Le dolmen de Séchebec à Cognac (Charente) - article ; n°3 ; vol.63, pg 545-564
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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1966 - Volume 63 - Numéro 3 - Pages 545-564
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1966
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Nicolas Bayne
Claude Burnez
Timothy Gee
Raymond Riquet
Le dolmen de Séchebec à Cognac (Charente)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1966, tome 63, N. 3. pp. 545-564.
Citer ce document / Cite this document :
Bayne Nicolas, Burnez Claude, Gee Timothy, Riquet Raymond. Le dolmen de Séchebec à Cognac (Charente). In: Bulletin de la
Société préhistorique française. 1966, tome 63, N. 3. pp. 545-564.
doi : 10.3406/bspf.1966.4086
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1966_hos_63_3_4086dolmen de Séchebec à Cognac Le
(Charente)
PAR
Nicholas BAYNE, Claude BURNEZ, Timothy GEE et Raymond RIQUET
La Pierre Levée de Séchebec, à Cognac, fait partie d'un petit
groupe de monuments comprenant : la Pierre Levée de St-Brice,
la Pierre Levée de la Combe-des-Dames à Châteaubernard, la Pierre
Levée de St-Fort-sur-le-Né, la Pierre Levée de St-Même-les-Carrières
et le dolmen très douteux des Métairies de Jarnac (Chauvet 1899).
Malheureusement, ils sont, soit détruits (Jarnac), soit réduits à
l'état de blocs dispersés (Châteaubernard), soit entièrement vidés et
plus ou moins effondrés (St-Fort-sur-le-Né, St-Brice, St-Même).
Seul Séchebec, bien qu'ayant été de toute évidence ouvert depuis
longtemps, semblait offrir une possibilité de récupérer quelques
vestiges de son mobilier initial et aussi d'étudier les structures et
caractéristiques architecturales de ce petit ensemble mégalithique
du Cognaçais.
Nous avons donc décidé en 1958 de le fouiller, la ville de
Cognac, propriétaire du terrain, nous ayant permis de le faire et
une autorisation ayant été obtenue par l'intermédiaire du Profes
seur E. Patte, alors Directeur de la Circonscription Préhistorique.
Nous tenons à exprimer notre gratitude à toutes les personnes qui
nous ont facilité la tâche : M. A. Dumas, Maire de Cognac, M. Bodit,
alors Secrétaire de la Mairie, M. Arretz, Ingénieur au Service de la
Voirie, Mlle P. Reverchon, Conservateur du Musée, l'Entreprise
Cocuaud, ainsi que tous ceux qui ont participé aux travaux sur le
terrain, parmi lesquels nous nous excusons de ne citer que ceux
qui y ont pris une part permanente : MM. M. Brouillet, R. Couder
et J.-P. Dulioust.
HISTORIQUE
D'après les longues et patientes recherches effectuées par
A. Cousset (Cousset, 1912) dans les archives de la ville de Cognac,
il ressort que dès le XVe siècle la Pierre Levée est utilisée comme
point de repère et de bornage à l'occasion de ventes ou de partages.
Ceci semble indiquer qu'à cette époque elle avait déjà perdu SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 546
sinon tout, du moins une fraction très importante de son tumulus.
Il est certain que le demi-millénaire écoulé depuis ces témoignages
écrits n'a pas aidé à sa conservation.
LA FOUILLE
Lors du commencement de la fouille les deux tables gisaient
sur ce qui semblait être la surface des restes du tumulus, mais qui
en réalité était la couche d'humus moderne. Celle à l'Ouest, toutef
ois, reposait dans sa partie sud sur la tête d'un pilier et l'intervalle
laissé dans le chevet de la chambre permettait un accès dans cet
abri restreint qui avait été régulièrement utilisé par des vagabonds.
La table Est semblait s'appuyer uniquement sur le sol, mais au
Nord une tête d'orthostat affleurait légèrement en dehors de son
périmètre, ce qui faisait pressentir un déplacement vers le Sud.
Notre premier travail fut de faire rouler sur des rondins cette table
vers l'Est en dehors de l'aire maximum d'extension du monument.
Immédiatement après, la table Ouest, demeurée in situ, fut sou
tenue de l'extérieur et de l'intérieur par des madriers qui sont
encore en place.
