L abri n° 3 de Chinchon à Saumanes (Vaucluse) - article ; n°10 ; vol.77, pg 341-366
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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1980 - Volume 77 - Numéro 10 - Pages 341-366
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1980
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Claude Bouville
Sylvain Gagnière
Jacky Granier
Maurice Paccard
L'abri n° 3 de Chinchon à Saumanes (Vaucluse)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1980, tome 77, N. 10-12. pp. 341-366.
Citer ce document / Cite this document :
Bouville Claude, Gagnière Sylvain, Granier Jacky, Paccard Maurice. L'abri n° 3 de Chinchon à Saumanes (Vaucluse). In:
Bulletin de la Société préhistorique française. 1980, tome 77, N. 10-12. pp. 341-366.
doi : 10.3406/bspf.1980.5225
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1980_hos_77_10_5225Bulletin de la SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE
FRANÇAISE 1980 /TOME 77/10-12
n° 3 de Cnincnon à Saumanes Labri
( V aucluse)
par Claude Bouville, Sylvain Gagnière, Jacky Granier et Maurice Paccard
fortement minéralisée et chargée en magnésie, peu
propice à la vie , et la végétation. /. SITUATION
Sa presence reste, néanmoins, à l'origine d'une
ripisylve remarquable dans le vallon et ce d'autant II s'agit d'un abri-sous-roche terminant, en fait, la
plus que règne, au-dessus, la garrigue sèche et longue banquette mollassique burdigalienne bordant
aride ; elle se trouve également liée aux remplissages la rive gauche du ruisseau Célestine. Cette banquette
de tous les abris en bordure du ruisseau, des abris 1 abrite le gisement préhistorique n° 1 bien connu pour
et 3 en particulier (fig. 2). sa séquence tardi-gravettienne et magdaléno-
azilienne (Paccard, 1959, 1961, 1964, 1977) ainsi
qu'un autre gisement, à 400 mètres en aval, sondé
mais non fouillé et reconnu comme mésolithique : 2. ORIGINE DU REMPLISSAGE
l'abri n° 2 (Gagnière, 1959).
Celui-ci fut étudié et publié par deux auteurs dont En réalité, l'abri n° 3 situé à 15 mètres environ de
les interprétations divergent quelque peu, en ce qui l'abri n° 1, ne peut en être dissocié tant par le milieu
concerne les dépôts du Wiirm IV : nous les avons encaissant auquel ils appartiennent que par leurs
largement exposées lors de la publication, en deux remplissages apparemment contemporains, en ce qui
temps, de l'abri n° 1 ; nous n'y reviendrons donc pas concerne la fraction du Pleistocene supérieur tout au
(Bonifay, 1964 ; Brochier J.-E., 1977). moins, comme l'a montré un sondage poussé
jusqu'au substratum rocheux dans les dépôts du n° 3 Un sondage effectué en 1977, 1978, puis 1979 par
G. Onoratini dans les couches profondes de l'abri n° 3 afin de tenter d'y retrouver une occupation humaine ;
quant au n° 1, nous en avons exposé en détail la (ainsi qu'en aval du n° 1) et dont nous ignorions le
projet puis les résultats a, semble-t-il, atteint le substrastratigraphie des couches profondes (Paccard et Dumas,
1977). tum rocheux après avoir traversé un ensemble de dé
pôts jaunes, coupés d'éboulis tout à fait semblables à Altitude du site : 140 mètres. celui de l'abri n° 1, sur une épaisseur de 5 à 6 mètres ;
Coordonnées Lambert (carte au 1/50 000, feuillet cependant, le gros éboulis de base (couche 28) n'a pas
Carpentras) : x = 821, y = 185,4. été retrouvé ici, ce qui tendrait à prouver soit sa locali
sation, soit un pendage du sol rocheux vers l'aval. Orientation : Nord-Ouest à Sud-Est.
C'est donc sur cet ensemble wurmien que s'appuie Roche encaissante : Mollasse tertiaire miocène la séquence holocène dont il va être question. Toutefburdigalienne dite Mollasse de Saumanes, riche en ois, nous avons remarqué que la zone de contact dents de squales. entre les deux ensembles précités se trouve festonnée
Hauteur de la voûte par rapport au niveau du ruis donc, sans doute ravinée au sommet des dépôts jaunes.
seau : 10 mètres (fig. 1). Lors de nos fouilles, nous avions atteint le sommet
Le ruisseau la Célestine, permanent et issu d'une de ces dépôts et nous y étions arrêtés non sans avoir
résurgence située à 2 km en amont, charrie une eau remarqué, à la limite des deux ensembles, une for- :
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mation tuffeuse ; ces tufs continuent d'ailleurs à se
3. LA STRATIGRAPHIE (fig. 3 et 4) former au pied même de l'abri dans une cascade du
ruisseau.
