Le passage du pré-romain au gallo-romain dans les campagnes de la haute Bretagne - article ; n°1 ; vol.11, pg 233-243
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Revue archéologique de Picardie - Année 1996 - Volume 11 - Numéro 1 - Pages 233-243
11 pages

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Publié le 01 janvier 1996
Nombre de lectures 29
Langue Français
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Extrait

Loïc Langouet
Le passage du pré-romain au gallo-romain dans les campagnes
de la haute Bretagne
In: Revue archéologique de Picardie. Numéro spécial 11, 1996. pp. 233-243.
Citer ce document / Cite this document :
Langouet Loïc. Le passage du pré-romain au gallo-romain dans les campagnes de la haute Bretagne. In: Revue archéologique
de Picardie. Numéro spécial 11, 1996. pp. 233-243.
doi : 10.3406/pica.1996.1895
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pica_1272-6117_1996_hos_11_1_1895archéologique de Picardie N° spécial 11 - 1996 Revue
LE PASSAGE DU PRE-ROMAIN AU GALLO-ROMAIN
DANS LES CAMPAGNES DE LA HAUTE-BRETAGNE
LoïcLANGOUET*
INTRODUCTION
Amorcée avec la Conquête, concrétisée sous le
règne d'Auguste, la romanisation de l'Armorique
s'est manifestée principalement sur le plan poli
tique par un découpage territorial, couplé à la créa
tion de chef-lieux urbains et à l'amélioration d'une
infrastructure routière, et la mise en place de struc
tures administratives. La question qui nous intéres
se présentement concerne l'évolution des
campagnes depuis le milieu du 1er siècle av. J.-C.
jusqu'au Ilème siècle ap. J.-C. dans la partie orien
tale de la Bretagne armoricaine, la Haute-Bretagne ;
cette région inclut entièrement les civitates des
Coriosolites et des Riedones et des petites portions
de celles des Vénètes et des Namnètes (fig. 1).
La mise en place d'une administration s'est dou
blée de transformations dans les domaines foncier,
social, religieux, économique, etc. On sait combien,
aux époques pré-romaine et gallo-romaine, les pro
ductions agricoles fournissaient l'essentiel des
revenus ; or, cette transition a correspondu à un Fig. 1 : le découpage administratif de la Haute-Bretagne développement d'une économie de marché. Ainsi au 1er siècle ap. J.-C. les changements observables dans le milieu rural
ont-ils une grande importance pour reconstituer
nées de fouilles et de prospections. Elles concerl'histoire en profondeur des deux premiers siècles
nent essentiellement les habitats, les délimitations de notre ère.
de centres d'exploitations agricoles, les structures
agraires et les mobiliers. L'analyse de toutes ces Il nous semble qu'il faille distinguer la romanisat
données permet de faire quelques observations ion, acte politique, structurant, et l'assimilation de
intéressantes. la culture romaine. La mise en place d'un système
administratif ne sous-entend pas l'acceptation
LES DONNÉES DE FOUILLES immédiate de la population. Quand la majorité de
celle-ci est rurale, on peut se demander avec quelle
Quelques fouilles récentes en aire ouverte ont perprofondeur et avec quelle rapidité cette assimila
mis de cerner des phases distinctes de construction tion s'est effectuée dans les campagnes. Il existe
ou d'aménagement d'ensembles pré-romains puis différents aspects du problème posé et il n'est pas
gallo-romains et d'y associer des données chronolaisé d'apporter d'emblée une réponse générale et
ogiques. globale.
Ainsi l'évolution de la villa de la Guyomerais, en Pour apprécier le passage entre les civilisations
Châtillon-sur-Seiche (Ille-et-Vilaine), près de pré-romaine et gallo-romaine dans les campagnes
Rennes, a été reconstituée à la suite de fouilles de la Haute-Bretagne, on ne dispose que des don-
menées par A. Provost (COLLECTIF, 1990). Au
sein d'un enclos rectangulaire corrélé à un parcel* Université de Rennes I
laire pré-romain, un premier bâtiment de 100 m2 Laboratoire d'archéométrie
Campus de Beaulieu, av. du général Leclerc (phase I) est élevé vers 30 ap. J.-C. ; les murs en
F - 35 042 RENNES Cedex clayonnage reposent sur des bases empierrées et la
233 Dans la forêt de La Guerche, à Rannée (Ille-et- toiture est initialement faite de matières végétales
