La série mésolithique de Saint-Wandrille-Rançon (Seine-Maritime) - article ; n°10 ; vol.80, pg 335-348
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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1983 - Volume 80 - Numéro 10 - Pages 335-348
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1983
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Antoine Chancerel
La série mésolithique de Saint-Wandrille-Rançon (Seine-
Maritime)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1983, tome 80, N. 10-12. pp. 335-348.
Citer ce document / Cite this document :
Chancerel Antoine. La série mésolithique de Saint-Wandrille-Rançon (Seine-Maritime). In: Bulletin de la Société préhistorique
française. 1983, tome 80, N. 10-12. pp. 335-348.
doi : 10.3406/bspf.1983.5405
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1983_hos_80_10_5405Bulletin d. la SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE
FRANÇAISE 1983 /ТОМЕ 80/10-12
La série mésolithique
Je Saint- Wandrille-Rançon
(Seine-Maritime)
par Antoine Chancerel
La Haute-Normandie est une région particulièr du lit de la Seine, prend malgré l'abscence de toutes
ement pauvre en découvertes se rapportant au structures, un relief particulièrement important.
Paléolithique supérieur. Il semble que cette rareté
exprime une réalité démographique si l'on considère
que l'essentiel des formations pleistocenes visibles
aujourd'hui date du Pléniglaciaire Supérieur et que
malgré leur accessibilité et les investigations qui n'ont LES CIRCONSTANCES DE LA DECOUVERTE
pas manqué d'y être faites, ces formations sont
restées stériles ou peu s'en faut. La rudesse du climat
à cette époque peut être invoquée pour justifier cette A la hauteur du Pont de Brotonne, à la confluence
limitation des implantations dans une région qui, ne de la petite vallée drainée par Le Rançon, le
l'oublions pas, se prolongeait très amplement sous la Port-Autonome de Rouen a procédé en avril 1974 à
Manche actuelle et offrait une configuration diffé des dragages dont les produits ont été rejetés en deux
rente. Cette désertification a pour conséquence endroits, d'abord dans une chambre de dépôt à
essentielle le voile dont s'entoure l'origine des Villequier devant la Maison Blanche puis dans une
industries du Post-Glaciaire normand-picard et sur petite chambre située sur la commune de Notre-
tout vraisemblablement leur rareté. Dame-de-Bliquetuit. Dans les deux cas l'opération
A cette rareté « génétique », si l'on peut dire, il s'est faite avec deux dragues à godets : une creusait le
faut ajouter un contexte stratigraphique extrême lit du fleuve et l'autre en face du dépôt vidait les
ment déséquilibré et globalement déficitaire. La chalands. Pour éviter l'engorgement du dépôt sous le
régularisation périglaciaire des versants nous a, en déversoir, l'épandage se faisait par à-coups, ce qui
donnait au dépôt l'allure d'une échine bosselée effet, privés des abris et grottes dans une région
formée de plusieurs buttes imbriquées. pourtant abondamment karstifiée. L'absence,
d'autre part, de formations de plateaux au Post- A Bliquetuit, c'est sur les deux premières buttes Glaciaire a provoqué dans les quelques gisements de qu'ont été recueillis les silex. Ces buttes, contraireplein-air, d'irrémédiables mélanges avec les occupat ment aux suivantes qui étaient constituées d'alluvions
ions plus récentes (Vieilles et Le Tremblay no sablo-graveleuses périglaciaires, offraient un matértamment). Seul le milieu alluvial (et sous-marin) a iau très hétérogène. Sur un fond sablo-graveleux
connu une sédimentation a l'Holocène. Elle est le fait peu abondant, très patiné en gris-bleu (surface d'une
de la transgression flandrienne qui a entraîné le ancienne nappe périglaciaire ?) on trouvait un méremblaiement de la basse-vallée de la Seine sur une lange dominé par les tufs, de tourbe, de limon épaisseur allant de 15 m à Rouen jusqu'à 30 m et plus sableux brun en mottes plus ou moins désagrégées
en face du Havre. Des occupations ont très certaine d'où dépassaient les silex taillés et de limon plus
ment existé le long du fleuve, mais elles sont argileux gris en boules compactes. A ces éléments
malheureusement scellées à l'heure actuelle dans une s'ajoutaient les débris habituels : bois, ferrailles, masse de sédiments mouillés qui ôte au préhistorien ossements, ordures de toutes sortes, etc.. Des tout espoir d'examen. mottes de limon sableux noir et cendreux contenaient
Dans ce contexte, la découverte d'une abondante par ailleurs, d'importantes quantités de silex brûlés et
série homogène dans des produits de dragages venant des coquilles de noisettes carbonisées. :
336
A Villequier, un matériau en tous points identi Total des pollens comptés 724
ques si ce n'est que les silex brûlés y étaient moins Taux de boisement Pollen arbre = 77 % nombreux, contenait également une petite série de total pollens silex équivalent (300 pièces). Ils n'étaient visibles que
L'interprétation d'une seule analyse doit être très sur une butte seulement.
prudente. Cependant, Mme M. -F. Huault croit Ces observations montrent que la station devait pouvoir raisonnablement attribuer le sédiment à la être très importante et surtout très localisée. Si à seconde partie du Boréal (Zone VI de Godwin) Villequier le ramassage n'a duré que peu de temps à c'est-à-dire 8000 — 7500 B.P. en raison du couvert cause de l'exploitation du dépôt il a pu être poursuivi forestier important et de la présence de Pinus, à Bliquetuit depuis le remplissage, sur une période de Quercus, Ulmus et surtout de Corylus. Pour la plus de cinq mois. Les conditions d'une telle collecte première fois en Normandie une série mésolithique ont dû bien évidemment maximiser la trouvaille des se trouve ainsi datée. éléments les plus gros et minimiser celle des plus
petits, en particulier celle des armatures. Mais malgré
tout, l'œil finit par s'habituer à la couleur et à l'aspect LE MATERIEL ARCHEOLOGIQUE général des silex taillés et 560 esquilles de moins de
2,1 cm (longueur des armatures) et représentant
Des vestiges ostéologiques n'ont été gardés que les 25 % du total ont pu être retrouvées. Quoi qu'il en
éléments retrouvés dans les mottes de la couche soit, ces éléments sont malgré leur mauvaise qualité
archéologique, c'est-à-dire pratiquement rien de en nombre suffisant pour rendre possible une étude
déterminable. Les ossements du dépôt pouvaient en détaillée.
effet provenir de n'importe qu'elle couche tout
comme de l'époque sub-actuelle (os à moelle et
autres). Seuls ont été conservés un petit morceau de
bois de cerf non travaillé et surtout deux défenses de LE CONTEXTE SÉDIMENT О LOGIQUE
sanglier fendues dont on connaît quelques exemples
dans les ensembles mésolithiques (Rozoy, 1978). Il La couche archéologique semble avoir été le limon existait également de très nombreux silex brûlés et sableux brun. Des mottes intactes de ce sédiment craquelés (5 kilos ont pu être récoltés). Ils sont tous contenaient, en effet, des silex taillés en place. de petite taille (moins de 5 cm). Ces « pierres de Aucune autre formation n'en a livré. Une motte foyer » montrent que des structures avaient dû montrant le passage entre le limon sableux brun et subsister. une couche de tourbe a livré également un micro
burin et un petit éclat. Elle montre seulement la L'industrie lithique
concordance d'une couche de tourbe avec la couche
archéologique. Il n'a pas été possible avec ces Toutes les pièces sont taillées dans un silex noir à
éléments : limon sableux brun, limon gris, tourbe, gris foncé où les passées très cristallisées rugueuses et
tufs et cailloutis de la nappe de fond, de non conchoïdales sont peu abondantes. A quelques reconstituer une stratigraphie quelconque. Ces él exeptions près, les silex n'ont pas été débités à partir éments s'interstratifient très diversement dans les de galets mais à partir de rognons provenant des
dépôts flandriens de la Seine. Une dizaine de ces affleurements sénoniens de la falaise crayeuse toute
mottes ont été prélevées en vue de réaliser une proche qui offrait une matière première abondante et
analyse palynologique effectuée au Laboratoire de de bonne qualité. La patine va du bleu-ciel au
Géologie de la Faculté des Sciences et Technique de gris-bleu toujours plus ou moins moucheté. Certains Rouen par Madame

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