L URSS face aux revendications du Tiers Monde : soutien de principe et intérêt mutuel - article ; n°4 ; vol.26, pg 696-708
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L'URSS face aux revendications du Tiers Monde : soutien de principe et intérêt mutuel - article ; n°4 ; vol.26, pg 696-708

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Description

Revue française de science politique - Année 1976 - Volume 26 - Numéro 4 - Pages 696-708
A LA RECHERCHE D'UN NOUVEL ORDRE ÉCONOMIQUE MONDIAL. L'URSS FACE AUX REVENDICATIONS DU TIERS MONDE: SOUTIEN DE PRINCIPE ET INTÉRÊT MUTUEL, par ROBERT BOSC
L'URSS a de meilleures relations, en 1976, avec l'immense majorité des pays du Tiers Monde qu'avec ses voisins du camp socialiste, ou avec les pays du monde capitaliste. Son prestige est plutôt en croissance dans les pays d'Afrique, d'Amérique latine, même d'Asie. C'est pourquoi, il ne semble pas que l'URSS éprouve d'inquiétude en face des revendications du Tiers Monde. Même lorsqu'elle n'est pas prête à donner suite à des requêtes qui nuiraient à ses propres intérêts (droit de la mer, suppression du veto aux Nations Unies), elle sait toujours donner satisfaction à la fierté nationale de ses interlocuteurs, qui ont l'impression d'avoir choisi la « bonne voie ».
[Revue française de science politique XXVI (4), août 1976, pp. 696-708.]
IN SEARCH OF A NEW WORLD ECONOMIC ORDER. THE USSR AND THE CLAIMS MADE BY THE THIRD WORLD: SUPPORT IN PRINCIPLE AND MUTUAL INTEREST, by ROBERT BOSC
The USSR has better relations in 1976 with the vast majority of Third World countries than with its neighbours in the socialist camp or with the capitalist countries. Its prestige is tending to grow in Africa, Latin America and even Asia, which is why it does not seem worried by the demands of the Third World. Even when it is not prepared to follow up request which would be damaging to its own interests, (law of the sea, abolition of the veto at the United Nations), it always knows how to satisfy the national pride of the countries concerned which have the impression that they have chosen the « right path ».
[Revue française de science politique XXVI (4), août 1976, pp. 696-708.]
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1976
Nombre de lectures 11
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Robert Bosc
L'URSS face aux revendications du Tiers Monde : soutien de
principe et intérêt mutuel
In: Revue française de science politique, 26e année, n°4, 1976. pp. 696-708.
Résumé
A LA RECHERCHE D'UN NOUVEL ORDRE ÉCONOMIQUE MONDIAL. L'URSS FACE AUX REVENDICATIONS DU TIERS
MONDE: SOUTIEN DE PRINCIPE ET INTÉRÊT MUTUEL, par ROBERT BOSC
L'URSS a de meilleures relations, en 1976, avec l'immense majorité des pays du Tiers Monde qu'avec ses voisins du camp
socialiste, ou avec les pays du monde capitaliste. Son prestige est plutôt en croissance dans les pays d'Afrique, d'Amérique
latine, même d'Asie. C'est pourquoi, il ne semble pas que l'URSS éprouve d'inquiétude en face des revendications du Tiers
Monde. Même lorsqu'elle n'est pas prête à donner suite à des requêtes qui nuiraient à ses propres intérêts (droit de la mer,
suppression du veto aux Nations Unies), elle sait toujours donner satisfaction à la fierté nationale de ses interlocuteurs, qui ont
l'impression d'avoir choisi la « bonne voie ».
[Revue française de science politique XXVI (4), août 1976, pp. 696-708.]
Abstract
IN SEARCH OF A NEW WORLD ECONOMIC ORDER. THE USSR AND THE CLAIMS MADE BY THE THIRD WORLD:
SUPPORT IN PRINCIPLE AND MUTUAL INTEREST, by ROBERT BOSC
The USSR has better relations in 1976 with the vast majority of Third World countries than with its neighbours in the socialist
camp or with the capitalist countries. Its prestige is tending to grow in Africa, Latin America and even Asia, which is why it does
not seem worried by the demands of the Third World. Even when it is not prepared to follow up request which would be damaging
to its own interests, (law of the sea, abolition of the veto at the United Nations), it always knows how to satisfy the national pride
of the countries concerned which have the impression that they have chosen the « right path ».
[Revue française de science politique XXVI (4), août 1976, pp. 696-708.]
Citer ce document / Cite this document :
Bosc Robert. L'URSS face aux revendications du Tiers Monde : soutien de principe et intérêt mutuel. In: Revue française de
science politique, 26e année, n°4, 1976. pp. 696-708.
doi : 10.3406/rfsp.1976.393681
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1976_num_26_4_393681A LA RECHERCHE ,,
D'UN NOUVEL ORDRE
ECONOMIQUE MONDIAL
L'URSS FACE AUX REVENDICATIONS
DU TIERS MONDE
soutien de principe et intérêt mutuel
ROBERT BOSC
Dès 1961, N. Khrouchtchev avait perçu la force qu'allait prendre
le « bloc » du Tiers Monde dans les relations internationales. En
proposant de créer une troïka de secrétaires généraux pour rem
placer Dag Hammarskjôld qui venait de trouver la mort dans un accident
d'aviation au Congo, M. K. voulait certes instituer une manière de veto
au profit de l'URSS au niveau du secrétariat général de l'ONU, mais il
entendait aussi imprimer au mouvement de décolonisation un élan irré
