La Grotte n° 2 de la Trache. Commune de Châteaubernard, Canton de Cognac (Charente) - article ; n°7 ; vol.59, pg 445-455
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La Grotte n° 2 de la Trache. Commune de Châteaubernard, Canton de Cognac (Charente) - article ; n°7 ; vol.59, pg 445-455

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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1962 - Volume 59 - Numéro 7 - Pages 445-455
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1962
Nombre de lectures 8
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Claude Burnez
La Grotte n° 2 de la Trache. Commune de Châteaubernard,
Canton de Cognac (Charente)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1962, tome 59, N. 7-8. pp. 445-455.
Citer ce document / Cite this document :
Burnez Claude. La Grotte n° 2 de la Trache. Commune de Châteaubernard, Canton de Cognac (Charente). In: Bulletin de la
Société préhistorique française. 1962, tome 59, N. 7-8. pp. 445-455.
doi : 10.3406/bspf.1962.3845
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1962_num_59_7_3845Grotte № 2 de la Trache La
Commune de Châteaubernard
Canton de Cognac (Charente) *
Archéologie : Anthropologie : Faune :
Claude BURNEZ D R. RIQUET M- Th. POULAIN
ARCHÉOLOGIE
Une grotte, fouillée vers 1890 par Henri Germain (menacée d'ailleurs actuel
lement par une carrière), est connue depuis longtemps au hameau de la Trache,
commune de Châteauhernard (Charente). D'après G. et A. de Mortillet (1), elle
aurait livré une riche industrie magdalénienne. Il est assez curieux de noter
que dans les déblais il ne m'a pas été possible de trouver des traces de lithique
ou de faune, d'une part, et que d'autre part, tout le mobilier semble avoir
disparu. Il n'y a même pas eu de compte rendu de fouille, ni aucune mention
dans la littérature locale. Quoi qu'il en soit, pour éviter toute confusion, je l'ai
appelée grotte n° 1.
Surmontant cette grotte n° 1, se trouve un éperon barré par un rempart
semi-circulaire, encore bien conservé, précédé d'un vallum. En surface, j'y ai
recueilli du lithique très pauvre et des tessons atypiques. En remontant d'une
centaine de mètres le thalweg sec qu'emprunte la route de Saint-Brice à Châ
teaubernard, on arrive à la grotte n° 2, qui est connue depuis longtemps. Elle
avait été murée à la fin du siècle dernier, dans le but d'en interdire l'accès aux
mauvais plaisants, qui s'y installaient pour effrayer les usagers nocturnes de
la route. Vraisemblablement, sa partie antérieure a été amputée lors des
travaux d'élargissement de la chaussée.
En 1959, deux jeunes gens des environs, désireux de faire de la spéléologie,
ouvrirent le mur de fermeture et trouvant le fond de la grotte obstrué, com
mencèrent à le dégager de façon à pouvoir pénétrer dans le diverticule qui la
prolonge. Au cours de leur progression ils rencontrèrent un squelette humain
et une « lance en bronze ». Ils continuèrent leur cheminement pour se heurter
à un abaissement brutal du plafond, qui les obligea à abandonner, bien que
des diverticules comblés, particulièrement sur la paroi sud, fissent prévoir des
ramifications profondes.
Ayant appris indirectement cette découverte, je suis intervenu aussitôt pour
sauver d'une disparition certaine les ossements et le poignard (a). Le Directeur
de la Circonscription, le Doyen E. Patte fut immédiatement avisé de la décou
verte et donna son accord pour que le tamisage des déblais soit entrepris.
LE GISEMENT (Fig. I, en haut).
Toute la partie antérieure des couches de la grotte avait été enlevée à une
époque qu'il est difficile de préciser, mais des fragments de tuiles à rebord
font supposer que cette destruction a eu lieu tout au moins partiellement, à
une époque assez ancienne. Des vestiges moyenâgeux et modernes indiquent
que depuis lors elle a été fréquentée.
La grotte est creusée dans un ressaut calcaire; sa longueur présente atteint
environ 13 m, sa hauteur maximum, 2,75 m, sa largeur dans la chambre
(*) Séance du 26.10.1961 (reçu 26.12.1960).
(a) Les ossements ont été récupérés chez quatre personnes. Tous les objets
ont été remis au Musée Municipal de Cognac. 446 SOCIETE PREHISTORIQUE FRANÇAISE
Fig. I. — En haut : coupe verticale de la grotte.
№s 1 à 3 : Tessons de la couche supérieure. SOCIETE PREHISTORIQUE FRANÇAISE 447
proprement dite, 3 m par endroits, et dans le diverticule elle varie de 40 cm
à 1,30 m. En réalité il s'agit d'une cavité bien plus importante qu'elle ne le
paraît aujourd'hui. Son sol actuel se trouve à environ 3 m au-dessus du fond
du thalweg, mais il est composé des éboulis qui ont comblé la grotte à peu
près aux trois quarts, et sa base doit être au niveau de la route.
Trois niveaux ont pu être reconnus au cours des travaux de sauvetage, sans
qu'il soit possible d'en relever un plan précis. Ils n'ont été figurés ici qu'à
titre indicatif, sans prétendre à l'exactitude.
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Fig. A. — Crâne de la grotte 2 de La Trache.
NIVEAU INFÉRIEUR :
Comme il a été déjà dit plus haut, il n'est pas possible de préciser la puis
sance exacte de cette couche qui atteint cependant plusieurs mètres. Elle se
divise en deux horizons géologiques. Le premier, est constitué uniquement du
résultat de la décomposition du calcaire, jaunâtre, de consistance moyenne
avec des éléments rocheux de petite dimension. Dans la partie antérieure de la
grotte, cette couche a été détruite anciennement sur une profondeur d'au moins
1 m. Elle n'a pas été explorée dans la partie postérieure ou que très par
tiellement. Elle repose directement sur un deuxième horizon formé d'éboulis
importants, comprenant des gros blocs avec un remplissage assez lâche.
Au tamisage, les déblais ont livré des ossements qui ont été étudiés par
Mmc Th. Poulain-Josien, et qui indiquent une faune paléolithique relativement
archaïque. Il est bon de noter ici que la période de transition entre le Mous-
térien et l'Aurignacien est assez souvent marquée dans les grottes charentaises
par des effondrements massifs, semblables à celui qu'indique le niveau d'éboulis :
448 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
à la Grotte n° 2 de la Trache. Quelques éclats et lames grossières récoltés sans
stratigraphie peuvent correspondre aux traces d'activité humaine rencontrées
par M"K Poulain-Josien sur les ossements. Rappelons que la grotte n° 1 con
tenait une industrie rattachée, au début du siècle, au Magdalénien.
NIVEAU MOYEN :
Ce qui restait du niveau moyen a été entièrement détruit par les travaux
spéléologiques et il est difficile d'en tracer le profil exact. De même formation
semble-t-il que la partie supérieure du niveau précédent, il été créé artif
iciellement à ses dépens par les inhumations. Son épaisseur peut être évaluée
de 40 à 50 cm. Il consiste en une terre légèrement plus foncée que celle du
niveau inférieur, ce qui peut être dû, soit aux éléments organiques qui s'y sont
décomposés, soit à des intrusions d'humus par les failles de la voûte, soit aux
deux causes conjuguées.
Il n'y avait en place qu'une seule inhumation, mais les vestiges osseux
montrent que plusieurs individus (au moins 7 sujets) devaient se trouver dans
la partie antérieure de la grotte vidée anciennement. Le tamisage a permis de
récolter une partie du mobilier accompagnant la sépulture intacte.
Le squelette. — Suivant les inventeurs, le squelette était en position accroupie
dans un léger élargissement, du diverticule. Vu son exiguïté il devait être en
position fléchie forcée. Le crâne se trouvait contre la paroi Sud et la face
tournée vers l'entrée, par conséquent il devait être couché sur le côté droit.
L'individu était certainement complet ce qui fait regretter d'autant plus les
conditions de sa mise au jour.
Le poignard (Fie/. II, nos 1 et 2). — Un poignard occidental, en cuivre, a été
trouvé par les spéléologues à la hauteur du thorax. D'une longueur totale de
188 mm il a été façonné par la technique du martelage qui a laissé deux paliers
très apparents soulignant les tranchants. Les bords de la soie sont très lég
èrement relevés par un martelage latéral. Cette soie paraît ainsi étroite et mal
proportionnée aux dimensions de l'arme. On peut se demander s'il ne s'agit
pas d'une « reprise » d'une soie classique, ce qui d'ailleurs justifierait le léger
évasement qu'elle présente à son sommet. Il est évidemment impossible de
savoir si cette

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