La concurrence, frein et moteur de l investissement - article ; n°1 ; vol.63, pg 5-82
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Revue de l'OFCE - Année 1997 - Volume 63 - Numéro 1 - Pages 5-82
Competition, as both a brake and an engine of investments OFCE For the past year, the main engine of the european upturn has been the improved exchange rate and liquidity background. European exports are regaining market shares, especially in the case of Germany. The investment plans of European firms are more upbeat, though many larger countries, Germany, France and Italy are lagging. Private consumption growth is still vulnerable to a possible comeback of a cautious stance. Domestic policy-mixes as well as a revival of European coordination bear some responsibility in strengthening the current recovery. Would this responsability be yet fulfilled, a 3 % growth rate could be achieved in 1998 for Europe as a whole. The US growth outlook is consistent with a higher dollar exchange rate, in favour of the European growth (1,9 DM in 1998). American companies ease the growth process through efficient investments raising profits and jobs. During the year 1997 the monetary policy kept supporting growth. A moderate tightening is foreseeable before the end of 1997. The slowdown of growth in 1998 (2,6 % after 3,8 % in 1998) would allow for a better fitting of private behaviours to a credible monetary policy. The Japanese economy has recorded a new drop during the spring of 1997, offsetting the anticipated purchases triggered by the 1st April VAT increase. The monetary easing is, in the short run, unable to balance the effects of the restrictive fiscal policy. The main support of the activity is the yen's depreciation, as it helped stabilize market shares for one year. The limited outcome of the South East Asian financial crisis would not hinder the positive contribution of foreign trade to the 1998 growth (2,5 % after 0,9 % in 1997). In France, economic growth is taking off slowly, mainly thanks to the contribution of the foreign trade. The destocking, a lack-luster private consumption and the setback of investment have dampened the domestic demand. However, the turning point is over. Growth would reach 2,1% in 1997 and 3,3% in 1998. Once again, foreign trade is the more dynamic component of GDP. Exports benefit at the same time from a strong external demand and from favorable exchange rates. The trade balance surplus would continue to increase leading to a current surplus exceeding 2 % of GDP this year and 3 % next year. The slowing down of GDP growth has hampered the addition of new capacities. Firms postponed their replacement of equipment. They are not financially constrained, but they use their funds for other purposes than capital expenditures. The permanently high real long interest rates have slowed down new indebtedness and reduced the profitability of installed capital. Therefore, they have prevented firms from making new expenditures. But in 1998, firms investment would pick up again. The producer prices in manufacturing industries would stop decreasing. This would allow a downturn of the real interest rates and an increase in investment expenditures, at a modest level regarding the past slowdown. After a mediocre 1996 year, the purchasing power of households would accelerate in 1997 and in 1998. The ratio of tax to income would be stabilised at 23 % in 1997 then would rise by 0.4 % in 1998. Primary income would accelerate, thanks to increased payrolls in 1998 and a revival of activity for self-employed. On the other hand, the social security benefits would remain low. Private consumption would pick up, in line with the disposable income and a revived consumer confidence. The households' debt ratio would remain quite low, so that they would not need to save more to reduce their debt. Prices would stop slowing down at the forecast horizon. The recovery of raw materials prices and of the dollar would bring the fall of producer prices to a halt in the industry. But consumer prices would still grow slowly because of low wage costs. The current improvement of employment would be confirmed by the recovery, especially in the manufacturing industry. Concerning unemployment, prospects have improved. The unemployment rate would slow down from now to year-end and would stabilise during the first half- year period of 1998. A fall of the number of unemployed would happen in 1998. But, this fall would be limited by the inflow of previously discouraged workers. Due to the changing government, the French fiscal policy has been shifted on two points. First, the pace of the deficit reduction has been slowed. The general government deficit would reach 3,1% of GDP in 1997. The law of finance project for 1998 is based on a cyclical increase of revenues and on a GDP growth to help stabilising the general government deficit close to 3% of GDP. Expenditures are stabilised in real terms. The tax cuts planned by Juppé government are canceled.
