La République de Chypre, lieu de passage, et le passage des Libanais - article ; n°1 ; vol.31, pg 79-92
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Travaux de la Maison de l'Orient méditerranéen - Année 2000 - Volume 31 - Numéro 1 - Pages 79-92
This paper presents some factors allowing us to situate the passage of the Lebanese in that part of the island under the authority of the republic of Cyprus, and to characterize it as a place of passage for temporary immigrations and the conduct of business. The passage of the Lebanese in the southern part of the island falls within a particular conjunction of two calendars, that of Cyprus itself and that of the Lebanese wars. The Lebanese were the first foreigners to arrive and to be welcomed after 1974 as refugees and at the same time businessmen and tourists, providing for the republic significant assistance in the re-launching of the economy. This particular conjunction seems to have fallen apart from 1991. During this period the presence of the Lebanese in Cyprus was consolidated, this part of the island acting as a platform where were mixed and redistributed the various routes of the Lebanese themselves, together with other routes from the Middle East (from Palestine, Croatia and Saudi Arabia). This period also saw the economic re-development of the southern part of the island towards a service society directed both to business and tourism. The departure of numerous Lebanese manifested the temporary character of their establishment within the republic, marked through all these years by a provisional organization produced in interaction with the host country.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2000
Nombre de lectures 55
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Alain Battegay
La République de Chypre, lieu de passage, et le passage des
Libanais
In: Chypre et la Méditerranée orientale. Formations identitaires : perspectives historiques et enjeux contemporains.
Actes du colloque tenu à Lyon, 1997, Université Lumière-Lyon 2, Université de Chypre. Lyon : Maison de l'Orient et
de la Méditerranée Jean Pouilloux, 2000. pp. 79-92. (Travaux de la Maison de l'Orient méditerranéen)
Abstract
This paper presents some factors allowing us to situate the passage of the Lebanese in that part of the island under the authority
of the republic of Cyprus, and to characterize it as a place of passage for temporary immigrations and the conduct of business.
The passage of the Lebanese in the southern part of the island falls within a particular conjunction of two calendars, that of
Cyprus itself and that of the Lebanese wars. The Lebanese were the first foreigners to arrive and to be welcomed after 1974 as
refugees and at the same time businessmen and tourists, providing for the republic significant assistance in the re-launching of
the economy. This particular conjunction seems to have fallen apart from 1991. During this period the presence of the Lebanese
in Cyprus was consolidated, this part of the island acting as a platform where were mixed and redistributed the various routes of
the Lebanese themselves, together with other routes from the Middle East (from Palestine, Croatia and Saudi Arabia). This
period also saw the economic re-development of the southern part of the island towards a service society directed both to
business and tourism. The departure of numerous Lebanese manifested the temporary character of their establishment within the
republic, marked through all these years by a provisional organization produced in interaction with the host country.
Citer ce document / Cite this document :
Battegay Alain. La République de Chypre, lieu de passage, et le passage des Libanais. In: Chypre et la Méditerranée orientale.
Formations identitaires : perspectives historiques et enjeux contemporains. Actes du colloque tenu à Lyon, 1997, Université
Lumière-Lyon 2, Université de Chypre. Lyon : Maison de l'Orient et de la Méditerranée Jean Pouilloux, 2000. pp. 79-92.
(Travaux de la Maison de l'Orient méditerranéen)
http://www.persee.fr/web/ouvrages/home/prescript/article/mom_1274-6525_2000_act_31_1_1844LA RÉPUBLIQUE DE CHYPRE, LIEU DE PASSAGE,
ET LE PASSAGE DES LIBANAIS (1975-1991)
Alain BATTEGAY *
ABSTRACT
This paper presents some factors allowing us to situate the passage of the Lebanese in that part of
the island under the authority of the republic of Cyprus, and to characterize it as a place of passage for
temporary immigrations and the conduct of business. The passage of the Lebanese in the southern part
of the island falls within a particular conjunction of two calendars, that of Cyprus itself and that of the
Lebanese wars. The Lebanese were the first foreigners to arrive and to be welcomed after 1974 as
refugees and at the same time businessmen and tourists, providing for the republic significant
assistance in the re-launching of the economy. This particular conjunction seems to have fallen apart
from 1991. During this period the presence of the Lebanese in Cyprus was consolidated, this part of
the island acting as a platform where were mixed and redistributed the various routes of the Lebanese
themselves, together with other routes from the Middle East (from Palestine, Croatia and Saudi
Arabia). This period also saw the economic re-development of the southern part of the island towards a
service society directed both to business and tourism. The departure of numerous Lebanese manifested
the temporary character of their establishment within the republic, marked through all these years by a
provisional organization produced in interaction with the host country.
