La Némésis-Tyché de Vienne (Isère) - article ; n°2 ; vol.5, pg 259-270
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Description

Gallia - Année 1947 - Volume 5 - Numéro 2 - Pages 259-270
12 pages

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Publié par
Publié le 01 janvier 1947
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Charles Picard
La Némésis-Tyché de Vienne (Isère)
In: Gallia. Tome 5 fascicule 2, 1947. pp. 259-270.
Citer ce document / Cite this document :
Picard Charles. La Némésis-Tyché de Vienne (Isère). In: Gallia. Tome 5 fascicule 2, 1947. pp. 259-270.
doi : 10.3406/galia.1947.2041
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galia_0016-4119_1947_num_5_2_2041LA NEMÉSIS-TYCHÉ BK VIENNE
(Isère)
par M. Charles Picard
Dès le temps de l'occupation allemande, divers séjours à Lyon et
à Vienne m'avaient permis d'entreprendre partiellement la révision, voire
l'étude, des documents de sculpture conservés au Musée Saint-Pierre de
Vienne, et qui attendaient un classement 1.
Avant que je puisse faire connaître d'autres résultats de ces re
cherches, je voudrais signaler ici l'intérêt d'une statue de marbre décou
verte en 1894, qui n'a, pour ainsi dire, jamais été publiée, bien qu'elle
méritât étude 2. Le sort de ce document peut d'autant mieux susciter
l'attention que le lieu de conservation de l'original — exporté comme
tant d'autres de même provenance — n'est plus actuellement connu.
Peut-être les quelques remarques consacrées ici à l'œuvre permettront-
elles accessoirement, un jour, de compléter utilement son pedigree, et de
faire reconnaître son actuelle retraite.
D'après les renseignements fournis à TIéron de Villefosse s, puis
à E. Espérandieu, et ceux qui ont été rnuiinuniqués a nouveau par
H) On en est encore, à Vienne, au vieux Catalogue d'E. Delorme, Descrtpt. Mus.
Vienne, 1841; un nouveau répertoire du Musée Saint-Pierre a été confié, il est vrai, à
M. E. Will; pour les suppléments récents, cf. II. Lantier, Rec. bas-reliefs de la Ganle
romaine, t. XII, 1947, p. 34 sqq. (8.006 et suivants).
(2) Pour la mention d'E. Espérandieu, Rec. bas-reliefs de la (iaule romaine, t. III,
1910, n° 2.601, cf. ci-après.
(3) Les informations les plus détaillées qui aient été consignées au sujet du docu
ment en cause sont à chercher dans la communication présentée à l'Académie des Ins
criptions et Belles-Lettres, en 1907, par Héron de Villefosse (CRAI, 51, 1907, p. 60-92).
Elles n'intéressent pas seulement la statue ici étudiée, mais tout l'ensemble de ce qui h
été dégagé (bien peu!) des ruines du «Palais du Miroir» (plan partiel, p. 72, fig. 2).
Plusieurs sculptures importantes sont mentionnées là et reproduites, outre celle ici publiée
(des fouilles de MM. Alph. Michoud, R. Jacquemet et F. de Boissieu, 1894), qui figurei à
la page 76, avec d'autres — sur lesquelles je reviendrai bientôt — et d'importants fragments
architecturaux. Héron de Villefosse, l. l., p. 87 souhaitait, dès 1907, qu'un architecte
s'occupât de la reconstitution du « Palais du Miroir » : vœu qui n'a pas été exaucé, quoi
que bien légitime. Aujourd'hui, on est réduit à craindre pour la protection même des
ruines exhumées. Au cours des temps, d'importantes mosaïques ont été détruites volon
tairement en cet endroit (Héron de Villefosse, /. L, p. 62, n. 5), et l'œuvre des ans s'est
cruellement aggravée. 260 CHARLES PICARD
M. Michoud à M. P. Wuilleumier, sur ma demande \ la statue ici publiée
a été découverte dans le « Palais du Miroir », à Sainte-Colombe-lès-Vienne.
Mais selon l'enquête de M. P. Wuilleumier, et contrairement à ce que
croyait Max. Collignon, elle n'aurait jamais été transportée à Chazoux.
D'après plusieurs témoignages, elle aurait été vendue en 1923, pour un
prix dérisoire, à l'antiquaire Kalebjian, qui habitait alors rue Le Peletier.
à Paris 2. On perd dès lors la trace de l'œuvre, dont l'achat aurait
été envisagé en Amérique (?), d'après certaines informations. Avant la
vente, un moulage fut exécuté à la demande de M. J. Formigé, qui n
