Le régime politique britannique : état des travaux - article ; n°3 ; vol.12, pg 700-728
30 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Le régime politique britannique : état des travaux - article ; n°3 ; vol.12, pg 700-728

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
30 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue française de science politique - Année 1962 - Volume 12 - Numéro 3 - Pages 700-728
29 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1962
Nombre de lectures 49
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Madame Monica Charlot
Monsieur Jean Charlot
Le régime politique britannique : état des travaux
In: Revue française de science politique, 12e année, n°3, 1962. pp. 700-728.
Citer ce document / Cite this document :
Charlot Monica, Charlot Jean. Le régime politique britannique : état des travaux. In: Revue française de science politique, 12e
année, n°3, 1962. pp. 700-728.
doi : 10.3406/rfsp.1962.403390
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1962_num_12_3_403390Régime Politique Britannique Le
ETAT DES T R A VA U X
JEAN et MONICA CHARLOT
Les politicologues britanniques se refusent à parler de science poli
t/que et préfèrent, comme D.E. Butler (1), limiter provisoirement leurs
ambitions terminologiques à « l'étude du comportement politique ». Il nous
a pourtant paru intéressant de donner une idée de leur science en partant
de leurs travaux. Peut-être la lecture de ceux-ci nous autorisera-t-elle d'ail
leurs à moins de prudence que leurs auteurs dans l'appréciation de leur
portée scientifique.
Cet état des travaux fait suite à celui de François Crouzet publié dans
cette revue il y a six ans (*) . Il ne recense donc, parmi les ouvrages sur
la Grande-Bretagne depuis la guerre, que ceux parus postérieurement au
premier semestre de 1956. Nous avons adopté les mêmes critères de choix,
rejetant les sources pour nous limiter aux études critiques et de synthèse
éditées sous forme d'articles ou de livres. Notre optique, toutefois, est assez
différente de celle qu'avait à juste raison adoptée F. Crouzet pour un
premier bilan. Dans le désir d'être utiles non seulement au lecteur qui
s'intéresse spécialement à l'Angleterre mais aussi et peut-être surtout à
celui qui espère enrichir des recherches portant sur d'autres pays par une
meilleure connaissance des travaux identiques menés outre-Manche, nous
avons en effet classé notre bibliographie en fonction des mécanismes,
plutôt que des problèmes politiques : institutions et forces politiques,
culture et information politiques, vie politique pendant et entre les élec
tions. Quelques ouvrages généraux méritent toutefois d'être signalés dès
maintenant : ainsi le livre de J.D. Scott (5) qui constitue une bonne
introduction aux aspects divers de la vie sociale en Grande-Bretagne et à
(*) Crouzet (F.), «La Grande-Bretagne contemporaine: état des tr
avaux», Revue française de science politique 6 (3), juil.-sept. 1956, pp. 589-633.
700 Le Régime Politique Britannique
leur évolution; R. Las Vergnas (3), avec son brio et son aisance habituels,
a sans doute exagéré les effets de la crise de Suez sur le civisme des
Anglais, mais son analyse du caractère national britannique reste, comme
celle de D. Middleton (4), à la fois affectueuse et pénétrante. On lira
aussi avec intérêt les portraits d'hommes célèbres brossés par R.H.S.
Crossman (2) et W. Wyatt (6), avant de s'engager dans des lectures
plus austères...
INSTITUTIONS POLITIQUES
Généralités.
Brillants, sur un sujet rebattu, les essais constitutionnels de R.F.V.
Heuston (9) restent très juridiques de conception comme l'ouvrage de
D.C.M. Yardley (15) et l'utile inventaire de P. Pactet (13), avec, pour
ce dernier, l'attrait supplémentaire d'un choix de textes constitutionnels
traduits en français. Le livre de D. Spearman (14) est, lui, de conception
historique et idéologique. L'auteur résume l'évolution de la démocratie br
itannique dans le remplacement progressif de l'idée de liberté et de souve
raineté de la loi par celle d'égalité et de démocratie des masses.