sistible et une orientation qui conduirait à court terme à un certain
isolement des puissances capitalistes, et à moyen terme à une prédomi
nance du monde socialiste, condition à ses yeux d'une politique de
coexistence pacifique avec l'Occident. Bien que les espoirs de N.
Khrouchtchev aient été frustrés quant à la nomination de trois secré
taires généraux, le gouvernement soviétique a su mener depuis quinze
ans à l'égard du Tiers Monde une politique relativement cohérente,
persévérante, intelligente (beaucoup plus intelligente que celle qu'il a
menée à l'égard des pays du bloc socialiste), dont il cueille aujourd'hui
les fruits. Aux diverses réunions des organisations internationales (6e
et 7e sessions extraordinaires de l'Assemblée générale de l'ONU, avril
1974 et septembre 1975, 30e session ordinaire, automne 1975), réunies
pour traiter de la réorganisation des échanges mondiaux après la « crise »
du pétrole, les revendications des pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique
latine donnent l'impression de se situer exactement dans les prévisions
de la politique du Kremlin et de la justifier, sans que celui-ci ait besoin
de se livrer aux acrobaties de l'Occident pour ajuster ses comportements
aux exigences du « nouvel ordre économique mondial ».
696 L'Union soviétique face aux revendications du Tiers Monde
Bien sûr, la Chine dénonce ici l'hypocrisie des « sociaux-impérial
istes » : la nouvelle division internationale du travail, dont Moscou
nous rebat les oreilles, ne serait qu'un camouflage de l'exploitation des
faibles par les forts, tout comme l'interdépendance dont parlent les
Occidentaux. « C'est tout à fait le type d'interdépendance, disait M. Chiao
Kuan-hua à la 30e Assemblée générale, le 26 septembre 1975, qui existe
entre le cheval et son cavalier ; chacun sait qui monte l'autre?...
Appeler internationalisme une telle exploitation est une idée qui ne peut
germer que dans la cervelle d'un social-impérialiste. »
Entre ces dénonciations sans nuances, et l'autosatisfaction sans
réserve qui transpire au contraire des déclarations du Kremlin, il devrait
être possible de décrire, avec une suffisante objectivité, le comportement
de l'URSS face à la montée des revendications du Tiers Monde selon
deux itinéraires : d'abord, en retraçant à grands traits l'histoire mainte
nant bien connue des relations de Moscou avec les pays d'Afrique,
d'Asie et d'Amérique latine au cours des deux dernières décennies ;
puis, en extrayant des revues soviétiques spécialisées sur ces problèmes et
des déclarations du XXVe congrès du PCUS (24 février - 5 mars 1976)
les vues actuellement présentées pour éclairer et justifier la politique du
gouvernement1.
LES RELATIONS ENTRE L'URSS
ET LES PAYS DU TIERS MONDE
L'indépendance des pays du Tiers Monde n'a pas pris au dépourvu
les théoriciens soviétiques du développement. De tout temps, Lénine
avait inscrit au programme futur des révolutions socialistes la révolte
des colonies. Même si le statut des anciennes colonies russes d'Asie
centrale, devenues républiques fédérées dans l'URSS, ne répond que de
loin à la doctrine léniniste des indépendances nationales, la Répub
lique populaire de Mongolie, dès 1921, puis les mouvements révolution
naires en Chine, en Indochine, en Inde ont fourni ample matériau aux
économistes et aux juristes soviétiques, dès avant la deuxième guerre
1. Nous utiliserons trois revues qui jouissent en URSS d'un grand prestige et
d'une autorité scientifique reconnue : Mirovaïa Ekonomika i Mejdunarodnyie Otnochenia,
organe (mensuel) de l'Institut d'économie mondiale et de relations internationales ;
Narody Azii i Afriki, organe (bimestriel) de l'Institut d'étude de l'Orient et de
l'Institut d'Afrique ; Latinskaia Amerika, organe (bimestriel) de l'Institut d'Amérique
latine : ces quatre Instituts de recherche dépendent de l'Académie des sciences de
l'URSS.
697 Robert Bosc
mondiale, pour élaborer des hypothèses, et tester des doctrines adaptées
aux rythmes différents d'évolution sociale, nationale, politique des pays
d'Asie.
Après 1945, les pays arabes, l'Inde, le Pakistan, la Birmanie et
après 1960, Cuba et l'Afrique Noire, devinrent le champ privilégié
d'investigation. Suivant une typologie qui ne fut pas élaborée d'un seul
coup, — la théorie suivant au contraire pas à pas la praxis — , on
distinguera vers 1970 quatre voies d'accès au socialisme.
1. La voie « nationale-démocratique », quand le développement du
pays en est encore à un stade précapitaliste, et que les conditions sub
jectives et objectives ne sont pas encore mûres pour des transformations
de type socialiste (on peut penser à des pays très attardés d'Afrique
centrale ou australe : Burundi, Botswana, Tchad..., à des îles du Paci
fique ou des Caraïbes).
2. La « révolution démocratique », quand arrive au pouvoir une
coalition de forces anti-féodales, anti-impérialistes, qui, avec l'appui
(plus tard sous la direction) de la classe ouvrière et de ses organisations
politiques, engage le pays émancipé dans la « voie non capitaliste du
développement ». Sous des noms divers — démocratie nat

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