L'activité économique européenne s'est sensiblement redressée depuis un an. Le meilleur environnement monétaire, dont elle bénéficie, en raison de la hausse du dollar et de la détente des politiques monétaires, a d'ores et déjà un effet réel marqué. Les parts de marché à l'exportation des pays européens auparavant affectés par la force de leur monnaie, l'Allemagne en tout premier lieu, remontent enfin, si bien qu'au premier semestre 1997 la reprise de leur activité bénéficie pleinement d'un commerce mondial dynamique, qui a retrouvé un rythme de l'ordre de 8 % l'an. La solidité du redressement européen n'est cependant pas complètement acquise. Les projets d'investissement des entreprises européennes sont positivement orientés et révisés en hausse au cours de 1997, mais de grands pays, comme l'Allemagne, la France et l'Italie, sont à la traîne dans ce mouvement. La progression de la consommation privée est irrégulière et vulnérable aux résurgences de comportements de précaution. Afin de lever ces hésitations, il revient aux banques centrales d'user de leur pouvoir d'influence pour stabiliser les taux de change au voisinage de cours désormais jugés collectivement satisfaisants. La croissance américaine est toujours entraînée par l'ensemble des composantes de la demande. Une correction transitoire du fort stockage devrait intervenir dans la seconde partie de l'année, sans qu'il annonce un retournement de la demande finale. Les entreprises américaines participent à l'auto-entretien de la croissance par des investissements qui améliorent leur efficacité productive et permettent de concilier la hausse des profits et les créations d'emplois. L'accélération de la croissance en 1997 est facilitée par le caractère assez accommodant de l'émission de liquidités. La Réserve fédérale devrait cependant réaffirmer une attitude préventive, se traduisant par un resserrement monétaire limité d'ici la fin 1997. Le ralentissement de la croissance en 1998 (2,6 % après 3,8 % en 1997) recouvre une certaine harmonie entre l'adaptation des agents privés au réglage monétaire et la crédibilité de ce dernier. Ces perspectives sont compatibles avec une stabilisation du dollar à un cours permissif pour la consolidation de la croissance européenne (1,9 DM en 1998). Une fois passés les achats d'anticipation suscités par la hausse de la TVA en avril, l'activité japonaise a lourdement rechuté au printemps. Elle s'avère très vulnérable au sevrage budgétaire que lui impose la cure d'austérité décrétée par le gouvernement. La détente monétaire n'est pas suffisamment incitative pour dissuader les agents privés de leur préférence pour l'épargne et compenser l'impact dépressif de la politique budgétaire. Le comportement de précaution des ménages fait d'autant plus sentir ses effets en 1997 qu'ils subissent une hausse de prélèvements fiscaux et sociaux équivalente à 2,5 % de leur consommation sur l'ensemble de l'année fiscale. Le principal soutien de l'activité reste la dépréciation du yen. Les exportateurs ont cessé de perdre des parts de marché depuis l'an dernier. L'impact de la crise monétaire asiatique resterait localisé et ne serait pas suffisant pour remettre en cause la contribution positive du commerce extérieur à la croissance japonaise pour 1998. La croissance britannique s'est accélérée depuis la fin 1996 pour évoluer à un rythme de l'ordre de 4 % l'an. La demande interne en est le principal soutien. La consommation des ménages bénéficie des gains de pouvoir d'achat et de l'optimisme des salariés. Après une phase d'attentisme en 1996, l'orientation positive de l'investissement se confirme. Mais les effets restrictifs de la forte appréciation de la livre vont à l'encontre de cette accélération. La perte de compétitivité, jointe à un policy-mix soucieux de contenir toute résurgence inflationniste, remettra la croissance dans la moyenne européenne. La progression du PIB, après 3,5 % en 1997, reviendra à 3 % en 1998. L'activité est bien orientée en Allemagne au premier semestre 1997, sous l'influence expansive des débouchés extérieurs et grâce à une compétitivité améliorée. En contrepartie, la consommation des ménages continue à pâtir du recul de l'emploi tandis que l'investissement des entreprises est encore freiné par la modération de la demande interne. La situation de l'emploi devrait cependant s'améliorer au second semestre 1997 et la consommation en bénéficierait progressivement. La politique monétaire ne devrait pas freiner ce redressement de la demande intérieure, si les facteurs ponctuels qui expliquent une accélération transitoire de l'inflation ne sont pas indûment extrapolés. Grâce au relais pris par la demande intérieure et sous l'hypothèse d'une politique budgétaire modérant son caractère restrictif, la croissance allemande pourrait atteindre 2,5 %, puis 3,3 % en 1998. En France, l'activité redémarre lentement, principalement grâce à la contribution du commerce extérieur. La demande intérieure reste bridée par la poursuite du déstockage, l'atonie de la consommation et le repli de l'investissement. Le point bas de l'activité est cependant derrière nous. La croissance du PIB marchand serait de 2,1 en 1997 et de 3,3% en 1998. Les échanges extérieurs constituent cette année encore l'élément le plus dynamique de croissance du PIB. Les exportations profitent à la fois d'une demande extérieure dynamique et de l'évolution favorable des taux de change. L'excédent de la balance commerciale continuerait donc de s' am- plifier et la capacité de financement de la Nation serait excédentaire de plus de 2 points de PIB cette année et de près de 3 points l'an prochain. Le ralentissement de l'activité a freiné l'investissement d'extension des capacités de production et les entreprises ont différé le renouvellement de leurs équipements. Les entreprises ne connaissent pas de blocage d'ordre financier, mais affectent leurs ressources à un autre usage que les dépenses en capital. La permanence de taux d'intérêt réels longs élevés constitue un frein à la reprise de l'endettement. Elle entame également la profitabilité du capital physique mis en œuvre et, par là, s'oppose à l'engagement de dépenses nouvelles. Mais, en 1998 l'investissement des entreprises pourrait redémarrer. La baisse des prix de production dans l'industrie manufacturière s'interromprait, ce qui permettrait une nette décrue des taux réels et le redressement des dépenses d'investissement, à un niveau modeste toutefois au regard du repli passé. Après une année 1996 médiocre, le pouvoir d'achat du revenu des ménages accélérerait en 1997 puis en 1998. Le poids des prélèvements obligatoires dans le revenu se stabiliserait à 23 % en 1997 et s'élèverait de 0,4 point en 1998. Les revenus d'activité s'accéléreraient, portés surtout par la reprise de l'emploi en 1998 pour la masse salariale et le regain d'activité des entrepreneurs individuels. En revanche, la croissance des prestations sociales resterait faible. La consommation se redresserait, grâce au revenu et au regain de confiance des ménages. Le taux d'endettement des ménages resterait relativement modéré. Aussi ne seraient-ils pas amenés à épargner davantage pour réduire leur endettement. Le ralentissement des prix cesserait à l'horizon de la prévision. La remontée des cours des matières premières et celle du dollar met un terme à la baisse des prix de production dans l'industrie. Mais les coûts salariaux restant faibles, la hausse des prix à la consommation des produits manufacturés serait encore très modérée. L'amélioration déjà constatée de l'emploi salarié devrait se confirmer à la faveur de la consolidation de la reprise, notamment dans l'industrie. En ce qui concerne le chômage, les perspectives semblent meilleures. La croissance du chômage devrait ralentir d'ici à la fin de l'année, pour s'interrompre au premier semestre de Vannée prochaine. Sur l'ensemble de 1998, une baisse du nombre de chômeurs est possible. Mais, au regard du volume des créations d'emplois, elle serait modeste, la population active augmentant toujours vivement durant les phases de réanimation du marché du travail. Avec le changement de gouvernement, la politique budgétaire a connu deux infléchissements. Le premier, relatif à l'équilibre global du budget, a consisté à ralentir le rythme de réduction du déficit, celui-ci n'atteignant que 3,1% du PIB en 1997. Le projet de budget pour 1998 s'appuie, quant à lui, pour l'essentiel, sur l'augmentation spontanée des recettes et sur la croissance, pour assurer la stabilisation du déficit autour de 3 % du PIB. Les dépenses sont stabilisées en volume. Le second concerne les baisses d'impôts programmées par le gouvernement Juppé qui sont annulées.
