La France et l Union économique et monétaire européenne - article ; n°1 ; vol.39, pg 31-73
45 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

La France et l'Union économique et monétaire européenne - article ; n°1 ; vol.39, pg 31-73

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
45 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue de l'OFCE - Année 1992 - Volume 39 - Numéro 1 - Pages 31-73
This article highlights the considerable loss of monetary and exchange rate sovereignty implied both by the the process of monetary integration in Europe and by the liberalization of capital flows wor- Idwilde and among European countries. A first section reviews the monetary history of France and stigmatizes the conditions that could sometimes make devaluations successful. In the following section, the article builds a conceptual framework to think about exchage rate regimes and their interactions with the markets for goods, labour and capital. The paper then turns to the adjustment problem within a mone- tary union. In a concluding section, the authors review the options for France in the 90s. They argue that it would be a costly mistake both to devalue and to keep the option to devalue. In particular, keeping the option deprives the Government from any margin of manœuvre with respect to fiscal policy, because any departure from austerity would revive expectations of devaluation. As a result, France should first grant full independence to its central bank and put it in exclusive charge of safeguarding the value of the currency. France should also propose Germany and other strong currency countries to join a fixed exchange rate regime without margins, as a way to definitively anchor financial and exchange rate stability, a prerequisite to safer use of any policy instrument and a successful pursuit of structural policies based on a moderate fiscal expansion.
Cet article étudie la perte de souveraineté qu'implique pour la France le passage à l'Union économique et monétaire européenne. Dans une première partie, il passe en revue plusieurs épisodes de l'histoire monétaire française, et illustre les contraintes qui limitent aujourd'hui la marge de manœuvre de la France en matière de politique économique. La France ne conserve plus qu'une marge de manœuvre très limitée et purement formelle, tant en matière de politique monétaire que d'utilisation du taux de change. Une seconde section étudie les interactions entre différents régimes de change — taux flexibles, taux stables mais ajustables, taux fixes — et les marchés des biens, du travail et des capitaux. La section suivante étudie l'ajustement au sein d'une Union économique et monétaire. L'article conclut par un examen des options ouvertes à la France dans les années quatre- vingt-dix. Il montre qu'une politique de dévaluation serait extrêmement coûteuse, et que le maintien de l'option de dévaluer réduit de façon significative la marge de manœuvre de la politique budgétaire. Pour restaurer cette marge de manœuvre, la France devrait, d'une part, rendre la Banque de France indépendante et responsable de la stabilité de la valeur de la monnaie et, d'autre part, proposer à l'Allemagne et aux autre pays à monnaie forte de la Communauté de fixer définitivement et sans marge de fluctuation le taux de change de leurs monnaies, afin de garantir davantage une stabilité financière indispensable à l'utilisation de tout instrument de politique économique. Cette solution aurait aussi l'avantage d'accélérer la transition vers l'UEM et de montrer le mouvement marchant.
43 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Rudiger Dornbusch
Pierre Jacquet
La France et l'Union économique et monétaire européenne
In: Revue de l'OFCE. N°39, 1992. pp. 31-73.
Citer ce document / Cite this document :
Dornbusch Rudiger, Jacquet Pierre. La France et l'Union économique et monétaire européenne. In: Revue de l'OFCE. N°39,
1992. pp. 31-73.
doi : 10.3406/ofce.1992.1261
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ofce_0751-6614_1992_num_39_1_1261Résumé
Cet article étudie la perte de souveraineté qu'implique pour la France le passage à l'Union économique
et monétaire européenne. Dans une première partie, il passe en revue plusieurs épisodes de l'histoire
monétaire française, et illustre les contraintes qui limitent aujourd'hui la marge de manœuvre de la
France en matière de politique économique. La France ne conserve plus qu'une marge de manœuvre
très limitée et purement formelle, tant en matière de politique monétaire que d'utilisation du taux de
change. Une seconde section étudie les interactions entre différents régimes de change — taux
flexibles, taux stables mais ajustables, taux fixes — et les marchés des biens, du travail et des capitaux.
La section suivante étudie l'ajustement au sein d'une Union économique et monétaire. L'article conclut
par un examen des options ouvertes à la France dans les années quatre- vingt-dix. Il montre qu'une
politique de dévaluation serait extrêmement coûteuse, et que le maintien de l'option de dévaluer réduit
de façon significative la marge de manœuvre de la politique budgétaire. Pour restaurer cette marge de
manœuvre, la France devrait, d'une part, rendre la Banque de France indépendante et responsable de
la stabilité de la valeur de la monnaie et, d'autre part, proposer à l'Allemagne et aux autre pays à
monnaie forte de la Communauté de fixer définitivement et sans marge de fluctuation le taux de change
de leurs monnaies, afin de garantir davantage une stabilité financière indispensable à l'utilisation de tout
instrument de politique économique. Cette solution aurait aussi l'avantage d'accélérer la transition vers
l'UEM et de montrer le mouvement marchant.
Abstract
This article highlights the considerable loss of monetary and exchange rate sovereignty implied both by
the the process of monetary integration in Europe and by the liberalization of capital flows wor- Idwilde
