Le développement topographique et chronologique de Tournai - article ; n°1 ; vol.3, pg 271-282
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Revue archéologique de Picardie - Année 1984 - Volume 3 - Numéro 1 - Pages 271-282
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Publié le 01 janvier 1984
Nombre de lectures 19
Langue Français
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Extrait

Pr Raymond Brulet
Le développement topographique et chronologique de Tournai
In: Revue archéologique de Picardie. N°3-4, 1984. pp. 271-282.
Citer ce document / Cite this document :
Brulet Raymond. Le développement topographique et chronologique de Tournai. In: Revue archéologique de Picardie. N°3-4,
1984. pp. 271-282.
doi : 10.3406/pica.1984.1449
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pica_0752-5656_1984_num_3_1_1449ARCHÉOLOGIQUE DE PICARDIE N© 3-4 1984 REVUE
LE DÉVELOPPEMENT TOPOGRAPHIQUE ET CHRONOLOGIQUE
DE TOURNAI
par R. BRULET *
Notre connaissance trop fragmentaire du Tournai romain, en Belgique, empêche d'ap
préhender valablement l'évolution topographique et chronologique de la ville. Notre ignorance
est due à l'absence d'une politique concertée en matière d'archéologie urbaine ; il n'existe
pas à Tournai de Service de fouilles urbain tel que la ville la plus ancienne de Wallonie
mériterait d'en être dotée. D'autre part, la destruction du musée archéologique, en mai 1940,
ne nous autorise plus à réviser le matériel récolté durant les fouilles antérieures à cette date.
Les recherches systématiques qui furent organisées à Tournai, au cours de la reconstruc
tion de la ville et à la suite de la seconde guerre mondiale, ont jeté toutefois quelque éclai
rage sur le centre urbain (l). Quelques fouilles récentes, exécutées dans de meilleures condit
ions, nous permettent de nous forger une image un peu plus précise de la cité. Elles sont
l'œuvre, en premier lieu de M. M. Amand (2) et du Service National des Fouilles (3),
notamment sous l'égide de M. J. Mertens (4), de la Société de Géologie, de Préhistoire et
d'Archéologie de Tournai (5) et du Service SOS Fouilles (6). Quelques travaux inédits ou sur
le métier méritent d'être signalés parce qu'ils étofifent notre connaissance sur le développement
* Chercheur FNRS, Chargé de Cours à l'Université de Paris I (3) Voir notes 2 et 4. La bibliographie sur les découv
ertes archéologiques à Tournai est très abondante, ce 3 rue Michelet, 75006 PARIS qui a nécessité la parution d'un volume séparé, dans
la série des répertoires du Centre National de Recher
ches Archéologiques en Belgique, auquel on doit se-
référer : LESENNEM., Répertoire des trouvailles (1) Voir surtout AMAND M. et EYKENS- archéologiques à Tournai, Bruxelles, 1981. DIERICKXI., Tournai romain, Bruges, I960;
AMAND M., "Turnacum romanum", dans L'Antiq (4) MERTENS J., et REMYH., "La nécropole uité Classique, II, 1951, pp. 383-408 et id. "L'oc antique sous l'église Saint-Quentin à Tournai", cupation du sol à Tournai et dans le Tournaisis du Archaeologia Belgica, 137, Bruxelles, 1972 ; id., Ier au Ve siècle de notre ère", dans Revue belge de "Tournai, Fouilles à La Loucherie'*, Archaeologia Philologie et d'Histoire, XXXIII, 1955, pp. 877-899. Belgica, 165, Bruxelles, 1974. Je remercie vivement M. M. Amand des renseigne
(5) BRULET R. et COULON G., La nécropole gallo- ments qu'il a bien voulu me communiquer.
romaine de la rue Perdue à Tournai, Publications (2) AMAND M., "Un nouveau quartier à Tournai : d'Histoire de l'Art et d'Archéologie de l'Université les fouilles du Luchet d'Antoing", Archaeologia de Louvain, 7, Louvain, 1977. Belgica , 102, Bruxelles, 1968 ; id., "Le sous-sol
(6) NYNS Ch.-H., "Le sauvetage du quartier de La archéologique de l'église Saint-Piat à Tournai", Loucherie à Tournai" et MASSART C, "Le matériel Archaeologia Belgica, 222, Bruxelles, 1980; id.,
archéologique gallo-romain de La Loucherie", Activ"L'approvisionnement en eau du Tournai romain",
ités 80 du SOS Fouilles, 2, 1981, pp. 29-43. Belgica, 143, Bruxelles, 1973.
271 de la ville : des fouilles de sauvetage ont été menées récemment à La Loucherie et à l'empla
cement de l'ancien théâtre (7) ; une dissertation, préparée à l'Université de Louvain-la-Neuve,
a pour objet de constituer le catalogue des monnaies retrouvées dans le sous-sol tournai-
sien (8).
