La Chine et les conflits de l'Afghanistan et du Cambodge - article ; n°3 ; vol.32, pg 407-429

Claude Cadart

Description

Revue française de science politique - Année 1982 - Volume 32 - Numéro 3 - Pages 407-429
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

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• Publié le: 01 janvier 1982
• Nombre de lectures: 17
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Claude Cadart
La Chine et les conflits de l'Afghanistan et du Cambodge
In: Revue française de science politique, 32e année, n°3, 1982. pp. 407-429.
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Cadart Claude. La Chine et les conflits de l'Afghanistan et du Cambodge. In: Revue française de science politique, 32e année,
n°3, 1982. pp. 407-429.
doi : 10.3406/rfsp.1982.411192
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1982_num_32_3_411192Abstract
For the Chinese leaders theCambodian and the Afghan conflicts are the identical consequences of the
same cause: Soviet hegemonism. But this discourse does not correspond to the reality of Chinese
policy. China is implicated — historically and geographically — in thé Cambodian conflict much more
than in the Afghan one. The only parallel which remains in her policies concerning these conflicts is that
she is more interested in perpetrating them than in ending them. Her management of these two conflicts
is thus the same as that of the United States. But she is beginning to realize that this is not a realistic
policy. And in fact, since the beginning of 1982, many signs of a thaw in Sino-Soviet relations have been
noted. It should be realized that if Peking-Moscow relations were to deteriorate, the Cambodian and
Afghan conflicts might degenerate into a conflagration which would affect most of Asia and even spread
to the whole world.
Résumé
Pour les dirigeants chinois, le conflit du Cambodge et celui d'Afghanistan sont les conséquences
identiques d'une même cause : l'hégémonisme soviétique. Mais ce discours ne correspond pas à la
réalité de la politique chinoise. La Chine est, en effet, beaucoup plus impliquée — historiquement et
géographiquement — dans le conflit du Cambodge que dans celui de l'Afghanistan. Et le seul parallèle
qui demeure dans son action face à des conflits est qu'elle est plus soucieuse de les perpétrer que de
les clore. Sa politique de «gestion» de ces deux conflits est, pour tout dire, la même que celle des
Etats-Unis. Mais elle commence à se rendre compte que ce n'est pas une politique réaliste. En fait,
depuis le début de 1982, de nombreux indices d'un commencement de dégel des relations sino-
soviétiques ont pu être enregistrés. Et il convient de prendre conscience que si les Pékin-
Moscou se détérioraient les conflits du Cambodge et de l'Afghanistan pourraient dégénérer en une
conflagration qui affecterait le plus clair de l'Asie, et même s'étendre au monde entier.LA CHINE
ET LES CONFLITS
DE AFGHANISTAN ET DU CAMBODGE
CLAUDE CADART
LA
est-à-dire du petites elle sans pendant Etats-Unis effet socialiste début des de soviétique avantages lancée fa troisième le numéro Du on principe président genre alliance deux projet dont avoir article Sur elle du des existe puissances après sée dix ce théorie Pékin continue stratégique super-puissances 28 monde ne de constituant Mao contre années celui Eh septembre de ans aura perdre avec la sur été laquelle Shen au bien 1949 Chine trois autoriser France seulement tarte lutte la URSS être sino-soviétique début du 1980 fondée Yi division politique incarner 1981 le pour utilisée observe Tiers mondes du populaire intitulé premier ou politiquement 1959 des de la pour du Et troisième en que étrangère autant contre la du Beijing Monde de années crème trois premier on La au Pékin et Chine sur finir Japon que 1959 entre projet les aura mondes Information sait le sur de les sa la monde en attribuée le 1970 est-à-dire super-puissances depuis principe fondé Pékin stratégique populaire fait théorie parlant si elle Etats-Unis eux le troisième celui 1969 est faire partie précieuse Elle second de juste contre sa en les près donne 1949 Le de du au présente le politique sino-américain question la puissances depuis Tiers qui alliance maître reste entre planète de une se le pour 1979 toujours qualité président autre premier trente-trois Monde ranger été bonne américaine du 19692 voir étrangère entre porte-parole commencer publié est eux moyennes temps avec La mon de idée cours sur La dans compo Nouvelle Mao monde autres et théorie étude une celui de pays 407 ans été sur les au en et le la Claude Cadart
