L Atérien et le Néolithique au Nord-Est du Mreyyé (Sahara occidental) - article ; n°1 ; vol.65, pg 399-420
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L'Atérien et le Néolithique au Nord-Est du Mreyyé (Sahara occidental) - article ; n°1 ; vol.65, pg 399-420

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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1968 - Volume 65 - Numéro 1 - Pages 399-420
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1968
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Nicole Chavaillon
Jean Fabre
L'Atérien et le Néolithique au Nord-Est du Mreyyé (Sahara
occidental)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1968, tome 65, N. 1. pp. 399-420.
Citer ce document / Cite this document :
Chavaillon Nicole, Fabre Jean. L'Atérien et le Néolithique au Nord-Est du Mreyyé (Sahara occidental). In: Bulletin de la Société
préhistorique française. 1968, tome 65, N. 1. pp. 399-420.
doi : 10.3406/bspf.1968.4159
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1968_hos_65_1_4159Bulletin de la Société préhistorique française, Tome LXV, 1968.
L'Atérien et le Néolithique
au Nord-Est du Mreyyé (Sahara occidental)
PAR
Nicole CHAVAILLON * et Jean FABRE **
La région qui s'étend entre Mauritanie et Mali au Sud-Ouest
de Taoudenni, sur les confins du Mreyyé, est assez peu fréquentée.
Au Sud-Ouest de la cuvette argileuse très ensablée, de Taoudenni,
s'étend un vaste plateau presque horizontal, en grande partie cou
vert de dunes. Ce désert, actuellement dépourvu de points d'eau,
a été exploré il y a un peu plus de dix ans par Th. Monod (1955 a, b,
1958). C'est sur la marge nord-est du pays de dunes que, partant de
Bir Ounân, sur la piste de Taoudenni à Tombouctou, l'un de nous (1)
a pu faire une brève incursion, du 27 février au 8 mars 1961, à
travers l'Erigat et l'Habr-ou-Gdour, dans la partie orientale du
Mreyyé, en compagnie d'une équipe d'astronomes de l'Institut Géo
graphique National (2) qui avaient eu la générosité de nous y
convier alors que nous nous trouvions à Taoudenni.
Nous y avons trouvé, à la faveur des arrêts « techniques », de
l'outillage atérien et néolithique et quatre bifaces seulement. Ceci
n'est pas la règle car Monod signale dans ce secteur des bifaces « de
style acheuléen évolué... groupés en nids où ils se pressent par
centaines » (Th. M. 1955 b). Ils paraissent être abondants aussi au
Nord-Ouest (extrémité des Ijafen et de l'Ouarân), comme à l'Est dans
la zone moins ensablée que traverse la piste des Azalaï entre Bir
Ounân, on s'éloigne vers l'W.-S.W. Ils sont posés sur une formation
(N. de l'erg Jmeya).
Les cordons de dunes discontinus, orientés N.E. et E.-N.E.,
deviennent de plus en plus denses à mesure que, venant de Bir
Ounân, on s'éloigne vers l'W.-S.W. Ils sont posés sur une formation
détritique quasi horizontale qui affleure au N. et au N.E. : grès et
quartzites à stratification entrecroisée de type fluviatile, peut-être
parfois éoliens, grès à glaucome aussi selon Th. Monod (1955 a),
qui peuvent être associés à des marnes ou des argilites blanches
plus ou moins indurées en surface.
(*) C.N.R.S., Centre de recherches préhistoriques de la Sorbonně et Laboratoire
de Géologie du Quaternaire de Meudon-Bellevue.
(**) Centre de sur les zones arides et Faculté des Sciences
d'Alger.
(1) J. Fabre.
(2) Mission astronomique I.G.N., M. Louis, M. Drechou. 400 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
Dans la falaise du Khnachich on voit cette formation reposer
elle-même sur le Paléozoïque nivelé. La surface d'érosion qui les
sépare, parfaitement plane, est soulignée par une sorte de croûte
calcaire et un lit à dragées de quartz. Les grès de la base contien
nent des bois silicifiés comparables à ceux du Continental Inter
calaire.
La surface de cette formation a été silicifiée et, par places,
rubéfiée : les grès ont été transformés en quartzites lustrés blancs
ou rouges avec formation d'accidents siliceux jaspoïdes. L'indura
tion des marnes et certaines roches aphanitiques porcelanées blan
ches sont peut-être aussi les produits du même phénomène, compar
able à celui qui a donné les silcretes d'Afrique Australe (L. King,
1963). Cette silicification est un phénomène secondaire, d'ordre cl
imatique, nettement postérieur au dépôt de ces roches. Quartzites
et accidents siliceux ont fourni la matière première des industries
étudiées ici.
