« Jacobinisme » et idée nationale en Allemagne à l'époque révolutionnaire : le cas de Görres - article ; n°1 ; vol.282, pg 404-421

Lucien Calvié

Description

Annales historiques de la Révolution française - Année 1990 - Volume 282 - Numéro 1 - Pages 404-421
Lucien Calvié, Jacobinism and the idea of nation in German^ during the revolutionary era : the case of Gôrres.
This article calls for a new reading of Gôrres intellectual and political itinerary, which up to now has been considered in the light of his subsequent development with the historical hindsight which it seemed to allow in the eyes of German national historiography of the Nineteenth Century. The author describes the attitude of the young Gôrres in the context of the Rhine Republic between 1797 and 1799: he defended the merits of a revolutionary strategy based on a liberal and representative government structured by a constitution. Gôrres most probably considered the annexation of the Rhine Republic by the French Republic to be the realization of such an objective but he was one of the many Rhinelanders to be disappointed by the everyday workings of Directorial Realpolitik. Both Gôrres' verbal violence and moderate politics are quite different from the attitudes of a Jacobin of earlier years such as Forster, nor did Gôrres settled into the pedagogical and Enlightenment reformist attitude of a Schiller. Nevertheless, he came quite near it at times, as one can see in his call for a specifically German revolution based on German ethics and thinking where he renounced any need for popular sovereignty, although without adopting an anti-revolutionary standpoint. Gôrres did not foreshadow Novalis' reactionary romanticism. His thinking went through many other stages from his debuts in politics in 1813 to his death in 1848.
Lucien Calvié : Jacobinisme et idée nationale en Allemagne à l'époque révolutionnaire: le cas de Gôrres.
Cet article invite à une relecture de l'itinéraire intellectuel et politique de Gôrres longtemps mal perçu à partir de son évolution ultérieure et des reconstructions rétrospectives qu'elle a pu autoriser dans l'historiographie nationale allemande du xixc siècle. L'auteur s'attache à caractériser l'attitude du jeune Gôrres dans le contexte de la République cisrhénane entre 1797 et 1799, défendant les mérites d'une voie révolutionnaire, appuyée sur un système représentatif et libéral par le biais d'une bonne constitution. D a pu voir dans l'annexion à la République française le moyen de réaliser cet objectif mais participe de la déception des cisrhénans devant les réalités de la Realpolitik directoriale. Sa position associant violence verbale et modérantisme réel, le démarque à la fois des conceptions des jacobins des années précédentes comme Forster, et du retour à la problématique pédagogique et réformiste des lumières d'un Schiller. D s'en rapproche toutefois, son appel à une révolution fondée sur une morale et une pensée spécifiquement allemande répudie le recours à la souveraineté populaire, sans revenir toutefois à une attitude anti révolutionnaire. Gôrres n'annonce pas encore le romantisme politique réactionnaire d'un Novalis. Elle connaîtra bien d'autres étapes, de sa rentrée dans le débat politique à partir de 1813 à sa mort en 1848.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: ANNALES_HISTORIQUES_DE_LA_REVOLUTION_FRANCAISE
• Publié le: 01 janvier 1990
• Nombre de lectures: 10
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

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