toujours montré un souci habile et passionné des antiquités de Vienne.
Conservé au Musée Saint-Pierre de Vienne, ce précieux document
permet seul aujourd'hui d'étudier le type de la statue. J'en dois les
photographies (fîg. 1, a-d) à M. Joannes Ruf, actuellement conservateur
des antiquités viennoises, que je suis heureux de remercier une fois de
plus 3.- Le moulage du Musée de Vienne, soigneusement exécuté, a l'avan
tage de révéler les différents aspects de l'œuvre: en l'absence de l'origi
nal, il est devenu très instructif4.
Dans son Recueil, E. Espérandieu a mentionné et décrit sommai
rement l'œuvre, dont la hauteur est de 2 m. 075 au-dessus du socle 5.
et qui pourrait avoir été ainsi, en raison des dimensions, une statue de
culte. La statue ne figure pas dans le t. I du Recueil, p. 249 sqq.; mais
elle avait déjà pris place dans les Additions et corrections publiées au
t. III6: sous le n° 2.601, p. 400-401. — E. Espérandieu, à la suite d'une
courte bibliographie7, a transcrit la notice suivante: «Femme debout
(Ville personnifiée), drapée, les pieds chaussés de sandales, coiffée d'un
diadème, et d'une enceinte carrée pourvue de créneaux. Elle a la jambe
droite légèrement fléchie, et a dû tenir, de la main droite disparue, un
(1) Je remercie M. P. Wuilleumier do l'enquête qu'il a bien voulu monor au cha
teau de Chazoux (par ïîurigny), près de Mâcon. Elle lui a permis, comme on sait, [G ailla,
4, 194G, p. 195 sqq.) de connaître, à Chazoux même, une autre statue, malheureusement
médiocre, qu'il a récemment publiée ici même : La Nymphe de Sainte -Colombe.
(2) Installé depuis lors avenue de l'Opéra. Le prix payé n'aurait été alors que de
90 francs (?).
(3) M. J. Ruf m'a accueilli et documenté à Vienne plusieurs fois, avec la meilleure
grace. J'associe à la gratitude que je lui dois celle qui va, naturellement, a M. J. Pormigé.
(4) D'après Sautei,-Ii\ibert, Les villes romaines de la vallée du Rhône, Avignon,
1920, p. 171, il y aurait à Budapest une « Tvtela » de Vienne; est-ce la nôtre? J'ai amorcé
une enquête de ce côté, *ans avoir reçu à temps les précisions souhaitées.
(5) 2 m. 23 avec le socle (hauteur du socle: 0 m. 175).
(G) Cf., pour Vienne, l. L, p. 395 sqq.
(7) E. Bauelon, Bull, des Antiquaires de France, 1894, p. 237-239; IIérox de Vil-
mïfosse, ibid., p. 239-241; CRAI, 1907, p. 77 (l'œuvre est représentée là légèrement de
trois quarts, fig. 3, p. 70: cf., ci-après). La statue est entrée dans les répertoires de Sa
lomon Reixach: Rép. slat., II, p. 261, n. 4 (la figure donnée, de face [dessin médiocre] a
été exécutée d'après une photographie communiquée par Héron de Villefosse). Elle est
classée comme «Ville personnifiée, ou Fortune». Le document d'E. Espérandieu ne lais
sait plus reconnaître déjà la corne d'abondance sur le bras gauche: dans Sa vigne, Histoire
de Sainte-Colombe de Vienne, pi. à la page 17, l'image était non moins incomplète; mais
la corne d'abondance, qui s'applique exactement au liane gauche de la déesse, git là du
moins par terre, à côté de la statue. Illustration non autorisée à la diffusion
Fig. 1, a-d. — La Némésis-Tyché de Vienne (Isère).
Moulage du Musée de Vienne, clichés Ruf. 2é2. CHARLES PICARD
long attribut, peut-être un gouvernail, relié au corps par deux tenons
dont on aperçoit les traces sur la cuisse et le mollet droit; l'extrémité de
oH; attribut venait aboutir sur un support arrondi où il en reste des
vestiges 1. La déesse portait de la main gauche, contre son épaule, une
corne d'abondance remplie de fruits 2, dont la pointe et la main qui la
tenait font aujourd'hui défaut. M. Héron de Villefosse pense que cette
figure doit être celle de la divinité protectrice de la ville de Vienne».
Il y a peu à changer à cette description, exacte dans l'ensemble.
Toutefois, il eût été bon de la préciser, comme on verra, à l'aide de cer
taines comparaisons. La coiffure, à l'arrière du diadème, correspond à
un calathos. On reviendra ci-après sur le gouvernail. Le « support ar
rondi », qui était resté inexpl

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