Le règlement frontalier entre les cités d Ambracie et de Charadros - article ; n°1 ; vol.109, pg 499-544
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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1985 - Volume 109 - Numéro 1 - Pages 499-544
L'inscription inédite d'Ambracie, qui est ici publiée, fait connaître le règlement frontalier entre les deux cités qui est intervenu après la destruction de l'Épire par Paul-Émile en 167 avant J.-C. Elle comprend le texte d'arbitrage entre Ambraciotes et Charadrites, puis les dispositions pratiques prises pour le bornage et le texte du serment. Elle permet de résoudre bien des problèmes de géographie historique : le fleuve Aphas est le Louros, Horraon — Horreum chez Tite-Live — est localisé dans le beau site archéologique voisin d'Ammotopos, Charadros à Palaia Philippias. La délimitation frontalière peut être reconstituée et fait penser à celles qu'Ambracie tente de régler, à la même époque, avec ses voisins Athamanes et Acarnaniens. Le document permet d'identifier le grand temple archaïque dégagé à Arta comme étant celui d'Apollon Sôter et souligne les relations étroites entretenues avec l'Élide et la Thessalie ; il renseigne sur les institutions des deux cités et complète le calendrier épirote.
Ή ανέκδοτη επιγραφή της 'Αμβρακίας πού δημοσιεύεται εδώ μας γνωρίζει τό μεθοριακό κανονισμό μεταξύ των δύο πόλεων πού παρενέβη μετά τήν καταστροφή της 'Ηπείρου άπό τόν Αιμίλιο Παύλο τό 167 π.Χ. Περιλαμβάνει τό κείμενο της διαιτησίας μεταξύ των Άμβρακιωτών καί των Χαραδριτών, στή συνέχεια τίς πρακτικές διατάξεις πού πήραν γιά τήν οριοθέτηση καθώς καί τό κείμενο του όρκου. 'Επιτρέπει νά λυθούν προβλήματα γεωγραφικής Ιστορίας : ό ποταμός Αφας είναι ό Αουρος, Ορραον — Horreum στον Τίτο Λίβιο — τοποθετείται στην ωραία αρχαιολογική τοποθεσία κοντά στον Άμμότοπο, καί ό Χάραδρος στην Παλαιά Φιλιππιάδα. Ό καθορισμός τών συνόρων μπορεί νά άνασυσταθεΐ καί θυμίζει αυτά πού ή 'Αμβρακία αποπειράται νά κανονίσει, τήν ίδια εποχή, μέ τους γείτονες της Άθαμανες καί Άκαρνανες. *Η επιγραφή επιτρέπει τήν ταύτιση του μεγάλου αρχαϊκού ναοΰ πού βρέθηκε στην Αρτα μέ τό ναό του 'Απόλλωνα Σωτήρα καί υπογραμμίζει τίς στενές σχέσεις πού διατηρούσαν ή Ηλιδα μέ τή Θεσσαλία. 'Επίσης μας πληροφορεί γιά τους θεσμούς τών δύο πόλεων καί συμπληρώνει τό ημερολόγιο της 'Ηπείρου.
46 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1985
Nombre de lectures 11
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Pierre Cabanes
Ioanna Andréou
Le règlement frontalier entre les cités d'Ambracie et de
Charadros
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 109, livraison 1, 1985. pp. 499-544.
περίληψη
Ή νέκδοτη πιγραφή τς 'Αμβρακίας πού δημοσιεύεται δ μς γνωρίζει τό μεθοριακό κανονισμό μεταξύ τν δύο πόλεων πού παρενέβη
μετά τήν καταστροφή τς 'Ηπείρου πό τόν Αμίλιο Παύλο τό 167 π.Χ. Περιλαμβάνει τό κείμενο τς διαιτησίας μεταξύ τν Άμβρακιωτν
καί τν Χαραδριτν, στή συνέχεια τίς πρακτικές διατάξεις πού πραν γιά τήν ριοθέτηση καθώς καί τό κείμενο το ρκου. 'Επιτρέπει νά
λυθον προβλήματα γεωγραφικς στορίας : ποταμός φας εναι Λορος, ρραον — Horreum στόν Τίτο Λίβιο — τοποθετεται στήν ραία
ρχαιολογική τοποθεσία κοντά στόν Άμμότοπο, καί ό Χάραδρος στήν Παλαιά Φιλιππιάδα. Ό καθορισμός τν συνόρων μπορε νά
νασυσταθε καί θυμίζει ατά πού ή 'Αμβρακία ποπειρται νά κανονίσει, τήν δια ποχή, μέ τους γείτονες της Άθαμνες καί Άκαρννες.
