Inscriptions de Delphes - article ; n°1 ; vol.83, pg 146-192
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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1959 - Volume 83 - Numéro 1 - Pages 146-192
47 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1959
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Jean Bousquet
Inscriptions de Delphes
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 83, livraison 1, 1959. pp. 146-192.
Citer ce document / Cite this document :
Bousquet Jean. Inscriptions de Delphes. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 83, livraison 1, 1959. pp. 146-192.
doi : 10.3406/bch.1959.2319
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1959_num_83_1_2319146 JEAN BOUSQUET
INSCRIPTIONS DE DELPHES (i)
(Planche IX)
Cippe de Zeus Machaneus
Inv. 5255. — Cippe de calcaire local, rapporté du nouveau village au Musée
en 1917. Largeur complète 0 m. 36, hauteur incomplète 0 m. 24 env., épaisseur
0 m. 20 env. Arrière à peine dégrossi. Hauteur des lettres 0 m. 04 (fig. 1). Identifié
en 1957.
Δι Μα[χ]-
ανεΐ
Le lieu de trouvaille est déroutant : l'inventaire du Musée précise que
la pierre vient « du Khani de Panagiotis Kalabakas ou Kontodimos »,
c'est-à-dire de la rue principale du village actuel. Ce n'est bien entendu
pas son emplacement primitif, et l'on voit fréquemment revenir du nouveau
village des pierres qui y ont été transportées après 1892. Mais le cippe
vient-il du sanctuaire d'Apollon ou de celui d'Athéna ? Un indice assez
sûr, dont font usage à Delphes les spécialistes de la sculpture, est celui-ci :
avant d'avoir nettoyé la pierre pour l'estamper et la photographier, j'ai
noté que les lettres contenaient encore de la terre rouge foncé, qui est
(1) Les révisions et publications données ici font la suite de celles qui ont paru dans les
fascicules précédents du BCH. Je remercie vivement Mr Georges Daux, pour l'aide continuelle
qu'il m'a apportée, et Mr W. Peek, dont les suggestions m'ont été précieuses pour les textes
métriques, qu'il reprendra dans le tome II de ses Griechische Versinschriften. On trouvera d'autres
textes métriques dans la prochaine livraison. — A propos du texte BCH, 1958, p. 84,
Mr G. Klaffenbach me fait remarquer avec raison, et j'ai plaisir à l'en remercier, que la ligne qui
suit le décret pour Diaitos de Ténos ne constitue pas, en elle-même, la « collation de la promantie
collective » pour Ténos. Elle n'est que le rappel de l'ambassade dont Diaitos s'est chargé à cette
occasion, rappel ajouté en une ligne au décret honorifique. La collation de la promantie a dû faire
l'objet d'un document spécial, de forme plus officielle, à une date qui n'est pas forcément la même
que celle du décret ; elle a dû être gravée ailleurs, peut-être sur une stèle que l'on découvrira
quelque jour. Ténos, qui n'est pas une polis insignifiante, n'aurait pu se contenter d'une publica
tion telle qu'une simple ligne ajoutée au bas d'un décret pour un particulier : c'eût été pour elle
presque un affront. DE DELPHES 147 INSCRIPTIONS
caractéristique du terrain de Marmaria, spécialement riche en « terra rossa »
et bauxite. Il est bien connu que les objets provenant du sanctuaire
d'Athéna ont cette patine particulière, qui permet souvent de les recon
naître quand ils n'ont pas été catalogués : dans la région du
d'Apollon, la terre est d'un rouge moins foncé et un peu plus jaune. On
n'hésitera donc guère à rapprocher notre cippe de ceux qui portent, au
datif également, les noms d'Athéna .Γαργάνα et Ζοστερία, dont le lieu de
trouvaille est assuré (1).
De toute façon, le rapprochement paraîtrait normal, car Zeus Machaneus
est associé à Athéna Zostéria sur un cippe de poros du Musée de Tanagra,
JG, VII, 548 : [Δώ]ς | Μα[χ]ανέος, | Άθάνας | Ζω[στ]ει[ρ]ίας.
L'épiclésis de Zeus est rare, mais elle est connue à Argos et à Cos, et
Μαχανΐτις est le nom d'Athéna à Mégalèpolis ; Machaneus et Machaneios
sont connus comme noms de mois (2).
Quelle est la date approximative du cippe ? L'écriture, avec le Ρ
arrondi, YM incliné, ΓΕ à trois barres horizontales et égales, n'est plus
très archaïque. Le chi devait avoir la forme de pointe de flèche des alphabets
du Nord-Ouest. La graphie la plus proche, autant qu'on puisse en juger,
est celle de l'inscription rupestre des Labyades (3). On comparera aussi
celle du cippe des Πυλαίοι à Poteidan et Athana, dont je donne ici une
photographie (fig. 2) (4). Un autre cippe analogue, celui de Dictynna et
(1) Les noms d'Eileithyia, Hygieia et Zeus Polieus, qui étaient vénérés dans la même région
Est du sanctuaire d'Athéna, sont au génitif, cf. R. Demangel, FD, Topogr. du Sand. d'Athéna,
p. 50.