78 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1997
Nombre de lectures 56
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Extrait

Département des études de
l'OFCE
Philippe Sigogne
Jacky Fayolle
Hélène Baudchon
Odile Chagny
Amel Falah
Olivier Passet
Christine Rifflart
Gérard Cornilleau
Françoise Milewski
Carine Bouthevillain
Valérie Chauvin
Eric Heyer
Catherine Mathieu
Hervé Péléraux
Xavier Timbeau
La concurrence, frein et moteur de l'investissement
In: Revue de l'OFCE. N°63, 1997. pp. 5-82.
Citer ce document / Cite this document :
Département des études de l'OFCE, Sigogne Philippe, Fayolle Jacky, Baudchon Hélène, Chagny Odile, Falah Amel, Passet
Olivier, Rifflart Christine, Cornilleau Gérard, Milewski Françoise, Bouthevillain Carine, Chauvin Valérie, Heyer Eric, Mathieu
Catherine, Péléraux Hervé, Timbeau Xavier. La concurrence, frein et moteur de l'investissement. In: Revue de l'OFCE. N°63,
1997. pp. 5-82.
doi : 10.3406/ofce.1997.1474
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ofce_0751-6614_1997_num_63_1_1474Abstract
Competition, as both a brake and an engine of investments OFCE For the past year, the main engine of
the european upturn has been the improved exchange rate and liquidity background. European exports
are regaining market shares, especially in the case of Germany. The investment plans of European
firms are more upbeat, though many larger countries, Germany, France and Italy are lagging. Private
consumption growth is still vulnerable to a possible comeback of a cautious stance. Domestic policy-
mixes as well as a revival of European coordination bear some responsibility in strengthening the
current recovery. Would this responsability be yet fulfilled, a 3 % growth rate could be achieved in 1998
for Europe as a whole. The US growth outlook is consistent with a higher dollar exchange rate, in favour
of the European growth (1,9 DM in 1998). American companies ease the growth process through
efficient investments raising profits and jobs. During the year 1997 the monetary policy kept supporting
growth. A moderate tightening is foreseeable before the end of 1997. The slowdown of growth in 1998
(2,6 % after 3,8 % in 1998) would allow for a better fitting of private behaviours to a credible monetary
policy. The Japanese economy has recorded a new drop during the spring of 1997, offsetting the
anticipated purchases triggered by the 1st April VAT increase. The monetary easing is, in the short run,
unable to balance the effects of the restrictive fiscal policy. The main support of the activity is the yen's
depreciation, as it helped stabilize market shares for one year. The limited outcome of the South East
Asian financial crisis would not hinder the positive contribution of foreign trade to the 1998 growth (2,5
% after 0,9 % in 1997). In France, economic growth is taking off slowly, mainly thanks to the contribution
of the foreign trade. The destocking, a lack-luster private consumption and the setback of investment
have dampened the domestic demand. However, the turning point is over. Growth would reach 2,1% in
1997 and 3,3% in 1998. Once again, foreign trade is the more dynamic component of GDP. Exports
benefit at the same time from a strong external demand and from favorable exchange rates. The trade
balance surplus would continue to increase leading to a current surplus exceeding 2 % of GDP this year
and 3 % next year. The slowing down of GDP growth has hampered the addition of new capacities.
Firms postponed their replacement of equipment. They are not financially constrained, but they use their
funds for other purposes than capital expenditures. The permanently high real long interest rates have
slowed down new indebtedness and reduced the profitability of installed capital. Therefore, they have
prevented firms from making new expenditures. But in 1998, firms investment would pick up again. The
producer prices in manufacturing industries would stop decreasing. This would allow a downturn of the
real interest rates and an increase in investment expenditures, at a modest level regarding the past
slowdown. After a mediocre 1996 year, the purchasing power of households would accelerate in 1997
and in 1998. The ratio of tax to income would be stabilised at 23 % in 1997 then would rise by 0.4 % in
1998. Primary income would accelerate, thanks to increased payrolls in 1998 and a revival of activity for
self-employed. On the other hand, the social security benefits would remain low. Private consumption
would pick up, in line with the disposable income and a revived consumer confidence. The households'
debt ratio would remain quite low, so that they would not need to save more to reduce their debt. Prices
would stop slowing down at the forecast horizon. The recovery of raw materials prices and of the dollar
would bring the fall of producer prices to a halt in the industry. But consumer prices would still grow
slowly because of low wage costs. The current improvement of employment would be confirmed by the
recovery, especially in the manufacturing industry. Concerning unemployment, prospects have
improved. The unemployment rate would slow down from now to year-end and would stabilise during
the first half- year period of 1998. A fall of the number of unemployed would happen in 1998. But, this
fall would be limited by the inflow of previously discouraged workers. Due to the changing government,
the French fiscal policy has been shifted on two points. First, the pace of the deficit reduction has been
slowed. The general government deficit would reach 3,1% of GDP in 1997. The law of finance project
for 1998 is based on a cyclical increase of revenues and on a GDP growth to help stabilising the
general government deficit close to 3% of GDP. Expenditures are stabilised in real terms. The tax cuts
planned by Juppé government are canceled.
Résumé
L'activité économique européenne s'est sensiblement redressée depuis un an. Le meilleur
environnement monétaire, dont elle bénéficie, en raison de la hausse du dollar et de la détente des
politiques monétaires, a d'ores et déjà un effet réel marqué. Les parts de marché à l'exportation despays européens auparavant affectés par la force de leur monnaie, l'Allemagne en tout premier lieu,
remontent enfin, si bien qu'au premier semestre 1997 la reprise de leur activité bénéficie pleinement
d'un commerce mondial dynamique, qui a retrouvé un rythme de l'ordre de 8 % l'an. La solidité du
redressement européen n'est cependant pas complètement acquise. Les projets d'investissement des
entreprises européennes sont positivement orientés et révisés en hausse au cours de 1997, mais de
grands pays, comme l'Allemagne, la France et l'Italie, sont à la traîne dans ce mouvement. La
progression de la consommation privée est irrégulière et vulnérable aux résurgences de comportements
de précaution. Afin de lever ces hésitations, il revient aux banques centrales d'user de leur pouvoir
d'influence pour stabiliser les taux de change au voisinage de cours désormais jugés collectivement
satisfaisants. La croissance américaine est toujours entraînée par l'ensemble des composantes de la
demande. Une correction transitoire du fort stockage devrait intervenir dans la seconde partie de
l'année, sans qu'il annonce un retournement de la demande finale. Les entreprises américaines
participent à l'auto-entretien de la croissance par des investissements qui améliorent leur efficacité
productive et permettent de concilier la hausse des profits et les créations d'emplois. L'accélération de
la croissance en 1997 est facilitée par le caractère assez accommodant de l'émission de liquidités. La
Réserve fédérale devrait cependant réaffirmer une attitude préventive, se traduisant par un
resserrement monétaire limité d'ici la fin 1997. Le ralentissement de la croissance en 1998 (2,6 % après
3,8 % en 1997) recouvre une certaine harmonie entre l'adaptation des agents privés au réglage
monétaire et la crédibilité de ce dernier. Ces perspectives sont compatibles avec une stabilisation du
dollar à un cours permissif pour la consolidation de la croissance européenne (1,9 DM en 1998). Une
fois passés les achats d'anticipation suscités par la hausse de la TVA en avril, l'activité japonaise a
lourdement rechuté au printemps. Elle s'avère très vulnérable au sevrage budgétaire que lui impose la
cure d'austérité décrétée par le gouvernement. La détente monétaire n'est pas suffisamment incitative
pour dissuader les agents privés de leur préférence pour l'épargne et compenser l'impact dépressif de
la politique budgétaire. Le comportement de précaution des ménages fait d'autant plus sentir ses effets
en 1997 qu'ils subissent une hausse de prélèvements fiscaux et sociaux équivalente à 2,5 % de leur
consommation sur l'ensemble de l'année fiscale. Le principal soutien de l'a

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