La Chronique du religieux de Saint-Denis, les mémoires de Salmon et la chronique de la mort de Richard II. - article ; n°1 ; vol.50, pg 5-40
37 pages
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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1889 - Volume 50 - Numéro 1 - Pages 5-40
36 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1889
Nombre de lectures 6
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Henri Moranvillé
La Chronique du religieux de Saint-Denis, les mémoires de
Salmon et la chronique de la mort de Richard II.
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1889, tome 50. pp. 5-40.
Citer ce document / Cite this document :
Moranvillé Henri. La Chronique du religieux de Saint-Denis, les mémoires de Salmon et la chronique de la mort de Richard II.
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1889, tome 50. pp. 5-40.
doi : 10.3406/bec.1889.447558
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1889_num_50_1_447558CHRONIQUE LÀ
DU
RELIGIEUX DE SAINT-DENIS
LES MÉMOIRES DE SALMON
ET
LA CHRONIQUE DE LA MORT DE RICHARD IL
La chronique dite du Religieux de Saint-Denis est assurément
la source historique la plus précieuse pour la fin du xive siècle et
le commencement du xve, c'est-à-dire le règne de Charles VI
qu'elle embrasse entièrement. La précision de ses informations
n'est pas moindre que la perfection de sa chronologie ; et, sous
ce dernier rapport, elle peut passer pour un modèle. Editée
d'abord par Le Laboureur, qui l'a traduite, et plus récemment
par Bellaguet, quia joint une traduction médiocre au texte latin,
elle n'a pas cessé d'être consultée avec intérêt par tous ceux
qu'ont attirés les dramatiques récits de la vie et du règne de l'i
nfortuné Charles "VI. Le point le plus intéressant peut-être, que
soulève l'étude de cette pièce historique, est la recherche du nom
de son auteur. Le titre même de la chronique donne la qualité de
l'écrivain, qui devait être moine à l'abbaye de Saint-Denis : mais
c'est là un renseignement trop vague en vérité ; aussi les érudits que
leur courageuse curiosité poussa à relever des noms de religieux
du célèbre monastère n'arrivèrent à aucun résultat. On savait du
moins que l'auteur avait dû occuper à la cour de Charles VI une
situation lui permettant de se bien renseigner à la chancellerie,
puisqu'il insérait dans le cours de son récit le texte même d'in
struments diplomatiques fort importants : peut-être était-il atta- LA CHRONIQUE DU RELIGIEUX DE SAINT-DENIS. 6
ché à cette chancellerie, d'où il tirait des documents d'un si puis
sant intérêt1.
Les renseignements biographiques que fournissait l'anonyme
de Saint-Denis sur sa propre personnalité ne s'arrêtaient pas là.
Il racontait qu'il était allé en Angleterre. Puis la sûreté de ses
renseignements sur les affaires du schisme qui divisait alors
l'Eglise faisait croire, presque avec certitude, qu'il n'était pas
resté étranger aux négociations entreprises en vue d'une solution
conforme aux intérêts de la chrétienté. Il était probable aussi
qu'il avait connu personnellement quelques-uns des principaux
acteurs de cette déplorable querelle; ainsi, il affirmait être allé à
Avignon et avoir été en relations avec les officiers de la chambre
pontificale3. De plus, un chroniqueur du xve siècle, Gilles de Roye,
dans un passage fort curieux, signale les rapports qui ont existé
entre le chroniqueur flamand Brandon et un religieux de Saint-
Denis, près Paris, notaire du roi; il ajoute que ce moine a
fourni à l'historien flamand de nombreux renseignements3. C'est,
1. En 1396, à propos d'une lettre rédigée par l'université d'Oxford, et qui
fut présentée à Charles VI, le Religieux dit : « Ad manus meas pervenit pre-
« fata epištola. »
2. « Circa íinem hujus anni (1387), archiepiscopus Ravennensis, nacione Yta-
« licus, vir cantos mirabiliter et astntus, qui ab antipapa Urbano ad cardina-
« latum assumptus fuerat, et qui ab eodem legatus constitutus in partibus
« Alemanie electionem dicti Urbani justam, sanctam canonicamque censendam
« publiée predicaverat, ad Papam Cleraentem reversus est. Cum inde innume-
« rabiles mirarentur, memini me eciam ab oflieialibus papalis camere reiteratis
« vicibus tante instabilitatis motivům investigasse. » (Chronique du Religieux
de Saint-Denis, t. I, p. 502.) De plus, il est incontestable qu'en 1395 le
alla de nouveau à Avignon, en compagnie des ducs de Berry et de Bourgogne
et avec les autres envoyés de Charles VI. (Ibid., t. II, p. 248 à 322.)