la fin de 1979 au moment où URSS met la main sur Kaboul
et un an exactement après elle permis au Vietnam de se ruer sur
Phnom Penh il déjà belle lurette que on pense et que on
proclame Pékin que les peuples et la paix ont pour ennemi
principal hégémonisme soviétique et que la lutte contre hégé
monisme soviétique constitue donc la tâche principale des peuples
et des défenseurs de la paix sur tous les continents3 Aussi a-t-il
pas lieu de étonner que les dirigeants chinois tracent immédiatement
entre le conflit dont Afghanistan vient de devenir le théâtre et celui
dont le Cambodge continue être le parallèle de la ressemblance
extrême4 ni ils emploient constamment depuis les assimiler
sans nuances un autre
Quel est le discours ils tiennent sur ces deux conflits et sur ce
ils font eux-mêmes pour contribuer leur trouver une issue
honorable Comment en fait les voient-ils et réagissent-ils Telles
sont les deux questions auxquelles je vais essayer de répondre
LA DESCENTE VERS LE SUD DE URSS
VISE AVANT TOUT EUROPE..
Le discours que tiennent les dirigeants chinois usage des larges
masses de tous les pays comme celui de leurs interlocuteurs
étrangers de haut rang sur les conflits du Cambodge et de Afghanis
tan depuis la fin de 1979 ceci de remarquable il ne varie pour
ainsi dire pas quant au fond Il se nourrit enrichit et enjolive
quotidiennement certes de tout ce que les petits et gros événements
qui révèlent que les deux conflits évoluent dans le bon sens ou
dans le mauvais sens peuvent lui apporter mais de telle fa on il
Chine en quête une stratégie accès influence planétaire dans le numéro de
décembre 1979 de la revue du Centre québécois de relations internationales Etudes
internationales
la fin de 1981 ces expressions ont toujours cours ainsi que on pu en
rendre compte par exemple en écoutant Zhan Wenjin le chef de la délégation
chinoise ONU prononcer son grand discours la 36e session de Assemblé générale
de ONU le 23 septembre 1981 Extraits et résumés dans Beijing Information du
octobre 1981)
Ce parallèle est déjà tracé dans la déclaration que fait le 30 décembre 1979 le
gouvernement de la République populaire de Chine pour condamner véhémentement
invasion de Afghanistan par Union Soviétique dans le passage relatif aux affaires
internationales de éditorial du 1er janvier 1980 du Renmin Ribao intitulé Saluons
aube années prometteuses voir ce sujet Beijing Information du janvier 1980
et 16)
408 La Chine et les conflits afghan et cambodgien
reste presque parfaitement égal lui-même en substance Et son
vocabulaire de base est pratiquement immuable Il comprend trois
sortes éléments des éléments sur ce il importe que fassent ou ne
fassent pas les peuples les Etats bref les membres de la communau
té internationale pour que les deux conflits tournent la confusion
et non avantage de la puissance malfaisante qui osé les
provoquer et des éléments sur le caractère exemplaire des initiatives
que la Chine populaire ne cesse quant elle de prendre cette fin
Nature et causes des deux conflits
Le grand hegemon soviétique est unique responsable des
malheurs de Afghanistan et du Cambodge Ce sont ses propres
armées qui ont envahi Afghanistan Et il est même pas nécessaire
de démontrer que les hommes en place Kaboul les Karmal et
compagnie sont ses marionnettes tant cela se voit Ce ne sont pas
ses propres armées assurément qui ont envahi le Cambodge ce sont
celles du petit hegemon vietnamien mais pas avant il ait pris le
temps de les armer au mieux ni surtout avant les ait
expressément autorisées
Le petit hegemon vietnamien est sans nul doute fixé des
objectifs bien lui des objectifs très précis Il entend reconstituer
sous sa loi ensemble indochinois jadis édifié par la France colonialis
te Après avoir mis la main sur le Laos où les garnisons il
entretient ne représentent pas moins de 50 000 hommes en tout il
essaie de la mettre sur le Cambodge où il déjà envoyé près de
200 000 soldats Et si on le laisse faire si on le laisse emparer
définitivement de ce petit pays il aura rien de plus pressé ensuite
que attaquer la Thaïlande de enchaîner son char et de se
donner par là-même les moyens de dominer toute Asie du Sud-Est
Ce projet hégémonie régionale du Vietnam cependan