Le déplacement du chef lieu des Viromandui au Bas-Empire, de Saint-Quentin à Vermand - article ; n°1 ; vol.3, pg 245-258
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Revue archéologique de Picardie - Année 1984 - Volume 3 - Numéro 1 - Pages 245-258
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Publié le 01 janvier 1984
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jean Luc Collart
Le déplacement du chef lieu des Viromandui au Bas-Empire, de
Saint-Quentin à Vermand
In: Revue archéologique de Picardie. N°3-4, 1984. pp. 245-258.
Citer ce document / Cite this document :
Collart Jean Luc. Le déplacement du chef lieu des Viromandui au Bas-Empire, de Saint-Quentin à Vermand. In: Revue
archéologique de Picardie. N°3-4, 1984. pp. 245-258.
doi : 10.3406/pica.1984.1446
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pica_0752-5656_1984_num_3_1_1446REVUE ARCHÉOLOGIQUE DE PICARDIE N° 3-4 1984
LE DÉPLACEMENT DU CHEF-LIEU DES VIROMANDUI AU BAS-EMPIRE,
DE SAINT-QUENTIN A VERMAND
par J.-L. COLLART *
La question de la localisation du chef-lieu des Viromandui (l) est à l'origine d'une
vigoureuse polémique : longtemps, au moins depuis le XVIIe siècle, Vermand disputa à Saint-
Quentin l'honneur d'avoir été V Augusta Viromanduorum. L'identité à' Augusta avec ne fut universellement admise qu'au XIXe siècle.
Cependant Vermand peut prétendre au rang de caput civitatis des Viromandui (2). Il
semble en effet que cette localité ait supplanté Augusta au Bas-Empire. C'est du moins ce
que nous allons tenter de démontrer, après avoir fait un rapide état de nos connaissances sur
ces deux agglomérations antiques (3).
SAINT-QUENTIN— AUGUSTA VIROMANDUORUM
II est tout d'abord utile de rappeler brièvement les arguments qui ont permis d'établir
que l'agglomération antique qui se trouve à l'emplacement de Saint-Quentin était Augusta
Viromanduorum.
On pourrait presque se satisfaire d'un premier argument : le nom de l'un des quartiers
de la ville médiévale, AOUSTE, expressément traduit dans quelques textes latins du Moyen-
Age par Augusta. Ajoutons-en un second : certaines distances de l'Itinéraire Antonin et de
la Table de Peutinger, surtout j:elle à' Augusta Suessionum à Augusta Viromanduorum,
désignent nettement le site de Saint-Quentin. D'autres documents pourraient encore ê,tre
sollicités : le récit de la Passion et de la première Invention de saint Quentin, plusieurs textes
médiévaux, l'inscription antique relative à un culte public trouvée dans la Collégiale...
* Direction des Antiquités Historiques de Haute-Normandie (2) Les Viromanduens sont mentionnés par CÉSAR,
76000 ROUEN Guerre des Gaules, II, 4, 16, 23 ; TITE-LIVE, Ab
Urbe Condita, Periocha du livre 104 ; PLINE, His
toire Naturelle, IY, 106, Notes tironiennes.
(3) Cette communication fait suite à un Mémoire de
maîtrise en Histoire Ancienne, Augusta Viromanduo-
(1) Les formes Veromandui et Viromandui se ren- rum — Viromandis, Saint-Quentin et Vermand dans
contrent concurremment dans les manuscrits. La forme l'Antiquité. Etat des connaissances historiques et
en -i est plus fréquente dans les inscriptions. archéologiques, Amiens, 1982.
245 LE SITE
La ville d1 Augusta s'est développée sur la rive gauche de la Somme, à la confluence de
cette rivière avec le ruisseau du Grosnard qui prend sa source à Saint-Quentin à l'ouest du
centre ville. A cet endroit, situé à 12 km des sources de la Somme, la vallée n'est pas encore
très large (500 à 600 mètres) et ses versants sont assez abrupts. La ville se trouve sur deux
pentes assez fortes qui descendent vers la vallée de la Somme et vers le vallon où coule le
Grosnard.
La région de Saint-Quentin appartient au plateau picard. La géologie du site est simple.
Vers le haut de la pente se trouve le limon qui recouvre la craie. Epais de plusieurs mètres
au sommet, il diminue jusqu'à ce que la craie affleure à mi-pente. Plus bas encore, dans la
vallée de la Somme et le vallon du Grosnard se trouvent les colluvions et les alluvions.