mais, dans un second temps, est constituée de Vilaine), une fouille a mis en évidence trois phases
tuiles. Vers 80 ap. J.-C, une grande villa de 360 m2 d'aménagement d'un site à fossé-talus (MEURET
remplace l'édifice précédent, rasé (phase II) ; les et al., 1993). Un premier enclos de 3 500 m2, du
techniques romaines de construction sont Ilème siècle av. J.-C, est transformé, dans un
employées (maçonnerie, petit appareil, tuiles, etc.). deuxième temps, en un enclos trapézoïdal de
Près de la résidence, plusieurs bâtiments à usage 25 000 m 2. Celui-ci est ensuite réduit à un enclos de
6 000 m2 au sein duquel des mobiliers gallo- agricole sont édifiés. Vers 180 ap. J.-C, des exten
sions conséquentes des bâtiments sont réalisées. romains indiquent une occupation des 1er et Ilème
Après 230 ap. J.-C, d'autres constructions transfo siècles ap. J.-C.
rmeront l'ensemble en une villa de type courtyard
qui sera abandonnée dans le dernier quart du Sur un enclos carré fouillé à Corps-Nuds dans le
Iïïème siècle. département de l'IUe-et-Vilaine (LEROUX, 1993),
deux phases d'aménagement ont été distinguées.
Dans une première phase, datable de La Tène finalUn autre ensemble a fait l'objet d'une fouille de
e, les fossés ouverts délimitent une surface de 1600 sauvetage avant l'aménagement de la route
m2. Lors de la deuxième phase des palissades remRennes-Lorient (BLIN, 1993) ; il se situe à la
placent les fossés. Le site est abandonné dans le Démardais, en Porcaro (Morbihan). Dans la pre
première moitié du 1er siècle ap. J.-C mière moitié du 1er siècle ap. J.-C, un bâtiment de
50 m2 est construit avec des bases de murs en
La fouille d'un enclos trapézoïdal à Sermon, en pierres non maçonnées, des poteaux de bois, des
Mordelles (Ille-et- Vilaine) a mis en évidence une poutres et des clayonnages. Dans la seconde moitié
occupation couvrant La Tène finale et s'arrêtant au de ce siècle, ce bâtiment, situé au sein d'un enclos
milieu du 1er siècle ap. J.-C (BATT, 1993). carré, délimité par un fossé doublé d'un talus, de
53 mètres de côté (soit 2 800 m2) est agrandi et un
On peut faire quelques remarques générales à parsecond édifice de 34 m2, couvert de tuiles, est
tir de ces données provenant de sites fouillés construit près de cet enclos ; le fossé sera remplacé
récemment en Haute-Bretagne (tableau I, page de par une palissade vers la fin du 1er siècle ou le
droite) : début du Ilème siècle. Dans le courant du Ilème
- l'abandon des structures d'architecture présiècle, on assiste à la mise en place d'un ensemble
romaine s'étale sur tout le 1er siècle après J.-C ; structuré à partir de deux axes perpendiculaires,
- l'architecture romaine y fait son apparition avec des bâtiments, construits selon la technique
durant tout le 1er siècle après J.-C. ; romaine (maçonnerie, petit appareil, etc.) et
- au cours de leur histoire, les établissements (bâtimplantés autour d'une vaste cour.
iments et enclos) font très généralement l'objet
d'agrandissements ; Au Boisanne, en Plouer-sur-Rance (Côtes- - Les fossés ouverts de ceinture sont souvent remd'Armor), une fouille de sauvetage a mis au jour placés par des palissades de clôture. une ferme, apparue vers 250 av. J.-C. et abandon
née dans la seconde moitié du 1er siècle ap. J.-C et À partir de fouilles plus anciennes, menées sur une ayant connu trois phases d'aménagement quinzaine d'établissements gallo-romains de (MENEZ, 1987). La première ferme était modeste Bretagne dont certaines se situent en Haute- (zone habitée d'environ 700 m2). Vers 200 av. J.-C, (Pléchâtel, Fréhel, Arradon, Bains-sur- on observe une première extension ; l'enclos Oust, etc.), il avait été noté des dates de d'habitat, limité par des fossés, atteint un peu plus construction ou d'agrandissement toutes compde 2 000 m2. Vers 120 av. J.-C, au sein d'une palis rises, soit entre 40 et 80 ap. J.-C, soit entre 160 et sade, la zone habitée atteint 7000 m2. La présence 240 ap. J.-C. (GALLIOU, 1983, 95). d'un enclos à 200 mètres, livrant des tuiles et d'une
villa à 400 mètres ne peut que correspondre à un Pour quatre des sites fouillés cités plus avant, il y a déplacement de l'établissement consécutif à l'aban eu continuité d'occupation entre les é

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