Le monument fut ensuite enclos par des barrières prêtées par
la ville de Cognac car, de toute évidence, la fouille se trouvant au
milieu des habitations était particulièrement vulnérable. D'ailleurs,
tout au cours des travaux, du 1er au 11 septembre 1958, il y a eu
vingt-quatre heures sur vingt-quatre deux participants constam
ment sur le site. Des visites et des spectacles « Sons et Lumières »
de plus ou moins bon goût pendant les premières nuits ont montré
que cette précaution n'était pas vaine.
Après nettoyage de la surface accessible, couverte d'immondices
et de détritus variés, il fut établi une ligne de base passant par
les points A et В (fig. 1) pour le repérage des objets dans les trois
dimensions. Pendant la fouille de la chambre funéraire, nous avons
fait ouvrir des tranchées pour dégager toutes ses faces externes.
Sur plusieurs mètres, en s'éloignant du monument suivant ses deux
axes, nous avons conduit deux sondages jusqu'au roc pour tenter
de retrouver des traces éventuelles du tumulus de recouvrement.
A la fin de la fouille les dalles brisées furent repoussées à
l'intérieur de la cella et toute son aire remplie par les déblais.
Cependant la table Est ne fut pas remise en place, car la ville de
Cognac avait alors évoqué la possibilité d'une restauration qui
aurait, de toute façon, nécessité un déplacement de la couverture.
Quoiqu'il en soit, le monument ainsi entièrement comblé est très
suffisamment protégé.
DESCRIPTION DU MONUMENT
La Chambre. — La chambre comprenait une aire de 2,40 m
sur 4,80 m, délimitée principalement par des orthostats. La pente
naturelle du sol accusait un pendage d'Est en Ouest et un autre SOCIETE PREHISTORIQUE FRANÇAISE 547
Fig. 1. — Plan et élévation du dolmen de Séchebec, à Cognac.
du Nord au Sud (fig. 1). Il semble que le premier travail des
constructeurs ait consisté à prélever l'humus sur toute la surface
devant être couverte par le monument et à aplanir grossièrement
le sous-sol crayeux en réduisant les pentes. Ce plancher ne fut
qu'imparfaitement nivelé et présentait des irrégularités qui parais
sent souvent naturelles. En effet, nous n'avons pas rencontré de
traces de coups de pics, ou d'autre instrument, vraiment caracté
ristiques. Il est probable que l'aire de la chambre n'a été délimitée
que lorsque les tables, en calcaire dur, ont été, sinon amenées sur
le terrain, du moins choisies, puisqu'elles recouvrent assez exacte
ment sa superficie. Lors de la fouille nous avons trouvé trois
orthostats couchés à l'intérieur de la chambre (fig. 1, pi. I, nos 1, 5).
Au Nord, le premier en partant du chevet, avait été arraché à ses
assises et gisait brisé en deux parties. Le suivant s'était fragmenté
mais sa section inférieure était restée en place. Toutefois, ces deux SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 548
piliers nous indiquent avec une assez grande certitude la hauteur
initiale de l'intérieur de la cella, c'est-à-dire à peu près un mètre
soixante. Les autres supports atteignant au maximum 1 mètre,
toujours à l'intérieur, il nous faut donc admettre que le monu
ment devait posséder originellement des parois d'un aspect très
différent de celui qu'elles ont actuellement. Il s'agit en fait d'un
décalage de hauteur d'environ 60 cm, ce qui est considérable. Il faut
évidemment tenir compte de l'érosion qui a dû attaquer les piliers
qui, nous l'avons vu, devaient être dégarnis déjà au XVe siècle. De
plus avons rencontré au pied du pilier sud, s'appuyant sur
le chevet, un sou du second empire directement sur le roc, ce qui
montre qu'à cette époque le monument était entièrement dégagé
de ce côté-là. Cependant une telle réduction de hauteur ne peut
pas être attribuée uniquement aux agents naturels.
Lors du dégagement de l'entrée et de la paroi nord nous avons
pu constater que la tranchée de fondation avait été en partie remplie
à une période postérieure à la construction par des pierres prove
nant de la direction de la chambre (fig. 1, pi. I, nos 4, 6). Il semble
qu'elles aient pu correspondre à un complément donné en hauteur
aux piliers à l'aide de constructions en pierres sèches, technique
bien décrite par J. L'Helgouach au sujet de monuments bretons
(J. L'Helgouach

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