Le Monastère de Lembos près de Smyrne et ses possessions au XIIIe siècle (pl. XVIII) - article ; n°1 ; vol.16, pg 379-410
33 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Le Monastère de Lembos près de Smyrne et ses possessions au XIIIe siècle (pl. XVIII) - article ; n°1 ; vol.16, pg 379-410

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
33 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1892 - Volume 16 - Numéro 1 - Pages 379-410
32 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1892
Nombre de lectures 70
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Aristote M. Fontrier
Le Monastère de Lembos près de Smyrne et ses possessions
au XIIIe siècle (pl. XVIII)
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 16, 1892. pp. 379-410.
Citer ce document / Cite this document :
Fontrier Aristote M. Le Monastère de Lembos près de Smyrne et ses possessions au XIIIe siècle (pl. XVIII). In: Bulletin de
correspondance hellénique. Volume 16, 1892. pp. 379-410.
doi : 10.3406/bch.1892.3806
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1892_num_16_1_3806MONASTÈRE DE LEMBOS PRÈS DE SMYRNE LE
ET SES POSSESSIONS AU XIII™ SIÈCLE
Cette étude est écrite d'après les diplômes du monastère de
Lembos (Μονή των Λέμβων) publiés par Miklosich et Miil-
ler (1). Ce monastère, consacré à la Théotocos (Βασιλική μονή
ττ,ς Θεοτόκου), fut fondé, au commencement du XIIIme siècle,
par un des empereurs de Nicée, Jean Ducas Vatatzès, sur
l'emplacement d'un ancien couvent dont les traces mêmes
avaient disparu (2). A la riche dotation dont le pourvut son *
fondateur (3) il ajouta, au cours du siècle, des acquisitions
considérables, dont nos documents font foi. N'oublions pas
que ces événements sont contemporains de la domination la
tine à Constantinople (4). L'invasion étrangère et des misères
de tout genre avaient multiplié, dans les pays restés grecs, le
nombre des vocations monastiques. «C'était une autre Pales
tine, écrit Pachymère, que la région voisine du Méandre.» Ce
mouvement extraordinaire de piété explique sans doute la fon
dation et la rapide prospérité du monastère de Lembos.
(1) Âcta et Diplomata Grseca medii xvi, IV, i, p. 1-289. Lei indication» de
pages et de lignes, sans mention d'ouvrage, se rapportent à ce volume. De
même les renvois en chiffres romains.
(2) Dans les actes du septième synode, tenu à Nicée en 787, figure la s
ignature d'un personnage appelé Θεόδωρος ηγούμενος Λέμβοι*. Il s'agit vraisem
blablement d'un premier monastère de Lembos. Σπυρ. Μήλια, Των ιερών συ-
νο'δων νέα χαί δαψιλεστάτη συλλογή, II, ρ. 499.
(3) Ρ. 2, 3 et 4.
(4) Dans un document de 1234, émané du Patriarchat et relatif à une af
faire de délimitation, l'invasion du Comte de Flandre est indiquée par les
mots « επιδρομΐ) τών «θέων λατίνων», p. 35. On se servit de la même expres
sion pour les Turcs «προ της τών άθεων Άγαρηνών Ιπιδρομηΐ», ρ. 62. Le mot
άθεων ne correspond pas au mot athée, mais il désigne des hommes injustes,
qui n'ont pas la crainte de Dieu.
" ' BULL. DE CORRESP. HELLÉNIQUE, XVI.■
LE MONASTÈRE DE LEMBOS ' 380
L'objet de cette étude n'est pas d'en raconter l'histoire pen
dant le cours du XIlIme siècle, mais seulement d'en retrouver
l'emplacement, d'en déterminer les limites et les dépendanc
es. Elle m'a coûté beaucoup de temps; car il fallait vérifier
sur le terrain toutes les indications topographiques des docu
ments écrits,et la tâche est souvent malaisée dans un pays in
festé de brigands.
Pour faciliter l'intelligence de mon travail, j'y ai joint une
carte dressée sur mes indications par mon ami M. G.Weber,
professeur de langue française à l'École évangélique de Smyr-
ne, auteur de diverses recherches estimées par les archéolo
gues : je suis heureux de lui exprimer ici mes plus vifs re-
mercîments.
I
U emplacement du monastère et les domaines attenants.
Le monastère de Lembos tirait son nom du lieu où il était
situé(l), ορός των Λέμβων, δρος τα Λέμβου. Il est aisé de recon
naître dans ces termes la corruption de Όλυμπος. 11 s'agit
donc de l'ancien mont Olympe, aujourd'hui le Nif-Dagh. On
lit ailleurs que le monastère était situé «κατά το δρος της Σμύρ
νης»^); ailleurs «κατά την Σ(χύρνην»(3); ailleurs «κατά το Νύμ-
ρ*
φαιον»(4). C'est donc sur les contreforts occidentaux du Nif-
Dagh, entre Smyrne et Nymphi, qu'il faut chercher son em-
Ψ . placement.
Or il existe précisément dans cette région un endroit appelé y
'
P. 2, 1. 17. C'était un lieu solitaire et propre à la méditation, fait pour |1)
attirer les hommes épris de liberté et de recueillement: «THv μέν γαρ ό τόπος
ηρεμίας χωρίον εις Ιαυτό^τόν σπουδαϊον χαΐ φιλ^συχον εκκαλούμενον χαί ώς Ιχ τίνων
συμβολών έναργώς έδείχνυτο και τό θείον έχεΐσε δια ψαλμωδίας μοναχών έδοξολογΐΓτο,
εδραν Ιακτων ποιησαμένων τον ελεύθερον άε"ρα και τον άπολίτευτον και άτριβή τοίς
πολλοίς χώρον...» ρ. 2, 1. 18.
(2) Ρ. 221, 1. 27.
(3) Ρ. 199, 1. 2, 222, 1. 24.
(4) Ρ. 294, 1. 24. La ville de Nymphi, qui fut la résidence de l'empereur
Vatatzès, jouissait d'une grande importance: elle imposa son nom au dis
trict tout entier.
■M LE MONASTÈRE DE LEMBOS 381
Monastiri(\) à l'entrée de la vallée d'Arap-De'ré. Cette val
lée s'étend du Nord au Sud, entre le contrefort du Nif-Dagh
appelé Courou-Tépé à l'Est, et celui de Ba-Bournou (Bag-
Bouroun en turc = Cap des vignes) à l'Ouest; à une distance
d'une heure et demie, elle se replie vers l'Est et se perd dans le
massif du Nif-Dagh. Au Sud, elle est bornée par des collines
( dont l'une porte les ruines d'un château du moyen-âge ) qui
la séparent du chiflick de Loudrouc et de Boudja. Au Nord,·
elle s'ouvre sur la plaine de Bournabat entre les villages de
Ichiklar et Bounar.-Bachi.
Cette vallée, il y a trente ans, était richement boisée, très
sauvage, et servait de repaire aux brigands; à présent les part
ies avoisinant les villages de Coucloudja et de Boudja sont
plantées de vignes et très fréquentées pendant la culture ou au
temps des vendanges
La rivière en hiver est assez forte pour faire tourner des
moulins, dans la vallée comme tout près du village d'Ichiklar.
En été et en automne, il n'y a d'eau que dans le haut de la
vallée.
Le kaleh (fort) marqué sur notre carte est un château by
zantin à trois rangées de fortifications, sur une eminence haute
de 400 mètres. La plus grande partie des murs est construite
en blocs non travaillés, dont il reste une ou deux rangées ; le
mur de l'Est seul est formé de blocs bien équarris. Tout prè3
se trouve une citerne carrée, taillée entièrement dans le roc,
dont les fentes naturelles ont été cimentées. Ce fort n'est ac
cessible que du côté Sud. La rivière coule au Nord, où la col
line s'élève à pic et forme, avec le sentier qui passe de l'autre
côté de la cascade, un paysage pittoresque.
(1) Trois autres localités voisines de Smyrne portent le nom de Monastiri,
ou des noms dérivés d'anciens monastères: 1° sur la montagne et près du
village de Yamanar-Dagh un endroit appelé par les indigènes Monaslir-
keuï; 1° sur la montagne qui est au Sud du Cameno-Djami . (mosquée brûl
ée) ou Palea-Smirni (vulgairement ancienne Smyrne), un emplacement ap
pelé Haghia-Beleni; 3° sur le Tachtali-Dagh à une heure au Sud de Tachtali-
keuï et deux heures et demie de Boudja au delà du Tachtali-Tchaï. Les tex
tes précédents permettent de les écarter. .
382 . LE MONASTÈRE DE LEMBOS
Les sources de la rivière se trouvent beaucoup plus haut
dans un endroit appelé Kara-Bounar. Un peu au delà du m
kaleh il y a d'autres sources connues sous le nom de Smir- ^
. lik, qui jaillissent près du lit de la même rivière. Une partie "*?
. des eaux de Kara-Bounar a été détournée par les Byzantins '^
pour être dirigée sur Smyrne. La conduite d'eau se distingue ^
°4 encore sur la montagne dite Prioni (la- crête des rochers res- ^
•semble aux dents d'une scie), à l'emplacement dit Portara; '3
à l'Est du kaleh il y a quelques vestiges d'un aqueduc qui *
recueillait aussi les eaux de la source Smirlik; de là elles *
passaient au Sud du kaleh et traversaient la gorge sur un v ^
autre aqueduc, dont il reste aussi quelques traces. C'est cette "'*
belle eau qu'on avait amenée au vieux château de Smyrne sur *
le Pagus; on voit encore des restes de cet aqueduc sur les col- . **
lines de Boudja, à l'endroit dit Kara-Kapou et à l'extrémité ^
* méridionale de la tranchée du chemin de fer d'Aïdin, visa ^
vis de la colline du Prophète Elie, de

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents