La situation actuelle des études de diplomatique en Autriche - article ; n°1 ; vol.119, pg 5-20
17 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

La situation actuelle des études de diplomatique en Autriche - article ; n°1 ; vol.119, pg 5-20

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
17 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1961 - Volume 119 - Numéro 1 - Pages 5-20
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1961
Nombre de lectures 10
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Heinrich Fichtenau
La situation actuelle des études de diplomatique en Autriche
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1961, tome 119. pp. 5-20.
Citer ce document / Cite this document :
Fichtenau Heinrich. La situation actuelle des études de diplomatique en Autriche. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1961,
tome 119. pp. 5-20.
doi : 10.3406/bec.1961.449614
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1961_num_119_1_449614LA SITUATION ACTUELLE
DES ÉTUDES DE DIPLOMATIQUE EN AUTRICHE
Excellence,
Monsieur le Président, Monsieur le Directeur,
Mesdames, Messieurs, chers Confrères,
Je prends avec une émotion profonde la parole devant
les représentants de cette glorieuse École1. Nous avons le
juste sentiment, en Autriche, de tout ce que nous devons
aux maîtres de la diplomatique française, de toutes les
idées qu'ils ont semées dans nos esprits et aussi la certitude,
hélas ! que jamais nous ne serons en mesure de payer notre
dette à leur égard.
Je ne peux vous apporter qu'une esquisse rudimentaire
de l'état de nos études en Autriche et un tableau peut-être
subjectif d'une situation à la fois précaire et — me semble-t-il
pourtant — pleine de promesses.
Je parlerai donc moins de nos réussites que de nos inquié
tudes et je vous confierai, un peu comme à des frères aînés,
les angoisses et les espoirs pour l'avenir de notre discipline.
La communication que je vais vous faire manquerait
sans doute son but si je me contentais d'énumérer des
noms et des œuvres représentatifs de la science diploma
tique autrichienne de notre temps. Il vaudra mieux sans
doute citer ces noms et- ces œuvres en marge de la descrip
tion des traits généraux de la situation actuelle de notre
science. Nous parlerons du temps présent, mais sans oublier
qu'il résulte des siècles passés et qu'il est gros de tout l'ave
nir. Telles seront donc les trois parties du bref exposé que
je me propose de vous faire.
1. Conférence faite à l'École des chartes le 10 novembre 1960. 6 HEINRICH FICHTENAU
Je commencerai en soulignant un trait qui caractérise
l'état de la diplomatique, non seulement en Autriche, mais
aussi dans d'autres pays : aujourd'hui, les principes fond
amentaux et les méthodes de cette science sont le patrimoine
commun de presque tous ceux qui étudient sérieusement
l'histoire du Moyen Age et ses sources.
En Autriche, le mérite de cette expansion revient à nos
Universités et aussi à nos archivistes paléographes qui ont
à cœur de mettre leur science à la portée de ceux qui n'ont
pas suivi de cours à nos trois Universités. En plus de l'Ins
titut de Vienne, il existe à Gratz un Séminaire pour les
Sciences historiques auxiliaires, placé sous la direction de
Heinrich Appelt. Ces mêmes sciences sont enseignées à
l'Université d' Innsbruck par Franz Huter et Karl Pivec.
Les fonctionnaires de nos archives publiques sont presque
tous sortis de l'Institut de Vienne, qu'il s'agisse des Archives
de l'État, dans notre capitale, ou des archives de nos Bundesl
änder, des pays fédéraux. Ces neuf Länder constituent presque
tous des unités historiques et nourrissent — comme les
cantons suisses — l'orgueil de leur tradition, orgueil qui ne
va pas sans le sentiment profond d'une certaine indépen
dance à l'égard de la capitale. Il va donc de soi qu'on s'efforce,
dans ces Länder, de ne pas se trouver en retard sur Vienne.
Leurs archives sont des petits centres de recherche et d'e
nseignement et, par presque chacun d'eux, leurs chartes (au
moins jusqu'au xnie siècle) ont été éditées en plusieurs
volumes.
L'Institut de Vienne entretient des relations étroites et
amicales avec les archivistes de la province. C'est d'ailleurs
