Le cimetière franc de Lorleau (Eure) - article ; n°2 ; vol.20, pg 392-407

Marc-Adrien Dollfus

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Gallia - Année 1962 - Volume 20 - Numéro 2 - Pages 392-407
16 pages

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• Publié le: 01 janvier 1962
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Marc-Adrien Dollfus
Le cimetière franc de Lorleau (Eure)
In: Gallia. Tome 20 fascicule 2, 1962. pp. 392-407.
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Dollfus Marc-Adrien. Le cimetière franc de Lorleau (Eure). In: Gallia. Tome 20 fascicule 2, 1962. pp. 392-407.
doi : 10.3406/galia.1962.2361
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galia_0016-4119_1962_num_20_2_2361392 NOTES
La Société archéologique de Sens possède blissement rural de basse époque superposé à
un site hallstattien. De mauvaise qualité et deux tessons provenant de Fontaine-Mâcon
(Aube)16 : traînés par les labours, ils ont perdu tout
enrobe. D) Molette 110. Découverte Menneret, lieu-
dit « Beauregard » (villa) : Spécimens étrangers au département figurant
E) Inédite. Découverte Recordat, lieu-dit dans des collections publiques, non publiés (pi. IV).
« Le Sevrât ».
Le musée d'Avallon, qui ne possède jusqu'ici
Jean Nicolle. aucun échantillon de molette de provenance
locale, a reçu jadis en don trois bols intacts
provenant du cimetière de Lépine (Marne) et
dont Chenet n'a pas eu connaissance15 :
A) Inédite ; (15) Chenet, op. cit., p. 137.
D) Inédite. (16) Fontaine-Mâcon est situé sur la carte de
C) Variante de la molette 158. répartition (fig. 4), en haut, lettres FM.
Le cimetière franc de Lorleau (Eure)
Dans toute la région du Vexin normand et d'autre part, à l'entrée de cette carrière, malgré
du Pays de Caux, les cimetières francs sont son aspect de sécheresse, il existe une localité
nombreux, mais la plupart ont été découverts botanique très particulière, car c'est le seul
fortuitement et peu ont donné lieu à des endroit de la région où se trouve la Parnassie
fouilles régulières. Dans le canton de Lyons-la- (Parnassia palustris), plante assez rare en
Forèt (arrondissement des Andelys), dont Normandie et qui ne vit que dans les lieux
Lorleau est une des communes (hituée à 3 kil humides. Il semble donc, comme cela a été
omètres de Lyons-la-Forèt). des sarcophages souvent signalé, que le cimetière franc de
francs ont été découverts dès le xvme siècle à Lorleau se trouvait au voisinage immédiat de
Lyons même et ces dernières années à Touffre- sources, maintenant taries. Signalons en outre,
ville. à l'Ouest, séparé par un petit vallon, une
Le cimetière franc de Lorleau se trouve dans ferme dont le lieu-dit est « Mont aux Prêtres ».
la parcelle 57 section B2 du cadastre révisé La tranche d'exploitation de la carrière
de Lorleau, au sommet d'une carrière de marne forme un vaste arc de cercle de 80
et dans un champ communal. Il est situé sur mètres environ de corde et dont le front de
la pente nord de la vallée de la Lieure qui taille est orienté S.-S.-O.-N.-N.-E., si bien
prend sa source quelques centaines de mètres qu'il coupe perpendiculairement la plupart des
en aval. La carrière, qui a peu à peu entraîné tombes orientées E.-O. Ces tombes sont peu
d'abord la découverte puis la destruction du profondes et les sépultures se trouvent entre
cimetière, est située en regard du kilomètre 0 m. 40 et 0 m. 70 de profondeur.
3 300 de la route départementale 132 de Lyons
Le cimetière de Lorleau a donné lieu à des à Gournay, à 200 mètres au Sud du cimetière
découvertes fortuites depuis plus de soixante ans. actuel sur une pente orientée face au Sud en On trouvait chez les habitants du pays quelques plein soleil, paraissant parfaitement sèche poteries ou armes et il en est encore conservé
(fig. 1). En réalité, le cimetière franc devait à quelques-unes dans l'école du village. Nous-
l'époque se trouver au voisinage de la source même, depuis 1910, avions recueilli dans les
déblais de la carrière plusieurs scramasaxes, des primitive de la Lieure, car d'une part, en 1910,