L'objet de cette contribution est de présenter quelques éléments permettant de situer le passage
des Libanais dans la partie de l'île sous l'autorité de la République de Chypre, et de qualifier la
République de Chypre comme lieu de passage de migrations temporaires et relais d'affaires. Ces
Libanais, souvent gens aisés, majoritairement chrétiens, même si des Libanais de toutes les
confessions ont participé à ce passage, peuvent être considérés à certains égards comme des
réfugiés des guerres libanaises ; mais ils étaient également et simultanément dans d'autres positions
et d'autres statuts de touristes, d'hommes d'affaires, de visiteurs. Cette conjugaison de statuts et de
motifs donne au passage des Libanais une morphologie particulière qui renvoie à des usages
différenciés de Chypre, qu'on se propose ici de préciser.
Le passage des Libanais a marqué de différentes manières l'évolution de la société chypriote :
les Libanais ont été les premières populations à être accueillies en nombre par la République de
Chypre après 1974 et ils ont été, dans ces années, un apport financier, une ressource pour
l'économie chypriote, et un facteur de son redéploiement vers une économie de services. Leur
présence s'est concentrée dans les limites du « périmètre utile » - Nicosie, Limassol, Larnaca - qui
polarise la population chypriote grecque de l'île. C'est à Limassol que leur mode d'installation
urbain a été le plus identifiable, participant à la fois à l'organisation et à la croissance de la ville et
de l'agglomération, et au développement de ses activités : Limassol s'est affirmée au cours de ces
années comme le premier port et la capitale commerciale de la République de Chypre. Mais le
passage des Libanais n'a été qu'une des composantes des mouvements de populations et d'affaires
* CNRS (Maison de l'Orient Méditerranéen, Lyon, GREMMO/GRS).
Chypre et la Méditerranée orientale,
TMO 31, Lyon 2000. 80 A. BATTEGAY
qui au cours des vingt dernières années ont mis la République de Chypre à l'épreuve des mobilités
internationales.
En ce qui concerne les populations, le tourisme s'est développé massivement (environ deux
millions de touristes en 1992, l'industrie touristique étant la première ressource de la République de
Chypre) et d'autres populations (Yougoslaves, Russes) ont pris le relais de la position particulière
qu'ont occupée les Libanais dans certaines villes et dans l'économie chypriote. La concentration de
ces populations de passage sur les façades littorales et dans les agglomérations de Limassol,
Nicosie, et Larnaca s'inscrit dans les mouvements de restructuration de la population de l'île, dont
l'histoire récente a été marquée par des processus politiques (déplacements consécutifs à l'invasion
turque, redéploiement des réfugiés grecs venant du nord de l'île dans les zones urbaines et sur la
façade méridionale de l'île) l . Ces populations de passage renforcent les phénomènes
démographiques de littoralisation et de croissance urbaine aujourd'hui observables, alors même
qu'elles ne sont pas directement impliquées dans les processus politiques : c'est sans doute une des
raisons pour lesquelles ces passages de populations, perçus dans leurs dimensions économiques
plutôt que politiques, semblent rester aux marges d'une histoire et d'une mémoire locale alors même
qu'ils marquent fortement la vie des villes chypriotes.
En ce qui concerne les affaires, la République de Chypre s'est affirmée au cours de ces années
comme un relais de routes commerciales. Cette fonction de relais a marqué les espaces urbains,
notamment ceux des villes-ports, à la fois dans l'organisation des espaces des villes elles-mêmes
(business centers, grands hôtels accueillant un tourisme d'affaires, constructions immobilières) et
dans l'insertion de ces villes dans des réseaux urbains : liens entre villes-ports et villes de l'intérieur,
mises en concurrence et en complémentarité de ces villes par des routes maritimes, commerciales
et financières qui elles-mêmes se déplacent, avec d'autres ports (Port-Saïd), d'autres zones franches
et places financières (Dubaï). Cette flexibilité des routes économiques et de leurs ancrages renvoie
à des processus d'internationalisation des échanges qui opèrent en faisant de
l'adhérence des activités aux lieux un rapport modifiable, tenant compte de l'émergence de places
concurrentes et sensible aux incertitudes de la situation politique actuelle de l'île : la place que
Chypre s'est constituée comme relais d'affaires est mise désormais à l'épreuve de nouveaux
contextes politiques et

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