L économie municipale à Bordeaux, IXIXe-XXe siècles : les mutations de l édilité - article ; n°3 ; vol.22, pg 413-436
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L'économie municipale à Bordeaux, IXIXe-XXe siècles : les mutations de l'édilité - article ; n°3 ; vol.22, pg 413-436

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Histoire, économie et société - Année 2003 - Volume 22 - Numéro 3 - Pages 413-436
Abstract This paper presents a history of political economy of urban utilities in Bordeaux. Bordeaux has experienced several institutional changes in the regulation of water, gas and electricity supply during the past two centuries. Water supply was a Municipal Board from 1852 to 1949, whereas gas and electricity were municipalised in 1919. Since the 1980s, two major changes have occurred. Firstly, the political economy of urban utilities, expecially as far as water supply and transports are concerned, is caracterised by the growing interest of the consumers into quality standards and the cost of urban utilities. Secondly, ruling is becoming more and more the result of « agreements » between municipality, consumers and big companies.
Résumé Bordeaux se caractérise par la diversité des modes d'administration et de gestion des grands réseaux techniques. Une des singularités historiques bordelaises fut l'importance de la gestion directe : service municipal des eaux de 1852 à 1949, régie municipale du gaz (et de l'électricité jusqu'en 1956) de 1919 à 1991. Depuis les années 1980 l'économie municipale des grands services techniques en réseau se modifie sous le double effet de l'implication croissante des consommateurs sur les questions de qualité et de coût du service (particulièrement en ce qui concerne l'eau et les transports) et de nouveaux «équilibres» entre municipalité (et supracommunalité), consommateurs et grandes compagnies spécialisées.
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2003
Nombre de lectures 39
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Alexandre Fernandez
L'économie municipale à Bordeaux, IXIXe-XXe siècles : les
mutations de l'édilité
In: Histoire, économie et société. 2003, 22e année, n°3. pp. 413-436.
Résumé Bordeaux se caractérise par la diversité des modes d'administration et de gestion des grands réseaux techniques. Une
des singularités historiques bordelaises fut l'importance de la gestion directe : service municipal des eaux de 1852 à 1949, régie
municipale du gaz (et de l'électricité jusqu'en 1956) de 1919 à 1991. Depuis les années 1980 l'économie municipale des grands
services techniques en réseau se modifie sous le double effet de l'implication croissante des consommateurs sur les questions
de qualité et de coût du service (particulièrement en ce qui concerne l'eau et les transports) et de nouveaux «équilibres» entre
municipalité (et supracommunalité), consommateurs et grandes compagnies spécialisées.
Abstract This paper presents a history of political economy of urban utilities in Bordeaux. Bordeaux has experienced several
institutional changes in the regulation of water, gas and electricity supply during the past two centuries. Water supply was a
Municipal Board from 1852 to 1949, whereas gas and electricity were municipalised in 1919. Since the 1980s, two major changes
have occurred. Firstly, the political economy of urban utilities, expecially as far as water supply and transports are concerned, is
caracterised by the growing interest of the consumers into quality standards and the cost of urban utilities. Secondly, ruling is
becoming more and more the result of « agreements » between municipality, consumers and big companies.
Citer ce document / Cite this document :
Fernandez Alexandre. L'économie municipale à Bordeaux, IXIXe-XXe siècles : les mutations de l'édilité. In: Histoire, économie
et société. 2003, 22e année, n°3. pp. 413-436.
doi : 10.3406/hes.2003.2329
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hes_0752-5702_2003_num_22_3_2329MUNICIPALE À BORDEAUX, XIXe-XXe SIÈCLES: L'ÉCONOMIE
LES MUTATIONS DE L'ÉDILITÉ
par Alexandre FERNANDEZ
Résumé
Bordeaux se caractérise par la diversité des modes d'administration et de gestion des grands ré
seaux techniques. Une des singularités historiques bordelaises fut l'importance de la gestion
directe : service municipal des eaux de 1852 à 1949, régie municipale du gaz (et de l'électricité jus
qu'en 1956) de 1919 à 1991. Depuis les années 1980 l'économie municipale des grands services
techniques en réseau se modifie sous le double effet de l'implication croissante des consommateurs
sur les questions de qualité et de coût du service (particulièrement en ce qui concerne l'eau et les
transports) et de nouveaux «équilibres» entre municipalité (et supracommunalité),
et grandes compagnies spécialisées.
Abstract
This paper presents a history of political economy of urban utilities in Bordeaux. Bordeaux has
experienced several institutional changes in the regulation of water, gas and electricity supply du
ring the past two centuries. Water supply was a Municipal Board from 1852 to 1949, whereas gas
and electricity were municipalised in 1919. Since the 1980s, two major changes have occurred.