ossements et des fragments de vases. Malle cours de cette petite rivière est remonté de heureusement, depuis quelques années l'exploiplusieurs centaines de mètres et a pris pendant tation de la carrière se fait mécaniquement, ce
quelques années sa source au pied de la carrière. qui a amené la destruction de très nombreuses i
FRANC DE LORLEAU CIMETIÈRE
1
D
5~0r»v.
Fig. 1. — Plan de la carrière de Lorleau (Eure), état de 1946-1947. Parcelle 57, section B 2 du cadastre de Lorleau.
tombes. Par suite de diverses circonstances, tombes dont quelques-unes incomplètes, une
partie ayant été détruite par l'exploitation de la nous n'avons pu faire de fouilles systématiques
qu'à des périodes assez éloignées : 1926, 1946, carrière. Depuis, nous avons pu repérer et
1949 et 1952. explorer 16 autres tombes, ce qui porte
En 1926, l'Ingénieur des Ponts et Chaussées l'ensemble des sépultures explorées à 46. Mais
de Lyons-la-Forèt, M. Lucas, avec notre un beaucoup plus grand nombre ont été détruites
et nous avons pu, dans les déblais de la carrière, collaboration, a procédé à la première explora
tion systématique de ce cimetière. Quatorze recueillir d'assez nombreux objets ou fragments
tombes furent mises au jour, nous permettant de squelettes. Toutes ces trouvailles ont été au
de repérer les diverses sections du cimetière. fur et à mesure publiées dans le Bulletin de la
Les résultats de cette première exploration ont Société normande d'études préhistoriques et proto
été publiés à la Société normande d'études historiques1.
préhistoriques en mai 1926. Ces fouilles ont été
exécutées d'une part par tranchées dirigées
N-S, à peu près parallèles au front de la carrière, (1) Dr M. A. Dollfus, Élude archéologique du canton
ce qui permettait de recouper les tombes de Lyons-la-Forêt (Eure), dans Bulletin de la Société
orientées E.-O. ; quand une tombe était repérée, normande d'Études préhistoriques et prolohistoriques,
elle était dégagée dans son ensemble ; d'autre XXV, 1926, p. 130 ; — Dr M. A. Dollfus et M. Llcas,
part, dans le secteur A, nous avons procédé par Exploration d'un cimetière franc à Lorleau (Eure),
décapage du terrain, couche après couche, sur ibid., XXVI, 1928, p. 93, 1 fig. et 1 pi. ; —
une surface assez large. Dr M. A. Dollfus, Découvertes récentes faites dans le
En 1946-1948, nous avons exploré 16 nouvelles cimetière franc de Lorleau, ibid., XXXIV, III, p. 93 ; — - 394 NOTES
Fig. 2. — Vue générale de la carrière de Lorleau (19591, indiquant les quatre sections du cimetière franc. Le
cimetière actuel est au niveau du bouquet de sapins.
Caractéristiques générales raient de menus fragments ligneux conservés
du cimetière. par la rouille. Il semble donc possible qu'il y
ait eu quelques inhumations dans des cercueils
Suivant le front d'exploitation de la carrière, de bois.
on peut diviser le cimetière en quatre sections, L'orientation générale des tombes est Est-
du Sud-Sud-Est au Nord-Nord-Ouest : sections Ouest, la tête à l'orient, regardant vers l'Est,
A, B, G, D, de droite à gauche en regardant le mais cette orientation n'est pas toujours
front de taille de la carrière (fig. 2). rigoureuse et les sépultures ne sont pas absolu
Les tombes sont situées dans un terrain ment parallèles ; quelques corps font avec
crayeux, aride, au sommet de la carrière dont l'axe E.-O. un angle a de 20°, en raison
la tranche s'élève sur un à-pic de plus de probablement de la différence d'orientation
12 mètres, permettant de repérer assez facil suivant la saison ou le repérage du soleil par
ement les fosses remplies de terre qui tranchent le fossoyeur.
en brun-jaunâtre sur la surface blanche du Dans l'immense majorité des cas, les corps
front de taille crayeux. sont couchés sur le dos, le visage tourné vers
Sauf une sépulture auprès de laquelle nous l'Est, les bras, la plupart du temps le long du
avons trouvé quelques débris de sarcophages, corps, les membres inférieurs allongés. Dans
tous les squelettes ^e trouvent à même la terre. une seule tombe (sépulture XXIII), le corps
Cependant, dans les sections A et C, nous était replié sur lui-même. Les squelettes
avons recueilli quelques clous auxquels adhé- peuvent être très groupés, surtout dans la
section A et G où ils