(2) Voir A. B. Cook, Zeus, III (1940), p. 566-7, qui rassemble toute la documentation.
Argos: Paus., II, 22, 2, et Sgll.3, 56, 1. 29 (Tod, GHI, n° 33) : τδι Μαχανεϊ θύομες (cf. Vollgrafî,
Le décret d'Argos relatif à un pacte entre Knossos et Tylissos, Verhandeling d. Kon. Nederl.
Ak. van Welensch., LI, 2, 1948, p. 60). Cos: Syll.3, 1026, 1. 10 et 14 : Zeus Machaneus est étroit
ement associé à Zeus Polieus, et à la 1. 22, ται αύται άμέραι, est mentionné le sacrifice à faire
Άθαναί[αι] Μαχα[νί]δι. Megalopolis: Paus., VIII, 31, 6 (Aphrodite M.) et VIII, 36, 5 (Athéna
M.) : δτι βουλευμάτων εστίν ή θεάς παντοίων και έπιτεχνημάτων εύρέτις, explique Pausanias.
Noms de mois: IG, IX, 1, 694 ; Syll.3, 141, 1 ; 1009, 27 ; 1011, 7 (cf. F. Sokolowski, Lois Sacrées
a"1 Asie Mineure, 3, 7 et 5, 27). Articles de la RE : Machaneus, Machanilis.
(3) Cf. E. Bourguet, BCH, 1925, p. 25 sq. et pi. V ; étude récente de M. Guarducci, Riv.
Filol., 1951, p. 258 sq. G. Vitucci, ibid., 1952, p. 333 sq., suppose qu'une ligne aurait été sautée
et la rétablit par conjecture : mais il s'agit d'une inscription rupestre, pour laquelle il est bien
difficile d'admettre qu'un modèle ait été préparé.
(4) Inv. 3576, trouvé le 24 avril 1896, « dans la maison de Dimitrios Droseros, dans l'hydra-
gogue au-dessus du mur isodome », dit l'inventaire grec : l'indication n'est pas très claire. S'agit-il
de la grande conduite au-dessus du Portique Ouest (La Coste-Miré, Delphes, pi. 202)? Dimensions :
haut. max. 0 m. 32 ; largeur complète 0 m. 305 ; ép. max. 0 m. 23, partiellement conservée ;
aucune trace sur le lit supérieur. Il n'y aurait pas de difficulté à compléter Άθ|άναι .f [α|ργάναι],
mais il est plus prudent de s'abstenir. Cf. Th. Homolle, BCH, 1896, p. 721 ; E. Bourguet, Me/.
Perrot (1903), p. 27 ; H. Pomtow, Philol., 1912, p. 48. On ne peut plus croire que le nom des
Πυλαίοι « a été ajouté, vers la fin du ier s. après J. C. ou le début du ne, à une dédicace archaïque
que les habitants de Pylaea ont, en effet, reprise à leur compte et offerte de nouveau à Poseidon
et Athéna » (Bourguet, l. c.) : d'abord parce que le pseudo-/aui>our</ de Pylaea n'existe pas, et que
G. Daux a fait justice de ce contresens (RA, 1938, I, p. 17 n. 2 pour notre cippe ; BCH, 1957,
p. 97), ensuite parce que le premier mot est bien de la même écriture archaïque, authentique et 148 JEAN BOUSQUET
α.
α. α
ο
bo DE DELPHES 149 INSCRIPTIONS
des Courètes, est sans doute plus récent : l'écriture n'est pas très caracté
ristique, et ΓΩ lui-même peut nous tromper, mais elle n'est plus archaïque
(fig, 3). On peut hésiter entre le ive et le 111e s. (1).
DÉDICACE DES AgRIGENTINS
Inv. 7262. — 20 juillet 1951, dans un mur de basse époque, à l'Est des Thermes
de l'Est. Base de calcaire, brisée à droite et en arrière, lisse à gauche. Aucune
trace reconnaissable sur le lit supérieur. Hauteur complète 0 m. 315, largeur max.
0 m. 40, prof. max. 0 m. 35. Lettres 18-21 millimètres, interligne presque nul
(fig. 4).
Fig. 4. — Dédicace des Agrigentins.
[* A ]κραγαντΐνοι τ [δ ι 'Από ]-
λ ο ν ι vac.
La photographie donne la forme des lettres, parmi lesquelles on notera
le Ρ à boucle triangulaire, avec une « queue », ΓΑ à barre oblique descen-
non imitée, que le reste de la dédicace qui est en lettres plus grandes (fig. 2). Pylaia ne désigne que
les Thermopyles, et les Pylaioi sont les habitants du lieu, ou les desservants du culte de Déméter
à Anthéla. Ici aussi, le lieu de trouvaille est déroutant : il ne doit pas être loin du Poteidanion (?),
mais Dimitrios Droseros n'a-t-il pas été lui aussi chercher la pierre à Marmaria ? Les fragments
de comptes BCH, 1942/43, p. 119-122, ont été découverts à l'Ouest du Portique Ouest

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