L électeur et le renonçant. Pour une anthropologie des faits politiques dans la société indienne contemporaine - article ; n°5 ; vol.38, pg 795-806
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L'électeur et le renonçant. Pour une anthropologie des faits politiques dans la société indienne contemporaine - article ; n°5 ; vol.38, pg 795-806

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Description

Revue française de science politique - Année 1988 - Volume 38 - Numéro 5 - Pages 795-806
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1988
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Denis Vidal
L'électeur et le renonçant. Pour une anthropologie des faits
politiques dans la société indienne contemporaine
In: Revue française de science politique, 38e année, n°5, 1988. pp. 795-806.
Résumé
II existe déjà de nombreux travaux, aussi bien d'anthropologues que de politistes, qui ont tenté de pondérer la place et
l'importance des facteurs traditionnels dans l'évolution politique de l'Inde contemporaine. On se propose plutôt ici de comprendre
la culture politique de l'Inde d'aujourd'hui comme l'ethnologue le ferait de n'importe quel autre type de croyance, traditionnelle pu
non, dans la société qu'il étudie, cherchant d'abord à cerner quelle en est la configuration spécifique et quels sont les ressorts
fondamentaux dont il aura à entreprendre l'analyse.
Abstract
There are many Works, by social anthropologists as well as political scientists, which have considered the significance and the
impact of tradition in the political evolution of modern India. This article attempts, rather, to define the political culture of modern
India in the manner in which a social anthropologist would approach any other type of belief, whether traditional or not in the
society with which he is concerned, seeking to identify its specific pattern and the basic mechanisms which he will have to
analyse.
Citer ce document / Cite this document :
Vidal Denis. L'électeur et le renonçant. Pour une anthropologie des faits politiques dans la société indienne contemporaine. In:
Revue française de science politique, 38e année, n°5, 1988. pp. 795-806.
doi : 10.3406/rfsp.1988.411170
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1988_num_38_5_411170LECTEUR ET LE RENON ANT
POUR UNE ANTHROPOLOGIE
DES FAITS POLITIQUES DANS
LA SOCI INDIENNE CONTEMPORAINE
DENIS VIDAL
IL
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795 Denis Vidal
Une des idées les plus communes autour de laquelle ont été brodées
en Occident comme dans les pays plus directement concernés innom
brables variantes est la suivante il aurait des sociétés traditionnelles
qui se définiraient spécifiquement par un certain nombre de solidarités
leur conférant le caractère de communautés et de totalités La consé
quence la plus fondamentale de la modernité de type occidental aurait
été et serait encore de conduire une dissolution plus ou moins brutale
de cette dimension la fois holiste et communautaire qui serait toujours
dans cette conception la première caractéristique des sociétés tradition
nelles inverse la modernité origine occidentale se caractériserait
de manière singulière par le triomphe de individualisme et la rupture
de la plupart des solidarités normalement instituées dans le cadre des
sociétés traditionnelles On reconnaît là une tradition de pensée bien
rodée qui contient sans doute une part de vérité mais qui présente le
défaut de reposer sur toute une série oppositions binaires entre sociétés
traditionnelles et modernes
Dans une telle perspective on voit aisément comment peuvent spon
tanément orienter les recherches ethnologie une part de science
politique autre part ethnologie on demandera de confirmer exis
tence comme le détail de ces liens de toutes sortes souvent difficiles
déceler et même comprendre qui constituent la société traditionnelle
et que la modernité menace Des sciences politiques on attendra entre
autres elles nous montrent comment en de du fonctionnement
visible des institutions ou des effets des décisions apparemment fondées
sur la raison ou le libre arbitre se perpétuent des comportements des
contraintes ou des déterminations qui renvoient la société civile et
témoignent souvent ailleurs un ordre traditionnel antérieur
Mais dans cette perspective si on réfléchit il en fait aucun
obstacle majeur opposant la convergence un savoir orientant vers
la connaissance des formes traditionnelles de la société et un autre
davantage tourné vers les aspects modernes de la même société même
si chaque discipline adopte pour des raisons sur lesquelles on pourra
accorder une méthodologie qui lui est propre
Si on admet cela il en résulte apparaît non seulement possible
mais bien nécessaire une sociologie politique
Or dans le cas des études indiennes cette articulation entre ethnologie
et science politique est très rapidement faite En Inde en effet les
ethnologues ont pas restreint leurs enquêtes une fraction primitive
de la société ni même étude de petites communautés insuffisance
des travaux se limitant des de base castes
tribus ou collectivités villageoises et qui surestimaient tout la fois
le degré de diversité de une autre la cohérence interne de chacune
796 La société indienne contemporaine
de ces communautés et leur autonomie supposée ont été rapidement
dénoncées1 Cette critique est ailleurs encore hui un des
principaux acquis de ethnologie de la société indienne Le seul fait de
tenter de comprendre ce était le système des castes ainsi rapidement
conduit les ethnologues prendre en compte la totalité du système social
même ils ont limité de préférence leurs travaux aux composantes
traditionnelles de ce système De plus il pas eu comme cela
pu être le cas ailleurs de véritable rupture entre ethnologie et sociologie
Les plus connus des anthropologues comme par exemple Louis Dumont
en France mais aussi bien Béteille M.N Srinivas ou T.N Madan
en Inde ont été rangés ou se sont rangés indifféremment sous étiquette
ethnologue ou de sociologue Aucun de ces chercheurs dédaigné
écrire sur les problèmes plus spécifiquement contemporains que ren
contrait la société indienne2
De la même fa on il ne me semble pas que les analyses des politistes
aient ignoré ou voulu esquiver un donné sociologique ailleurs incon
tournable dans leur approche des phénomènes politiques indiens3 Aussi
il me semble que si anthropologie doit développer une perspective
originale propos des faits politiques contemporains en Inde ce ne
pourra être exclusivement en soulignant importance du rôle joué par
les réseaux de la société traditionnelle dans la manipulation du pouvoir
politique
Aussi pour existe un regard anthropologi

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