3. « Circiter ergo tempu s annorum ab Incarnatione Domini MCCCLX, Brando
« Dunensis floruit et communicari raeruit cum notario Regis Francorum,
« monacho in Sancto Dyonisio, non longe de Parisius, a quo de retroactis non
« solum universaliter gestis per amplissimum orbis spatium accepit, sed quse
« suis in diebus evenerant, velut in alveolo qnodam cursum habere coegit,
« usque ad diem extremi vitas suše spiritus, videlicet M0 CCCC0 XXVIII0. »
(Chroniques relatives à Г histoire de la Belgique sous la domination des ducs
de Bourgogne. Textes latins. Chroniques des religieux des Dunes, publiées par
M. le baron Kervyn de Lettenhove, p. хш, note 1.) — N'est-il pas curieux de
remarquer que, si peu de temps après la mort du Religieux, Gilles de Roye,
qui mourut en 1478, ignorait son nom? Il est probable qu'avide de repos et
d'obscurité, comme Га élé Salmon vers 1411 (voir ci-dessous, appendice II), le
Religieux tenait à nepas laisser percer le voile dont il s'est si bien enveloppé,
qu'à l'abbaye de Saint-Denis même on n'avait conservé aucun souvenir de son nom. '
CHRONIQUE DU RELIGIEUX DE SAINT-DENIS. 7 LA
à n'en pas douter, à l'auteur anonyme de l'histoire de Charles VI
que Gilles de Roye a voulu faire allusion. De sorte qu'il faut que
le chroniqueur de Saint-Denis ait été secrétaire du roi.
Le style emphatique et boursouflé de la chronique du Religieux
de Saint-Denis pouvait, il est vrai, faire admettre qu'on était en
présence d'un de ces exercices de rhétorique si fort à la mode en
ce temps-là, d'une amplification sur un thème fourni par celui
qu'il faudrait, en conséquence, considérer comme le véritable
auteur, puisque c'est lui qui aurait fourni les documents et des
notices, mises en ordre et reliées les unes aux autres par des
artifices de rédaction.
La question, ainsi envisagée, se déplacerait. Ce n'est plus le
nom de l'obscur rédacteur qu'il conviendrait de rechercher, mais
bien celui de l'auteur des notices qu'il avait dû utiliser et juxta
poser.
Je résume les conditions que doit remplir l'auteur anonyme de
la chronique de Saint-Denis, — que l'on admette qu'il en est en
même temps le rédacteur, — ou bien que son témoignage soit
seulement le canevas du récit.
1° L'auteur a été secrétaire du roi.
2° II était en Angleterre, en 1381, lors de l'insurrection de
Wat Tyler i.
3° II a été en relations avec Brandon, moine à l'abbaye
flamande des Dunes.
4° II a été mêlé aux affaires du schisme2.
5° C'est pour cette raison qu'il a été envoyé au moins à deux
reprises à Avignon.
6° II a connu particulièrement le duc de Berry3.
7° A peu près impartial entre les ducs d'Orléans et de Bour-
1. « Michi causám ecclesie nostre in hoc regno promoventi. » (Chronique du
Religieux, t. I, p. 134.)
2. Au moment de la conclusion des trêves de Leulinghen, on lit dans la
Chronique du Religieux : « Formám et modum tractatus ignorabam, quamvis
« personaliter pro negociis Ecclesie clucum vestigiis adhererem. » (Chronique
du Religieux, t. II, p. 82.)
3. A l'occasion des conférences de Leulinghen, en 1393, le Religieux dit : « Ad
« propositum rediens, quociens ipsi duces in prefata ecclesia inibant colloquia,
« ut cerimonie servarentur, quas et dux Biturie michi jussit scriptis redigere,
« primam sedem ipse et dux Lencastrie aliis aliquantulum alciorem et curiosius
« ornatam obtinebant. » (Chronique du Religieux, t. II, p. 76.) LA CHRONIQUE DU RELIGIEUX DE SAINT-DENIS. 8
gogne jusqu'à l'assassinat de Louis d'Orléans, il se jette résolu
ment, dès ce moment, clans le parti de Bourgogne1.
8° II a dû nécessairement vivre après 1422, date où s'arrête
son histoire de Charles VI.
9° II a été religieux.
10° II a été moine à l'abbaye de Saint-Denis.
Les conditions à remplir étaient nombreuses, on le voit ; si
nombreuses même qu'il semblait difficile, à moins d'un rappro
chem

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