Le choix du site n'a certainement pas été guidé par des considérations d'ordre géologique :
toute la vallée de la haute Somme présente des caractéristiques similaires. Du point de vue
hydrographique, on peut noter que la Somme est un peu plus importante à Saint-Quentin
avec l'apport des sources de Rouvroy, d'Harly et du faubourg d'Isle. Peut-être était-elle plus
facilement navigable à partir de ce point. Ce qui paraît plus significatif, c'est la présence
d'un rétrécissement sensible de la vallée (300 m au niveau de l'actuel pont d'Isle, au lieu de
500 à 600 m en aval et en amont). On peut donc penser que le site de Saint-Quentin corre
spondait à un point de franchissement privilégié de la Somme, et attirait naturellement les
voies terrestres. C'est donc plutôt cette situation de carrefour de routes et d'une rivière pro
bablement navigable qui a déterminé l'implantation de la ville.
Plus largement, on peut s'interroger sur les motifs qui ont fait préférer ce site à d'autres
points* en aval de la vallée qui présentaient des caractéristiques similaires. La proximité de la
vallée de l'Oise fournit certainement un élément de la réponse. Saint-Quentin se trouve en
effet dans la petite zone d'une dizaine de kilomètres de longueur où la Somme et l'Oise sont
les plus rapprochées l'une de l'autre (11 km). La navigabilité de l'Oise est bien attestée. On
peut donc imaginer une artère Oise — Somme, avec portage entre les deux, dont Augusta
aurait été le pivot, à l'image de l'axe, certes plus important, Seine — Saône.
Il est aussi possible que la voie de Reims ait aussi joué un rôle dans la genèse
à.1 Augusta (?) P. LEMAN (4) pense en effet qu'elle appartient à la seconde voie de l'Océan
du réseau d' Agrippa décrit par Strabon. Mais il n'est pas assuré que cette voie soit antérieure
à la ville puisque la date de fondation de cette dernière n'est pas établie.
RECHERCHES RÉCENTES
Cette ville antique est fort mal connue. Cela tient à l'absence de fouilles depuis la dis
parition pendant la première guerre mondiale des deux archéologues saint-quentinois, Jules
PILLOY et Théophile ECK. Ce n'est qu'en 1980 que nous avons de nouveau effectué des
observations archéologiques.
La première intervention, rue Victor Basch, n'a permis que de relever une coupe dans
un puits de fondation, montrant un dépôt archéologique de 2,50 mètres d'épaisseur totale.
(4) "Les voies du Léman à l'Océan : la branche
orientale. Etat de la question et propositions nouv
elles", Caesarodunum 10, 1975, Actes du Colloque :
"Du Léman à l'Océan : les eaux en Gaule : rivages,
sources, fleuves et vallées", pp. 102-112.
246 Fig. 1. Le réseau routier autour de Saint-Quentin (en grisé : les sites routiers).
Quelques tessons antiques ont pu être collectés mais ils ne permettent pas de préciser si la
ville s'étendait jusque là.
En 1981, nous avons pu étudier une coupe stratigraphique et fouiller quelques structures
profondes aux 33, 35, 37 rue Voltaire. La hauteur maximale des niveaux archéologiques était
de 3,80 mètres, mais le terrain avait subi anciennement d'importants terrassements pour
atténuer son pendage et le limon en place affleurait au nord. Les niveaux gallo-romains, du
Ier au IIP siècle, ne dépassaient pas 1,30 mètre de hauteur.
En 1982, nous avons pu suivre des terrassements sur un chantier, 8 place de l'Hôtel de
Ville. Le dépôt archéologique, haut de 3 mètres en moyenne, était presque entièrement per
turbé par des caves récentes. Là encore, l'occupation cesse au IIIe siècle.
D'autres travaux, derrière le chevet de la Collégiale, ont été l'occasion de faire un
sondage qui a permis de constater l'absence de couche gallo-romaine en ce point.
En 1983, nous n'avons pas eu le loisir de poursuivre bien loin des investigations aux 17,
19 rue Croix-Belle Porte. Les niveaux archéologiques atteignaient environ 2,50 mètres de
hauteur. Quelques tessons antiques ont été mis au jour sans que l'on puisse préciser la nature
du site.
Toutes les observations concordent avec les informations anciennes et permettent d'évaluer
le dépôt archéologique moyen. Les strates antiques, au cœur même de la ville, ne dépassent
guère 2 mètres de hauteur et semblent plus souvent proches de 1,50 mètre. Elles sont
recouvertes par des couches postérieures épaisses de 1 à 2,50 mètres.
LA TOPOGRAPHIE
II n'est pas encore possible de préciser l' exacte étendue de la cité. La carte de répartition
des découvertes relatives à l'Antiqui

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