L Art du Kulên et les débuts de la statuaire angkorienne - article ; n°1 ; vol.36, pg 415-426
33 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

L'Art du Kulên et les débuts de la statuaire angkorienne - article ; n°1 ; vol.36, pg 415-426

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
33 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1936 - Volume 36 - Numéro 1 - Pages 415-426
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1936
Nombre de lectures 11
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Extrait

Pierre Dupont
L'Art du Kulên et les débuts de la statuaire angkorienne
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 36, 1936. pp. 415-426.
Citer ce document / Cite this document :
Dupont Pierre. L'Art du Kulên et les débuts de la statuaire angkorienne. In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome
36, 1936. pp. 415-426.
doi : 10.3406/befeo.1936.3667
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1936_num_36_1_3667DU KULÊN ET LES DÉBUTS DE LA L'ART
STATUAIRE ANGKORIENNE
par Pierre DUPONT
Membre de l'Ecole Française d'Extrême-Orient
De toutes les périodes de la sculpture khmère, celle dite préangkorienàe (*)
a été étudiée la première et bien caractérisée depuis longtemps déjà. Les
difficultés ont commencé quand on a tenté un classement interne et des compar
aisons avec la statuaire indienne. En effet, ces comparaisons que tout rendait
nécessaires restent aujourd'hui encore très générales ; c'est à peine si Ton peut
(1) II est nécessaire de dire ici pour quelles raisons le terme préangkorien est
employé de préférence à tout autre. La dénomination d'art khmèr primitif ne semble
pas bien convenir à un art aussi achevé, aussi parfait que celui des VIIe et VHP siè
cles, dont l'origine doit être cherchée ailleurs qu'en Indochine- En outre, elle est par
trop évocatrice d'ethnographie et de totems et risque aussi de suggérer un rapproche
ment erroné avec l'histoire de la peinture occidentale. Prc-khmèr est à écarter d'em-
Ыеэ, puisque l'épigraphîe nous apprend que toute une partie de la période préangko-
rienne fut khmère; ce mot conviendrait tout au plus au Fou-nan, encore n'en $#vons-
nous rien. Indo-khmèr suppose la combinaison de deux éléments, l'un indien* l'autre
khmèr, ce qui est inexact au moins pour l'époque qui nous intéresse, où presque tout
semble attester l'imitation minutieuse de l'Inde. On pourrait objecter qu'il existe un
terme similaire, indo-javanais, mais celui-ci, pris dans son sens large, s'applique à
la période historique pré-musulmane; il s'oppose à ce qui date de l'islamisation de
Java. C'est dans cette acception que l'a employé le Prof. N. J. Krom qui intitule Hindoe-
.lavaansche geschiedenis et Inleiding tot de Hindoe-Javaansche kunst, deux ouvrages
concernant l'histoire et l'archéologie de Java, voire d'une partie de l'Indonésie, jusqu'au
XVe siècle. On peut ajouter accessoirement que gréco-khmèr ne se justifie pas mieux que
gréco-chinois ou gréco-japonais. Cette dénomination ne heurte pas seulement le bon
sens, mais la matérialité des faits historiques: au cours de l'acheminement des canons
grecs vers l'Extrème-Asie, il y eut toujours une étape indienne ou indo-iranienne.
Préangkorien soulève sans doute d'autres objections. La principale est que ce ter
me semble englober tous les monuments antérieurs à la fondation d'Angkor, mais
quelques explications suffiront pour en donner une interprétation plus exacte. La
création de l'empire khmèr par Jayavarman II, en 802 A. D., amena incontestable
ment un déplacement du centre politique du Cambodge dans la région d'Angkor. C'est
là que se trouvent ses capitales déjà identifiées (Mahendraparvata, Hariharâlaya), c'est
là aussi que jusqu'au XVe siècle, et sauf le bref transport à Kôh Ker, sera la capitale
du pays. Il s'ensuit qu'à quelques exceptions près, les plus grands monuments de l'art
27 Pierre Dupont 416
dire que l'art indien des grottes de l'Ouest (Ellora, Ajantâ) fut particulièrement
imité en Indochine occidentale et en Malaisie vers les VIP-VHF siècles.
D'autre part, il n'est guère plus commode de tracer une ligne d'évolution de la
statuaire préangkorienne, qui comporte peut-être le développement parallèle