Cette croûte siliceuse, plus massive vers le Khnachich qu'au
Sud, a été ensuite démantelée. De la dalle, fissurée, éclatée, il ne
subsiste plus au S. ou au S.-W. de Bir Ounân que de petites buttes
témoin ou des tas de blocs noircis, posés sur les couches sous-
jacentes, plus tendres, qu'elle protégeait. Ces tas représentent les
seuls accidents du relief dans cette immense plaine sinistre, héris
sée de cailloux, qui disparaît ensuite sous les dunes.
Au Nord du puits on distingue, sur photos aériennes (3), un
petit réseau hydrographique de chenaux peu marqués, mal visibles
au sol, qui, de la falaise, se dirigent vers le Sud et parfois se perdent
dans de petites dépressions fermées, ressemblant à des dolines, ou
des daïas. Un réseau analogue existerait au Sud d'El Kseib Ounân.
Cette ébauche de réseau est manifestement fort ancienne. Peut-
être date-t-elle de la régression post Crétacé. En tous cas elle est
antérieure à la formation des dunes mais peut encore servir lors
des très rares, brèves mais violentes pluies qui s'abattent quelquef
ois sur la région (4).
La partie de l'eau qui ne s'évapore pas immédiatement peut
s'infiltrer à travers les quartzites fissurés et les grès perméables
sous-jacents et doit cheminer ensuite dans la partie inférieure de
cette formation, au-dessus du plancher imperméable que consti
tuent au N., les argiles rouges du Permocarbonifère, que l'on voit
apparaître en une ou deux boutonnières au S. ou au S.-W. des
Oglats du Khnachich.
La direction de l'écoulement qui se fait donc, non comme on
pourrait s'y attendre vers la dépression de Taoudenni, mais vers le
Sud explique la présence, à Bir Ounân, à quelques mètres de pro
fondeur, d'eau plus abondante qu'aux Oglats du Khnachich situés
(3) Et sur la nouvelle carte au 1/200 000 de l'I.G.N., feuille NF 30.IX. Bir Ounan.
(4) Lorsque nous étions à Taoudenni, en 1961, il n'avait pas plu, au dire de
Sidi Mohammed ben Aroueta ben Amma, depuis trois ans. Lorsque cela se produit,
les pluies tombent en une seule fois et sont assez abondantes pour que des oueds, comme celui qui passe entre Hammou Salah et Smida, se mettent à couler pendant
quelques heures. Elles tombent en été, nous n'avons jamais entendu parler de véri
tables pluies d'hiver. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 401
au pied de la falaise, ainsi que celle, à proximité de l'actuel point
d'eau, de très nombreux bifaces.
L'existence, au cours de périodes plus humides, d'une nappe
aquifère (ou de plusieurs nappes) localisée dans les grès et quart-
zites du Khnachich, s'écoulant au moins en partie vers le Sud,
semble confirmée par ce que l'on observe dans les zones plus ensa
blées : les fonds intermédiaires montrent, au contact du plancher,
et plus encore dans les creux de ce plancher (anciens petits che
naux ?) des croûtes et des quantités de gaines de gypse, de carbo
nates de Ca et d'oxyde de fer formées autour de radicelles (5).
Au N.-W. du secteur visité, entre celui-ci et El Mrayer, Th.
Monod signale (1955 b), dans un golfe à substrat rocheux, un vrai
fond de lac avec des harpons d'os et des ossements d'animaux
consommés : tortues aquatiques, crocodiles, hippopotames, pois
sons.
La surface de ce plateau de grès et de quartzites est patinée de
noir ou de roux alors que l'outillage atérien ou néolithique est
presque indemne. Par contre les bifaces (ceux de l'Habr-ou-Gdour
comme ceux des gisements situés entre Bir Ounân et Foum el Alba)
ont une belle patine brune ou brun-jaune.
On peut raisonnablement penser que le phénomène de la patine,
qui suppose une humidité faible, certes, mais nécessaire, est anté
rieur au moins à l'Atérien. Il s'agit bien d'une patine fossile. C'est
le cas d'ailleurs dans la région de Taoudenni que nous avons pu
parcourir et qui contraste en cela avec des secteurs comme celui
de Tessalit, en bordure de l'Adrar des Iforas où même parfois l'ou
tillage néolithique est patiné de noir.
Patine noire et croûte ferrugineuse peuvent évidemment appart
enir à un seul &#

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