La Station Néolithique de Marcilly-sur-Tille (Côte-d Or) - article ; n°5 ; vol.60, pg 326-339
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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1963 - Volume 60 - Numéro 5 - Pages 326-339
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1963
Nombre de lectures 8
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Dr Ernest Planson
La Station Néolithique de Marcilly-sur-Tille (Côte-d'Or)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1963, tome 60, N. 5-6. pp. 326-339.
Citer ce document / Cite this document :
Planson Ernest. La Station Néolithique de Marcilly-sur-Tille (Côte-d'Or). In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1963,
tome 60, N. 5-6. pp. 326-339.
doi : 10.3406/bspf.1963.3911
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1963_num_60_5_3911ET TRAVAUX ETUDES
La Station Néolithique de Marcilly-sur-Tille
(Côte-d'Or)
PAR I.E
Docteur E. PLANSON *
Les résultats des travaux de Marcilly, au fur et à mesure de leur dé
roulement, ont déjà fait l'objet de trois rapports devant la Commission
des Antiquités de la Côte d'Or. Le moment nous semblait donc venu
d'en faire un court exposé devant les Membres de la Société Préhisto
rique Française.
L'exploration méthodique n'est pas encore terminée mais elle est
cependant assez avancée pour permettre de faire le point et d'avoir
une vue d'ensemble, quitte à confirmer ou même à infirmer certaines
de nos conclusions provisoires.
Cette butte est formée de deux parties d'inégale hauteur. Sa superficie
totale est de 10 hectares. La première partie, la plus basse, en occupe
les 9/10". L'autre partie occupe seulement 1 hectare. Elle a un sommet
dont l'altitude est de 317 m, avec une hauteur totale de 50 m seulement
de sa base au point sommital. Les deux parties sont séparées actuell
ement par un chemin ancien, qui a du être remanié au cours des âges.
Le pied du Mont est baigné au Nord par l'Ignon, qui se jette dans la
Tille 2 km plus loin, en amont de Tilchatel. Le site entier figure au
cadastre revisé de 1960, à la parcelle 246, Section B, sous la dénominat
ion de « Mont de Marcilly ». Ses coordonnées géographiques sont
811 X 285,5, sur les cartes au 1/50 000 d'Is-sur-Tille et de Mirebeau. Il
est limité à l'Est par un étang artificiel, relativement ancien, d'environ
la même superficie.
Quels que soient les motifs qui ont incité les Néolithiques à s'instal
ler sur cette eminence, on est frappé par sa position géographique, qui,
du sommet, permet d'observer un immense territoire qui s'étend au Sud
jusqu'au Mont Afrique, situé à plus de 30 km, et, à l'Est, vers la plaine
de la Saône, en direction de Gray. De plus près, dans son environnement
immédiat, le Mont de Marcilly est en relation avec les eminences voisines
de Charmoy, le signal de Moloy, les buttes de Dienay et de Tilchatel.
Il permet la surveillance de la haute vallée de la Tille et de l'Ignon,
qui sont encore des voies de pénétration entre les bassins de la Saône
et celui de la Seine. L'emplacement était donc des plus judicieux.
Les pentes Nord et Ouest sont abruptes, ainsi que le rebord Sud, qui
est constitué d'une falaise rocheuse. A l'Est, la pente douce de sa partie
basse est rompue à sa base par un gros bourrelet ou levée semi-circulaire.
Elle continue en glacis jusqu'au bord de l'étang. On note tout de suite
(*) Séance d'avril 1963. SOCIETE PREHISTORIQUE FRANÇAISE 327
l'existence d'une série de dépressions ou cuvettes qui s'échelonnent le
long de cette levée. Le sommet est ceinturé du côté de l'Est par deux
autres gros bourrelets également semi-circulaires. On devine que ce sont
des éléments de défense. Les pentes abruptes du Nord et du Sud
dépourvues de bourrelets. Il existe cependant une rupture de pente dans
l'abrupt de l'Ouest. La carte schématique (PL /) faite d'après les photo
graphies aériennes nous permet d'avoir une bonne vue générale, et de
noter certains détails, dont deux décrochements qu'on remarque à peine
du sol.
So leom du Mont de Màrcîllj/ S/ Tîlle сЗт€ з>
La distance qui sépare l'enceinte inférieure de l'enceinte intermédiaire
est de 150 m. Cette dernière n'est distante de supérieure que
de 50 m. Elle-même se trouve à 40 m du sommet.
L'occupation du site est attestée d'emblée par une couche de terre noire
qui recouvre, sur peu d'épaisseur, l'assise rocheuse rauracienne dont est
composé le Mont de Marcilly. Une herbe pauvre le tapisse, il n'y pousse
ni arbre, ni arbrisseau. Cependant, à la fin de la pente douce, des par
celles de terre ont été cultivées autrefois. Plus haut, l'érosion s'est char
gée de mettre le rocher à nu çà et là, et de sculpter d'énormes blocs
sur l'abrupt du flanc Ouest. L'entrée principale devait se trouver, sans
qu'on puisse l'affirmer, sur le bord Sud-Est, là où il existe une solution
de continuité dans la levée inférieure. 328 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
L'attention des Préhistoriens avait été attirée dès 1878 par un cheminot
d'Is-sur-Tille (1). Mais c'est P. Perrenet (2), un avocat dijonnais, origi
naire de Marcilly, qui y fit des fouilles en 1907, et dénomma le Mont de
Marcilly « station néolithique ». De plus, le camp de Marcilly, figurait en
1913 sur la liste de la « Commission des Enceintes » créée par la Société
Préhistorique Française.
En 1960, en accord avec M. l'Abbé Joly, Directeur de la Circonscript
ion de Dijon, nous avons décidé d'explorer le site entier, afin d'étudier
la civilisation ancienne qui s'y était installée. Malgré l'ampleur des
problèmes à résoudre, et les difficultés de l'entreprise, nous nous sommes
mis à la tâche au début de l'année. Il a été entendu que nous commencer
ions nos travaux par la fouille des cuvettes, viendrait ensuie l'étude des
enceintes. Le terrain appartenant à la commune de Marcilly, l'autori
sation de fouilles a été très vite obtenue.
L'étude des dépressions nous a rapidement montré que celles-ci étaient
des emplacements de cabanes à fonds légèrement excavés, adossées à
de gros blocs verticaux qui doublent le parement interne du rempart.
La coupe schématique (P/. //) de quelques-unes d'entre-elles nous montre
que la couche archéologique se trouve à une profondeur de 30 à 40 cm
du sol. Elle est composé d'un seul niveau archéologique. Le matériel
est assez abondant, homogène d'aspect, et ne renferme aucune pièce mét
allique. Les foyers se trouvent le plus souvent à même la roche natur
elle. Il est impossible de savoir si ces cases étaient ovales, rondes ou
rectangulaires. Les séparations d'entre les cuvettes ne sont pas données
par le relief du terrain qui n'implique pas obligatoirement une bordure.
Leurs dimensions ne peuvent être précisées. Les parois et toitures n'é
taient sans doute pas encore formées de revêtement d'argile cuite. Mais
elles devaient être construites en matériaux périssables, sur un soubas
sement de pierres. L'enceinte inférieure sur laquelle reposaient ces fonds
de cabanes mesure 600 m, sa largeur est de 6 m environ. Elle est const
ruite, comme cela sera le cas pour l'enceinte intermédiaire, sur une
émergence rocheuse et selon les particularités du terrain.
La structure interne de l'ouvrage présente les particularités suivantes :
c'est d'abord un amas de pierres en avant du rempart, qui peuvent avoir
eu un rôle de soutien ou provenir de l'éboulement du rempart (A), com
posé de pierres moyennes et de terre, qui reposent sur la terrasse ro
cheuse devant laquelle on note tout de suite qu'il n'y a pas de fosé
(PL III, 1). Ensuite une petite murette (B) formée de pierres d'assez
grandes dimensions, certaines sont équarries, assez bien ajustées, posées
intentionnellement semble-t-il en oblique, regardant vers l'intérieur.
Puis, on trouve une murette interne (C) construite au moyen de grosses
pierres non équarries empilées les unes sur les autres. Entre les deux
murettes, il existe un remplissage de biocaille (D) composé de pierres
et de terre rouge rapportées. L'ensemble de ces trois parties repose sur
un petit hérisson construit directement sur le rocher pour le niveler.
En arrière de cette construction, on retrouve deux énormes pierres de
bout comme celles qui bordent les fonds de cabanes. L'une mesure 1 m
de long, 0,50 m de large et 0,15 m d'épaisseur

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