de plusieurs types, et si l'on a adopté 802 A. D. comme une des dates-limites,
le terminus a quo reste encore aujourd'hui dans le vague à cent ans près.
Déterminer le contact entre artpréangkorien et art angkorien, inventorier les
formes plastiques qui se placent autour de cette date de 802 A. D. présente des
difficultés d'un autre ordre. Faute de matériaux, on n'a pu pendant longtemps
relier les statues du VIIIe siècle, conformes à la tradition indienne, et celles
de la deuxième moitié du IXe qui constituent l'art de Rolûos et sont khmères à
peu près intégralement. Une première tentative dans ce sens (l) avait cepen
dant été faite par M. Philippe Stern au cours d'un article qui embrassait non
seulement la statuaire, mais aussi l'architecture et l'art décoratif. Tous ses
éléments de comparaison provenaient de la région des Kulên, de Rolûos et du
Phnom Bàkhèn. Sur les deux premiers de ces emplacements ont été en effet
localisés Mahendraparvata et Hariharâlaya, capitales de Jayavarman II (2), et
khmèr et les plus représentatifs se trouvent réunis sur une faible partie delà province
de Siemréap ayant Angkor pour centre. Le terme angkorien employé pour définir la
période incluse entre le IXe et le XVe siècle se justifie donc surabondamment. A l'
époque antérieure, nous trouvons de nombreux édifices d'importance très inégale,
surtout dispersés à travers le Sud du Cambodge et la Cochinchine ; on en connaît très
peu dans la région d'Angkor (parties anciennes d'AkYom et de Trapân Phoň). De plus,
il a existé alors une profusion de capitales diverses, Vyâdhapura, Çambhupura, Çres-
thapura, etc., sans compter celles que nous ignorons. Aussi, faute de dénomination
géographique ou historique acceptable, le mieux est-il de considérer globalement ces
monuments comme antérieurs au temps où le centre politique et artistique du Cam
bodge fut localisé dans la région d'Angkor, soit préangkoriens*
En outre, il paraît désirable que les subdivisions employées en archéologie puissent
l'être également en histoire et en épigraphie. C'est déjà le cas pour angkorien et
préangkorien ; on voit mal par contre comment un seul des autres termes proposés
pourrait raisonnablement convenir.
Un désaccord de détail a porté sur le choix entre angkorien et angkoréen f préang
korien et préangkoréen). Le regretté Louis Finot avait pris parti dès 1927, année où,
dans un compte rendu du BEFEO., il félicitait M. Madrolle d'avoir « banni l'adjectit
angkoréen qui tend à s'implanter dans la langue des archéologues contrairement à
toute logique : ce sont les noms en ée qui forment des adjectifs en éen : l'art dé la
Corée est l'art coréen ; mais l'art d'Angkor ne peut être que l'art angkorien » ip. 302).
Six ans plus tard, quand lui furent soumises les épreuves éa catalogue du Musée Gui-
met qui portaienťimprudemment préangkorěen, il suggéra qu'une correction s'im
posait, ce mot « ayant une vague odeur de barbarisme ». C'est donc préangkorien,
angkorien que j'emploierai ici.'
(1) Ph. Stern, La transition de l'art préangkoréen à l'art angkoréen et Jayavarman
IL Etudes d'orientalisme... Raymonde Linossier, II, 507 et suiv., pi. lxv et suiv.
(2) G. Cœdès, Les capitales de Jayavarman IL Etudes cambodgiennes, XX. BEFEO.,
XXVIII, 113 et suiv. l'art du kulên et les débuts de la statuaire angkorienne 4J7
c'est également à Rolûos que se trouvent les fondations des souverains du IXe
siècle, ses successeurs, soit Indravarman et Yaçovarman, sans parler deJaya-
varman III, auquel on ne peut rien attribuer avec certitude mais qui fut peut-
être l'auteur de la grande tour de TrapSň Phoň (1). Enfin, on sait que le
Phnom Bàkhèn fut la deuxième capitale de Yaçovarman (2). C'est en ces trois
endroits, auxquels il faudra "joindre Amarendrapura, autre capitale de Jaya-
varman II non encore localisée (3), qu'avait donc été et que doit être encore
cherchée la principale documentation pour l'étude de l'art khmèr au IXe siècle.
Les matériaux de comparaison utilisés en statuaire par M. Philippe Stçrn
comportaient, comme point de départ préangkorien, le Hari-hara du Pràsàt
Andèt, puis, dans l'ordre

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents