L enceinte basse de Philippes - article ; n°1 ; vol.62, pg 20-41
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L'enceinte basse de Philippes - article ; n°1 ; vol.62, pg 20-41

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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1938 - Volume 62 - Numéro 1 - Pages 20-41
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1938
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jacques Roger
L'enceinte basse de Philippes
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 62, 1938. pp. 20-41.
Citer ce document / Cite this document :
Roger Jacques. L'enceinte basse de Philippes. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 62, 1938. pp. 20-41.
doi : 10.3406/bch.1938.2690
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1938_num_62_1_2690■
L'ENCEINTE BASSE DE PHILIPPES
(PI. I et VIII-XIV)
Les descriptions générales de l'enceinte de Philippes déjà publiées (1)
n'ont traité jusqu'à présent que très rapidement de la partie basse du rem
part. C'est qu'au lieu d'un tracé précis et découpé dans ses détails, où un
plan le plus souvent encore lisible se détache sur le roc, on ne voit plus ici
dans l'ensemble qu'une ligne vague de talus, marquée par des éboulis et
des amas de végétation, d'où émergent de place en place des pans rongés
de maçonnerie croulante. En dehors de quelques points qui ont été cherchés
en profondeur, et qui demeurent forcément très limités (2), les seules ruines
visibles appartiennent au moyen âge, et non plus comme sur l'Acropole
aux temps helléniques. Nous nous proposons simplement ici de noter les
indications assez fragmentaires que nous ont apportées de récentes recher
ches partielles (3).
Heuzey (4), qui n'a vu aucune trace de rempart hellénique au Sud de
l'ancien kaldérim (lequel franchissait l'enceinte à l'Est immédiatement
(1) G. Perrot, Β A, 1857, II, 36 sqq. — Heuzey, Mission de Macédoine, 19-3 4 et 66-7. —
P. Collart, Philippes, ville de Macédoine, 168 sqq.
(2) II est impossible de songer à dégager partout les ruines des broussailles et des pierres
accumulées jusqu'à une profondeur où on les trouve sufïisamment conservées. La muraille s'est
écroulée sur elle-même ; le marais a monté depuis l'antiquité. Il faut creuser à 2 mètres dans
un terrain difficile pour parvenir à des éléments en place. De plus l'eau couvre à présent en
beaucoup d'endroits le pied des constructions et cache souvent les assises les plus anciennes
(« macédoniennes »). Il faut se contenter de sondages très espacés, et qu'on ne peut toujours
mener jusqu'au point où ils seraient concluants.
(3) Menées lors des campagnes de l'École Française à Philippes, en 1936 et 1937, en coll
aboration souvent, pour les portes, avec J. Coupry, que je remercie très amicalement ici. — Les
plans reproduits PI. VIII-XI sont dûs à M. Ducoux, architecte de l'École, et à son habituelle
complaisance.
(4) P. 66-7. basse de philippes 21 l'enceinte
au-dessous du théâtre, et à l'Ouest à peu près là où passe la route actuelle),
avait cependant pressenti, et de rapides sondages ont maintenant tout à
fait assuré, que la ville grecque, à une époque assez ancienne déjà, ne se
refermait pas sur le flanc rocheux de l'Acropole, mais au contraire débor
dait dans la plaine. C'est la conclusion à laquelle portaient dès l'abord,
avant même toute réflexion sur l'importance de la ville et sur les conditions
générales qui pouvaient rendre le site habitable, les murs de la région du
théâtre, où l'on reconnaît des assises antiques, et qui abandonnent la pente
de la colline pour se diriger droit
vers le marais. On a retrouvé en
fait les gros blocs « macédoniens »
en plusieurs points de l'enceinte
basse (cf. pi. I et VIII) : ils cons
tituent encore la grande « porte de
Néapolis » ; continuant le long du
mur Est vers le Sud, ils figurent,
à la tour 6, dans les assises infé
rieures, et se prolongent au-delà.
A l'ouest, la grande « porte de Cré-
nidès » est grecque aussi ; de même
la porte G; des blocs existent encore
un peu plus bas. On ne ressaisit pas,
à vrai dire, le rempart d'époque
grecque dans tout son développe
ment : la trace se perd au Sud ; un
Fig. 1. — Assises « macédoniennes » sous la
sondage devant la dernière tour de maçonnerie byzantine.
l'angle S. E. n'a pas pu parvenir
jusqu'à des assises en place ; sur
tout le mur Sud, des vérifications profondes ne seraient possibles qu'après
des travaux démesurés. Mais, sur tous les points où la recherche a été
probante, le plan de l'enceinte du moyen âge se confond avec le plan
antique ; les assises grecques servent de fondations à la maçonnerie byzant
ine (fig. 1). Les portes antiques, même, sont restées en usage jusqu'aux
derniers temps de la ville, et la disposition intérieure des grandes voies de
circulation ne dut pas beaucoup changer. Les repères sûrs que nous avons
s'avancent assez loin dans la plaine pour que l'on puisse admettre sans
témérité que le tracé byzantin a partout été commandé par le tracé hellé
nique, et que les deux enceintes se sont superposées : les ingénieurs du 22 J. ROGER
moyen âge n'ont pas dû faire, pour une rectification d'importance minime,
le sacrifice de fondations toutes prêtes.
Le tracé des murs, dans leur partie basse, se présente un peu autrement
que sur les flancs de l'Acropole : comme la configuration du sol n'exerce
plus de contrainte, le rempart, changeant désormais d'allure en terrain
plat, peut s'élancer suivant de longues lignes à peu près droites. Mais la
disposition des éléments obéit, avec seulement plus de simplicité et de régul
arité, autant qu'on peut en juger par ce qu'on saisit sous les ruines byzant
ines (1), aux mêmes principes que dans la région haute, et l'enceinte,
malgré quelques disparates de détail, révèle un plan logique et homogène.
C'est un tracé par tours et par décrochements — un peu différent de
l'ordinaire tracé à crémaillère — qui apparaît clairement sur le côté Est
(cf. pi. I et VIII), à peine interrompu par l'existence d'une grande porte (2) ;
le mur se brise de place en place pour reprendre en léger retrait, l'articu
lation s'appuyant à chaque fois sur une tour ; et ceci se répète à des inter
valles à peu près réguliers, tous les 35 ou 40 mètres — c'est-à-dire à une
portée de trait environ (3). La partie Sud et Sud-Ouest du rempart n'a pu
être exactement reconnue, mais la même disposition semble y prévaloir (4),
avec un dessin des tours différent, du moins pour la reconstruction byzant
ine. Sur une petite partie de l'enceinte seulement, à l'Ouest, entre la porte
G et le commencement de la pente, le tracé se complique et devient plus
savant. Ce sont d'abord les deux demi-tours rondes qui gardent la porte C ;
puis les éléments très particuliers et très soignés qui composent la Β ;
l'angle assez fermé que dessine le mur à la naissance de la pente, assez près
de la porte pour lui apporter une protection supplémentaire ; enfin une
sorte de saillant défendu par de courtes avancées en pointe et par une tour
ronde de 6 m. environ de diamètre, projetée presque entièrement hors de
la muraille. Mais c'est là l'endroit le plus exposé à une attaque massive de
l'ennemi, et comme il est le plus accessible, il convient qu'il soit aussi le
plus ingénieusement défendu (5).
(1) Par exemple à la tour 6, les constructions byzantines recouvraient exactement les pierres
antiques, à cela près que le mur fut renforcé et épaissi. Sans doute le décrochement était-il ainsi
légèrement plus marqué dans le plan antique. — De même à la tour 1.
(2) Cf. infra, p. 26 sq.
(3) Peut-être ce schéma est-il dû à l'existence, dans les tours antiques, d'une poterne de sortie
ménagée sur le côté droit, suivant l'exemple de Mantinée (cf. Fougères, Manlinée, p. 157 sq.,
et fig. 34), et comblée par la suite. Cf. aussi le mur Sud, hellénistique, de Milet (von Gerkan,
Milet, II, 3, pi. I).
(4) Cf. p. 1 et n. 2.
(5) Cf. à Priène le mur Sud (Wiegand-Schrader, Priène, 38, et pi. III). l'enceinte basse de philippes 23
L'enceinte présente ainsi dans son ensemble un plan encore classique,
qui cherche plus une défense forte et égale partout que la subtilité. Une
seule partie du rempart, qui montre une succession d'ouvrages irrégulie

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