La grotte sépulcrale de Curacchiaghiu (Levie, Corse) - article ; n°2 ; vol.64, pg 587-612
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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1967 - Volume 64 - Numéro 2 - Pages 587-612
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1967
Nombre de lectures 13
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

François de Lanfranchi
La grotte sépulcrale de Curacchiaghiu (Levie, Corse)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1967, tome 64, N. 2. pp. 587-612.
Citer ce document / Cite this document :
de Lanfranchi François. La grotte sépulcrale de Curacchiaghiu (Levie, Corse). In: Bulletin de la Société préhistorique française.
1967, tome 64, N. 2. pp. 587-612.
doi : 10.3406/bspf.1967.4130
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1967_hos_64_2_4130Bulletin de la Société préhistorique française, Tome LXIV, 1967.
La grotte sépulcrale de Curacchiaghiu
CLevie, Corse)
PAR
François de LANFRANCHI
Situation.
A l'Ouest de la route forestière n° 4, entre Levie et San Gavino
di Carbini, se trouvent de très nombreux vestiges préhistoriques que
nous avons simplement recensés, mais non encore fouillés.
Dans la propriété de Monsieur Ricci Jean-Baptiste, lieu-dit
Curacchiaghiu, parcelle portant les nos 96 et 97 du plan cadastral de
Levie, section A, feuille n° 1 (fig. 1), nous avons découvert avec de
très nombreux abris sous roche, des menhirs, des fonds de cabanes,
des alignements mégalithiques..., particulièrement nombreux au lieu
dit Cruci.
Au mois d'août 1965, le fils du propriétaire, Monsieur Ricci
Rémy, voulant aménager un chaos granitique naturel en porcherie,
vida un de ces abris de ce qu'il croyait être un remplissage naturel.
La présence de tessons de poterie, de « pierres travaillées » l'intr
iguèrent, aussi eut-il la gentillesse de nous faire part de ces décou
vertes fortuites, dans ce gisement que connaissions et que nous
avions l'intention d'étudier. De plus il cessa tous travaux dès qu'il
apprit qu'il s'agissait d'un gisement préhistorique. Qu'il soit ici
remercié pour sa grande compréhension.
Le contexte.
Afin de ne point sortir du cadre de cette communication, nous
ne décrirons que les abords immédiats de cet abri. Du plateau dit
du « Piano de Levie », une pente vient mourir sur celui de Ciniccia
qui se prolonge au Nord par ceux de San Gavino di Carbini et de
Paccionitoli. Ce versant exposé à l'Est est une région granitique
recouverte de forêts de chênes et où, dans les clairières, la fougère
dépasse facilement les deux mètres. La terre humifère, très fertile
et très facile à travailler, a toujours attiré les agriculteurs. Dans les
parties basses de cette grande cuvette, l'eau est abondante et forme 588 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
des sortes de marécages, alors que sur les pentes, sources et ruis
seaux sont très abondants.
A une soixantaine de mètres de notre grotte se dresse un menhir
volumineux (fig. 2). Incliné vers le Nord à 45°, la pointe est à
Curacchiag С a pu la
4-0 80 1, menhir
2, abri
^curacchiaghiu parcelles n?9í- st
Fig. 1. — Extrait du plan cadastral : u° 1 : emplacement du menhir ; n° 2
emplacement de la grotte.
2,10 m du sol. Il a 5,15 m de circonférence à la base et 3,20 m de
longueur. Sa forme est sensiblement cylindrique. Il porte à la base
des traces de débitage.
La grotte sépulcrale qui n'a qu'une seule ouverture au Nord-
Est, est formée par un énorme rocher D sensiblement Nord-Sud et
prolongé à moins de deux mètres par un gros bloc. Entre les deux,
une partie de D s'est détachée, a glissé et s'est insérée comme un
coin entre D et B, écrasant la partie supérieure du remplissage qui
se trouve ainsi protégé. (Il s'agit de savoir si la chute du bloc est
antérieure ou postérieure à l'utilisation de la grotte par les préhis
toriques). C'est le bloc С qui forme avec D la qui a 3,30 m
de profondeur sur 0,65 m de largeur à l'entrée. C'est cette cavité
qui a été vidée et le déblai a été rejeté devant l'entrée. Enfin, une SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 589
2,40 m
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Fig. 2. — Le menhir.
boule granitique A devant cette ouverture dont la face supérieure
plate nous a permis de sceller notre point zéro (fig. 3).
