Le Kjökkenmödding néolithique du Bau tro à Tam-toà près de Đờng-hơi (Annam) - article ; n°1 ; vol.24, pg 521-561
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Le Kjökkenmödding néolithique du Bau tro à Tam-toà près de Đờng-hơi (Annam) - article ; n°1 ; vol.24, pg 521-561

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Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1924 - Volume 24 - Numéro 1 - Pages 521-561
41 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1924
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Etienne Patte
Le Kjökkenmödding néolithique du Bau tro à Tam-toà près de
Đờng-hơi (Annam)
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 24, 1924. pp. 521-561.
Citer ce document / Cite this document :
Patte Etienne. Le Kjökkenmödding néolithique du Bau tro à Tam-toà près de Đờng-hơi (Annam). In: Bulletin de l'Ecole française
d'Extrême-Orient. Tome 24, 1924. pp. 521-561.
doi : 10.3406/befeo.1924.3013
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1924_num_24_1_3013KJOKKENMODDING NÉOLITHIQUE LE
DU
BAU TRO A TAM-TOÀ PRÈS DE BÔNG-НШ
< Annam)
Par Etienne PATTE
du Service Géologique de l'Indochine.
Tam-toà est un petit village à la porte de Bóng-hó*i ; à 1800 mètres au Nord
de son église se trouve, au milieu des sables, une pagode au bord du petit lac
nommé le Bau Tro. Ces dunes renferment des débris céramiques de tous les
âges, en particulier des poteries au panier, sans pied, à pâte grossière, de
facture néolithique et des haches polies. Les RR. PP. Max et Henri de Pirey,
membres correspondants de l'Ecole Française d'Extrême-Orient, auxquels
revient l'honneur de la découverte de ce gisement préhistorique, signalèrent
l'intérêt qu'il y aurait à y pratiquer des fouilles. M. Finot, directeur de l'Ecole
Française, a bien voulu nous charger de conduire une fouille en compagnie
du P. Henri de Pirey, qui nous a laissé le soin de la décrire.
^ Butte fouillée
BAU TRO (lac)
Echelle t
Fig. 43. — Plan.
Les recherches ont été effectuées dans une butte de sable située près
86' = 170 29' 26" de la pagode [x = 1040 16' 44" ( = 115G 55"); y
= 19G 43' 39") ] haute de 3 mètres, large de 15, longue de 23. [fig. 43 ; (
PI. XVIII, 1 |. D'après nos observations, cette butte existait dès l'époque mais s'étendait un peu moins vers l'Ouest; les préhistoriques l'ont néolithique,
habitée, y laissant des outils et d'innombrables coquilles, restes de leurs repas.
Puis l'occupation du tertre cessa et le sable poussé par le vent recouvrit le
dépôt archéologique d'une couche atteignant 3 mètres au maximum, mais le
laissant presque affleurer au sommet. Ainsi une couche parfaitement vierge
a pu être étudiée.
Nous avons enlevé une partie du front Ouest de la butte, puis pratiqué
deux granies tranchées perpendiculaires Est Nord Est — Ouest Sud Ouest et
Nord Nord Ouest — Sud Sud Est Cela nous a permis de reconnaître l'existence
d'une grande couche en cloche (fig. 44, 111) partant du sommet de la butte,
s'abaissant brusquement vers l'Ouest, puis devenant horizontale au fond de la
Fig. 44. — Croquis perspectif de la fouille.
Les zones hachurées I, II, III représentent les niveaux archéologiques.
fouille. D'autres petites couches, séparées par du sable stérile, ont été
trouvées au-dessous de la grande ; elles étaient très peu étendues et n'ont
presque rien donné ; les pauvres débris céramiques qui y ont été recueillis
sont si parfaitement identiques au reste et si insignifiants que nous négl
igerons ces niveaux. Dans l'espoir de trouver une série stratigraphique, nous
avons tout récolté en notant avec soin les provenances : cela nous a permis
de constater qu'il n'y avait aucune coupure à faire, et nous décrirons donc
en bloc tout le matériel recueilli. La grande couche était continue; formée
d'un sable terreux noir, elle atteignait au maximum 50 centimètres d'épais
seur. Au-dessus se trouvaient des amas étendus de coquilles marines, mais
celles-ci disparaissaient parfois totalement ; elles étaient réparties en larges
tas, toujours en contact intime avec la terre noire. Les valves de Placuna
formaient, par leur accumulation, de véritables feutrages.