L'ensemble du remplissage apparaît, a priori, très
homogène, comme cela est la règle dans les sites
néolithiques ou pré-néolithiques : il s'agit, en effet,
d'un sédiment grumeleux peu tassé et de coloration
uniforme marron foncé à noir. À l'observation y
apparaissent des lignes d'éboulis en plaquettes mol-
lassiques semblant marquer des sols ou des interrup
tions de sédimentation.
De toute évidence, les sédiments proviennent de la
couche végétale recouvrant, autrefois, le socle mol
lassique sus-jacent, couche aujourd'hui squelettique
voire absente par érosion du couvert végétal due aux
pacages excessifs et ininterrompus des ovins : il en est
résulté un processus de remplissage accentué dans le
temps donc un épaississement des couches du site inve
rsement proportionnel à la durée des occupations.
CHINCHON 3 COUPE TRANSVERSALE SYNTHETIQUE Au contact de la voûte rocheuse, la desquamation
Fig. 1 — Chinchon 3 (Saumanes) — S : sondage profond ; N : remplis de cette dernière en plaquettes ainsi qu'un certain sage mésolithique ; M : banquette mollassique ; R : remplissage décollement du remplissage trop peu tassé ont favorpleistocene ; Ru : ruisseau la Célestine ; H : hauteur du sommet
des dépôts à la surface du ruisseau. Les chiffres expriment des isé l'altération de ces plaquettes par pénétration de
mètres ; le pointillé serré représente les dépôts holocènes et le courants d'eau : il en résulte une réduction de la pointillé large, les dépôts pleistocenes. Échelle approximative : mollasse en sable grossier altéré et coloré en rouge- 1/100.
orange au voisinage de la paroi.
Ce phénomène, déjà observé à Chinchon 1, y affectQuant à l'ensemble holocène, il colmatait l'abri jus ait puissamment la surface des gros éboulis wûrmiens qu'à la voûte et seuls des vestiges lithiques et osseux dont la base se trouvait colorée en noir par des dépôts nous incitèrent au sondage puis à la fouille par autori de manganèse remontés par evaporation. sation délivrée le 5 septembre 1961 par S. Gagnière
alors Directeur des Antiquités préhistoriques de la La stratigraphie donnée par les lignes d'éboulis se
Circonscription. perd, à l'avant, dans un talus de formation récente.
En réalité, les travaux durèrent jusqu'en 1965 en La masse des sédiments est jonchée de milliers de
raison d'une interruption due aux réticences, bien Cyclostoma elegans, parfois réduits en véritable fa
légitimes, du propriétaire des lieux, M. Trévien, rine ; leur présence ici et certainement a posteriori,
quant au problème, toujours épineux, des déblais ne signifiant rien.
dans une propriété privée dont on veut ménager le
L'industrie se trouve répartie dans l'ensemble des site remarquable.
dépôts, en densité variable cependant, ce qui nous a
Deux sections de 1 mètre de large chacune furent conduit à regrouper des ensembles industriels à évo
donc ouvertes successivement, dans le talus amont, lution quantitative nettement orientée.
sa partie centrale se trouvant dangereusement mena Le sommet de la stratigraphie se trouve bouleversé cée par un pan de voûte fendu et en équilibre pré par des sépultures néolithiques non abritées et dont il caire (fig. 2). restait peu de choses. La base l'est également par la
On peut donc considérer que l'ensemble sédimento- présence d'un squelette de blaireau en position trou
logique holocène de Chinchon 3 complète l'ensemble blante .
pleistocene de Chinchon 1 bien qu'existe, à coup sûr, Nous n'avons discerné aucune structure et tout une lacune entre les deux, la dernière occupation donne à penser que nous nous trouvons aux confins humaine du second étant azilienne, la première de de l'habitat lequel se centrerait, vraisemblablement, l'abri 3 étant, comme nous le verrons, mésolithique ; sous la voûte f aillée, c'est-à-dire en aval, dans un les dépôts sus-jacents à l'Azilien du n° 1 étant total secteur trop dangereux. ement stériles.
Les rares charbons recueillis en place ont été Il existe, toutefois, de fortes

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