πιγραφή πιτρέπει τήν ταύτιση το μεγάλου ρχαϊκο ναο πού βρέθηκε στήν ρτα μέ τό ναό το 'Απόλλωνα Σωτήρα καί πογραμμίζει τίς
στενές σχέσεις πού διατηροσαν λιδα μέ τή Θεσσαλία. 'Επίσης μς πληροφορε γιά τους θεσμούς τν δύο πόλεων καί συμπληρώνει
τό μερολόγιο τς πείρου.
Résumé
L'inscription inédite d'Ambracie, qui est ici publiée, fait connaître le règlement frontalier entre les deux cités qui est intervenu
après la destruction de l'Épire par Paul-Émile en 167 avant J.-C. Elle comprend le texte d'arbitrage entre Ambraciotes et
Charadrites, puis les dispositions pratiques prises pour le bornage et le texte du serment. Elle permet de résoudre bien des
problèmes de géographie historique : le fleuve Aphas est le Louros, Horraon — Horreum chez Tite-Live — est localisé dans le
beau site archéologique voisin d'Ammotopos, Charadros à Palaia Philippias. La délimitation frontalière peut être reconstituée et
fait penser à celles qu'Ambracie tente de régler, à la même époque, avec ses voisins Athamanes et Acarnaniens. Le document
permet d'identifier le grand temple archaïque dégagé à Arta comme étant celui d'Apollon Sôter et souligne les relations étroites
entretenues avec l'Élide et la Thessalie ; il renseigne sur les institutions des deux cités et complète le calendrier épirote.
Citer ce document / Cite this document :
Cabanes Pierre, Andréou Ioanna. Le règlement frontalier entre les cités d'Ambracie et de Charadros. In: Bulletin de
correspondance hellénique. Volume 109, livraison 1, 1985. pp. 499-544.
doi : 10.3406/bch.1985.1834
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1985_num_109_1_1834LE RÈGLEMENT FRONTALIER
ENTRE LES CITÉS D'AMBRACIE ET DE CHARADROS
A partir de 1964, les éphores des antiquités d'Épire, S. I. Dakaris et J. Vokoto-
poulou ont dégagé progressivement un grand temple périptère dorique, situé dans
le centre de la ville moderne d'Arta (rue Pyrrhou) et qui est daté de la fin de l'archaïsme,
ce qui est tout à fait unique en Épire1. Après la fin des fouilles, lors de travaux d'amé
nagement des alentours du temple, ont été dégagés et rapportés au Musée de la ville
deux gros blocs qui sont couverts d'inscriptions bien conservées et parfaitement
lisibles dans l'ensemble2. Malheureusement, si les deux textes appartiennent bien au
même document, on ne peut déterminer exactement le nombre de lignes qui manquent
entre les deux grands fragments, ni celles qu'il faudrait ajouter, en bas de la pierre,
pour avoir la fin du document. Comme on le voit sur le plan d'ensemble (fig. 5) et
sur les photographies, le bord droit de la pierre est conservé sur la majeure partie
de la hauteur du bloc haut, et également sur une partie notable du bloc bas ; en
revanche, la bordure gauche n'apparaît que dans les petits fragments qui ont pu être
recollés avec l'angle du fronton. La pierre est amputée d'une bonne partie
de l'inscription du côté gauche et les lacunes sont de plus en plus larges à partir de la
seizième ligne sur le premier bloc ; les lacunes sont considérables aussi dans la partie
gauche du bloc bas.
La pierre de calcaire blanc est surmontée d'un fronton triangulaire à trois acrotères,
dont celui de droite manque : la partie gauche du fronton et l'acrotère qui la termine ont pu être
ressoudées à des fragments de l'inscription qui donnent le début des six premières lignes et
facilitent donc la détermination de la longueur des lignes :
— le premier bloc, celui du haut, qui est couronné par la partie centrale du fronton,
mesure 0,955 de hauteur maximale (dont 0,365 pour le fronton et l'acrotère central et 0,59
pour l'inscription proprement dite), 0,67 de largeur maximale (dont 0,02 de marge sur le bord
droit et 0,60 pour l'inscription dans sa partie la plus large) et 0,15 d'épaisseur ;
(1) Voir ArchDelt 20 (1965), Chroniques, p. 346, pi. 413-414; 22 (1967), Chroniques, p. 339-342; 24
(1969), Chroniques, p. 246-247 ; BCH 94 (1970), p. 1021.
(2) Je tiens à remercier, ici, M. et Mme Andréou qui ont bien voulu accepter ma collaboration pour la
présentation de cette importante inscription, la plus longue trouvée jusqu'ici dans l'ensemble del'Épire[P.C.]. PIERRE CABANES ET JOANNA ANDREOU [BCH 109 500
Fig. 1. — Grande stèle d'Ambracie : la partie haute (inscription A). RÈGLEMENT FRONTALIER ENTRE AMBRACIE ET CHARADROS 501 1985]
— le second bloc, celui du bas, mesure 0,72 de hauteur maximale, et 0,55 de largeur maxi
male sur la même épaisseur.
C'est dire que la stèle, dans son état primitif pouvait mesurer deux mètres ou plus (il en
reste 1,675 en additionnant les hauteurs maximales des deux blocs), sur une largeur qui
devait être de 0,70 à 0,72.
Il s'agit réellement d'une inscription monumentale. Elle est gravée d'une belle écriture
régulière, qui ne permet pas, à elle seule, de fixer une date à cette inscription, mais, lorsqu'une
date pourra être proposée à partir du contenu même de ce texte, il apparaîtra que la forme des
lettres ne contredit en rien cette datation. Si l'apparence extérieure du document donne
l'impression d'une belle régularité, en réalité on doit observer de grandes différences dans la
hauteur des lettres : de 0,008 pour l'omicron à 0,014 pour le phi ; les interlignes varient dans
la même proportion mais se situent en moyenne autour de 0,003 à 0,005. On observe également
de grandes disparités dans le nombre des lettres d'une ligne à l'autre ; il est vrai que nous
n'avons aucune ligne complète sur la pierre, mais plusieurs peuvent être restituées sans erreur
possible, en particulier dans les premières lignes de A, c'est-à-dire du début du document ;
de plus, on constate que les lettres sont plus ou moins serrées dans les portions de lignes
incomplètes qui sont conservées sur la pierre : on compte 69 lettres dans la première ligne,
71 dans la seconde, 66 dans la cinquième ; on atteint 74 lettres dans la seconde partie de l'inscrip
tion (B) avec 74 caractères à la 1. 18, à la 1. 23, 76 à la 1. 26, 75 à la 1. 27, 67 à la 1. 32, 74;à la
1. 33, 73 à la 1. 34 ; l'écart semble donc pouvoir atteindre une dizaine de lettres, ce qui est
considérable ; on est loin de la belle régularité d'un texte gravé stoichédon. Cette inégalité dans
le nombre des lettres par ligne se traduit, parfois, du côté droit de la pierre, en bout de ligne,
par des différences de longueur des lignes : dans la première partie de l'inscription (A), la 1. 13
compte, à droite, deux lettres de moins que les 1. 12 et 14 ; la 1. 29 est- plus courte que ses
voisines, elle compte, à droite, trois lettres de moins que la 1. 31 et que la 1. 26. Mais ces diff
érences de longueur à droite ne suffisent pas à expliquer les écarts dans le nombre total de
lettres : les lettres sont gravées de façon irrégulière, plus ou moins serrées suivant les lignes ;
il est sûr aussi que la forme des lettres intervient dans cette inégalité : omicron et iota tiennent
peu de place par rapport à l'alpha, au delta, au lambda.
On doit encore noter le maintien de formes dialectales de la Grèce du Nord-
Ouest : génitif pluriel en αν au lieu de ών, emploi de l'alpha à la place de l'êta, aussi
pour l'article féminin au nominatif singulier ou au génitif singulier, "Άλις pour τΗλις,
"Αλιος pour "Ηλιος. Remarquons, enfin, l'absence de règles orthographiques pour
certains mots : les habitants d'Horraon sont les Όρραείται aux 1. 24-25 du premier
texte, mais les Όρραίται 

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