La masse monétaire en France, 1890-1913 - article ; n°2 ; vol.25, pg 195-211
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Description

Histoire, économie et société - Année 2006 - Volume 25 - Numéro 2 - Pages 195-211
Résumé
II n'existe pas, pour la période 1890-1913, de statistique fiable du montant total de la masse monétaire française, en particulier du fait des incertitudes concernant le montant des dépôts bancaires et de ceux des caisses d'épargne. L'étude montre que le volume des dépôts bancaires était très inférieur à celui du Royaume-Uni à la même époque. Y contribuaient quatre facteurs principaux : la popularité des caisses d'épargne ; la méfiance des Français par rapport au chèque ; la nécessité d'ouvrir des comptes de chèques en plus des comptes courants pour pouvoir toucher des chèques ; la popularité des billets de la Banque de France. Même si le système bancaire français demeurait relativement sous-développé par rapport à celui du Royaume-Uni, le système des caisses d'épargne était relativement plus fort qu' Outre-manche et la circulation des effets de commerce y était proportionnellement plus importante. Ces deux derniers facteurs ont compensé jusqu'à un certain point la rareté relative des dépôts bancaires en France.
Abstract
For the 1890-1913 period, there is no reliable statistic on the total amount of the French monetary stock, particularly because of the uncertainties of the deposits in the banks and the savings banks. The study points that the ban deposits in France were considerably lower that in the United Kingdom at he same time. Four main reasons could be pointed out: the savings banks were popular; then the French people did not trust cheques; the necessity of opening a cheques account beside a current count in order to receive payment for cheques: the popularity of the notes issued by the Banque de France. Even if the French banking system was underdeveloped in comparison with the British one, the savings bank system was stronger on the other side of the Channel and the circulation of the bills of exchange was greater in proportion. These two last reasons make up to a certain point the relative scarcity of bank deposits in France.
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2006
Nombre de lectures 69
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Shizuya Nishimura
Kazuhiko Yago
La masse monétaire en France, 1890-1913
In: Histoire, économie et société. 2006, 25e année, n°2. pp. 195-211.
Citer ce document / Cite this document :
Nishimura Shizuya, Yago Kazuhiko. La masse monétaire en France, 1890-1913. In: Histoire, économie et société. 2006, 25e
année, n°2. pp. 195-211.
doi : 10.3406/hes.2006.2592
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hes_0752-5702_2006_num_25_2_2592Résumé
Résumé
II n'existe pas, pour la période 1890-1913, de statistique fiable du montant total de la masse monétaire
française, en particulier du fait des incertitudes concernant le montant des dépôts bancaires et de ceux
des caisses d'épargne. L'étude montre que le volume des dépôts bancaires était très inférieur à celui du
Royaume-Uni à la même époque. Y contribuaient quatre facteurs principaux : la popularité des caisses
d'épargne ; la méfiance des Français par rapport au chèque ; la nécessité d'ouvrir des comptes de
chèques en plus des comptes courants pour pouvoir toucher des chèques ; la popularité des billets de
la Banque de France. Même si le système bancaire français demeurait relativement sous-développé
par rapport à celui du Royaume-Uni, le système des caisses d'épargne était plus fort qu'
Outre-manche et la circulation des effets de commerce y était proportionnellement plus importante. Ces
deux derniers facteurs ont compensé jusqu'à un certain point la rareté relative des dépôts bancaires en
France.
Abstract
For the 1890-1913 period, there is no reliable statistic on the total amount of the French monetary stock,
particularly because of the uncertainties of the deposits in the banks and the savings banks. The study
points that the ban deposits in France were considerably lower that in the United Kingdom at he same
time. Four main reasons could be pointed out: the savings banks were popular; then the French people
did not trust cheques; the necessity of opening a cheques account beside a current count in order to
receive payment for cheques: the popularity of the notes issued by the Banque de France. Even if the
French banking system was underdeveloped in comparison with the British one, the savings bank
system was stronger on the other side of the Channel and the circulation of the bills of exchange was
greater in proportion. These two last reasons make up to a certain point the relative scarcity of bank
deposits in France.La masse monétaire en France, 1890-1913
par Shizuya NISHIMURA et Kazuhiko YAGO
Résumé
II n'existe pas, pour la période 1890-1913, de statistique fiable du montant total de la masse mon
étaire française, en particulier du fait des incertitudes concernant le des dépôts bancaires
et de ceux des caisses d'épargne. L'étude montre que le volume des dépôts bancaires était très in
férieur à celui du Royaume-Uni à la même époque. Y contribuaient quatre facteurs principaux : la
popularité des caisses d'épargne ; la méfiance des Français par rapport au chèque ; la nécessité
d'ouvrir des comptes de chèques en plus des comptes courants pour pouvoir toucher des chèques ;
la popularité des billets de la Banque de France. Même si le système bancaire français demeurait
relativement sous-développé par rapport à celui du Royaume-Uni, le système des caisses d'épargne
était plus fort qu' Outre-manche et la circulation des effets de commerce y était propor
tionnellement plus importante. Ces deux derniers facteurs ont compensé jusqu'à un certain point la
rareté relative des dépôts bancaires en France.
Abstract
For the 1890-1913 period, there is no reliable statistic on the total amount of the French mo
netary stock, particularly because of the uncertainties of the deposits in the banks and the savings
banks. The study points that the ban deposits in France were considerably lower that in the United
Kingdom at he same time. Four main reasons could be pointed out: the savings banks were popular;
then the French people did not trust cheques; the necessity of opening a cheques account beside a
current count in order to receive payment for cheques: the popularity of the notes issued by the Ban
que de France. Even if the French banking system was underdeveloped in comparison with the Bri
tish one, the savings bank system was stronger on the other side of the Channel and the circulation
of the bills of exchange was greater in proportion. These two last reasons make up to a certain point
the relative scarcity of bank deposits in France.
Préface
par Alain Plessis (Professeur émérite à l'Université Paris X-Nanterre)
La masse monétaire de la France durant la Belle Époque a fait l'objet de plusieurs
séries statistiques donnant des résultats assez convergents, sur lesquels se sont basés des
auteurs comme Rondo Cameron, Jean Bouvier ou Michèle Saint-Marc. Pourtant ces séries
se fondent sur des estimations du montant des dépôts bancaires faites à partir de choix
arbitraires. On était parti de l'idée que les dépôts détenus par les quatre grandes banques
de dépôts, qui sont seuls précisément connus, devaient représenter un pourcentage
n° 2, 2006 196 Shizuya Nishimura et Kazuhiko Yago
immuable de toute la monnaie de banque: dès lors il paraissait aisé d'en déduire par
l'utilisation d'un ratio constant le montant de l'ensemble des dépôts bancaires...
Shizuya Nishimura et Kazuhiko Yago remettent en cause une telle démarche, effect
ivement fort contestable au point de vue historique, puisqu'en étendant leurs réseaux
d'agences aux dépens des autres établissements de crédit, en particulier des banques
locales, les grandes banques ont dû accroître sensiblement leur part des dépôts. Ils pro
posent une méthode toute nouvelle, fort séduisante, pour mieux évaluer la monnaie de
banque: ils prennent en compte les diverses catégories de banques, ils établissent pour
chacune d'elles une corrélation entre effets de commerce escomptés sur la France (prin
cipal poste de leur actif) et dépôts, et ils arrivent ainsi à établir, à partir du montant des
effets escomptés (connu par ailleurs), le montant de tous ces dépôts.
Les résultats obtenus diffèrent fort de ceux qui étaient admis jusqu'à présent. On
surévaluait considérablement l'augmentation des dépôts bancaires, qui paraissaient
avoir plus que doublé entre 1900 et 1913, soit une progression de près de 7 % par an,
alors que leur taux de croissance annuelle apparaît en réalité inférieur à 4 %. On éva
luait l'ensemble des dépôts bancaires en 1913 qui, avec 12 milliards de francs auraient
représenté 44 ou 45 % de la masse monétaire, S. Nishimura et K. Yago estiment ce
pourcentage à 33,4 % seulement. Bref, ils montrent que la France n'a pas connu à la
veille de la Grande Guerre de révolution dans la structure de sa masse monétaire, et
que les Français utilisent encore dans leurs paiements bien plus de pièces métalliques
et de billets que de dépôts en banque, ce qui est plus conforme à ce qu'on sait par
ailleurs sur leurs usages monétaires à cette époque.
La portée de cette révision statistique est considérable. À partie de ces nouvelles
séries de chiffres fort convaincantes, nos auteurs peuvent mener de précieuses
réflexions sur les relations qui ont existé en France entre les fluctuations de l'écono
mie et la croissance de la masse monétaire (M2, mais aussi M3) et comparer judicieu
sement la masse monétaire de la France et celle de Г Angleterre à la Belle Époque.
Introduction
II est indispensable, afin de mesurer la croissance économique d'un pays, de mettre en
lumière le montant total de sa masse monétaire. Cependant, pour ce qui concerne la Franc
e, une statistique solide de ce montant n'existe pas encore pour la période 1890-1913,
période dont la croissance économique se déroule sous le régime de l'étalon-or classique.
Notre but dans cet article est de présenter une vue d'ensemble de la masse monétaire (M2
ainsi que M3), comprenant une estimation des dépôts bancaires à cette époque.
La masse monétaire M2 de la France, d'après notre définition, pendant la période
d'avant 1914, comprend: (1) les billets de la Banque de France, (2) les pièces d'or, (3)
les pièces de 5 francs en argent (écus), (4) les pièces auxiliaires, (5) les

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