and among European countries. A first section reviews the monetary history of France and stigmatizes
the conditions that could sometimes make devaluations successful. In the following section, the article
builds a conceptual framework to think about exchage rate regimes and their interactions with the
markets for goods, labour and capital. The paper then turns to the adjustment problem within a mone-
tary union. In a concluding section, the authors review the options for France in the 90s. They argue that
it would be a costly mistake both to devalue and to keep the option to devalue. In particular, keeping the
option deprives the Government from any margin of manœuvre with respect to fiscal policy, because
any departure from austerity would revive expectations of devaluation. As a result, France should first
grant full independence to its central bank and put it in exclusive charge of safeguarding the value of the
currency. France should also propose Germany and other strong currency countries to join a fixed
exchange rate regime without margins, as a way to definitively anchor financial and exchange rate
stability, a prerequisite to safer use of any policy instrument and a successful pursuit of structural
policies based on a moderate fiscal expansion.France et l'Union économique La
*
et monétaire européenne
Rudiger Dornbusch,
(MIT)
Pierre Jacquet,
(IFRI)
« One can flirt interminably with the idea of marriage, without even
actually sacrificing one 's technical virginity »
Harry G. Johnson (1971)
Cet article étudie la perte de souveraineté qu'implique pour la
France le passage à l'Union économique et monétaire euro
péenne. Dans une première partie, il passe en revue plusieurs
épisodes de l'histoire monétaire française, et illustre les con
traintes qui limitent aujourd'hui la marge de manœuvre de la
France en matière de politique économique. La France ne con
serve plus qu'une marge de manœuvre très limitée et purement
formelle, tant en matière de politique monétaire que d'utilisation
du taux de change. Une seconde section étudie les interactions
entre différents régimes de change — taux flexibles, taux stables
mais ajustables, taux fixes — et les marchés des biens, du travail
et des capitaux. La section suivante étudie l'ajustement au sein
d'une Union économique et monétaire. L'article conclut par un
examen des options ouvertes à la France dans les années quatre-
vingt-dix. Il montre qu'une politique de dévaluation serait extrême
ment coûteuse, et que le maintien de l'option de dévaluer réduit
de façon significative la marge de manœuvre de la politique
budgétaire. Pour restaurer cette marge de manœuvre, la France
devrait, d'une part, rendre la Banque de France indépendante et
responsable de la stabilité de la valeur de la monnaie et, d'autre
part, proposer à l'Allemagne et aux autre pays à forte de
la Communauté de fixer définitivement et sans marge de fluctua
tion le taux de change de leurs monnaies, afin de garantir davan
tage une stabilité financière indispensable à l'utilisation de tout
instrument de politique économique. Cette solution aurait aussi
l'avantage d'accélérer la transition vers l'UEM et de montrer le
mouvement marchant.
' Cet article est tiré d'une étude confiée à l'IFRI par la Mission d'information sur l'union
économique et monétaire créée par la Commission des Finances de l'Assemblée nationale
et présidée par Edmond Alphandéry.
Observations et diagnostics économiques n° 39 /janvier 1992 31 Rudiger Dornbusch, Pierre Jacquet
L'histoire monétaire de la France est, jusqu'à une date récente,
marquée par l'exercice de la souveraineté et la tentation de l'indépen
dance. Cependant, depuis la création du Système monétaire européen
en 1979, et surtout le programme d'ajustement économique mis
en place en 1983-1984, la politique monétaire française a été principa
lement consacrée à la défense du taux de change. Ce choix a évidem
ment largement entamé la marge de manœuvre dont la politique monét
aire pouvait disposer dans la poursuite d'autres objectifs de la politique
économique (emploi et croissance notamment). Le Système monétaire
européen implique un abandon formel (ou institutionnel) de souveraineté
pour deux raisons : les Banques centrales s'engagent à maintenir les
taux de change dans des bandes de fluctuation autour de la parité
centrale, ce qui subordonne la politique monétaire à l'objectif de
change ; et, bien qu'ajustables, les parités ne peuvent être modifiées
unilatéralement. Tout changement de parité au sein du SME doit faire
l'objet d'une négociation collective, démarche pour le moins humiliante
pour les pays qui cherchent à dévaluer ou sont contraints de le faire,
surtout lorsque leur gouvernement a mis un point d'honneur à l'exclure
durablement ! Cet abandon institutionnel partiel est doublé d'une perte
quasi totale de la marge de manœuvre fonctionnelle : le fonctionnement
asymétrique du SME a en effet consacré l'hégémonie de la politique
monétaire de la Bundesbank et a, pendant les années quatre-vingt,
conféré au système les caractéristiques d'une zone mark. La libération
totale des mouvements de capitaux dans les principaux pays de la
Communauté accentue considérablement cette perte d'autonomie.
Dès lors, le passage à l'union monétaire européenne entérinerait
institutionnellement un état de fait déjà largement établi. Il n'y a plus de
politique monétaire indépendante en Europe (sauf peut-être en All
emagne). En fait, la problématique de l'union monétaire européenne
concerne moins la politique monétaire que le fait de savoir s'il faut ou
non fixer les taux de change. La réponse à cette question dépend
principalement du comportement des salaires et des prix et de la
politique budgétaire (Dornbusch, 1991).
Cependant, le système actuel repose encore en grande partie su

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents