La première conquête chinoise des pays annamites (IIIe siècle avant notre ère) - article ; n°1 ; vol.23, pg 136-264
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Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1923 - Volume 23 - Numéro 1 - Pages 136-264
129 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1923
Nombre de lectures 47
Langue Français
Poids de l'ouvrage 11 Mo

Extrait

Léonard Aurousseau
La première conquête chinoise des pays annamites (IIIe siècle
avant notre ère)
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 23, 1923. pp. 136-264.
Citer ce document / Cite this document :
Aurousseau Léonard. La première conquête chinoise des pays annamites (IIIe siècle avant notre ère). In: Bulletin de l'Ecole
française d'Extrême-Orient. Tome 23, 1923. pp. 136-264.
doi : 10.3406/befeo.1923.5933
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1923_num_23_1_5933■■
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rr^r PREMIÈRE CONQUÊTE CHINOISE LA
DES
PAYS ANNAMITES
(IIIe siècle avant notre ère)
par Léonard AUROUSSEAU
Professeur de chinois à l'Ecole Française d'Extrême-Orient.
L'histoire des origines de la nation annamite est encore à faire. Si la suite
des faits essentiels peut être établie sans peine depuis la conquête chinoise de
1 1 1 avant notre ère, par contre aucun travail critique n'a été effectué jusqu'ici
au sujet des événements antérieurs à cette date. Les rares auteurs qui ont étudié
la question du royaume annamite sous les Chou -§0 (sino-annamite : Thuc),
sous les Tchao |§ (Trieu) (*), et avant ces dynasties, n'ont pas laissé d'en parler,
les uns comme si les traditions historiques indigènes méritaient créance absolue,
les autres comme si elles étaient purement mythiques ou légendaires, tous enfin
en négligeant plus ou moins les textes chinois anciens, c'est-à-dire les seuls
IIIe siècle avant notre documents à la lumière desquels l'histoire annamite du
ère peut surgir de l'ombre épaisse qui l'enveloppe.
A la vérité, ici comme ailleurs, plus nous remonterons dans le passé et plus
rares se feront les jalons solides qui marquent notre route. L'histoire proprement
dite ne commence pour l' Annam que vers 221 av. J .-C . Avant cette date la faible
lueur de quelques hypothèses, basées cependant sur des textes de bonne date,
sera notre seul secours.
Mais après 221 l'incertitude cesse grâce aux textes qui nous sont parvenus.
Je viens de parler de sources chinoises anciennes et de traditions historiques
annamites. Une minime partie des premières et presque toutes les secondes
ont déjà servi à divers historiens pour écrire l'exposé des faits annamites anté
rieurs à 1 1 1 avant J.-C. Cependant, je le répète, aucune critique d'ensemble
(1) Traditionnellement de 257 à 208 pour les Thuc; et de 207 à 111 avant notre ère
pour les Triêu. Cf. infra, chapitre IV, mes conclusions à propos de ces dates.
10 — — 1 38
des sources et des événements n'a été faite. On s'en rendra compte en compar
ant les récits des différents auteurs. Les uns affirment, les autres nient un
même fait ou des séries entières de faits ; les dates et les événements varient
sans raison avec les sources. Bref, sous des apparences de santé, cette histoire
cache des tares et des lacunes organiques. Aussi mérite-t-elle qu'on la reprenne
d'une manière plus large, c'est-à-dire en imposant aux textes le contrôle
d'autres textes, en repoussant comme suspectes les traditions sans appui,
en acceptant d'autre part avec confiance celles que confirme l'agencement
minutieux des faits historiques. C'est la tâche que je me suis efforcé d'accomp
lir ici. Le titre de ce travail montre que j'ai plus particulièrement limité mon
sujet à la période comprise entre 221 et 207 avant notre ère. Pour les années
qui précèdent 221, j'ai essayé, dans un appendice à ce mémoire, d'esquisser à
grands traits le plus ancien passé des Annamites (l). Pour celles qui suivent
207 et qui sont mieux connues, j'ai volontairement restreint mes indications
aux faits principaux.
Chapitre I.
La frontière méridionale chinoise avant
la conquête des pays du Sud.
Après avoir, dès 221 avant J.-C, rassemblé les terres chinoises et solidement