En un point seul, près du sommet, nous avons observé la superposition de
deux couches à coquilles- Les haches polies ont été, pratiquement, toutes trou
vées dans la couche noire, mais comme les couches coquillières ont donné de
très rares fragments de haches polies et des morceaux de poterie au panier
identiques à ceux de la couche sous-jacente, comme ces deux strates sont en
contact intime, sans jamais la moindre interposition de sable stérile, on n'est pas
autorisé à les attribuer à deux époques différentes. Les objets et les coquilles - — 5зЗ
recueillis proviennent d'une même occupation de la butte par les néolithiques.
La stratigraphie du gisement est des plus simples. Remarquons enfin, pour
parer à toute objection, que la structure et la disposition du niveau archéolo
gique et du sable montrent qu'il s'agit bien d'une station terrestre, non d'un
dépôt de station lacustre (l).
LE MATÉRIEL ARCHÉOLOGIQUE.
Nous décrirons sommairement les objets découverts, les photographies que
nous publions suffisent à donner une idée exacte de leur faciès. Les explicat
ions accompagnant les planches nous permettant d'alléger notre texte.
Outillage lithique. — II comprend quelques couteaux, de rares éclats,
des haches, des polissoirs et des percuteurs, des meules.
Lames et éclats. — Un des intérêts de cette fouille a été de nous procurer
quelques outils qui, jusqu'à présent, étaient restés inconnus en Indochine. Ils
sont rares par rapport aux haches et cela déconcerte lorsque l'on est habitué
aux recherches en Europe. Cette rareté relative et le mode habituel de récolte
expliquent aisément l'ignorance où nous étions de cet outillage. Nous avons
figuré toutes les lames recueillies ; elles sont en une espèce de silex gris ; la
plus grande atteint 114 millimètres. Nous n'en avons trouvé que 6 (PI. XX,
5, 7, 8, 9, 13, 14). L'une d'elles (13) porte des ébréchures d'usage bien
localisées.
149 éclats ont été rencontrés et recueillis, mais 140 d'entre eux sont petits
et portent la plupart des traces de polissage, ce sont des éclats tirés de haches
polies ou provenant de leur réaccommodation ; seuls neuf exemplaires sont de
vrais éclats de débitage, nous avons figuré les moins informes (PI. XX, 15,
17). Ils sont tous en même roche que les couteaux ; trois d'entre eux ont été
trouvés très rapprochés, au voisinage d'une hache et de la plus belle lame.
Un éclat de grès gris n'est peut-être qu'un morceau détaché d'un percuteur.
Haches. — Nous avons récolté 46 haches polies ou fragments, non compris
les petits éclats en provenant qui viennent d'être signalés. Ces haches en silex
sont généralement brisées, puis retaillées et ainsi souvent défigurées. Neuf frag
ments sont trop incomplets pour dire à quel type ils appartenaient ; nous avons
aussi compté parmi les haches un joli petit ciseau (PL XIX, 5). Il reste 37 haches
(!) En quelques points, des couches de sable un peu contournées étaient identiques
à celles que la pluie produisit dans njs tranchées au cours des fouilles ; il s'agit bien
d'un dépôt subaérien. dont 12 sont de type cosmopolite et 25 du type indochinois classique à tenon ;
le type à tenon apparaît ainsi deux fois plus abondant que l'autre. L'un et
l'autre type sont généralement réutilisés, les exceptions sont très rares (PI. XIX,
1, 7, 9, 12). Les retouches de réadaptation sont en général très grossières,
rendent le tranchant tout à fait dyssymétrique et le font ressembler quelquefois
à celui des grattoirs épais et arrondis du Néolithique de France ; une hache
retaillée trouvée en surface dans les dunes du voisinage (PI. XXIV, 4) est
tout à fait expressive à cet égard ; l'outil pouvait être totalement défiguré
(PI. XIX, io et surtout PI. XX, 2). Une hache était particulièrement mal
traitée ; c'est une pièce en silex ou plutôt en phtanite gris noir, retouchée par
3 enlèvements d'éclats; les retouches sont alternées, 2 sur une face, 1 sur l'autre,
donnant en guise de tranchant une pyramide à 3 pans de profil obtus. La pièce
est raccourcie à tel point que, pour 57 millimètres de longueur totale, le tenon
en mesure à lui seul 40 ; ce dernier n'a pas été repris. Quel était le motif de
réutilisations poussées ainsi à l'extrême : rareté de la matiè

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