Le Moustérien type Quina de la Vauzelle (Charente-Maritime) - article ; n°1 ; vol.65, pg 259-268
11 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Le Moustérien type Quina de la Vauzelle (Charente-Maritime) - article ; n°1 ; vol.65, pg 259-268

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
11 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1968 - Volume 65 - Numéro 1 - Pages 259-268
10 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1968
Nombre de lectures 13
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

A. Debenath
Le Moustérien type "Quina" de la Vauzelle (Charente-Maritime)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1968, tome 65, N. 1. pp. 259-268.
Citer ce document / Cite this document :
Debenath A. Le Moustérien type "Quina" de la Vauzelle (Charente-Maritime). In: Bulletin de la Société préhistorique française.
1968, tome 65, N. 1. pp. 259-268.
doi : 10.3406/bspf.1968.4150
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1968_hos_65_1_4150Bulletin de la Société préhistorique française, Tome LXVj 1968.
" Quina " Le Moustérien type
de la Vauzelle (Charente-Maritime)
PAR
André DEBENATH
Situé sur le territoire de la commune de Saint-Porchaire (Chte-
Mme), l'abri supérieur de La Vauzelle fait partie du vaste ensemble
d'habitats préhistoriques que forment les grottes de La Roche-
Courbon et de La Vauzelle (1) et les abris de La Flétrie.
Tous ces sites ont malheureusement fait l'objet d'un vanda
lisme intense, fouillés le plus souvent par des amateurs de belles
pièces, sans aucun souci de stratigraphie. Les séries récoltées sont
incomplètes et d'accès difficile. D'une manière générale, ces sites
ont renfermé des industries s'échelonnant du Moustérien de tradi
tion acheuléenne au Magdalénien. Le Solutréen y est toutefois
inconnu.
Alors que la grotte de La Vauzelle a été visitée et fouillée
depuis près d'un siècle, l'abri supérieur de La Vauzelle a échappé
jusqu'à ce jour aux fouilles clandestines.
Cet abri s'ouvre au flanc de la même ligne de falaise que la
grotte principale, à une centaine de mètres au Nord de celle-ci et
à un niveau légèrement supérieur. Son ouverture est orientée au
Nord-Est.
La ligne de falaises forme la rive gauche d'un petit affluent
de la Charente : le Bruant, dont la rive droite renferme les gis
ements de La Roche-Courbon (grottes du Bouil Bleu) et de La
Flétrie.
L'abri, dont l'aplomb actuel est à six mètres en retrait du
front de la falaise se présente comme une petite cavité sub-rectan-
gulaire, dont la plus grande dimension est de 2,50 m. Il s'ouvre au
sommet d'une fissure comblée de blocs d'effondrements calcaires,
et de sédiments argileux dont il faut voir l'origine dans le ruissell
ement à partir du sommet du plateau.
(1) Ou grotte de La Baraude. 260 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
A l'intérieur de l'abri, et dans sa partie gauche, on distingue
de haut en bas :
1° une couche supérieure, stérile ;
2° une pierreuse contenant de la faune et une industrie
moustéroïde ;
3° un niveau argileux très pauvre ;
4° une couche sableuse, jaune, stérile.
La fouille n'a pas atteint le plancher rocheux.
Dans la partie droite, les couches 1 à 3 n'existent pas et sont
remplacées par un gros bloc d'effondrement. Il n'est pas possible
de déterminer avec précision la nature de l'industrie de la couche 2,
le matériel lithique recueilli étant très pauvre. La faune comprend :
Equus caballus, Rangifer tarandus, Bos sp., Vulpes sp. et, en
moindre proportion : Capreolus capreolus, Arctomys marmotta,
Felis sp., Ursus spelaea et Equus hydruntinus.
En avant de l'abri, deux couches seulement sont en présence :
1° une couche argileuse brun-rouge, stérile ;
2° une plus rouge que la précédente, renfe
rmant de nombreux éléments calcaires ; cette couche a livré quel
ques éclats de silex et des tessons de poteries néolithiques ;
3° le substratum rocheux.
C'est dans une fissure de ce substratum que nous avons
recueilli une industrie moustérienne de type Quina (couche 3
extérieure). Le remplissage de cette fissure est très voisin de celui
de la couche 2 de l'intérieur.
L'industrie n'est pas très riche : 166 objets seulement ont été
récoltés, dont 107 outils.
Caractéristiques de l'Industrie
