L habitat fortifié laténien de la « Pierre d Appel » à Etival-Clairefontaine (Vosges) - article ; n°1 ; vol.42, pg 175-217
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L'habitat fortifié laténien de la « Pierre d'Appel » à Etival-Clairefontaine (Vosges) - article ; n°1 ; vol.42, pg 175-217

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Description

Gallia - Année 1984 - Volume 42 - Numéro 1 - Pages 175-217
43 pages

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1984
Nombre de lectures 31
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Alain Deyber
Marc Dalaut
Edmée Ladier
Monsieur André Weisrock
L'habitat fortifié laténien de la « Pierre d'Appel » à Etival-
Clairefontaine (Vosges)
In: Gallia. Tome 42 fascicule 1, 1984. pp. 175-217.
Citer ce document / Cite this document :
Deyber Alain, Dalaut Marc, Ladier Edmée, Weisrock André. L'habitat fortifié laténien de la « Pierre d'Appel » à Etival-
Clairefontaine (Vosges). In: Gallia. Tome 42 fascicule 1, 1984. pp. 175-217.
doi : 10.3406/galia.1984.1915
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galia_0016-4119_1984_num_42_1_1915L'HABITAT FORTIFIÉ LATÉNIEN DE «LA PIERRE D'APPEL»
À ÉTIVAL-CLAIREFONTAINE (Vosges)
par Alain DEYBER
avec la collaboration de Marc DALAUT, Edmée LADIER, André WEISROCK
Au nord-ouest du bassin de Saint-Dié, région riche en vestiges historiques et
archéologiques1, Yoppidum de La Pierre d'Appel fait l'objet d'une étude systématique
depuis 1967. Voici une mise en ordre des connaissances acquises et une synthèse
encore provisoire : les recherches pluridisciplinaires suscitées par la fouille sont loin d'être
terminées.
On connaissait depuis longtemps l'existence de ce site, auréolé de légendes2. Les sources
le dénomment, suivant les époques, Camp des Suédois, Camp ou Château des Sarrazins,
Camp des Romains ou des Gaulois, Enceinte préhistorique. Il faut attendre le xixe siècle et
le début du xxe pour assister à des recherches sporadiques3, dont le produit est aujourd'hui
perdu — car, s'il fut déposé au Musée de Saint-Dié, il a été détruit lors de l'incendie de la
ville en 1944 — et dont on déduisit des conclusions parfois contradictoires4.
En 1967, La Pierre d'Appel sort de l'oubli à l'occasion du projet d'installation
d'un réémetteur O.R.T.F. Ce programme, qui menace gravement l'intégrité du site, est
à l'origine des fouilles d'urgence pratiquées sur les parties menacées. Les résultats qui
1 Ces richesses sont demeurées longtemps méconnues. Pour la partie nord, cf. A. Deyber, Le pont celtique
(V Éiival-Clairefoniaine (Vosges), dans Revue Archéologique de VEsl et du Centre-Est, XXIX, 1978, p. 105, n. 4 et p. 115,
n. 39 ; pour la partie sud, cf. G. Tronquart, Le Camp Celtique de la Bure (Vosges), dans Gallia, 34, 1976, p. 201-213 ;
Camp Celtique de la Bure. 3e rapport de synthèse (1964-1978), dans Bull, de la Société Philomalique Vosgienne, LXXXII,
1979, Saint-Dié, p. 27-44.
2 Le nom de La Pierre d1 Appel revient fréquemment dans les pitoyables aveux arrachés aux sorcières entre
1560 et 1635, époque où la Lorraine connaît une énorme vague de sorcellerie. Le lieu est toujours désigné comme le
théâtre du sabbat. Sur l'origine du nom, aucun auteur n'a jamais proposé d'interprétation satisfaisante. Cf.
E. Delcambre, Le concept de la sorcellerie dans le duché de Lorraine au XVIe et au XVIIe siècle, fasc. I, 1948, p. 150 sq.
3 Gravier (1820-1825), Save et Cabasse (1880-1885), Aubry (1890-1905).
4 Résumé et bibliographie ancienne dans M. Maulini. Le ban d'Êlival dans les Vosges, etude archéologique de
la Préhistoire à la Renaissance, 1961, 238 p., 4 cartes, 5 plans, 5 tables, 108 fig. Vesoul ; cf. p. 50 et suiv.
Gallia, 42, 1984 176 A. DEYBER, M. DALAUT, E. LADIER, A. WEISROCK
1 A Situation de la Pierre d'Appel
dans l'Hexagone ; — B Position de
la Pierre d'Appel dans les Vosges ; —
C Les Oppida ou Castella du bassin
de Saint-Dié et leur territoire théori
que défini d'après les polygones de
Thiessen, sur fond de carte morphol
ogique (n° 1 à 4) et les sites de vallée
(nos 5 à 8) : 1, La Pierre d'Appel
(Étival) ; 2, Warrinchâtel (Saint-
Rémy) ; 3, Grandjumeau (Nompate-
lize) ; 4, La Bure (Saint-Dié-Hurba-
che) ; 5, Les Fossottes (La Salle) ;
6, Étival (pont) ; 7, La Voivre (gué) ;