Nous avons tamisé toute cette terre. Le mobilier à allure
archaïque méritait d'être précisé par un sondage ; nous l'avons fait
et nous le présentons assez succinctement, car diverses analyses
sont en cours (1).
Le sondage (2).
Nous avons au préalable procédé au découpage théorique du
gisement, préparant ainsi le sondage présent et les fouilles futures.
a С été 51, Ce entièrement D 1, carroyage D 51, dont excavée (fig. l'ensemble 3) par montre les constitue travaux qu'une la agricoles partie cavité de proprement du В propriétaire. 1, B51, dite, Cl,
Il a été vidé sur une hauteur d'environ 1,50 m. Nous ne saurons
jamais plus avec certitude à quel niveau appartenait le mobilier
obtenu par tamisage.
Notre sondage ne pouvait ainsi porter que sur une partie exté
rieure de cette grotte. Nous avons choisi les portions de carré A 51,
etude * ,(!), des Analyses fragments en cours osseux : ; sédimentologique, enfin datation par palynologique le C. 14. ; étude pétroaraphique :
ainsi de Provence, (2) que Nous des remercions Cote encouragements dAzur, M. Corse, Sylvain qu'il de a Gagnière, l'autorisation pu nous Directeur prodiguer. de fouille des Antiquités qu'il nous Préhistoriques a accordée SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 590
PLAN
PETRO5ILEX
OBSIDIENNE
COUPE X.Y
Fig. 3. — Grotte sépulcrale : a) Plan ; b) Coupe selon X Y. PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 591 SOCIÉTÉ
A 52, В 51, В 52 (fig. 3), car ces quatre parcelles ont approximati
vement la surface de un mètre carré et de plus elles sont limitées
par deux rochers (le rocher A au N.-E. et le rocher D au S.-O.).
Cette fouille faite avec un petit matériel a mis en évidence du
niveau 0 au niveau — 112 cm, un remplissage de terre noire très
meuble, une distribution de blocs de granite souvent calés, la pré
sence de charbons épars et de fragments osseux (comme nous
sommes dans une région granitique, les os ne se conservent pas, le
terrain étant trop acide). Cet ensemble étant apparemment continu,
l'évolution lithique et céramique entre autres raisons, nous a poussé
à établir 6 couches pour faciliter l'étude stratigraphique.
Comme le mobilier sera présenté avec le niveau auquel il appart
ient, nous devons au préalable dire comment nous avons étudié la
céramique. Pour préciser la nature du dégraissant, nous avons fait
appel à M. Francis Sereni, licencié de Sciences Physiques (chimie),
qui a bien voulu se charger de ce travail.
« Les différents essais auxquels nous allons procéder auront pour but de donner
un aperçu de la nature chimique du dégraissant. Ce dernier pourra présenter soit
un caractère acide, soit un caractère basique ; la méthode très simple consistera à mettre
en évidence l'acidité ou la basicité du dégraissant par des réactions du type acido-basique.
« L'acidité du dégraissant pourra être ainsi caractérisée par l'action des réactifs
basiques dont nous disposons (ce sont ceux du collège de Levie). De la même façon, par
l'action des acides, nous pourrons faire ressortir le caractère basique. Dans ce dernier
cas, il sera facile de mettre en évidence la nature calcaire du dégraissant.
« Comme nous ne pouvons procéder aux différents essais par voie humide (faute
de matériel) pour caractériser les corps présents, nous présenterons une étude sommaire
des tessons... »
Nous éviterons de citer ces longues expériences, puisque les
résultats obtenus peuvent se résumer ainsi :
— le dégraissant est acide ;
— le est basique, mais en aucun cas calcaire ;
— enfin, parfois, devant des résultats très différents, il a fallu
analyser séparément engobe et reste de la pâte qui avaient des
natures chimiques différentes : le plus souvent l'engobe était faibl
ement basique, alors que le reste de la pâte était nettement basique.
La nature exacte du dégraissant reste toujours à déterminer.
Cependant, l'élimination du calcaire comme dégraissant est un des
plus importants résultats obtenus.
Nous pouvons également signaler que parmi les tessons anal
ysés, le dégraissant est toujours basique, sauf le va

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