L'interrogation fondamentale qui demeure est relative au statut du Turnacum romain
et à son interprétation comme entité urbaine, durant le Haut-Empire. S'agit-il d'une ville
urbanisée ou d'un gros bourg ? A quel moment apparaissent les éléments de son quadrillage
urbain ?
Au Bas-Empire, Tournai endosse sans conteste le statut de ville : il est promu au rang
de métropole de la Cité des Tournaisiens, une création tardive, supplantant du même coup
Cassel, l'ancien caput civitatis des Ménapiens ; pareil phénomène est d'ailleurs connu pour
la Cité voisine des Nerviens, devenue Cité des Cambrésiens (9). Tournai est entouré d'une
enceinte connue par les textes (10) et révélée par l'archéologie (n). Ce rôle de premier plan
de Tournai, manifeste au Bas-Empire seulement, ne se démentira pas par la suite, au début
de la période mérovingienne, sous l'impulsion des premiers monarques, tel Childéric qui y
séjourna et y fut inhumé (12).
De nombreux arguments ont été avancés pour établir le caractère urbain de l'agglomér
ation de Tournai durant le Haut-Empire, de manière à la distinguer d'un vicus d'importance
moyenne. On peut énumérer pêle-mêle : la situation de Tournai sur les rives de l'Escaut, son
implantation à un carrefour routier primordial, les éléments de son quadrillage urbain, qui
se révèlent peu à peu mais demeurent ténus, ses bâtiments à caractère public, l'étendue de
ses quartiers artisanaux et commerçants.
Le nom antique de l'agglomération tournaisienne nous est révélé par les itinéraires
anciens : la Table de Peutinger représente l'axe routier de Cassel à Bavai et localise Turnaco
sur sop trajet entre Virovino (Wervik) et Ponte Scaldis (Escaupont). L'Itinéraire d'Antonin
met davantage en relief son rôle de nœud routier puisqu'il ne la cite pas moins de quatre
fois (13). Il propose la liaison de Boulogne à Bavai par Cassel, Wervik, Tournai et Escaupont,
ce qui correspond au trajet dessiné par la Table de Peutinger. Une autre liaison constitue un
raccourci : la voie de Cassel à Tournai par Miniariacum (Estaires) (l4) tandis que celle de
Thérouanne à Tournai par Arras offre un itinéraire plus long. L'Itinéraire d'Antonin propose
enfin une liaison Cambrai — Tournai, mal connue sur le terrain, qui se rattache peut-être à la
voie se dirigeant vers Escaupont.
Les archéologues ont également enregistré la présence d'un certain nombre de voies,
dont l'existence n'est pas établie par les textes, sur la rive droite du fleuve. La route la mieux
attestée quitte Tournai en direction de la Cité des Nerviens, notamment vers Asse, par Frasnes.
Au total, apparaît bien comme une plaque tournante branchée sur des routes
se dirigeant vers les chefs-lieux des civitates voisines de Bavai, Arras et Cassel.
(7) Fouilles inédites du Service SOS Fouilles. (12) Voir en dernier lieu : Childéric-Clovis. 1500e an
niversaire (482-1982), Catalogue de l'exposition, (8)CANIVEZC, diss. Université de Louvain-La- Tournai, 1982. Neuve, 1983. Je remercie Mlle C. Canivez de ses
informations. (13) Textes réunis notamment par VAN DE
WEERD H., Inleiding tot de gallo-romeinsche (9) Not. Galliarum, VI, 7. Archéologie der Nederlanden, Anvers, 1944,
pp. 11-15. (10) GRÉGOIRE DE TOURS, Histor. Franc, IV, 50
et V, 60 et diplôme de Charles-le-Simple de 898 qui (14) LEMAN P., Un itinéraire controversé de la Cité autorise les Tournaisiens à réparer les ruines de leurs des Ménapiens : Tournai— Merville ou Tournai— remparts. Estaires, XXXIX Congrès de la Fédération Histor.
(11) MERTENS J. et REMY H., La Loucherie. Arch. Belgique, Bruges, 1966.
272 CASSEL
Fig. 1. Plan de Tournai : les origines. Dispersion des trouvailles de la première moitié du Ier siècle après J.C.
1. Céramique commune pré-claudienne 2. Terre sigillée italique 3. Monnaies romaines 4. Fossé de
La Loucherie.
I. LES ORIGINES (fïg. 1)
Les origines gallo-romaines de l'agglomération se confondent chronologiquement avec la
période qualifiée traditionnellement de pré-claudienne.
Rive gauche, les trouvailles de céramique commune de cette époque se répartissent à
plusieurs endroits de la ville, notamment à La Loucherie, rue de la Tête d'Or, rue Saint-Piat,
rué des Cla

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