8, Saint-Dié (indéterminé) a — Socle Illustration non autorisée à la diffusion
et permien : versants, glacis, bas-
plateaux ; b — Trias : revers de cuesta
et buttes-témoin ; c — Alluvions
récentes : remblaiement wiirmien des
fonds de vallée ; d — Cuesta du grès
vosgien ; e — Limite des fonds de
vallée plats ; f — Cours d'eau perma
nent ; g — Polygone de Thiessen ; h —
Enceinte de contour (site de butte) ;
i — Éperon barré (site de contact).
En noir, sites en cours d'étude ; j —
Fer exploité ; k — Permien volcani
que (meules). (A. Deyber et
A. Weistock del.).
sont enregistrés dès le début ont pour conséquence le classement du site au registre
des Monuments Historiques, par arrêté du 24 octobre 1969. Dès lors, les recherches
s'organisent et conduisent à des découvertes scientifiques nouvelles pour la région, part
iculièrement pour l'époque laténienne : un ensemble de structures — fortifications,
habitations, ateliers d'artisans et sépultures, auxquels il convient probablement d'ajouter
un sanctuaire indigène — rencontrées actuellement isolément dans les oppida du
versant lorrain des Vosges et plusieurs dizaines de milliers de vestiges mobiliers y ont été
découverts.
Situation, relief, biogéographie (fig. 1). — Le bassin permien de Saint-Dié est
situé dans un cadre géographique original, au contact des Vosges gréseuses et des Vosges
cristallines. Il en résulte une importante minéralisation, et la présence d'abondantes matières
premières. Toutefois ce cadre offre des aptitudes inégales à l'implantation humaine : la
cuesta gréseuse au tracé découpé qui ceinture le bassin est à l'origine de la multiplication
des sites d'éperon, plus faciles d'aménagement et d'accès que des buttes isolées. Ce relief
ne constitue pas un obstacle aux relations, et très tôt des sites étapes ont existé au confluent
des vallées et au pied des cols, donnant en particulier une importance accrue au carrefour FORTIFIÉ LATÉNIEN DE «LA PIERRE D'APPEL» 177 HABITAT
50m
Illustration non autorisée à la diffusion
Structures défensives fj Limites de fouille ■JÎr Structures d'habitat repérées
1 Rempart frontal □ Sondage O Carrières de pierre
2,3 Entrées latérales • Habitation A Coupe du rempart frontal(cf fig-3)
Mur de lisière a Atelier Bdu fig-4)
6 Corniche rocheuse ■ Citerne C Coupe du rempart frontal(cf fig-5)
^ Sépultures à incinération Falaise rocheuse D Habitation
û Sanctuaire indigène probable Traces de palissade E Point géodésique
2 Le site de la Pierre d'Appel. Topographie antique. (A. Deyber del.).
naturel d'Etival, à la limite du plateau lorrain et de la montagne vosgienne5. Ainsi les condi
tions naturelles eurent la même influence déterminante sur le choix du site6.
L'altitude absolue (492,3 m) reste modérée et ne s'oppose pas à l'habitat permanent
comme celui de même époque au Donon à 1009 m. Quant à la dénivellation (environ 200 m)
elle exprime la vigueur du relief, facteur important dans la recherche d'un site défensif.
La fracturation du plateau a engendré un promontoire d'environ 2,5 ha de superficie
(fig. 2), limité sur trois côtés par des corniches dont la hauteur excède parfois 10 m. La
valorisation de ce dispositif a suffi pour constituer un abri sûr et l'aménagement en habitat
défensif. Le diaclasage de la table gréseuse suivant un réseau de fentes et de fissures
orthogonales répartit l'habitat sur deux paliers, une première moitié à l'ouest, dite basse,
une seconde à l'est, plus étroite, dite haute et détermine par avance l'emplacement et
l'orientation des structures d'habitat. On note la présence de bassins et citernes réservoirs :
si les sources locales sont nombreuses et abondantes toute l'année, elles se situent sur les
5 Le site domine un carrefour des principales voies transvosgiennes et l'un des principaux points de passage
obligé sur la Meurthe. Cf. A. Deybkr, op. cil. ; A. Deyber, Du nouveau à propos du ponl celtique d' Êtival-Clairefontaine
(Vosges), dans Revue Archéologique de l'Est et du Centre-Est, XXXI, 1-2, 1980, p. 57-59.
6 Le gisement s'étend sur le territoire de la commune d'Etival-Clairefontaine, à l'extrémité orientale du massif
de la Côte de Repy, section A. II du cadastre, parcelles nog 15, 16, 17. Carte E.M. au 1/25. 000e, Saint-Dié n08 1-2,
x = 935.000, y

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