assis son pouvoir, le fondateur de la dynastie des Ts'in H (255-206 av. J.-C.)i
l'Empereur Ts'in Che-houang-ti J| fâ jj| ^ (-) se trouva maître d'une Chine
qui était considérablement étendue et dont il divisa le territoire en trente-six
(!) Cf. Appendice, Note sur les origines du peuple annamite.
(*) Ts'in Che-houang-ti, né en octobre- novembre 260, monta sur le trône le 3 juillet
247, se proclama empereur en 221 et mourut en juillet-août 210. Cf. Che-ki È Ifl, k.
6, fJ 1 r°, col. 9-11.
Edouard Chavannes donne 259 pour la date de naissance (Les Mémoires histori
ques de Se-ma Ts'ien, II, 100) ; mais, quoique le futur Empereur Ts'in soit né dans
la quarante-huitième année du roi Tchao de Ts'in et bien que cette quarante-huitième
année corresponde en gros à 259, il faut remarquer que le premier mois au moins
de cette année concordait avec la fin de l'année 260 du style grégorien Or, Sseu-ma
Ts'ien dit expressément que la naissance eut lieu pendant la première lune JE ft de
la quarante-huitième année. D'après le propre calendrier de la dynastie partielle des
Ts'in, qui me paraît dsvoir faire foi et que j'ai suivi, cette première lune civile aurait
commencé le 26 octobre et fini le 24 novembre 260. Le calendrier des Tcheou donnerait :
24 novembre-23 décembre 260. — La naissance de Ts'in Che-houang-ti doit donc être
datée de la fin de l'année 260 avant notre ère. — — i3g
ou commanderies. Les commanderies étaient elles-mêmes subdivikiun $]$,
sées en hien $$, ou préfectures (1).
Quelles étaient, en 221, les chinoises les plus méridionales
et jusqu'où s'étendaient-elles ?
Les renseignements qui nous sont parvenus sur le nombre et la répartition
des circonscriptions administratives pendant toute la durée de la dynastie Ts'in
sont assez confus. Aussi faut-il prendre garde de confondre l'organisation
fondamentale de 221 avec les créations subséquentes qui la complétèrent.
Je me borne à retenir ici qu'un commentateur du Che-ki ^ f£, P'ei Yin H
JPJ, qui écrivait dans la seconde moitié du Ve siècle, nous a laissé (-) une liste
des trente-six commanderies fondamentales de 221 ; cette liste peut servir à
déterminer les noms des commanderies purement chinoises qui existaient au
Sud de l'Empire à cette date et avant l'expédition contre les « barbares du Sud » .
Les plus méridionales de ces commanderies étaient celles de Chou Jjj» de
Pa g,, de K'ien-tchong |^ 4», de Tch'ang-cha J| &% de Tchang fjj et de
Kouei-ki % fjf ; soit, en gros et de l'Ouest à l'Est, les provinces actuelles du
Sseu-tch'ouan, du Hou-nan, du Kiang-si, du Ngan-houei et du Tchô-kiang. En
serrant les identifications, on peut établir que la ligne maîtresse de la frontière
méridionale chinoise passait à l'époque, non seulement au Sud du Yang-tseu
à partir de l'entrée de ce fleuve dans la province du Sseu-tch'oûan, mais aussi
au Sud des points géographiques actuels suivants, toujours de l'Ouest à l'Est :
Tch'eng-tou 4£ f$, Tch'ong-k'ing 1| Jjg, Yeou-yang gj |y| (Sseu-tch'ouan) ;
Sseu-nan ,§„ $f , Li-p'ing ^ 2Ji (Kouei-tcheou) ; Tsing hien jiff $|, Tch'en
tcheou m jJ'H (Hou-nan) ; Nan-tch'ang $j f§ (Kiang-si) ; Ning-kouo »£ M
(Ngan-houei) ; Chao-hing fg $jl (Tchô-kiang). De là, elle atteignait l'Océan.
Il faut noter ici que le Che-ki (k. 1 14, f° 1 r°, col. 8) paraît bien rapporter
au moment où Ts'in Che-houang-ti venait de détruire tous les Seigneurs et de
prendre possession de l'Empire, c'est-à-dire à l'année 221, la fondation d'une
commanderie dite de Min-tchong Htj 41 qui ne figure pas dans la liste de P'ei
Yin. Nous savons avec certitude que le chef-lieu administratif du Min-tchong
était situé presque sur l'emplacement de l'actuelle ville de Fou-tcheou fg 'J^,
capitale de la province du Fou-kien fg $f|. Cette commanderie de Min-
tchong n'a donc pas été fondée au moment même de l'organisation initiale
en trente-six commanderies, mais seulement après cette organisation, bien
que toujours, à mon avis, dans le courant de la même année 221. Il se
rait en effet étrange — quoi qu'en aient dit des critiques chinois, comme
Ts'ien Ta-hin |§ ^ #f et M. Wang Kouo-wei 3: |§ HÉ

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