Pour une perspective plus propre à la science politique, il faut se
reporter à l'excellente étude de S.D. Bailey (7) et surtout à l'œuvre monum
entale de Sir Ivor Jennings. Sa brillante synthèse sur la Constitution
anglaise, parue en 1941, a été mise à jour et augmentée à l'occasion d'une
quatrième édition (11) ; rien de ce qui est nouveau ne lui est étranger,
jusques et y compris le rôle des sondages d'opinion dans la vie politique
actuelle. Mais l'essentiel de la pensée d'I. Jennings est évidemment exprimé
dans sa trilogie sur la politique des partis (10). «L'appel au peuple»
étudie la machine à faire voter les électeurs et trace ses limites, plus
sociales que politiques. « La montée des partis », moins bon, décrit le
développement historique des partis de masses modernes au Parlement et
dans le pays. « La matière de la politique », enfin, clôt l'ensemble sur une
note sceptique : la lutte politique n'est qu'un simulacre de combat, les
idéologies s'estompent, on se compte de moins en moins sur des problèmes,
la vie politique se réduit à un choix de personnes. En dépit de défauts
sérieux, dans la méthode comme dans l'appréciation des faits, cette fresque
grandiose constitue un ouvrage fondamental sur le système politique bri
tannique.
G. Marshall et G.C. Moodie (12) suggèrent curieusement d'améliorer
le fonctionnement du régime en transférant au pouvoir judiciaire une partie
101 Jean et Monica Chariot
des attributions législatives du Parlement. Tout laisse à croire que leur
appel ne sera pas entendu, surtout si l'on suit M. Beloff (8) — qui se
livre avec talent au jeu difficile de la prospective — dans ses conclusions
sur l'invraisemblance de modifications institutionnelles importantes dans
les dix années à venir, hormis celles pouvant résulter de relations nouvelles
avec des organismes internationaux : une restriction qui va loin...
La Couronne.
Pour la compréhension du rôle politique de la Couronne à l'époque
actuelle, citons d'emblée un ouvrage essentiel : la biographie officielle du
roi George VI, par Wheeler-Bennett (18). L'auteur a eu accès aux
archives royales et éclaire les relations du roi avec ses premiers ministres
Chamberlain, Churchill et Attlee, montrant son influence — réduite mais
certaine — sur la composition du Cabinet. Yves HÉrisset (16) traite avec
minutie des mêmes problèmes pour un passé plus reculé, mais, en juriste
et en historien, il pèche par excès de prudence quand il parle de l'époque
actuelle. Le livre que Kingsley Martin (17) consacre à la royauté depuis
le XVIIe siècle, plus léger, est aussi plus polémique. Il pose notamment la
question du coût de la monarchie et celle de sa transformation dans ses
rapports avec l'opinion à l'ère des moyens d'information de masses.
Le Cabinet.
Depuis quelques années, à la suite surtout de la brillante étude de
R.T. McKenzie (105), de nombreux chercheurs, voire hommes politiques,
ont essayé d'élucider les rapports réels entre le Cabinet et les autres insti
tutions. Les deux guerres mondiales, comme le montre John Ehrman (26),
ont. modifié profondément la structure du Cabinet britannique et son rôle.
Le droit à la dissolution, que la Constitution accorde au souverain sur
avis de son premier ministre, illustre bien la différence entre les pouvoirs
de droit et de fait de la Couronne et du Cabinet d'une part et la position
de force du Cabinet par rapport au Parlement d'autre part. Si D.J. Heas-
man (27) pose encore le problème du droit qu'a le souverain de suivre
ou non le « conseil » du premier ministre, pour W.G. Andrews (19)
la dissolution appartient au gouvernement, mais ne constitue pas une
procédure d'arbitrage populaire comme on le croit trop souvent. Le même
auteur estime par ailleurs (20) que ce pouvoir n'est ni indispensable ni
même utile au fonctionnement de la démocratie parlementaire britannique.
Dès lors le contrôle du premier ministre par le Cabinet prend toute son
importance, car si, comme semble le penser Y Economist (31), la Grande-
Bretagne est en train d'évoluer inexorablement vers un système de gouver-
702 Le Régime Politique Britannique
nement personnel excluant la responsabilité collective à l'échelon du Cabin
et, où s'arrêtera le pouvoir du chef de l'Exécutif ?
Pour John P. Mackintosh qui, dans la dernière partie d'une excel
lente étude (29), approfondit les idées esquissées par McKenzie (105), le
Cabinet en tant que véritable organe de gouvernement a disparu depuis
le début du siècle. En fait le premier ministre gouverne avec l'aide des
Juniors ministers et de

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents