L U.N.R. et l élection législative partielle du 9e arrondissement (4-11 juin 1961) - article ; n°4 ; vol.11, pg 819-840
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L'U.N.R. et l'élection législative partielle du 9e arrondissement (4-11 juin 1961) - article ; n°4 ; vol.11, pg 819-840

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Description

Revue française de science politique - Année 1961 - Volume 11 - Numéro 4 - Pages 819-840
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1961
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Jacques Marette
L'U.N.R. et l'élection législative partielle du 9e arrondissement
(4-11 juin 1961)
In: Revue française de science politique, 11e année, n°4, 1961. pp. 819-840.
Citer ce document / Cite this document :
Marette Jacques. L'U.N.R. et l'élection législative partielle du 9e arrondissement (4-11 juin 1961). In: Revue française de
science politique, 11e année, n°4, 1961. pp. 819-840.
doi : 10.3406/rfsp.1961.392645
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1961_num_11_4_392645L'U.N.R. et l'Election Législative Partielle
du 9e Arrondissement (4-11 juin 1961)
JACQUES MARETTE
Cette Revue a fréquemment publié des analyses de sociologie
électorale, consacrées tantôt à des élections générales, tantôt à des
élections partielles. L'article que nous publions d'après, sur l'élec
tion partielle qui a eu lieu les 4 et 11 juin 1961 dans le 9e arron~
dissement de Paris, est d'un caractère très différent. Son auteur,
M. Jacques Marette, sénateur U.N.R. de la Seine, a été mêlé de
près à la campagne électorale qui a précédé l'élection du candidat
U.N.R. dans le 9e arrondissement, M. Gabriel Kaspereit. Son article
présente sur l'organisation de la campagne électorale, et notam
ment sur le sondage auquel a fait procéder l'U.N.R., des précisions
qui intéresseront sans nul doute ceux qui sont réduits à étudier de
l'extérieur le comportement des électeurs et celui des candidats. —
N.D.L.R.
C'est le samedi 7 décembre 1960, au cours d'un grand débat
à l'Assemblée nationale sur la politique algérienne du gouverne
ment, que M. René Moatti, député de la 7e circonscription de la
Seine (9e arrondissement de Paris), annonça à la fin d'une inter
vention qui fit une impression profonde sur le Parlement, pourtant
composé en majorité de partisans de la politique algérienne du
général de Gaulle, son intention de démissionner à la fois de
l'U.N.R. et de son mandat parlementaire en raison dé son oppos
ition à cette politique. Nous croyons utile de rappeler la fin de
son intervention :
M. Moatti : « Je m'excuse auprès de l'Assemblée de devoir le faire sur un fait
personnel, mais je me dois, en ma qualité de parlementaire, de tenir un serment
que j'ai fait en 1958 :
Ma fierté, disais-je, est de n'avoir en aucune circonstance trahi la confiance
qui m'était faite. Elu de Paris en 1947 et en 1951 sur la recommandation directe
819 Marette Jacques
du général de Gaulle, j'ai strictement tenu mes engagements. Je n'ai connu ni
les poisons ni les délices du système ; pour reprendre une expression du général
de Gaulle, "je ne suis jamais allé à la soupe". (Sourires.)
Si vous m'élisez, disais-je, je resterai gaulliste. A l'Assemblée nationale
cependant, que j'aie demain sur un problème essentiel une opinion divergente
de la sienne, je remettrai entre vos mains le mandat que vous m'aurez confié ;
ainsi pourrez-vous sans équivoque vous prononcer.
Voyez, Mesdames et Messieurs, que, quand vous entendez dire ou quand
vous lisez que les candidats de l'U.N.R. s'étaient engagés à être incondition
nellement fidèles à la politique que déterminerait le général de Gaulle, ça n'est
pas vrai. Un candidat au moins a dit à ses électeurs : " Que j'aie demain sur
un problème essentiel une opinion divergente de la sienne, je remettrai entre
vos mains le mandat que vous m'aurez confié ".
Voilà ce que j'ai dit, voilà ce que j'ai écrit.
Dans la conception actuelle de la vie parlementaire, restreinte comme vous
le savez à l'essentiel, l'acte le plus important que nous ayons à accomplir, le
seul, pourrait-on dire, qui maintienne la fiction de notre autorité, c'est le vote
du budget. Je voterai donc symboliquement le budget et puis je m'en irai...
C'est essentiellement par honnêteté politique que je partirai, mais mon départ
n'est pas une fuite devant mes responsabilités. Je demanderai moi-même à mes
électeurs s'ils me jugent digne de les représenter encore. Je ne sais pas si le
peuple de Paris approuvera ou désapprouvera mon geste; je sais que j'aurai
à livrer bataille, car déjà, au-dessus de ma tête, les vautours ont commencé
leur vol. 2> (Rires.)
En annonçant qu'il entendait voter le budget avant de donner
sa démission, M. René Moatti fixait assez précisément lui-même la
date de l'élection partielle qu'il allait provoquer : sa lettre devant
être envoyée au président de l'Assemblée nationale après la clô
ture de la session parlementaire, ne pourrait en prendre
acte, comme le règlement l'exige, avant la première séance de la
session normale de 1961, c'est-à-dire le 25 avril 1961. La loi orga
nique du 7 novembre 1958 relative à la composition et à la durée
des pouvoirs de l'Assemblée nationale prévoyant un délai maxi
mum de trois mois entre le jour de la vacance constatée du siège
et la convocation des électeurs, l'organisation de la campagne élec
torale nécessitant d'autre part un mois à six semaines au minimum,
c'était entre le 1er juin et le 25 juillet que le gouvernement allait
devoir fixer la date de l'élection partielle. En fait, afin de faire
coïncider cette consultation avec le renouvellement de la moitié
des Conseils généraux, les dates des 4 et 1 1 juin furent choisies
pour les deux tours de scrutin.
La dernière phrase du député démissionnaire évoquant la bataille
qu'il aurait à livrer et les « vautours qui au-dessus de sa tête
avaient déjà commencé leur vol » visait à n'en pas douter les dif- Election Législative à Paris
ficultés qui avaient déjà surgi dans les négociations en coulisse
qu'il avait entamées avec les indépendants de Paris, animés par
M. Frédéric-Dupont, dont les positions sur l'Algérie étaient très
proches des siennes. Voulant donner sa démission par honnêteté
politique, M. Moatti avait souhaité être le seul candidat à pouvoir
se réclamer de 1' « Algérie française » et faire ainsi, dès le pre
mier tour, le plein des voix des électeurs hostiles à la politique du
chef de l'Etat, et il semble que certains dirigeants des indépen
dants de Paris avaient été disposés à lui donner leur accord.
Mais, portant alors l'étiquette de l'U.N.R., M. Moatti avait
enlevé en novembre 1958 son siège de justesse contre Mme Jean-
nine Alexandre-Debray, conseillère municipale de l'arrondissement
depuis quatorze ans, très fortement implantée dans la circons
cription, et qui espérait bien profiter de cette occasion pour réparer
son échec, bien que ses opinions sur le sujet qui causait la démis
sion de l'U.N.R. de M. Moatti aient été analogues aux siennes.
C'est la raison pour laquelle aucun accord ne put se faire entre
le député démissionnaire et le Centre des Indépendants.
En fait, M. René Moatti lui-même, à l'issue de la séance à
laquelle j'avais assisté dans la tribune réservée aux sénateurs, me
le confirma : c'est, assez paradoxalement, Mme Jeannine Alexandre-
Debray qu'il craignait surtout comme adversaire, n'accordant à ce
moment-là que très peu de chances au candidat U.N.R. orthodoxe
que nous allions inévitablement présenter contre lui.
Effectivement, si l'on ne considérait la situation électorale que
sur le plan du 9e arrondissement, celle-ci ne s'annonçait guère favo
rable pour notre mouvement. Le départ de M. Moatti, qui avait
été précédé quelques semaines auparavant de celui de Jacques
Dominati, l'un des trois conseillers municipaux U.N.R. du secteur,
lui aussi ami de Jacques Soustelle, avait entraîné la démission de
la plupart des adhérents de l'arrondissement. Un autre conseiller
municipal U.N.R. de la même circonscription, Jacques Dursort, à
la suite de révélations sur son activité pendant l'occupation, avait
dû être écarté de l'U.N.R. Bref, il ne restait dans tout le 9e arron
dissement qu'un seul conseiller municipal U.N.R., Alex Biscarre, et
une douzaine d

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