L'étude statistique de l'industrie a été faite selon la méthode
de F. Bordes (1 et 2). Lorsque nous donnons un indice le premier
nombre correspond au décompte réel, le second au décompte
essentiel.
a) Technique :
L'indice Levallois est très faible : 9,80. L'indice de facettage
est assez élevé : 44,19, mais l'indice de facettage strict s'abaisse
à 24,42. L'indice laminaire est très faible : 3,92.
(1) Bordes F., 1950. • — Principes d'une méthode d'étude des techniques de débitage
et de la typologie du Paléolithique ancien et moyen. L'Anthropoloç/ie, t. 54, 1950,
fasc. 1-2, pp. 19-34, 3 fig., 2 tabl.
(2) Bordes F. et Bourgon M., 1951. — Le complexe moustérien : moustérien,
levalloisien et tayacien. L'Anthropologie, t. 55, 1951, fasc. 1-2, pp. 1-23, 7 flg. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 261
b) Typologie :
L'indice Levallois typologique est évidemment faible : 8,41.
L'indice de racloirs est très élevé : 55,14 et 65,55. L'indice Cha-
rentien (3) est moyen : 20,56. L'indice Quina (4) est de 16,94.
Les indices de couteaux à dos et de bifaces sont faibles : respect
ivement 3,74 et 0,92.
Le fort pourcentage des racloirs donne au diagramme cumul
atif une allure convexe, typique du Moustérien de type Quina
(fig. 1).
Illustration non autorisée à la diffusion
II III IV IL IF IF'IU lC'IRIA"lB
4 5 6 7 8 9 10 11 12 18 21 22 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 51 52 53 54 55 57 59 62
17 20 24 56 58 61
Fig. 1. — Diagrammes cumulatifs essentiels. Trait plein : La Vauzelle, abri supérieur
trait interrompu : Hauteroche, couche inférieure (d'après F. Bordes).
(3) Bordes F., 1951. — Recherches sur les limons quaternaires du bassin de la
Seine. Mémoire I.P.H., n° 26, 1951.
(4) Cours polycopiés de F. Bordes, certificat de Préhistoire, Faculté des Sciences
de Bordeaux, 1965, page 60.
I SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 262
Le groupe caractéristique dominant est le groupe II (groupe
moustérien). Il faut toutefois remarquer la forte proportion de
racloirs déjetés qui forment près de 8 % de l'outillage, ce qui est
assez rare pour du Moustérien de type Quina européen.
Le diagramme cumulatif essentiel s'apparente d'assez près
à celui de la couche inférieure de Hauteroche (5). Il s'en écarte
toutefois par la forte proportion des racloirs déjetés à La Vauzelle
et l'absence des couteaux à dos, raclettes et éclats tronqués à
Hauteroche.
Etude descriptive.
Eclats Levallois : les deux tiers sont typiques (fig. 2, n° 1) (6).
Pointes pseudo-levallois : peu nombreuses, l'une est épaisse
(fig. 2, n° 2).
Racloirs simples : Les racloirs simples convexes dominent ce
groupe d'outils, dont ils constituent près de la moitié. Huit sont
de type Quina (fig. 2, n° 3). L'un d'eux est remarquablement
typique (fig. 2, n° 4).
Racloirs doubles : ils sont plus rares : quatre seulement
dont un droit convexe (fig. 2, n° 5) et un convexe-concave. convergents : un seul convexe, sur lame levallois
(fig. 2, n° 6).
Racloirs dé jetés : nous avons déjà signalé leur forte proportion,
la moitié d'entre eux est de type Quina (fig. 3, nos 1 et 2). transversaux : souvent demi-Quina (fig. 3, n° 7) ou
Quina (fig. 3, n° 4).
Racloirs à retouches abruptes : un double, typique (fig. 3, n° 3). à dos aminci : deux d'entre eux sont de type Quina
(fig. 3, n° 6).
Racloirs à retouches bifaces : un seul. à alternes : un seul également.
Grattoirs : un seul, typique, à épaulement (fig. 3, n° 5).
Burins : trois, dont deux typiques (fig. 4, nos 1 et 2).
Couteaux à dos : bien représentés, plus de la moitié sont des
couteaux à dos naturel (fig. 4, n° 3).
Raclettes : une seule, sur éclat Levallois.
Eclats tronqués : un, à troncature droite (fig. 4, n° 4).
Encoches et denticulés : typiques mais peu nombreux, pas
d'encoches clactonniennes.
Retouches sur face plane : quatre, sur éclats épais.
(5) Bordes F., 1957. — Le Moustérien de Hauteroche. L'Anthropologie, t. 61,
1957, n° 5-6, pp. 436-441, 2 fig., 1 tabl.
(6) Qu'il me soit permis de remercier ici M. P. Laurent gui a illustré cet article. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 263
rO
5 cm
Fig. 2. — La Vauzelle, abri supérieur : Moustérien de type Quina. 2/3

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents