douce vers la quasi-disparition de
l'État. Ce qui veut dire, pour un pays comme la France, un budget diminué de moit
ié en dix ans et des 4/5es en vingt ans, des prélèvements obligatoires limités à
10 %, l'introduction de la démocratie directe, etc., bref, «un passage indolore de la
société étatique à la société sans État» (p. 121).
CHEVALLIER (Jacques) et al. — Public/privé. — Paris, Presses universitaires de France,
1995. 24 cm, 230 p. Bibliogr. (Publications du Centre universitaire de recherches
administratives et politiques de Picardie)
La dernière livraison de l'ouvrage annuel du CURAPP regroupe seize contribu
tions autour de la notion de public-privé, divisées en trois parties : la construction
de la distinction, le jeu de la distinction, et le public et le privé dans les sociétés
extra-occidentales. Les contributions portent sur les thèmes suivants : La distinction
entre droit public et droit privé est-elle obsolète, est-ce une frontière à dépasser?
Où en sont les rapports public-privé dans les relations internationales? Le probléma-
* Établies sous la responsabilité de Serge Hurtig, assisté de Linda Amrani et de
Rachel Bouyssou, avec pour ce numéro, la collaboration de Jean-Luc Bodiguel, Isa-
bel Boussard, Alain Dieckhoff, David Garibay, Guy Hermet, Béatrice Hibou, Stépha
nie Lautard, Roland Marchai, Elisabeth Picard, Sophie Rouault, Odile Rudelle, Anne de
Tinguy auxquels la Revue adresse ses remerciements.
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tique avènement du public et du privé dans une Europe de l'Est en transition. Y-a-
t-il importation du modèle public-privé en Afrique et dans le monde arabo-
musulman? Y-a-t-il une instrumentation électorale de la césure public-privé? Les
autres contributions sont consacrées aux sphères publique et privée en Russie, en
Chine et au Japon, et à la distinction public-privé du XVIIe au XXe siècle.
DE JASAY (Anthony) — L'État, La logique du pouvoir politique. Trad, de l'anglais par
Sylvie Lacroix et François Guillaumat. Préf. de Pascal Salin. — Paris, Les Belles Lettres,
1994. 22 cm, XXII-474 p. Bibliogr. Index. (Laissez faire)
L'État devient totalitaire, veut prouver A. de J. dans cet essai dont la version
originale est parue en 1985. L'ouvrage se découpe en cinq chapitres qui décrivent la
progression logique de l'État. Le premier définit l'État minimal ou Etat capitaliste,
le deuxième démontre que l'adhésion des citoyens est la condition sine qua non de
l'existence de l'État. Le chapitre 3 nourrit, entre autres, le débat amorcé par
John Rawls sur le projet «démocrate- social» en apportant un tout autre éclairage
sur le processus de redistribution. Le chapitre 4 explique que le seul objectif de
l'État est de maximiser son pouvoir discrétionnaire. Le dernier chapitre décrit l'État
qui a détruit la démocratie et qui est devenu totalitaire. A. de J. aboutit à un État
prenant en charge la subsistance des individus et leur enlevant la légitimité de pos
séder leur travail. En définitive, l'État achève le rêve marxiste de la fusion du pou
voir politique et du pouvoir économique. Les citoyens sont donc devenus des serfs
qui doivent leur emploi à l'État, il n'y a plus de chômage, les biens publics sont
satisfaisants, les salaires ressemblent à de l'argent de poche, chaque citoyen reçoit
sa ration de soins médicaux, de logement, de sécurité, de culture, d'éducation. Les
voilà libérés d'une redoutable responsabilité, celle d'avoir à choisir.
MÉHAIGNERIE (Pierre) — Aux Français qui ne veulent plus être gouvernés de haut, Pour
une société de considération. — Paris, Pion, 1995. 20 cm, 220 p.
À la veille de la dernière élection présidentielle, P.M. avait voulu apporter une
contribution originale au débat. Cet essai est basé sur le fruit de son expérience au
plan local tant que national et européen. L'ouvrage est centré sur quatre grands thè
mes: la décentralisation, l'emploi, l'Europe et l'exigence d'éthique et de justice. Ce
type d'ouvrages est toujours utile aux historiens des idéologies politiques, et permet
de présenter des idées intéressantes (reconsidérer la formation professionnelle, les
inégalités ne sont efficaces que si elles récompensent l'effort et la créativité et non
des rentes de situation ou des comportements corporatistes, etc.). On se demande
toutefois si l'analyse et les propositions, mêlés de souvenirs personnels, font vra
iment « découvrir l'homme dans toute son authenticité ».
VIARD (Jean) — La société d'archipel ou Les territoires du village global. — La Tour
d'Aiguës, Ed. de l'Aube, 1994. 17 cm, 126 p. Notes bibliogr. (Monde en cours. Série
Territoires et société)
Dans la série «Territoires et société», qui a réuni une série de contributions au
grand débat sur l'aménagement du territoire, J.V. donne un essai transversal aux
lieux et aux époques pour faire comprendre le difficile passage de sociétés terrien
nes à une solidarité de la Terre qui bouscule nos modes d'organisation et nos ima
ginaires. Fin de l'idée de progrès, remplacement de l'histoire par la géographie,
retour en force des religions et des nations, vacillement d'une certaine forme d'uni
versel, nouvelle logique de la puissance, voici quelques éléments phares de cet
ouvrage. En définitive, comment repenser, pour le monde qui émerge, «une unité
entre les transformations d