Firstly, the political economy of urban utilities, expecially as far as water supply and transports are
concerned, is caracterised by the growing interest of the consumers into quality standards and the
cost of urban utilities. Secondly, ruling is becoming more and more the result of « agreements »
between municipality, consumers and big companies.
La qualité de la vie quotidienne, aujourd'hui comme au XIXe siècle, dépend pour
une part essentielle de la présence d'infrastructures techniques lourdes, capables
d'offrir aux habitants, étant donné les nonnes de consommation en usage, un service
de qualité et en quantité suffisantes.
Ainsi, aujourd'hui à Bordeaux ce sont 130 millions de m3 d'eau potable qui sont
prélevés par an des sources locales pour une consommation moyenne de 300 litres par
jour et par personne '; 3000 km de canalisation d'eau potable; 2800 km pour l'assa
inissement. Le réseau de transports en commun s'élève à 975 km. Enfin, un réseau de
plus de 3000 km de canalisations dessert plus de 200000 abonnés de la société Gaz de
Bordeaux pour un volume de gaz distribué s'élevant à 4,4 milliards de kWh par an.
On est donc en présence d'une véritable «économie des réseaux techniques
urbains». Or, on oublie trop souvent que la production et l'administration de ces servi
ces essentiels, comme la distribution de l'eau potable, l'assainissement ou les trans-
1. Ce sont les statistiques fournies par le Comité de gestion des eaux souterraines en Gironde; la Société
Lyonnaise des Eaux donne pour la CUB (Communauté urbaine de Bordeaux) comme consommations
moyennes, 140000 m3 par jour en hiver, 200000 en été, pour une capacité maximum de 280000 m3 par jour.
HES 2003 (22e année, n° 3) Histoire Économie et Société 414
ports urbains, ne relève ni de l'initiative privée pure ni de l'administration d'État. Il
s'agit d'un secteur d'activité régulé au niveau local. Tout ce secteur d'activité, crois
sant au cours des décennies, s'est consolidé sur des types particuliers de relations entre
municipalité, opérateurs de services et usagers pour constituer ce que l'on pourrait
appeler «l'économie municipale». Évoquer l'histoire sur près de deux siècles des
expériences bordelaises en la matière, à la fois singulière et exemplaire, c'est insister
sur l'intensité et les significations des articulations entre la législation - nationale, et
qui fixe et délimite le cadre - et les prises de décision locales - en fonction des
ressources et des intérêts des différents acteurs sociaux.
Principes et enjeux de «l'économie municipale»
«Dans la rue, au-devant, au-dessus ou au-dessous de ces façades et de ces maisons
livrées aux caprices de la mode du jour, la Ville a disposé une série d'outillages
savamment machinés, dont les derniers branchements pénètrent au plus profond des
demeures » 2.
Commencer cette étude par l'évocation de Camille Jullian ce n'est pas se placer
délibérément sous l'autorité érudite d'un grand historien. En la matière, ses apports
«factuels» sont minces: dix-sept lignes sur l'eau, trois sur le gaz, deux sur le téléphone.
C'est en revanche reconnaître la nouveauté radicale de certains des derniers paragraphes
de son ouvrage: l'intuition de l'importance sociale des réseaux techniques, l'intuition
que le bien-être des habitants d'une ville et une part de leur prospérité dépendent dans
une large mesure de la qualité des canalisations, lignes et câbles qui la parcourent.
Il nous semble que ces quelques lignes écrites il y a maintenant un peu plus d'un
siècle expriment les principes et enjeux de «l'économie municipale» et en signalent
sinon le «moment originel» (dont la recherche nous conduirait vraisemblablement à
remonter les siècles), en tout état de cause, une sorte d'avènement dans les derniers
lustres du XIXe siècle. En effet, sans que l'on puisse assigner à cette notion une
définition au contenu inaltérable et aux contours intangibles, on pourra convenir
cependant qu'il existe une certaine zone d'expression sociale particulière: point de
convergence historique et lieu de frottement entre «l'économie» et «l'administration»,
entre «intérêt public et initiatives privées», entre «initiative publique et intérêts
privés»3, un lieu où s'ancrent fortement des prises de décisions fondamentales, voire
irréversibles, sur la vie quotidienne des habitants: «au plus profond [de leurs]
demeures»...
Bien sûr, il ne s'agit pas de prétendre vouloir embrasser par là l'ensemble de
l'action publique économico-sociale. D'une part, on n'aurait garde en France d'oublier
l'État: mais pour autant que l'on puisse réexaminer les domaines et l'intensité de son
intervention4, force est de reconnaître que certains types d'intervention, touchant au
plus près de la vie quotidienne des populations ont été laissés à la charge des commun
es. D'autre part, on reconnaîtra v

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