à Vienne qu'ils sont presque tous venus faire leurs études
et acquérir leurs diplômes, et ils y reviennent chaque fois
que l'occasion s'en présente. En fait, la situation est à peu
près la même qu'ici en France, si ce n'est qu'il n'existe pas
chez nous une « Société de l'École ».
La centralisation des travaux dans les archives respectives
de chaque pays fédéral a de grands avantages pratiques
et on a voulu la justifier aussi sur le plan théorique en sou
tenant que, en dehors des documents royaux et papaux,
tous les autres devaient être désormais édités sur une base SITUATION DES ÉTUDES DE DIPLOMATIQUE EN AUTRICHE 7
régionale et non plus sur celle des institutions du Moyen Age.
Je ne puis, pour ma part, partager ce point de vue et je crois
qu'il ne serait pas souhaitable, par exemple, que les chartes
de la première dynastie d'Autriche ne se trouvent que dans
les recueils de documents de six ou sept de nos Lander. Il
faut donc accepter le surcroît de travail et les frais supplé
mentaires au lieu de renoncer à ce complément institutionnel
des données régionales.
La méthode régionale s'applique bien à l'époque du xie
et xne, peut-être aussi du xine siècle. Mais vous savez
qu'il est de plus en plus difficile de répondre aux exigences
de cette méthode à mesure que l'on approche de la fin du
Moyen Age. En Haute -Autriche, on a été obligé de te
rminer le recueil des chartes de ce pays par un tome — le
onzième — qui comprend 900 pages d'édition et de régestes.
Or, ces pages ne couvrent que neuf années, les neuf der
nières années du xive siècle. On conçoit que les collections
régionales deviennent impossibles pour le xve siècle, même
en se contentant de regestes. Pour ces générations qui
virent le triomphe de la paperasserie, seules les collections
institutionnelles sont possibles et encore là seulement où on
dispose de moyens très riches.
La situation fait ressortir dans l'ensemble une populari
sation de notre discipline ainsi qu'une accentuation du
caractère technique des travaux. Autrefois, dans les chefs-
lieux des Länder, on trouvait tel ou tel archiviste qui consac
rait toute sa vie aux documents et qui accomplissait un
travail solitaire considérable. A ces travailleurs acharnés
de jadis ont succédé aujourd'hui des équipes de savants
moins persuadés qu'il n'y a pas de salut hors des chartes,
une génération pour laquelle la diplomatique est un métier
artisanal que l'on exerce certes avec zèle, mais là seulement
où il se recommande, c'est-à-dire soit pour finir les grandes
éditions du passé, soit dans le cadre d'une recherche histo
rique plus vaste. L'attitude du jeune chercheur s'est ainsi
transformée en fonction des matériaux sur lesquels il tra
vaille désormais et en fonction des résultats qu'il en espère.
A l'époque des pionniers de la diplomatique en Autriche,
l'esprit était bien différent : chaque jour nouveau pouvait 8 HEINRICH FICHTENAU
apporter sa moisson de révélations, chaque rayon chargé
de documents était lourd de secrets. On n'a pas oublié l'e
nthousiasme avec lequel les disciples de Theodor Sickel
partirent à la conquête des Archives du Vatican lorsqu'elles
furent enfin accessibles aux chercheurs. C'est avec un en
thousiasme semblable que certains de ces jeunes gens
d'autrefois explorèrent les archives des Länder autrichiens.
Il ne serait pas exagéré de comparer l'activité de Sickel
à Vienne x avec la fondation d'un nouvel ordre religieux. A
l'origine, il ne s'agissait que d'un petit groupe d'hommes
prêts à tous les sacrifices pour se consacrer à l'idéal de leur
maître. La maison mère essaima autour d'elle et créa en
quelque sorte des filiales. Ces écoles vivent toujours et
obéissent à des règles définies il y a trois générations, mais
il faut avouer que l'élan ascétique des origines et la foi en
la mission spirituelle à remplir ont beaucoup diminué.
En ce qui concerne l'Institut lui-même, on constate un
élargissement considérable de ses fonctions depuis la der
nière guerre. Sous la direction énergique de Leo Santifaller,
plus de vingt entreprises différentes lui ont été rattachées.
Un tiers environ de ces entreprises sont consacrées à l'édi
tion de chartes et à la réunion de regestes : il s'agit des plus

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents